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MÉH

'core d'obtenir la préfecture de l'Ille et Vilaine. (Décret impérial du 6 avril 1815.)

MEHUL (Etienne-Nicolas). Auteur de Coradin, de Stratonice, etc.; membre de l'institut et de la légion d'honneur. C'est lui qui fit la musique de Timoléon, tragédie en trois actes, avec des chœurs, par M. J. Chénier, représentée au théâtre de la République française, an 3.

SOLEIL, sacré flambeau qui fécondes la terre,
Pour nous, pour nos enfans, et pour tout l'avenir,
Aux rois, à leurs amis nous jurons une guerre
Que tes feux éternels ne verront point finir.
Périssent à jamais les tyrans et les traîtres!
Et si notre postérité

Démentait le serment prêté par ses ancêtres,
Refuse tes rayons à l'infâme cité. . . . .

(Chœur de Timoléon, acte II, scène VII.)

Lors du couronnement de S. M. l'empereur, les députations de la ville de Paris furent recevoir la garde impériale à la barrière Saint-Martin. On exécuta alors le Chant du retour, composé par M. Méhul pour cette circonstance. (Journal des Débats, du 12 novembre 1807.) C'est lui qui fit encore la musique des paroles suivantes.

CANTATE

Pour le concert public exécuté aux Tuileries le 2 avril, jour de la célébration du mariage de S. M. l'empereur Napoléon et de S. A. I. et R. l'archiduchesse MarieLouise; paroles de M. Arnault, membre de l'institut.

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LES FEMMES.

O doux printemps, descends des cieux
Dans tout l'éclat de ta parure.

Consolateur de la nature,

Viens ajouter encore aux charmes de ces lieux;
Parfume ces bosquets, et sous nos pas joyeux
Déroule tes tapis de fleurs et de verdure.

LES HOMMES.

Ne crains pas aujourd'hui d'exaucer nos désirs,
Ce n'est plus la voix de Bellone

Qui te presse à grands cris d'abréger ses loisirs ;

Ce clairon qui sonne,

Ce bronze qui tonne,

C'est le sigual des jeux, c'est la voix des plaisirs.

LES FEMMES.

Mars lui-même a cédé la terre

Au seul dieu que la paix ne puisse désarmer.
Sous un ciel plus serein vois tout se ranimer,
Tout s'attendrir, tout s'enflammer;

Sur le chêne, sous la bruyère,

Vois, cédant au besoin d'aimer,.

L'aigle altière elle-même oublier son tonnerre.

LES. HOMMES.

Mêlés aux citoyens, vois ces nombreux guerriers
Sous des myrtes nouveaux cachant leurs vieux lauriers,
Pour la première fois oublier les conquêtes;
Vois le Français, vois le Germain

Se tendre noblement la main
Et s'inviter aux mêmes fêtes..

CHOEUR.

Entends la voix qui retentit

Des rives du Danube aux rives de la Seine,
Entends la voix qui garantit

Un long règne au bonheur que ce grand jour amène.
CHOEUR GÉNÉRAL.

Dieu de paix ! Dieu témoin du serment solennel!
Dieu, couronne notre espérance,

Rattache par ce nœud d'un amour éternel
Les destins de l'Autriche aux destins de la France.
Ce nœud qui joint la force à la bonté,

La douceur au pouvoir, les grâces au courage;
Ce nœud qui joint la gloire à la beauté,
Grand Dieu, de ta faveur déjà nous offre un gage;
Bénis, pour nos fils et pour nous,

Le vœu qu'un couple auguste à tes autels profère.
Eu jurant leur bonheur, deux illustres époux
Opt juré celui de la terre.

Que ce bonheur s'étende à la postérité !

O Napoléon! ô Louise!

Que votre règne s'éternise,

Sans cesse-rajeuni par la fécondité!

De votre auguste amour, terme de tant d'orages,
Ce vaste empire attend ses rois :

Que votre hymen, dont ils tiendront leurs droits
Soft un bienfait de tous les âges.

bien sa grande âme onirait wec délices le notre amour, s'il pouvait être en ce moment le témoin de tous les sentimens qu'il inspire!

