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Qu'elle a déja etabli les premiers fondemens sur lesquels doivent reposer la félicité publique et la régénération de l'Etat ; »

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Que le Roi a dû pareillement obtenir la confiance de ses fideles Sujets;

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Que non-seulement il les a invités luimême à réclamer leur liberté et leurs droits, en promettant de les reconnoitre;

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«Mais que, sur le vœu de l'Assemblée, il a encore écarté tous les sujets de méfiance qui pouvoient porter ombrage; >

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« Qu'il a éloigné de sa capitale les troupes dont l'aspect ou l'approche y avoient répandu l'effroi ; »>

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« Qu'il a éloigné de sa personne les Conseillers qui étoient un objet d'inquiétude pour Nation; »

«

Qu'il a rappelé ceux dont elle sollicitoit le retour; »

Qu'il est venu au milieu de l'Assemblée nationale, avec l'abandon d'un père au milieu de ses enfans, lui demander de l'aider à sauver PEtat; »

Qu'il a été de même dans sa capitale se confondre avec son Peuple, et dissiper par sa présence toutes les alarmes qu'on a pu concevoir;

»

Que dans ce concert parfait entre le Chef et les Représentans de la Nation, après la réunion consommée de tous les ordres, l'Assemblée va s'occuper sans relâche du grand objet de la Constitution;

«

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Que les troubles qui surviendroient actuellement, ne pourroient plus être justifiés ni excusés par aucune crainte raisonnable; »

Qu'ils ralentiroient les travaux de l'Assemblée, qu'ils deviendroient un obstacle aux

intentions du Roi, et qu'ils seroient une of fense pour l'une et pour l'autre ;

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« Qu'il n'est pas de tons Citoyens qui ne doivent frémir à la seule idée de troubles, qui, en se prolongeant, pourroient entraîner des proscriptions arbitraires, des émigrations nombreuses, la désertion des villes la dispersion des familles pour les riches, la ruine de leur fortune; pour les pauvres, la cessation des secours; pour les ouvriers, la ces sation du travail; pour tous, le renversement de l'ordre social; »

«A invité et invite tous les François à la paix, au maintien de l'ordre, à la confiance qu'ils doivent à leur Roi et à leurs Représentans, à la fidélité qu'ils doivent au Souverain, et à ce respect des lois dont il est plus important que jamais de se pénétrer, quand toutes celles qui vont être établies, doivent être si dignes de l'hommage d'hommes libres et

vertueux. »

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Déclare que quiconque se refuseroit à cette invitation, ne pourroit le faire sans enfreindre les devoirs les plus sacrés de Sujet et de Citoyen. »>

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Déclare que la peine la plus juste, prononcée contre le délit le plus avéré, devien droit elle-même une injustice et un délit, și elle n'étoit pas ordonnée par la loi et par le juge qui en est l'organe. »

Déclare enfin, qu'en attendant l'organisation générale qui sera donnée à toutes les municipalités, elle s'en remet aux Communes de chaque ville et bourg du soin de se créer une Milice Bourgeoise, si elle leur est nécessaire; leur recommandant seulement de suivre, pour la formation de cette honorable Milice, l'exemple que dome actuellement la

Capitale, et de ne confier la sûreté publique qu'à ceux qui sont incapables de la troubler et dignes de la défendre; et sera la présente invitation remise au Roi, qui sera supplie de la faire prochamer dans toutes les villes, bourgs, villages, et lire au pròne dans toutes les Paroisses du royaume (1). .”

M. Dupont, et quelques autres Pontés ent défendu ce projet, en le modifiant; il a été fortement attaqué par MM. Roberspierre, Buzot et Gleizen. Celui-ci a objecté que cette Motion déja rejetée ne devoit plus être remise en délibération, et que les troubles n'avoient pas encore passé dans les provinces. M. de Lally a justifié sa proposition, en observant qu'elle avoit pour objet de rétablir l'autorité de là toi qui sembloit évanouie, et que la liberté publique ne pottvoit exister sans la liberté individuelle.

