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joignent cette armée sont plus belles et plus vieilles que celles qui so sont immortalisées aux champs de Lutzen et de Wurschen, et qui, en si peu de temps, ont su confondre les espérances fallacieuses de nos ennemis. Soldats, vous avez déjà mérité les éloges de l'empereur dans les batailles d'Ulm, d'Austerlitz, de Jéna, de Friedland, de Wagram, et dans les campagnes d'Espagne. J'espère que vous serez dignes de la réputation que vous vous êtes acquise.

Soldats, souvenez-vous des lauriers dont vos aigles sont couron nées. Vous avez étonné l'univers par votre valeur, faites-en l'admiration par votre discipline. Ne souillez jamais ce beau titre de Français par le pillage et la dévastation. Vous trouverez toujours en moi un chef aussi juste que sévère; plusieurs d'entre vous ne l'ignorent point.

Respect à la religion, aux personnes, aux propriétés; amour an souverain, à la patrie, et la victoire couronnera nos efforts.

Du camp sous Wurtzbourg, le 1er juillet 1813.

AUGEREAU, duc de Castiglione.

ORDRE.

Il est ordonné à M. le général de division baron Digeon, comman dant la division de cavalerie, et à M. le colonel Colbert, comman◄ dant le 120 régiment de hussards, de partir sur-le-champ en poste pour porter à S. A. S. le prince de Bénévent, à Paris, l'adhésion de toute l'armée aux actes du sénat et du gouvernement provisoire, reJatifs au rétablissement de la dynastie des Bourbons. Au quartier-général de Valence, le 19 avril 1814..

Signé le maréchal AUGEREAU, Proclamation de S. Ex. le maréchal Augereau à son

armée.

Soldats, le sénat, interprète de la volonté nationale lassée du jong tyrannique de Napoléon Bonaparte, a prononcé, le 2 avril, sa déchéance et celle de sa famille.

Une nouvelle constitution monarchique, forte et libérale, et un descendant de nos anciens rois, remplacent Bonaparte et、 son des¬ potisme.

R

Vos grades, vos honneurs et vos distinctions vous sont assurés.

Le corps législatif, les grands-dignitaires, les maréchaux, les gé¬ néraux, et tous les corps de la grande-armée ont adhéré aux décrets. du sénat, et Bonaparte lui-même a, par un acte daté de Fontainebleau le 11 avril, abdiqué pour lui et ses héritiers les trônes de France et d'Italie.

Soldats, vous êtes déliés de vos sermens; vous l'êtes par la nation en qui réside la souveraineté ; vous l'êtes encore, s'il était nécessaire, par l'abdication même d'un homme qui, après avoir immolé des

millions de victimes à sa cruelle ambition, n'a pas su mourir en soldat.

La nation appelle Louis XVIII sur le trône. Né Français, il sera fier de votre gloire, et s'entourera avec orgueil de vos chefs; fils de Henri IV, il en aura le cœur; il aimera le ́soldat et le peuple.

Jurons donc fidélité à Louis XVIII et à la constitution qui nous le présente; arborous la couleur vraiment française qui fait disparaître tout emblème d'une révolution qui est fixée, et bientôt vous trouverez dans la reconnaissance et dans l'admiration de votre roi et de votre patrie une juste récompense de vos nobles travaux. Au quartier-général de Valencé, le 16 avril 1814.

Le maréchal AUGEREAU.
(Moniteur.)

Extrait de la correspondance de M. le maréchal duc de Castiglione.

Le désarmement des troupes de l'insurrection continue à s'opérer partout avec la plus grande tranquillité.

Voici la proclamation que ce maréchal a adressée aux troupes de la quatorzième division militaire :

<< Soldats, vous l'avez entendu : le cri de vos frères d'armes a retenti jusqu'à nous; il a fait tressaillir nos cœurs.

» L'empereur est dans sa capitale. Ce nom, si long-temps le gage de la victoire, a suffi pour dissiper devant lui tous ses ennemis. Un moment la fortune lui fut infidèle. Séduit par la plus noble illusion (le bonheur de la patrie), il crut devoir faire à la France le sacrifice de sa gloire et de sa couronne.

Egaré nous-même par tant de magnanimité, nous fimes alors. serment de défendre d'autres droits que les siens.

» Ses droits sont imprescriptibles; il les réclame aujourd'hui ; jas mais ils ne furent plus sacrés pour nous.

>> Soldats, dans son absence vos regards cherchaient en vain sur vos drapeaux blancs quelques souvenirs honorables. Jetez les yeux sur l'empereur : à ses côtés brillent d'un nouvel éclat ses aigles immortelles. Rallions-nous sous leurs ailes. Qui, elles seules conduisent à l'honneur et à la victoire.

>> Arborons donc les couleurs de la nation.

»Caen, le 22 mars 1815, ».

Le maréchal de l'empire, AUGEREAU, duc de Castiglione. (Moniteur.)

AUGIER. Député du Cher; il faisait partie des étatsgénéraux en 1789. Nommé général de brigade le 27 jan

vier 1794, par la république; commandant de la légion d'honneur, le 14 juin 1804, par l'empereur; envoyé à Bourges par le roi, 1re subdivision de la 21e division militaire, sous les ordres de M. le maréchal duc de Tarente, gouverneur.

Membre du corps législatif sous l'empereur; membre de la chambre des députés sous le roi, qui l'a enfin anobli le 6 septembre 1814.

AUGUSTIN JORDAN. Voyez JORDAN.