» Mais quets regrets avons-nous donc à exprimer? Notre monarque ne sera-t-il tone pas present par sa pensée à cette sainte solennité, pour onir des bénédictions universelles qui vont environner sa compagne cherie un moment où un grand et touchant rapport retigieux vient l'frie, pour la première fois depuis sa régence, dans la plus magnifique pompe du trone, aux hommages de la nation? La tète qui nous reumit dans le premier de nos temples, tout resplendissant le ses bienfaits et le ses victoires, acquiert encore an plus grand intérêt et in pius beau 'ustre par la presence de l'auguste souveraine qui vient présider à cette piense cérémonie, en s'y montrant parée te toute a geire de son époux.

» Eh! quel touchant spectacle de voir ians notre sanctuaire l'épouse révéree du souverain. la mere de l'héritier du trône, la regente de l'empire, remercier Dieu solenneilement de la gloire du grand homme dont elle vient proclamer le triomphe, en déclarant aux Francais que sa conservation est aussi nécessaire au bonheur de l'empire qu'au vien de l'Europe, à la religion qu'il a relevee, qu'il est avvele a raffermir, et dont il est le protecteur le plus sincere! (1) Quet spectacie de contempier une âme si pure se prosternant devant nos autels, implorant le Tout-Puissant en faveur du héros qui est l'objet continuei de sa pensée, doat sa tendresse suit tous les pas, et dont eile ne cesse de s'entretenir au milieu de sa cour avec la plus vive émotion! Dieu exaucera ces prières, ces vœux, ces actions de grâces qu'il inspire; et la félicité de notre souveraine va s'augmenter encore de toute l'allégresse publique, dont elle sera l'heureuse interprète auprès de celui qu'elle représente avec autant de grâce que de dignité.

>>> Nous pouvons le publier hautement, sur la foi des hommes supérieurs appelés à son conseil, le gouvernement qui lui est confié développe en eile, chaque jour, une âme pleine de douceur et de bonté, un caractère de haute sagesse dans ses actions comme dans ses discours, un goût de l'application, un amour de l'ordre, une habitude d'attention et d'intérêt, une exactitude de mémoire et de suites dans les affaires, une justesse d'esprit, une maturité de jugement, une solidité de réflexions, qui, en lui conciliant tous les suffrages, lui garantissent l'approbation la plus précieuse à son cœur. Tant de qualités brillantes sont encore embellies sous le diadème, par une piété aussi exemplaire que mesurée, et par l'attrait de ces douces vertus, d'autant plus propres à faire aimer ses principes religieux, qu'elles invitent à l'imitation, sans forcer à l'hypocrisie.

(1) Lettre de S. M. l'impératrice aux évêques de France.

On voit jusqu'à présent que S. E. n'est pas avare de louanges, et qu'elle a une fécondité rare pour varier les formes délicates de cette louange qui, depuis Satan qui l'employa pour séduire Eve, jusqu'à S. E., qui en fit un si honteux usage, a besoin d'un grand talent pour paraître avoir le sens commun aux yeux de ceux qu'on loue.

Jusqu'à présent, nous passons sous silence les temps orageux qui avaient précédé le consulat, temps où S. E. avait déployé un caractère bien différent ; mais ce que nous ne savions pas, et ce que. S. E. nous apprend elle-même, c'est qu'elle a toujours été fidèle et dévouée au roi. (Bro chure in-8°. de 30 pages; prix 75 centimes, 12 mai 1814; intitulée Mémoire pour le cardinal Maury); et que le roi, avant que S. E. Fût nommée archevêque de Paris, l'avait nommée son ambassadeur. (Même brochure.)

Au moment où S. E. fut révoquée par le chapitre diocésain de Paris (Journal des Débats, du 11 avril 1814), nous eûmes connaissance d'une petite lettre de S. S. le pape Pie VII, en date du 5 novembre 1810, et qu'on nous avait cachée jusqu'alors.

Lettre du souverain pontife Pie VII, au cardinal Maury, en date du 5 novembre 1810.

