ficile de leur donner un isolement aussi élevé que celui des bobines achetées toutes faites.

Les sections d'induits américains sont enroulées sur forme ad hoc (fig. 145), enveloppées de toile imperméable, imbibées de vernis isolant, essayées à part à haute tension (2000 à 3500 volts alternatifs) et mises ensuite en place dans les rainures du noyau garnies de mica ou d'un isolant équivalent. On les y maintient à l'aide de frettes en fil d'acier et on termine ordinairement le noyau de l'induit à ses deux extrémités par des portées coniques

Fig. 147.- Coupe verticale d'un moteur de traction. (Moteur Baldwin-
Westinghouse pour locomotives).

sur lesquelles on applique les extrémités des bobines; on recouvre ensuite celles-ci d'une forme en tôle d'acier contre laquelle on serre, au moyen d'un écrou, une seconde portée conique. Les fils ainsi emprisonnés se trouvent maintenus d'une manière parfaitement fixe. L'expérience a montré que, dans ces conditions, on ne court aucun risque de brûler les armatures en tambour par défaut d'isolement entre les sections sur les bases de l'induit; les différences de potentiel restent d'ailleurs faibles entre fils voisins. Le

Pour les induits bobinės en anneau, on a employé également des dentures en forme de queue d'hironde dans lesquelles on maintenait les sections par des coins en bois, ce qui dispensait de fretter. La figure 148 indique un mode de calage analogue par réglettes en bois enfilées dans une double gorge.

tout est recouvert d'une toile isolante, imperméable et incombustible (fig. 161). Récemment, la compagnie Westinghouse a remplacé cette disposition par une autre plus favorable à la ventilation (fig. 146) et qui consiste à écarter les unes des autres les boucles terminant les sections de façon à laisser entre elles de grands espaces vides.

Dans les gros moteurs à grande vitesse, en particulier pour les chemins de fer, le nombre des spires est très réduit, et on fait l'enroulement non pas en fils, mais en barres plates; la figure 147 représente, par exemple, la coupe d'un moteur de locomotive Baldwin-Westinghouse à deux spires plates par section.

On remarquera la disposition des barres et leur mode de frettage dans l'encoche (fig. 148).

Bobinage des induits. Les ingénieurs ou agents qui dirigent les ateliers de réparation des compagnies de traction électrique doivent être assez familiarisés avec le bobinage des induits pour pouvoir facilement démonter et remonter les sections en cas d'avarie à une armature. Nous croyons donc utile d'indiquer ici les modes de bobinage usuels, sous leur forme pratique.

Au début de l'emploi des moteurs tétrapolaires on construisait les induits suivant l'enroulement dit en parallèle » (fig. 149). Celui-ci permettait l'emploi de deux balais seulement au lieu de quatre, moyennant l'addition de connexions reliant les touches opposées du commutateur, soit à l'intérieur, soit à

TRACTION ÉLEctrique.

12

l'extérieur de celui-ci, comme le montre le tracé pointillé (nous n'avons figuré que deux des connexions extérieures à titre d'exemple). Mais le courant se partageait d'une manière inégale entre les diverses parties de l'induit sous

Bobinage Fig. 150.- Anneau tétrapolaire. - Bobinage en série avec connexions symétriques.

l'influence de la moindre inégalité entre les divers champs inducteurs, et produisait des efforts dissymétriques et des échauffements exagérés; en outre, l'avarie d'une bobine de champ forçait à mettre le moteur hors de circuit. Aussi

préfère-t-on aujourd'hui coupler les diverses parties de l'induit en série » ou en polygone étoilé, à l'aide de connexions qui ramènent à deux seulement le nombre des circuits offerts au courant et à deux le nombre des balais; il ne peut plus alors y avoir d'inégale répartition et le moteur peut fonctionner à la rigueur avec un seul de ses champs inducteurs.

Pour réaliser cet enroulement, on adopte pour le noyau un nombre d'encoches n égal à un multiple du

1

2

nombre des pôles p, plus ou moins une unité,

n = pm ± 1 ;

m n'ayant aucun facteur commun avec n, le fil de sortie de la dernière bobine peut venir se rattacher au fil d'entrée de la première.

Pour les induits tétrapolaires en particulier, où p = 2, on pose

n = 2m ±1.

Le nombre de barres au collecteur est égal à celui des encoches, et chaque touche est reliée à la fois au fil de sortie d'une bobine et au fil d'entrée de la

bobine située dans la (m + 1ème encoche comptée à partir de la précédente

suivant le sens de la rotation.

Anneau tétrapolaire.

Bobi- Fig. 154.

-

Fig. 153. Anneau tétrapolaire. - Bobinage en série avec connexions dissymė- nage en série avec collecteur doublé et triques.

fourches de connexions.

Les moteurs ordinaires de tramways ont généralement m compris entre 22 et 24, d'où n compris entre 87 et 97. Le mode de bobinage en anneau et tambour est peu différent.

:

Les figures 150 et 153 représentent, pour plus de clarté, le cas d'un anneau simplifié à 13 bobines seulement. Ces deux figures ne diffèrent que par la forme des jonctions dans la première, chaque section est réunie directement à la touche du collecteur située sur le même rayon et est raccordée directement à la bobine opposée; dans la seconde, chaque bobine est reliée à deux touches du collecteur à peu près également décalées en avant et en arrière; cette disposition est la meilleure parce qu'elle réalise une symétrie plus complète et dispense de faire des soudures sur les fils de jonction en dehors du collecteur. Les connexions à réaliser dans la pratique se représentent aisément sous forme de tableaux.

Supposons par exemple qu'il s'agisse d'un induit à anneau pour lequel on ait

n = 2 × 48—195.

L'induit portera 95 encoches sur sa périphérie et le collecteur aura 95 barres; on numérotera les unes et les autres dans le sens de la rotation; on bobinera dans les encoches toutes les sections dans un même sens, dextrosum par exemple, et on peindra en couleurs différentes les fils d'entrée et de sortie de chaque section, pour les distinguer facilement. La première encoche, choisie arbitrairement, portera le double numérotage 1 et 96, et on numérotera par exemple 1 la barre à laquelle on reliera le fil de sortie de cette encoche; l'écart angulaire entre les origines des numérotages des barres et des encoches est arbitraire; si on admet la disposition de la figure 151, on le fera égal à m c'est-à-dire ici à 24.

2

Chaque bobine devra être mise en série avec celle située à 47 encoches plus loin; les connexions entre les bobines et les barres seront effectuées conformément aux indications du tableau suivant :

d'où l'on peut déduire sous une autre forme les indications équivalentes du tableau II: