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SECONDE PARTIE

Première période de transformation

1815-1830

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deux conceptions de la raison humaine l'une trouvant sa loi en ellemême, l'autre en Dieu. Deux systèmes politiques. Le vrai est celui qui est conforme à l'ordre naturel des sociétés, soumis à des lois naturelles, donc divines. Le pouvoir, exercice de la souveraineté ses caractères ; préexistence, unité, fixité.

II. J. de Maistre. L'existence d'une société suppose la préexistence d'une souveraineté qui l'a constituée. Toute souveraineté est d'ordre divin 1o parce que toute société, donc toute souveraineté, est créée par Dieu ; 20 parce qu'il y a un ordre naturel, soumis à des lois naturelles, donc divines; 3o parce qu'il faut une autorite supérieure à l'homme pour com. mander à l'homme. Toute souveraineté soumise aux deux conditions de

temps et d'espace. inaliénable.

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· Caractères de la souveraineté absolue, illimitée, Ses limites dans la liberté pour les uns; dans une autoSouveraineté spirituelle et limitative

rité spirituelle pour les autres.

du Pape.

III. Lamennais.

Existence de fait des sociétés. Impossibilité de les fonder sur un principe d'autorité humaine : le contral social, la force. Existence naturelle d'un ordre social, expression d'un ordre divin réglé par Pouvoir temporel soumis au pouvoir spirituel qui dit la - Souveraineté du Pape. Le procès du journal le Catholique

la loi divine.

Loi divine.

SECTION II.

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La souveraineté de la raison.

Guizot. Existence dans la conscience d'un principe d'obéissance : la souveraineté de droit, exprimée dans la société par la souveraineté de fait. Le problème quel gouvernement dégagera le mieux les lois conformes à la raison : le gouvernement représentatif.

tionnement.

- Ses conditions.

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SECTION III. La souveraineté du peuple.

-

La pratique :

Elec

I. Benjamin Constant.- La volonté générale et la souveraineté du peuple. Ses limitations: la justice et les droits individuels. Division des pouvoirs ou souveraineté limitée dans son exercice. torat restreint ou souveraineté limitée dans son principe. - Souveraineté nationale plutôt que souveraineté du peuple.

II. Lanjuinais.

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La volonté générale et la souveraineté du peuple, limitée. La forme du gouvernement indépendante du principe. La monarchie suivant la Charte.

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Dans les deux chapitres précédents, nous avons vu les principes de gouvernement professés par le pouvoir luimême, dès le début de la Restauration, c'est-à-dire les principes formulés par le roi Louis XVIII à son retour en France, appliqués quelquefois par lui et par son successeur Charles X. Toutes les luttes politiques du commencement du XIXe siècle tendirent soit à maintenir cette antique conception de souveraineté de droit divin, enveloppée dans une forme de gouvernement représentatif, avec des modes différents d'application, soit à modifier cette théorie et à faire appliquer des doctrines nouvelles fondées sur la souveraineté de la nation (ou du peuple suivant des terminologies qui indiquent des différenciations d'une même idée), d'autres enfin sur la souveraineté de la raison.

Dès la Restauration, toutes les doctrines sont formulées, faisant sortir le pouvoir de sources métaphysiques, théologiques ou philosophiques, préexistentes ou postérieures à l'homme, faisant renaître les idées de contrat social, d'ordre naturel opposées à celles de société organisée et d'ordre social, en un mot discutant et exposant tous les systèmes.

Jusqu'à la Révolution de 1830, toutes ces théories restèrent renfermées dans le domaine des idées et des discussions. Pratiquement, le pouvoir suivait les nécessités du moment et hésitant dans le régime, nouveau pour la

France, d'un gouvernement représentatif, oscillait entre ses tendances de monarchie de droit divin et les obligations de la Charte.

L'influence des théories ne s'exerçait que sur l'opinion publique par des brochures, des livres et les journaux, et enfin par les débats parlementaires.

Innombrables sont les publications qui fourmillèrent dès 1815, innombrables les opinions, les discussions, les théories, les arguments, autant que variés par les méthodes et les raisonnements; mais de cette masse énorme d'écrits, on peut faire deux parties: d'une part les ouvrages fondamentaux, livres d'écrivains puissants et célèbres qui, par leur talent et leur réputation, avaient une grande influence sur les esprits, qui donnaient le mouvement et entraînaient l'opinion avec eux, en formulant les grandes maximes; d'autre part, les brochures diverses et variées, publiées sous l'influence d'un fait, d'un événement, à propos d'un livre ou d'un discours, brochures dont l'ensembre représente l'état de l'opinion et le résultat de l'influence exercée par les théoriciens, plutôt qu'elles n'exposent des idées neuves ou originales.

Ces publications diverses seront donc laissées ici de côté et seuls les grands ouvrages vont être analysés.

Ils forment trois groupes:

1o La doctrine de souveraineté de droit divin, exercé par les pouvoirs temporels; représentée et développée par Bonald et de Maistre, et la doctrine de la souveraineté de droit divin, exercée par le pouvoir pontifical, dont Lamennais s'est fait le théoricien ;

2o La doctrine de souveraineté de la raison, doctrine philosophique des doctrinaires libéraux, exposée par

Guizot;

3° La théorie de la souveraineté nationale, basée sur la

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