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l'histoire de l'abbaye de Monstier-Saint-Jean, au diocèse de Langres, à raison de quoi il y avait de certains droits qui appartenaient aux curés, dont il est fait mention en un titre de Pierre, évêque d'Angoulême, de l'an 1162: Quæ offeruntur à peregrinis, cùm eis capellanus baculum et peram tradiderit. Et dans un autre de Manasses, évêque de Langres, de l'an 1185: Reliqua medietas sit presbyteri, cum jure presbyteratus, quod tale est : peræ peregrinorum, oblationes sponsi et sponsæ, etc. De cet usage observé par les pélerins et ceux qui entreprenaient les voyages d'outre-mer, de porter des bourdons, les hérétiques albigeois prirent sujet de se railler des croisés qui avaient entrepris de les combattre, en les appelant bourdonniers, ainsi que nous apprenons du moine de Vaux de Sarnay Burdonarios autem vocabant peregrinos, eò quòd baculos deferre solerent, quos lingud communi Burdones vocamus. Quant au mot de bourdon, et pourquoi il a été appliqué aux bâtons des pélerins, il n'est pas aisé de le deviner. Papias, qui vivait en l'an 1053, suivant le témoignage d'Albéric, nous fait voir que de son temps il était en usage en cette signification : verubus, virgis ferreis, burdonibus. Je crois néanmoins qu'on a donné ce nom à ces sortes de bâtons, parce que les pélerins, pour l'ordinaire et le plus souvent, faisant leurs voyages et leurs pélerinages à pied, ces bâtons leur tenaient lieu de montures ou de mulets, que l'on appelait alors bourdons, et burdones dans les auteurs du moyen temps, qui est un

terme dont le jurisconsulte Ulpian s'est même servi. Everard de Bethune nous définit ainsi le bourdon :

Burdonem producit equus conjunctus asella.
Procreat et mulum junctus asellus equœ.

Comme les pélerins de la Terre sainte, lorsqu'ils entreprenaient leurs voyages, y allaient avec le bourdon et l'escarcelle; ainsi, quand ils les avaient achevés, et qu'ils étaient sur le point de retourner dans leurs pays, ils coupaient des branches de palmiers, qui sont fréquens en la Terre sainte, et les rapportaient comme une marque de l'accomplissement de leurs pélerinages. Guillaume de Tyr, parlant du comte de Flandres: Completis orationibus et sumpta palma, quod est apud nos consummatæ peregrinationis signum, quasi omninò recessurus, Neapolim abit. Foucher de Chartres semble dire qu'on allait couper ces branches de palme vers Jéricho: In Hiericho ramis palmarum cæsis, ad deferendum, ut mos est, omnes assumpsimus, et secundá die iter remeabile cœpimus. Pierre Damian marque encore qu'on les portait en la main : Ex Hierosolymitand peregrinatione deveniens, palmam ferebat in manu. Et Herbert dit que la palme était aussi une marque de pélerinage : Vidit-stantem, instar alicujus Hierosolymitani palmá, perâ et baculo insignitum. Enfin, Godefroy de Viterbe parlant du retour de ceux qui accompagnèrent l'empereur Conrad :

Palmigerique viri pauci redeunt redivivi.

II. 4° LIV.

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Roger de Howeden dit que le pape donna des palmes à ceux qui avaient accompagné Philippe-Auguste au voyage de la Terre sainte, quoiqu'ils n'eussent pas accompli entièrement leur vœu : Et licet votum non soluissent, tamen palmas is distribuit, et cruces collis eorum suspendit, statuens quòd essent peregrini. Les pélerins étant ainsi de retour dans leurs maisons, venaient rendre grâces à Dieu, dans les églises, du bon succès de leurs voyages; et, pour marque de l'accomplissement de leurs vœux, ils présentaient leurs palmes aux prêtres, qui les posaient sur l'autel. La Chronique de Bèze : Pariterque palmas quas testes peregrinationis suæ à Jericho tulerat, altari superponi rogavit,

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Nouvelles recherches sur l'origine et les premiers effets du mal de
Naples, en France et dans les pays voisins, à la fin du quin-
zième siècle. . . .

D'un usage singulier relatif au bréviaire. Par SAUval.

Du cri de Nouel (Noël), pour signification de joie publique. Par
PASQUIER.

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CHAPITRE III.

HISTOIRE HERALDIQUE.

§ Ier.

Ancienne noblesse; cours d'amour.

Mémoire sur la noblesse française, où l'on examine quelle fut son
origine, comment elle devint héréditaire, et à quelle époque re-
monte l'établissement des justices seigneuriales. Par DÉSOR-
MEAUX, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
Second Mémoire sur la noblesse française. Par le même.
Notice supplémentaire sur l'état de la noblesse en France, depuis
le neuvième siècle. Par l'Édit. J. C.

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Des gentilshommes de nom et d'armes. Par DU CANGE..
Recherches sur les prérogatives des dames chez les Gaulois, sur les
cours d'amour, ainsi que sur les priviléges qu'en France les
mères nobles transmettaient autrefois à leurs descendans, quoique
issus de pères roturiers, où l'on expose les vestiges qui restent de
ces anciens usages; le tout précédé de quelques réflexions sur
l'influence et la part que les femmes ont eues, non seulement
dans tous les gouvernemens, mais même dans toutes les révo-
lutions, ainsi que dans les sciences et les arts. Par le président
ROLLAND, de l'Académie d'Amiens.

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266

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Des guerres privées et du droit de guerre par coutume. Par Du
CANGE.

424

De l'escarcelle et du bourdon des pélerins de la Terre sainte. Par

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