Page images
PDF
EPUB

Cet enfant de Mars est, je gage,
Pour vous un fier poisson d'avril.
De notre fortuné rivage,

Quand vous entendrez le canon,
Pon, pon, pon, pon, pon, pon,
Patapon,

Vous direz: Goddem! quel tapage!
Ce bruit n'annonce rien de bon:
C'est un garçon !

Quand dans les sentiers de la gloire
Il viendra guider nos soldats,
Sur le chemin de la victoire
De son père il suivra les pas.
Quel brillant courage il déploie;
Il sourit au bruit du canon,

Pon, pon, pon, pon, pon, pon,
Patapon.

Nos vieux soldats pleurant de joie,
Diront: Du grand Napoléon

C'est le

garçon.

[blocks in formation]

(Hommages poétiques à LL. MM. II. et RR., tome 2. Paris, Prud'homme fils.)

« Déjà l'oriflamme brille. Que dis-je? chaque régiment a la sienne : ce sont ces aigles tant de fois victorieuses, et que l'ennemi ne voit jamais sans effroi. . .

...

» Aussi tous les peuples ont-ils eu des étendards sacrés.... Quand les lumières de la raison eurent un peu dissipé les ténèbres de la superstition, ils perdirent beaucoup de leur crédit et de leur pouvoir; et, mieux que la bannière de saint Denis, le panache de Henri IV indiqua le chemin de l'honneur. Aujourd'hui la véritable oriflamme des Français est l'épée de leur monarque. Elle ne brillera pas en vain...

« Les transports qui se communiquaient du théâtre à la salle, et de la salle au théâtre, ont fait de cette représentation une petite fête nationale, à laquelle une seule circonstance pouvait ajouter un nouvel éclat. Mais. . . . une loge était vide. »

(Feuilleton du Journal de Paris, du 2 février 1814. )

« Aujourd'hui le mot ordre est un appel de plaisir. Réjouis-toi, peuple; tu verras ton roi, ton roi sensible et bon comme la nation qui est heureuse et fière de lui obéir; empresse-toi sur ses pas, tu ne seras point repoussé par des gardes menaçans, tu pourras le voir, l'entendre, recueillir ces paroles affectueuses qui ne sortent de sa bouche que pour pénétrer dans tous les cœurs; alors, les yeux mouillés de douces larmes, criant d'une voix attendrie vive le roi! tu cesseras peut-être pour un instant de maudire le mal qui, en ralentissant sa marche, te procure le plaisir de le contempler plus long-temps.

>> Venez aussi sur son passage, vous qui, depuis vingt-cinq ans, ne voulez rien oublier, parce que vous n'avez rien appris; vous qui, rebelles aux leçons de l'expérience, sourds à la voix de la patrie, insensibles aux vœux et à l'exemple du monarque, nourrissez encore des souvenirs de haine et des désirs de vengeance; comparez vos malheurs aux siens et ses sentimens aux vôtres; fixez un instant vos regards sur cette physionomie où se peignent en traits si touchans la clémence et la bonté, ces filles du ciel à qui Dieu a marqué pour séjour le cœur des rois; voyez cette expression de tendresse paternelle qui semble dire aux Français: mes amis, mes enfans, je ne fus malheureux que tant que j'ai vécu loin de vous; vous m'êtes rendus, je bénis ceux qui furent fidèles, j'excuse et je bénis aussi ceux qui furent égarés : suis-je moins le père de ceux-là que des autres? Mon bonheur ne sera pas complet tant que toute ma famille ne sera pas réunie autour de moi. Je retrouve tous mes enfans; fautes et malheurs, tout est oublié.

» Voilà le langage du roi ; écoutez, obéissez, ou fuyez une terre qui ne doit plus être arrosée de larmes et de sang; abjurez la vengeance ou le nom de Français.

>> Qui aurait pu résister à la délicieuse émotion qu'a ressentie la foule immense entassée dans la salle de Feydeau, et pressée dans toutes les avenues à l'arrivée du roi et de sa famille? L'Opéra-Comique attendait avec impatience l'honneur de postéder à son tour ces augustes spectateurs; et cette fête n'a pas été moins belle que toutes celles qui l'ont précédée. Les cris de vive le roi! et l'air chéri ont long-temps retenti, et le lever de la toile a seul fait cesser les acclamations, auxquelles le roi a répondu avec une bonté, un plaisir qui lui faisaient oublier la fatigue qu'il éprouvait.

