Le kilomètre de fil aérien pour seconde voie, isolateurs compris. coûte environ 3000 fr.

Dans le cas de la suspension par consoles doubles, il y aurait lieu d'ajouter aux prix précédents 2 à 3000 fr. par kilomètre.

On devra d'ailleurs, dans tous les cas, majorer le prix obtenu de 5 p. 100 environ pour tenir compte des sujétions particulières, telles que courbes, aiguillages, etc.

Les connexions de rails coûtent 1 500 à 2000 fr. par kilomètre de voie simple.

Quant aux feeders, dont l'importance est essentiellement variable suivant les réseaux, on ne peut évaluer même approximativement leur coût d'établissement dans un exposé général; néanmoins nous avons supposé, dans les exemples qui suivent, qu'ils pouvaient coûter de 6 à 7000 fr. par kilomètre de ligne.

Matériel roulant.

Nous nous bornerons à rappeler les prin

cipaux prix donnés au chapitre VI (p. 410) :

Automobile de 30 places à deux moteurs, environ
Automobile de 50 places à deux moteurs.
Voiture d'attelage.

En plus des voitures réellement en service, il faut en avoir un certain nombre en réserve; suivant l'importance de l'installation, la proportion de ces dernières variera entre 40 et 25 p. 100.

Usine génératrice. - A titre d'approximation grossière, on peut estimer que la puissance en chevaux indiqués des machines génératrices, pour des lignes à profil moyennement accidenté telles que celles que nous avons en vue, devra être, par voiture automobile de 30 places en circulation, de

30 à 25 chev., avec 1 à 5 voitures en service,
25 à 20 chev.,

5 à 10

-

Ces chiffres doivent naturellement être majorés lorsque les voitures sont plus grandes. Quant à l'adjonction d'une voiture remorquée, elle n'augmente guère que de 50 p. 100 la puissance nécessaire pour la propulsion d'une automobile.

Pour avoir l'importance totale de la force motrice à installer à l'usine, il faudra ajouter au nombre de chevaux indiqués ainsi obtenu une certaine proportion de puissance de réserve, qui pourra, suivant les cas, être prise égale à 100 p. 100, 50 p. 100 ou même 30 p. 100 de la puissance normale.

Le coût du matériel d'usine, comprenant les moteurs et chaudières, les dynamos, tableaux et accessoires, leur fondation et leur montage, varie habituellement entre 600 et 400 fr. par cheval indiqué, pour des puissances comprises entre 100 et 1 000 chev.

En ce qui concerne la superficie nécessaire pour l'installation des machines, on fera d'ordinaire une estimation suffisamment large en comptant 2 à 2,5 m2 par cheval indiqué, suivant le type de machine (verticale ou horizontale, à grande ou à faible vitesse, à attaque directe ou à courroie). On peut évaluer la construction des bâtiments d'usine à 75 ou 80 fr. par mètre carré de surface couverte, soit environ 150 à 200 fr. par cheval.

Installations accessoires. Les installations accessoires, comprenant les remises, cours, voies d'accès, ateliers, magasins, bureaux d'exploitation, outillage, mobilier, etc., constituent un facteur très variable, notamment suivant l'importance donnée à l'atelier de réparations, aux installations destinées à faciliter la visite et la manutention du matériel (fosses, engins de levage et de transbordement, etc.). A titre d'approximation, on peut compter qu'il faut par voiture 30 m2 de surface couverte et de 30 à 15 m2 de surface découverte suivant le nombre total des voitures. Les bâtiments peuvent revenir à 50 ou 60 fr. par mètre carré de surface couverte, soit 1500 à 2000 fr. par voiture, et les voies d'accès, canalisations électriques des remises, fosses à visite, etc., à environ 1 500 fr. par voiture.

Quant à l'outillage et au mobilier, ils peuvent coûter de 500 à 1000 fr. par voiture en service, avec un minimum de 5 000 fr. environ pour l'ensemble de l'installation.

Terrains. Un autre facteur sur lequel règne une grande incertitude est constitué par les acquisitions de terrains. Même dans une ville de province, la dépense de ce chef ne peut guère descendre au-dessous de 10 à 20 fr. par mètre carré, à cause

de la nécessité de ne pas placer l'usine trop loin du centre du

réseau.

Frais généraux. · Enfin, dans le calcul des dépenses réellement faites pour l'installation d'une ligne doivent encore être portés en compte d'abord les frais d'étude et de constitution de société, les dépenses d'administration, les sommes payées pour le service des intérêts du capital pendant la construction, les imprévus et divers, dont l'ensemble s'élève rarement à moins de 10 p. 100 de la somme des dépenses précédentes '; ensuite les frais d'entreprise générale et de direction des travaux, qui, suivant l'entrepreneur et l'importance de la ligne, peuvent varier de 10 à 15 p. 100; ce qui fait au total 20 à 25 p. 100 pour les frais généraux.

Exemples d'application. C'est sur ces bases qu'ont été calculés, pour les quatre cas que nous avons pris comme exemples, les chiffres portés au tableau des pages 560 et 561.

Dans le premier cas, nous avons supposé la voie ferrée établie sur accotement, en rails Vignole de 20 kg., dans la moitié suburbaine de la ligne, et sur chaussée pavée, en rails Broca de 36 kg., dans sa moitié urbaine, et les travaux de réfection de chaussée très peu importants. Le fil aérien unique est suspendu sur consoles dans la première section et par fils transversaux dans la seconde, les supports étant constitués dans les deux cas par des poteaux tubulaires en acier. Nous avons admis que l'usine était placée au milieu de la ligne et qu'il n'y avait pas besoin de feeders.

Les voitures ont été comptées à 15 000 fr. l'une.

Pour calculer la puissance motrice nécessaire, nous avons pris le chiffre de 25 chev. indiqués par voiture en service, ce qui donne en tout 125 chev., et nous avons supposé l'usine composée de 2 unités semblables, dont l'une constituera la réserve, ainsi qu'il est logique de le faire pour une installation d'aussi faible importance. Nous avons évalué le prix des machines à 600 fr. par cheval indiqué et celui des bâtiments d'usine à 200 fr. par cheval.

Avec les installations accessoires à 4 500 fr. par voiture en service (dont 3 500 fr. de bâtiments et installations fixes et 1 000 fr. d'outillage), les terrains à 1 800 fr. par voiture et 20 p. 100 environ de frais généraux, la dépense de premier établissement s'élève au total de 137000 fr. par voiture en service.

Dans le cas où, au lieu de faire elle-même les études préliminaires et la demande de concession d'une ligne, la société constituée pour l'exploitation rachète cette concession à un courtier, ce taux peut se trouver réduit à 5 p. 100; mais on n'a plus alors de base d'estimation certaine, le prix payé au détenteur d'une concession étant réglé uniquement par la loi de l'offre et de la demande. Ce sont, du reste, les lenteurs de la procédure actuelle qui contribuent pour une grosse part à élever les frais généraux des compagnies poursuivant directement leurs demandes en concession et les font recourir à des intermédiaires, et il serait bien désirable, à ce point de vue, que les formalités pussent être abrégées.