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pire, commandant de la légion d'honneur, grand'-croix de la réunion; président annuel du sénat, depuis le 1er juillet 1809 jusqu'au 1er juillet 1811. C'est dans cette session que M. Garnier dit à l'empereur :

<< Sire,

« Votre Majesté travaillait à assurer le repos du continent, lorsqu'elle s'est vue forcée de courir à de nouveaux triomphes, et d'ajouter à tant de prodiges passés, qui semblaient avoir épuisé l'admiration, des prodiges encore plus étonnans. Mais à peine des paroles de conciliation se sont-elles fait entendre, qu'aussitôt vous avez suspendu l'essor de vos aigles victorieuses, que votre voix seule pouvait arrêter. Vous avez signé la paix sur le champ même de la victoire, et vous avez voulu que votre heureux retour au milieu de vos peuple fût signalé par ce grand bienfait.

>> Qui de nous, Sire, dans cette circonstance, n'a dû se rappeler ces paroles mémorables émanées du trône : « Jamais aucun ressenti>>ment n'influera sur mes déterminations? » (i)

» Les seuls ennemis dont vous ayiez voulu l'anéantissement, c'est l'anarchie du continent, et le despotisme injurieux qui pèse sur les

mers.

» L'œuvre de votre génie marche à grands pas vers son glorieux terme. L'honneur français fait désormais cause commune avec la paix et la liberté du monde. Vos armées, toutes de héros, sont soutenues par une nation toute de braves; et d'un hémisphère à l'autre, les peuples, éclairés enfin sur leur premier intérêt, se pressent d'entrer dans cette ligue sacrée qui a pour but l'affranchissement du commerce et l'indépendance des nations.

» Le sénat, Sire, qui sert la patrie et l'humanité en concourant à l'exécution de vos nobles desseins par son zele constant et son inébranlable fidélité, vient apporter au pied du trône le tribut de son admiration et de son amour pour votre personne auguste, et présenter l'adresse qu'il a unanimement votée, en réponse à la dernière communication qui lui a été faite au nom de votre majesté. »

M. Garnier fut envoyé comme commissaire extraordinaire dans la 11e division militaire à Bordeaux (Décret impérial du 26 décembre 1813), ce qui ne l'empêcha nullement de faire partie de la chambre des pairs nommés par Louis XVIII, le 4 juin 1814.

(1) Discours de l'empereur, du 16 août 1807.

GARAN-COULON (Jean-Philippe ). Représentant da peuple à la convention nationale (1793); commissaire de ladite convention auprès du tribunal criminel extraordinaire; sénateur, le 3 nivose an 8; commandant de la légion d'honneur; membre de l'institut, etc.

GASSENDI (Jean-Jacques-Basilien). Officier d'artillerie, né le 18 décembre 1748; général de division d'artillerie; commandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; chevalier de l'ordre royal et militaire, par le roi; conseiller d'état, service ordinaire, section de la guerre, par l'empereur; pair de France, le 4 juin 1814, par le second; définitivement pair de France nommé par l'empereur. (Décret impérial da 4 juin 1815.)

GAU. Ancien membre du conseil des cinq cents, déporté à la Guyanne, à la suite de la journée du 18 fructidor an 5; chevalier d'empire, commandant de la légion d'honneur; conseiller d'état nommé par l'empereur, service extraordinaire, chargé de la direction de la première section de l'administration de la guerre,

<< Le conseiller d'état Gau écrit : qu'appelé à Blois, le 30 mars 1814, par ordre du gouvernement, il s'y était rendu; mais, du moment où il a eu connaissance du sénatus-consulte du 2 avril, il s'est empressé de revenir, pour apporter au gouvernement provisoire les assurances de son adhésion à l'acte constitutionnel, et sa promesse d'obéissance et de fidélité à la maison de Bourbon. »

(Journal des Débats, du 13 avril 1814.)

Conseiller honoraire nommé par le roi, le 4 juillet 1814; rentré au conseil d'état de l'empereur, le 27 mars 1815.

GENTIL. Chansonnier, auteur d'une multitude de vaudevilles; officier de la 10e légion de la garde nationale de Paris.

Il fit, en société avec M. Rougemont, les Fêtes françaises ou Paris en miniature, vaudeville donné aux Variétés en 1810, à l'occasion du mariage de l'empereur; et le Retour des lis, vaudeville donné au même théâtre, en mai 1814. MM. Désaugiers et Brasier l'aidèrent aussi à composer l'Isle de l'Espérance, vaudeville de circonstance donné aux Variétés en juin 1814.

Voici quelques-uns de ses couplets :

AMIS, le ciel nous fait connaître
Sa justice dans tous les temps;
Et ce cher prince devait naître
La veille même du printemps.
Déjà succède à la froidure

Un air plus doux, plus caressant;
Et tout sourit dans la nature
Aux rayons du soleil naissant.

Qu'il vive jusqu'au plus grand âge
Auprès de ses nobles parens;
Souhaitons-lui pour héritage

Leurs traits, leurs vertus, leurs talens;
Que dans tous les temps la souffrance
S'éloigne à son moindre désir;

Qu'il soit bercé par l'Espérance,

Et réveillé par le Plaisir.