» Le spectacle a paru beaucoup amuser le roi, On était si avide d'applications, et l'on regrettait si fort de n'en pas trouver, qu'on

a saisi, vaille que vaille, celle que présentaient ces vers adienes par le bailli au nouveau seigneur ::

>> Votre aspect, monseigneur,

» Comble en ces lieux notre bonheur. >>

(Journal de Paris, du 24 novembre 1814) MASSENA, né à Nice. Etait simple sous-officier dans un régiment de ligne, au commencement de la révolution ; jura fidélité à la république, qui le nomma général, et combattit pour elle en Italie. Maréchal d'empire, prince d'Essling, duc de Rivoly, grand-officier de l'empire, grandaigle de la légion d'honneur ; ayant commandé en chef l'armée de Portugal. Il envoya son adhésion de Toulon, le 16 avril 1814; réitère cette adhésion à Monsieur, comte d'Artois ; commandeur de l'ordre royal et militaire de SaintLouis, le 24 septembre 1814. Le roi, le 10 du même mois, avait signé le contrat de mariage de la fille de M. le maréchal, Victorine Massena, avec le comte Reille. M. le maréchal Massena a accepté en dernier lieu, après la seconde abdication de Napoléon, le commandement en chef de la garde nationale de Paris, qu'il a été obligé de céder au comte Dessolle, ancien commandant de cette garde, à la rentrée du roi dans sa capitale. (Journal de Paris, du 9 juillet 1815.)

MAURICE. Baron d'empire, auditeur au conseil d'état; préfet à Périgueux, nommé par l'empereur; membre de la légion d'honneur, nommé par le roi, et maître des requêtes ordinaire en son conseil d'état. (4 juillet 1814.)

MAURICE DE GASVILLE. C'est-à-dire, le marquis Maurice de Gasville, ou M. Goujon de Gasville; car nous présumons que c'est la même personne, laquelle était auditeur au conseil d'état de l'empereur, nommé par lui souspréfet à Rouen; ensuite maître des requêtes ordinaire, .nommé par le roi (le 4 juillet 1814).

MAURY (Jean-Sifrein), né à Vaureas. Ancien abbé bénéficier ; ancien constituant; sacré archevêque de Nicée, le 1er mai 1792; évêque de Montéfiascone en 1794; archevêque de Paris, nommé le 14 octobre 1810. ( Almanach impérial 1811). Membre de la légion d'honneur (1810); auteur du panégyrique de saint Louis, un des

plus beaux titres de gloire..... littéraire de S. E. le cardinal; car il a eu le chapeau rouge en 1794, à l'intercession de S. M. Louis XVIII, alors régent du royaume, pendant la captivité et la minorité de S. M. Louis XVII. Nous ignorons l'époque.

<< S. Em. Mgr. le cardinal Maury se propose, a ce qu'elle a dit elle-même, de publier incessamment un ouvrage en douze volumes in-8°., 1 ., pour prouver que ses opinions sont invariables depuis vingtcinq ans. Le public attend avec impatience cet ouvrage : on est curieux de voir comment un homme d'un esprit aussi distingué se tirera du chapitre des transitions. »

(Journal des Débats, du 28 avril 1814, page 3.) Nous allons donner quelques-uns des mandemens de S. E., afin de mettre le lecteur à portée de juger.

« S. Em. Mgr. le cardinal Maury vient de publier un Mandement pour ordonner qu'il soit chanté un Te Deum dans toutes les églises du diocèse de Paris, en action de grâces de la naissance et du baptême du roi de Rome. Cette cérémonie sera renouvelée tous les ans le jour de la Trinité. Voici quelques passages du Mandement de S. E.

« Quel moment, nos très-chers frères, pour le créateur d'un puissant empire, que celui où Dieu lui accorde un fils dans lequel il espère de se voir revivre! Sa puissance, quelque grande qu'elle soit, en est encore augmentée. C'est alors qu'elle se manifeste entièrement, sous la protection du ciel, dáns le rejeton destiné à la perpétuer, comme les arbres les plus vigoureux déploient plus de grandeur et de force par l'accroissement des branches qu'ils ont produites. Le berceau d'un enfant est aujourd'hui la première des citadelles qui défendent le trône et la France.