AUZOU (Madame). Peintre, rue Git-le-Cœur, no 10. « S. M. l'impératrice, avant son mariage, et au moment » de quitter sa famille, distribue les diamans de sa mère >> aux archiducs et archiduchesses ses frères et sœurs. »

« La scène se passe dans la chambre à coucher de S. M., à Vienne. »

Tel est le sujet d'un joli tableau exposé au musée Napoléon, le 1er novembre 1812, sous le n° 22 de la notice. « Une croisée de Paris, le jour de l'arrivée de S. M. Louis XVIII. »

Tel est le sujet d'un autre tableau exposé au musée royal des arts, le 1er novembre 1814, sous le no 21 de

la notice.

AVICE. Baron d'empire, général de brigade nommé par l'empereur, le 6 août 1811; officier de la légion d'honneur, par l'empereur; et commandant de ladite légion, par le roi. (23 août 1814.)

AVOCATS DU CONSEIL D'ÉTAT. Si le roi de Maroc venait s'asseoir aux Tuileries et présider un jour le conseil d'état, il trouverait encore pour avocats de son conseil,

MM.

Badin, avocat à la cour de cassation, rue Croix-des-petitsChamps, hôtel de Lussan, no 42.

Buchot rue du Paon, no 3.

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Chauveau-Lagarde, rue de Cléry, no 27.

Cochu, avocat à la cour de cassation, rue Caumartin, n° 21s

Collin, idem, rue Traversière-Saint-Honoré, no 25.
Dejoly, rue Gaillon, no 13.

Delacroix-Frainville, bâtonnier, rue Haute-Feuille, no 15. Dupot, avocat à la cour de cassation, rue Verdelet, no 4. Gérardin, rue des Deux-Écus, no 15.

Huart - Duparc, avocat à la cour de cassation, rue de l'Université, no 25.

Kugler, rue de Napoléon, n° 39, où rue de la Paix n° 9; c'est suivant les circonstances et l'almanach où il

se trouve.

Legras, membre de la légion d'honneur, rue des FossésMontmartre, n° 8.

Parent-Réal, rue de Tournon, n° 12.

Raoul, avocat de toutes les corporations et de tous les partis, de la cour de cassation impériale ou royale, de la chancellerie de la légion d'honneur, etc. On le trouve rue Sainte-Anne, no 53.

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Thilorier, rue des Capucins, no 7.

Voilà principalement les noms de messieurs les avocats du conseil d'état qu'on rencontre sur tous les almanachs impériaux, royal; vous les retrouvez même encore jusque dans le Moniteur et les journaux de mars 1815 (postérieurement au 21 mars, bien entendu ), et présidés par M. Legras.

Plusieurs de ces messieurs ont été décorés avant, pendant et après. Nous avons copié leurs adresses, afin que ceux de nos confrères girouettes qui auraient besoin d'avocats, donnent leur pratique de préférence à une personne qui a déjà fait ses preuves, plutôt qu'à un de ces avocats du barreau de Paris qui n'ont jamais eu qu'une manière de voir et qu'une opinion dans leur vie.

Si l'on voulait aller jusque dans la rue St. Lazarre, n°94, on y trouverait M. Dumont, huissier exploitant près la commission du contentieux, lequel n'a jamais pu 'supporter l'idée de ne pas être assermenté dans quelque circonstance qu'il crût devoir exploiter.

AVRIGNY (C.-J.-L. d'). Officier d'administration,

chef du bureau d'économie politique et du contentieux des colonies, au ministère de la marine. (1809.)

Les destins ont parlé, tout cède à leur puissance;
Et, plus grand chaque jour, le héros de la France
S'élève, triomphant des plus fiers potentats;
Sous leur choc s'affermit son immortel empire;
Et de tant d'ennemis qu'un fol orgueil inspire,
Les torrens dissipés s'écoulent sur ses pas.

Ainsi le pic altier, du sein des vastes ondes,
Au bruit des cieux tonnans et des vagues profondes,
De feux étincelant, s'élance dans les airs;

Il grandit, il étend l'orgueil de ses rivages,
Et, debout sur les flots, le front ceint de nuages,

Voit mourir à ses pieds le vain courroux des mers.

(Campagne d'Autriche, Ode faisant partie d'un recueil de vers intitulé: Poésies nationales. )

CHANT NUPTIAL.

COMMENT s'est tout à coup dissipé cet orage
Qui, croissant dans sa course, et portant le naufrage,
Grondait sur la tête des rois?

Au son d'une divine voix

La foudre s'éloigne en silence.

Les nuages ont fui; le ciel déjà plus pur
Voit des autans soumis tomber la violence;
Et l'écharpe d'Iris, présage heureux' et sûr,
Du soleil qui renaît annonce la présence.
Relève, fille d'Agénor,

Ce front que voilait la tristesse!
L'Olympe s'est ouvert, et de la voûte d'or,
Od règne sur les rois l'éternelle Sagesse,

L'aimable Paix descend au séjour des humains.

Les fleurs ont, sous ses pieds, parfumé les chemins;

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Le ciel brille, et la terre a frémi d'espérances

L'immortelle s'arrête aux remparts de Paris;

Et sa voix, en ces mots' qu'anime un doux souris,
S'est fait entendre au cœur du héros de la France:
« Superbe vainqueur des Germains,

.

» Le ciel, par tes bienfaits,

vent
rassurer la terre;
»De la discorde et de la guerre

» Les feux, de tous côtés, s'éteindront par tes mains.
» L'Hymen te réserve Louise:

» Digne ornement des bords lointains

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