« Vénérable frère, salut et bénédiction apostolique.

» Il y a cinq jours que nous avons reçu la lettre par laquelle vous nous apprenez votre nomination à l'archevêché de Paris, et vote installation dans le gouvernement de ce diocèse. Cette nouvelle a mis le comble à nos autres afflictions, et nous pénètre d'un sentiment de douleur que nous avons peine à contenir, et qu'il est impossible de vous exprimer. Vous étiez parfaitement instruit de notre lettre au cardinal Caprara. (1), pour lors archevêque de Milan, dans laquelle nous avons exposé les motifs puissans qui nous faisaient un devoir, dans l'état présent des choses, de refuser l'institution canonique aux évêques nommés par l'empereur. Vous n'ignoriez pas que non seulement les circonstances sont les mêmes, mais qu'elles sont devenues et deviennent de jour en jour plus alarmantes par le souverain mépris qu'on affecte pour l'autorité de l'église; puisqu'en Italie on a porté

(1) Lettre précédente du 26 août 180g.

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l'audace et la témérité jusqu'à détruire généralement toutes les communautés religieuses de l'un et de l'autre sexe, supprimer des paroisses, des évêchés, les réunir, les amalgamer, leur donner de nouvelles démarcations, sans en excepter les sièges suburbicaires; et tout cela s'est fait en vertu de la seule autorité impériale et civile (car nous ne parlons pas de ce qu'a éprouvé le clergé de l'église romaine, la mère et la maîtresse des autres églises, ni de tant d'autres attentats). Vous n'ignoriez pas, avons-nous dit, et vous connaissiez, dans le plus grand détail, tous ces événemens; et d'après cela nous n'aurions jamais cru que vous eussiez pu recevoir de l'empereur la nomination dont nous avons parlé, et que votre joie, en nous l'anonçant, fût telle que si elle était pour vous la chose la plus agréable et la plus conforme à vos vœux.

»Est-ce donc ainsi qu'après avoir si courageusement et si éloquemment plaidé la cause de l'église catholique dans les temps les plus orageux de la révolution française, vous abandonnez cette même église, aujourd'hui que vous êtes comblé de ses dignités et de ses bienfaits, et lié si éternellement à elle par la religion du serment? Vous ne rougissez pas de prendre parti contre nous dans un procès que nous ne soutenons que pour défendre la dignité de l'église? Estce ainsi que vous faites assez peu de cas de notre autorité pour oser en quelque sorte, par cet acte public, prononcer contre nous à qui vous deviez obéissance et fidélité? Mais ce qui nous afflige encore davantage, c'est de voir qu'après avoir mendié près d'un chapitre l'administration d'un archevêché, vous vous soyez de votre propre autorité, et sans nous consulter, chargé du gouvernement d'une autre église, bien loin d'imiter le bel exemple du cardinal Joseph Fesch, archevêque de Lyon, lequel, ayant été nommé avant vous au même archevêché de Paris, a cru si sagement devoir absolument s'interdire toute administration spirituelle de cette église, malgré l'invitation du chapitre.

>> Nous ne rappelons pas qu'il est inouï, dans les annales ecclésias. tiques, qu'un prêtre nommé à un évêché quelconque, ait été engagé par les vœux du chapitre à prendre le gouvernement du diocèse avant d'avoir reçu l'institution canonique; nous n'examinons pas (et personne ne sait mieux que vous ce qu'il en est) si le vicaire capitulaire élu avant vous a donné librement et de plein gré démission de ses fonctions, et s'il n'a pas cédé aux menaces, à la crainte ou aux promesses, et par conséquent si votre élection a été libre, unanime et régulière : nous ne voulons pas non plus nous informer s'il n'y avait pas dans le sein du chapitre quelqu'un en état de remplir 'des fonctions aussi importantes; car enfin, où veut-on en venir? Oa veut introduire dans l'église un usage aussi nouveau que dangereux, au moyen duquel la puissance civile puisse insensiblement parvenir à L'établir pour l'administration des siéges vacans, que des person

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