(Extrait de la bonne Nouvelle, vaudeville composé à Poccasion de la naissance de S. M. le roi de Rome).

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Respect aux lois, honneur aux arts,
Dignes soutiens de la couronne,

De nos rois jurons le bonheur,

Et faisons du lis qu'on nous donne,
Le symbole de notre cœur.

(Chanson à mes camarades de la garde nationale. 1814.)

On pourrait encore joindre à ces couplets ceux du même auteur, qui ont pour titre les Vœux accomplis. (Etrennes Lyriques, 34e année, 1815, chez Janet, Paris.)

GENTIL-SAINT-ALPHONSE. Maréchal de camp; nommé par l'empereur, officier de la légion d'honneur, et par le roi commandant de la même légion, 29 juillet 1014.

GÉRARD (M.-E.). Comte d'empire; général de division; nommé par l'empereur grand-officier de la légion d'honneur, et par le roi grand-cordon de la même légion (le 29 juillet 1814), et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. L'empereur le créa pair de France, le 4 juin 1815. (Voyez le Journal de l'Empire, des 26 et 29 mars 1815.) Mort à la suite de l'affaire du 18 juin. GERARD. Peintre, aux Quatre-Nations.

* Portrait en pied de S. M. l'impératrice et reine. >> Portrait de S. M. le roi de Rome. >>

(Exposés au musée Napoléon, le 1er novembre 1812; sous les nos 412 et 413 de la notice.)

<< Portrait en pied de S. M. Louis XVIII. »

(Exposé au musée royal des arts, le 1er novembre 1814, sous le no 425 de la notice.)

GILBERT DES VOISINS (Pierre-Paul-Alexandre), fue de la Perle, no 1. Il a rempli une multitude d'emplois. On le voit tantôt président de la cour impériale de Paris; ensuite président de la même cour devenue royale ; ensuite premier président de la même cour redevenue impériale. ( Décret du 24 mars 1815.)

Vous croyez peut-être que M. Gilbert des Voisins ne descend pas quelquefois du siége de sa présidence pour se mêler dans les rangs des modestes maîtres des requêtes? Eh bien! vous vous trompeż. Il a été maître des requêtes sous l'empereur (décret impérial du 14 avril 1813); il l'a été sous le roi. (Ordonnance du roi, du 4 juillet 1814.) Quand il est décidé qu'on veut être absolument maître des requêtes, qu'importe le régime sous lequel on se trouve!

M. Gilbert des Voisins vient encore d'obtenir le titre de pair de France. (Décret impérial, du 4 juin 1815.)

GILLET-LAUMONT. Monsieur Gillet-Laumont, membre du conseil des mines de l'empire; inspecteur généFal sédentaire, (Almanach impérial.) Le chevalier Gillet

Laumont, membre du conseil des mines du royaume, et inspecteur général. (Almanach royal.) Membre de la légion d'honneur, en septembre 1814.

GIRARDIN (Stanislas de), né le 20 janvier 1762. Capitaine de dragons, puis tribun.

Nous ne savons où nous avons entendu ou vu traiter 'M. Stanislas Girardin du titre de comte. Est-il comte d'empire? S'il ne l'est pas, il peut le devenir, puisque le décret du 6 avril 1815 le nomme cathégoriquement préfet du département de la Seine inférieure. On ne voulait probablement pas déranger M. le comte de Girardin de son fauteuil préfectorial de Rouen, puisqu'il y était assis sous le régime royal. M. le comte n'aura eu absolument à changer que quelques mots dans les formules du serment qu'il fait prêter à ses administrés, et qu'il aura probablement prêté lui-même comme préfet, sine quá non.

Voici, en attendant que quelques-unes de ses nouvelles circulaires nous soient connues un échantillon de son style épistolaire.

<< Habitans du département de la Seine-Inférieure,

» Une grande et heureuse révolution vient de s'opérer. Après de longs malheurs, fruits de nos égaremens politiques, les premiers corps de l'état, interprètes des sentimens de la nation, ont rappelé au trône de France les descendans de saint Louis et de Henri IV.

>> Louis-Stanislas-Xavier est rendu aux vœux des Français par une charte constitutionnelle également avantageuse à son auguste famille et aux peuples qu'elle est destinée à gouverner. C'est l'olive de la paix à la main, c'est après l'oubli de toutes les injures passées, qu'il vient commencer ce règne dont tout se réunit pour garantir la douceur et la prospérité.

>> Habitans de la Seine-Inférieure, vous avez été solennellement déliés par le premier corps de l'état des sermens que vous aviez contractés. Napoléon a abdiqué par un acte authentique. Vos anciens devoirs sont remplacés par de nouveaux. Vous les embrasserez avec enthousiasme. Vous les remplirez avec votre zèle et votre sagesse accoutumés. Vous vous interdirez tout mouvement particulier qui pourrait porter atteinte à l'ordre public et à l'allégresse de ce beau jour. Vous trouverez immédiatement votre récompense dans le bonheur et la tranquillité dont chacun de vous va jouir, dans la réduction des charges qui vous étaient imposées, et dans cette paix uni

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