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Presser sur son cœur vertueux,
Plein de sa royale misère,

Un être franc et généreux

Qu'il puisse encor nommer son frère !...
A l'état donnant tous vos soins,
Jusques à l'aube matinale,

Et sans relâche et sans témoins
Prolongeant votre ardeur fatale,
Vous repoussiez jusqu'aux besoins
Auxquels succombe un grand courage.
Pour nous travaillez un peu moins,
Vous nous servirez davantage.
Lorsque dans nos heureux climats
La paix ramène l'espérance,
Que nos travaux et nos débats
Trouvent enfin un terme en France,
Et permettez en récompense

Que notre amour seul n'en ait pas.

Croirait-on que M. Le Prévost d'Iray avait été, avant d'avoir fait ces vers-là, inspecteur général de l'université impériale? Aussi, ne pouvait-il manquer de devenir inspec➡ teur général de l'université royale.

LE SENS DE FOLLEVILLE. Premier président de la cour impériale d'Amiens; membre de la légion d'honneur, nommé par l'empereur.

Le marquis Le Sens de Folleville, premier président de la cour royale d'Amiens; officier de la légion d'honneur, nommé par le roi ; conservé par Napoléon en avril 1815.

LESPINASSE (Louis-Nicolas), né en 1755. Général d'artillerie; sénateur, le 4anivose an 8; grand-officier de la légion d'honneur; comte d'empire; bénéficier de la sénatorerie de Dijon, sous l'empereur; pair de France sous le roi. (4 juin 1814.)

Voici un échantillon de son talent poétique.

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Que servaient leurs projets cruels ;
Qui rougirait de la victoire
Si le char où l'attend la gloire
Etait teint du sang des mortels.

Il veut, et c'est la noble envie
De tous les héros bienfaisans,
Triompher de la tyrannie

En changeant les cours des tyrans.
Le bras levé sur l'Angleterre,
Aux yeux des peuples qu'il éclaire
Sur la justice de leurs droits,
C'est

par des frayeurs salutaires
Qu'il veut d'un peuple de corsaires
Faire un peuple soumis aux lois.

(Extrait de l'ode sur la liberté des mers.)

LEZAY-MARNEZIA. Baron d'empire; commandant de la légion d'honneur; préfet du Bas-Rhin, sous l'empereur. Il reçoit Monsieur, comte d'Artois en mars 1814; sa préfecture lui est conservée par le roi. Mort en octobre 1814.

LOCRÉ. Ancien procureur. Il était secrétaire général du comité de législation sous la convention. Baron d'empire, chevalier de la légion d'honneur, secrétaire général du conseil d'état de S. M. l'empereur et roi. (Almanach impérial,) Mais M. le baron Locré a été aussi secrétaire du conseil d'état du roi, (Almanach royal.)

LOTHON. Si le sénat conservateur, dont M. Lothon 'était l'huissier, avait prêté serment au roi de Maroc, M. Lothon aurait aussi été huissier du sénat de S. M. maroquine. Le bonheur a voulu que le sénat ne prêtât que trois sermens différens; c'est ce qui fait qu'on ne peut pas en attribuer davantage à M. Lothon, qui, en dernier lieu, était encore huissier de la chambre des pairs.

LOUIS (l'abbé). Baron d'empire, membre de la légion d'honneur, administrateur du trésor public, président du conseil de liquidation à Amsterdam; maître des requêtes, service ordinaire, sous l'empereur; commissaire aux finances et au trésor public réunis, nommé par le gouvernement provisoire (Moniteur du 2 avril 1814); ministre et secré◄

taire d'état des finances, nommé par le roi. (Moniteur du 13 mai 1814.) Il remplissait les fonctions de sous-diacre à la messe qui fut célébrée au Champ-de-Mars, à la fédération de 1790,

LYNCH. Président du conseil général du département de la Gironde. (1808.)

Nommé maire de Bordeaux par S. M. l'empereur, le 24 mars 1809; grand-officier de la légion avant 1814; grandcordón de la même légion, nommé par le roi. (Voyez sa proclamation du 12 mars, Journal des Débats du 2 avril 1814.)

LYON (Conseil municipal de la ville de). En janvier 1813, la ville de Lyon envoya à l'empereur une députation qui s'exprima ainsi (à ce que dit le Moniteur) :

» Le

<< SIRE,

repos du monde devait être le fruit de vos triomphes : les élémeus conjurés en ont suspendu le cours.

» Mais le peuple, qui met aujourd'hui sa gloire à vous obéir, Sire, ne s'est jamais montré plus grand que dans ces vicissitudes où la fortune quelquefois voulut éprouver sa constance. Il ne démentira point les sentimens sublimes dont il a hérité de ses pères.

»De toutes parts une jeunesse belliqueuse se rassemble et brûle d'entourer votre trône, votre personne sacrée, et l'illustre rejeton à qui sont attachées de si hautes destinées : elle brûle de voler sous les drapeaux de V. M.

» Que vos ennemis observent en frémissant cette universelle émulation de dévouement et de sacrifices, ce patriotisme, cet enthousiasme, qui de tant de peuples divers soumis à votre empire, ne composent qu'une famille; qu'ils apprennent, par ce premier et rapide élan de toute une nation, ce qu'elle ferait si des besoins plus grands commandaient d'autres efforts; qu'ils sachent qu'il n'y a pas un Français qui ne versât jusqu'à la dernière goutte de son sang pour défendre la gloire de son monarque et de son auguste dynastie.