(Nous abrégeons ces débats que nous verrons renaître, et que nous développerons. dans la Séance du jeudi suivant).

Les opinions prises, il a été arrêté que la question seroit discutée définitivement, et le soir même, dans les bureaux.

Du 21 Juillet. Les changemens à faire dans la distribution de la Salle ordinaire, ent obligé l'Assemblée à siéger dans FEglises S. Louis. M. le Président a ouvert la Séance en notifiant que, pour être suffisamment discutée, la proposition de M. de Lally serois au premier jour remise en délibération.

La Cour des Monnoies, suivant l'exemple du Grand-Conseil, a député son Premier

(1) Cette Proclamation a été modifiée, telle que nous la rapporterons dans hurt jourke (

sident vers l'Assemblée à laquelle il a parlé en

ces termes :

MESSEIGNEURS,

« La France n'oubliera jamais ce que votre vigilante et votre zele ont fait pour la tranquillité de la capitale; la Cour des Monnoies m'a hargé de vous offrir l'expression de sa respectueuse reconnoissance : que ne devonsnous pas attendre, Messseigneurs, de la réunion de tant de lumières et de vertus! »

M. le premier President a déposé sur le Bureau l'Arrêté suivant.

Extrait des registres de la Cour des Monnoies du 20 Juillet 1789.

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Ce jour, la Cour assemblée en la manière accoutumée, un de vous, Messieurs, a dit que l'Assemblée nationale ayant obtenu de la bonté et de la justice du Roi l'éloignement des troupes et le rétablissement de la tranquillité publique, il croit qu'il est du devoir de la Cour d'offrir audit Seigneur Roi et à l'Assemblée, l'expression respectueuse de sa reconnoissance particulière; il prie la Cour d'en délibérer. »

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La matiere mise en délibération, la Cour` a arrêté que M. le premier Président se retirera incessamment par-devers ledit Seigneur Roi, pour le remercier d'avoir accordé toute sa confiance aux Représentans de la Nation, et d'avoir dissipé les alarmes de la capitale, en y ramenant par sa présence le calme et la sécurité.

A pareillement arrêté que le premier Président se retirera par-devers l'Assemblée nationale, à l'effet de lui faire ses remerciemens d'avoir interposé ses bons offices auprès

du Seigneur Roi, pour le rétablissement de la paix dans la capitale. »

M. le Président a répondu : « L'Assemblée nationale reçoit avec d'autant plus de plaisir les hommages des Cours supérieures, qu'ils lui sont une assurance nouvelle de leur entier dévouement à la chose publique : elle me charge, de témoigner à la Cour des Monnoies sa satisfaction particulière. »

Lecture faite de différentes adresses des Provinces, on a distingué et reçu avec applaudissement, celle, aussi courageuse que patriotique, des trois Ordres reunis de la ville de Lyon.

M de Castellas, Comte de Lyon, et Député du Clergé, a lu ensuite à l'Assemblée une déclaration, par laquelle le Clergé, la Noblesse et les Bourgeois de cette ville, qui jouissent de certaines immunités féodales, réitérent leur renonciation à toute exemption pécuniaire, et demandent qu'elle soit énoncée dans le Procès-verbal.

Une Députation de S. Germain est venue offrir à l'Assemblée le tribut du respect et de la reconnoissance de ses Commettans: « Nous ❝ vous portons, ont dit ces Députés, les pièces "justificatives de l'innocence du malheureux

CC

Sauvaige, victime de la derniète emeute : « une foule d'étrangers attroupes avoient ❝ médité la mort de cet infortuné; au mo* ment où son innocence alloit être reconnue, la populace lui a arraché la vie. Ils ont fini par demander des secours en bled, et des armes pour se défendre. M. le Président les a renvoyés au Ministre de la Province.

»

Divers Bureaux ont examiné, de nouveau, dans la soirée, le règlement de police inté rieure à donner à l'Assemblée.

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