» L'empereur, en venant présenter son fils à la divine adoption du baptême, donne à tout son peuple l'exemple d'une instructive reconnaissance, qui fut toujours la vertu caractéristique des belles âmes, et qu'il sera vivement touché de voir partagée par tous ses sujets. Le grand bienfait dont il va rendre à Dieu de solennelles actions de grâces, comme du gage le plus précieux de cette providence spéciale qui signale tout le cours de sa vie, ouvre devant lui une nouvelle carrière de gloire. Chargé, par ses devoirs paternels, de l'éducation du fils que Dieu livre à son amour, son génie créateur saura fonder une brillante école de cet art si difficile d'élever les maîtres du monde. • Il acquittera sa dette en choisissant pour instituteurs des princes de son sang de nobles émules, s'il en existe encore parmi nous; de ces hommes immortels qui ont su tant illustrer en ce genre le règne des plus grands rois. Puisse donc l'élite de sa nation lui fournir des coopérateurs dignes de remplir ses vues, et de répondre à l'appel de sa

confiance, pour former, dans cet eufant-roi, l'homme, le chrétien, l'héritier du trône, le chef de l'armée, l'oracle des conseils, le père du peuple, l'arbitre de l'Europe, et le sage dépositaire d'une puissance dont il ne mesurera jamais bien toute l'étendue, que par l'imensité de ses devoirs !

» Mais il est, nos très-chers frères, un autre rapport non moins touchant sous lequel la gloire d'un tel père va s'accroître encore par l'éducation de son fils. L'amour paternel achevera de nous révéler tout ce que Dieu a mis de sensibilité et de bonté dans son âme. Nous le verrons descendre, en quelque sorte, de toute sa hauteur, et se mettre à la portée d'un âge si tendre, comme autrefois le prophète Elisée s'abaissa devant l'enfant qu'il rendit à la vie, pour l'animer de son esprit, le vivifier de son souffle, soutenir et guider ses premiers pas dans les sentiers de la vertu et dans les routes de la gloire. Avec quelle sollicitude, avec quel intérêt un œil si perçant ne saura-t-il pas épier et démêler les premiers rayons de sa raison naissante, les facultés de son intelligence, la sensibilité de son cœur, la trempe de son caractère, le ressort de son âme, pour découvrir de loin les destinées de cet empire qui est son ouvrage, de cette France qui lui est si chère, et qui vient d'augmenter si vivement sa félicité, par les acclamations de la joie publique! Mais son règne sera toujours la leçon la plus instructive qu'on puisse donner à ce jeune prince. Plus il étudiera les merveilles d'une vie si extraordinaire, plus il se convaincia que, hors des livres saints, qui ne sont pas les annales des hommes, mais les fastes de la Providence, le nom de l'auteur de ses jours est le plus grand que le burin de la vérité puisse graver daus l'histoire.»

« L'époque si importante et si universellement désirée où sa majesté l'impératrice des Français, reine d'Italie, va donner à la nation le premier fruit d'un mariage à jamais mémorable, ne saurait être désormais éloignée. En conséquence, les prières que nous ne cessons d'adresser au ciel depuis plusieurs mois pour un si grand intérêt, doivent redoubler et se ranimer avec une nouvelle ferveur, au moment où nous attendons de si près le bienfait du ciel qui est l'objet de tous nos désirs. Les vœux du peuple français sont le vœu de la religion." C'est donc avec amour et avec joie que nous nous empressons de nous conformer aux pieuses intentions de notre auguste empereur, qui a daigné nous les faire connaître.

» A ces causes, afin que toutes les paroisses et succursales de la ville de Paris se préparent à remplir nos vues avec autant de célérité que d'exactitude, et que les actes uniformes de piété s'exécutent en même temps dans toutes nos églises, nous avons ordonné et ordonnons re qui suit:

» 1°. Dès que nous serons informé officiellement que sa majesté

1

« PreviousContinue »