» Et vous, Sire, daignez agréer, daignez distinguer, au milieu de tant d'offrandes, les services de cent vingt hommes de cavalerie que votre bonne ville de Lyon sollicite la faveur de joindre à vos phalanges victorieuses.

» Né dans nos murs, l'escadron lyonnais s'honorera de porter dans les camps, comme dans les cités, cet amour pour la personne de V. M., cette fidélité, ce dévouement dont nous sommes glorieux d'avoir les premiers donné l'exemple aux Français.

>> Tout est libre et pur dans cet hommage. Dans d'autres contrées, ce sont des sujets qui parlent à leur roi; en France, et surtout dans votre bonne ville de Lyon, ce sont des enfans qui parlent à leur père; oui, Sire, à leur père : les citoyens de Lyon s'enorgueillissent de tout devoir aux bienfaits de V. M.; pourquoi n'adopteraitelle pas cent mille cœurs qui ne respirent que pour sa prospérité, son bonheur et sa gloire ?

>> Daignez, Sire, agréer l'hommage du plus profond respect de vos fidèles sujets. »

En mai 1814, la ville de Lyon envoya au roi une dépu tation qui s'exprima ainsi (à ce que dit le Moniteur):

« SIRE,

>> Le peuple français, en se rangeant sous l'étendard de la royauté, avec un accord si unanime et si touchant, montre assez qu'aucuns malheurs n'avaient pu affaiblir son amour pour le sang de ses rois, et qu'au sein de nos calamités les droits de votre auguste maison au tione vivaient inaltérables dans tous les cœurs.

>> C'est avec un attendrissement religieux, Sire, que la ville de Lyon après tant d'infortunes, voit le fils de saint Louis rendu aux vœux des Français, au trône de ses ancêtres.

>>Il n'est point de plajes que ne cicatrise un bonheur si grand; il n'est point de douleur qu'il ne console, point de souvenirs qu'il n'efface.

» Et quelle cité pourrait s'abandonner avec plus de transports à co sentiment, que celle qui, aux premiers jours de nos révolutions, et dans les malheurs d'un long siége, scella du plus pur de son sang et du sacrifice de toutes ses richesses, son attachement à la plus sainte des causes; que celle qui, avant de connaître les grands desseins de vos puissances alliées et les résolutions à jamais mémorables du gou. vernement provisoire, s'est hâtée de jurer une seconde fois de vivre. sous vos lois, ou de s'ensevelir sous ses ruines?

» Ce bon, ce magnanime Henri, l'amour et l'orgueil de nos pères, se plaisait à honorer la fidélité de notre ville du titre glorieux de sa bonne ville de Lyon.

» Héritiers de leurs sentimens, nous retrouvons un autre Henri dans le cœur comme dans les vertus de V. M. »

Tout le monde connaît la dernière adresse de la même ville, lors du retour de Napoléon de l'île d'Elbe.

MACDONALD (Jacques-Etienne-Joseph-Alexandre), né le 7 novembre 1765, Ecossais d'origine; servait en France avant 1789, dans une des brigades inantaiser jendant la révolution, la république française l'employa¤œ fut elle qui le nomma général; depuis le 14 ani bog. Tempereur l'a fait grand-officier de l'empire, marcinal fuc de Tarente, grand-aigle de la légion d'honneur; nommé par Louis XVIII chevalier de l'ordre royal et mile de Saint-Louis, le 1er juin 1814; et pair de France le 4 in suivant; il fut un des secrétaires de la chambre, et signa l'adresse au roi qui commence par le paragraphe suivant.

<< Sire,

» Vos fidèles sujets composant la chambre des pairs de France apportent au pied du trône de V. M. leurs respectueux remerciemens pour la communication qu'elle leur fait donner de Pexposé de la situation actuelle du royaume. Ils reconnaissent, avec les ministres de V. M., que la plus grande partie des maux qui ont pesé sur iz France avaient leur source dans le despotisme du dernier governe ment, dans la passion effrénée de la guerre, dans le mépris de la constitution, des lois, des traités, des droits même de chaque citoyens enfin dans l'abus désastreux de forces que ce gouvernement n'avait pas créées, et de ressources qui n'étaient pas son ouvrage, a

On connaît la proclamation suivante. (Moniteur.)

GRANDE ARMÉE. — ETAT-MAJOR.
Proclamation.

Au quartier-général de Maestricht, 16 janvier 1814 « Soldats,

» Vos quartiers d'hiver sont levės; dans quelques momens vous serez réunis; sous peu de jours vous marcherez aux combats! Souvenezvous de vingt années de gloire, des innombrables faits armes qui les ont illustrées, et l'ennemi redoutera encore votre valeur et votre intrépidité.

» Nos frontières sont entamées; mais à la voix de l'empereur, la nation s'est levée; la patrie a appelé ses enfans; ils ont couru ave armes, ils marchent, s'avancent; le souverain est à leur tête, montraut d'une main P'olivier de la paix, et de l'autre le fer meurtrier...

» Français! c'est pour la patric que nous allons combattre; ne souffrons pas qu'elle soit plus long-temps envahie et déchirée....

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