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» Que le Danube fertilise,

» C'est elle qu'aujourd'hui les ordres des destins

>> Pour le bonheur du monde à la France ont promise. »

Mais quelle pompe solennelle

Dans le palais des rois attache les regards!

O prodige, où d'un Dieu la faveur se révèle!
Soudain pour éclairer une fête si belle,

Reparaît dans les airs et luit sur nos remparts
L'astre du jour, paré d'une splendeur nouvelle :
L'autel fume d'encens, et de feux étincelle;
L'hymne saint a cessé de porter nos souhaits
Vers le Dieu qui pour nous prodigue ses bienfaits:
Un soin religieux tient la langue captive;
L'allégresse a brillé dans les yeux satisfaits,
Et la France écoute, attentive....
Consacrez, ministre de paix,

Ces nœads, où des humains l'espérance se fonde,
En jurant son bonheur, un couple glorieux
Vient de jurer celui du monde.

Qu'un si pieux serment soit écrit dans les cieux
Oui, vous le remplirez, auguste souveraine.
Quel nuage ne cède à des attraits si doux!

Vos soins embelliront les loisirs d'un époux,
Qui, du poids des travaux où son destin l'enchaîne,
Viendra respirer près de vous.

Les mortels, sous vos lois, oublîront leurs alarmes.
Ah! de la guerre encor, dans leurs noires fureurs,
Si les filles d'enfer ramenaient les horreurs,
Paraissez; et vos yeux, vos yeux mouillés de larmes,
Sauront désarmer tous les cœurs,

Ainsi brille, au milieu des vapeurs les plus sombres,
L'étoile, au front d'argent, espoir des matelots,
Qui des enfans d'Eole arrête les complots,
Et, d'un ciel orageux éclaircissant les ombres
Ramène la paix sur les flots..

Chantez, chantez sa gloire, harmonieux Orphées!
L'avenir usera l'airain de ses trophées;

Mais vous rendez au jour les héros disparus ;

Et dans la nuit des temps, votre voix libre et fière
Ranime la poussière

Qui jadis fut César, Alexaudre ou Cyrus.

Qu'il vive! et que la Paix, fille de la Victoiré,
Par les lois, par les arts étende encor sa gloire!
France! Autriche! à jamais confondez vos drapeaux.
Ainsi puisse entre vous d'une chaîne éternelle
L'étreinte fraternelle

De l'Europe et du monde assurer le repos!

LA NAISSANCE DU ROI DE ROME.

Ode.

ILS disaient, dans leur vain délire:

«Que de sa cime altière il touche jusqu'aux cieux; » Que la terre à ses pieds l'admire,

» Le cèdre qui toujours superbe, audacieux, » Calme au milieu de la tempête,

» Des veuls déchaînés sur sa tête

» Brave l'effort ambitieux!

» Les ans n'épargneront que son nom et sa gloire; » Et les mortels un jour, tout pleins de sa mémoire, » Chercheront des forêts le fier dominateur,

» Quel jeune rejeton, digne de sa naissance,

» Viendra du cèdre-roi, dans toute sa puissance,

» Rendre à la terre en deuil l'ombrage protecteur?...»

Ainsi du héros de la France

Les fougueux ennemis se perdaient dans leurs vœux;
Mais d'une aveugle haine, ô stérile espérance!
Le livre des Destins était fermé pour eux.
Parais, noble héritier de l'arbitre du monde !
Il est temps que le ciel à nos souhaits réponde;
Et les jours consaçiés à Mars,

Ces jours, qu'avait marqués le dieu qui nous seconde,
Ont annoncé le fils du plus grand des Césars...
Du laurier triomphal la tête couronnée,
Au pied de nos autels la France prosternée
En ces mots élève sa voix

Au trône où le Roi des rois

De la terre à son gré conduit la destinée.

Elle parlait encore, et le palais des rais
Voit une étoile radieuse

Dans sa course mystérieuse

Eclairer tout à coup le faîte de ses toits:
L'ombre s'évanouit; et, rouvrant sa carrière,
Du haut de son char glorieux

Déjà l'astre du jour, d'un fleuve de lumière
Inonde les déserts des cieux;

L'air se tait; l'Océan retient ses flots tranquilles !
Les vents s'arrêtent, immobiles,

Et des lambris sacrés, qui s'agitent trois fois,
Brillans d'une clarté nouvelle,

A travers le silence, une éclatante voix
Retentit jusqu'aux murs de la ville éternelle:
<«< France, de tes enfans l'espoir est couronué;
» Nymphe heureuse des flots dont Paris est baigné,
>> Du sein de tes grottes profondes

» Lève, lève ton front de gloire environné;

» Tibre, enorgueillis-toi; Danube, enfle tes ondes;
» Les temps sont accomplis : le roi de Rome est né. »

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A ces mots, à ce nom, les mers au loin répondent;
De la terre et des cieux les hymnes se confondent;
La nature a repris ses vêtemens de fleurs;
Et le printemps, suivi des dons qu'il fait éclore,
Dans les champs qu'il décore

Sème du haut des airs les plus riches couleurs.

Quel éclat t'accompagne, et quel destin t'appelle,
Jeune et brillante fleur d'une tige immortelle !
La terre te salue, et le ciel te sourit.

Le trône est le berceau qui reçoit ton enfance;
Et l'appui de la France

S'offre à nos yeux encor dans le fils qu'il chérit.

Dès sa naissance orné des grâces de sa mère,
Bientôt le rejeton d'un si glorieux père
Doit marcher sur ses pas, doit s'instruire à sa voix;
Et l'auteur de ses jours lui seul est digne d'être

Le modèle et le maître

D'un fils né, comme lui, pour régner sur les rois.

Guerriers, n'en doutez pas : le siècle qui commence
Verra, toujours debout, cet édifice immense
S'étendre par-delà l'intervalle des mers;
Et du trône français, au loin resplendissante,
La majesté croissante

Des rayons de sa gloire emplira l'univers.

On voit que M. d'Avrigny n'est pas avare de vers louangeurs quand les circonstances se présentent. Le règne pa ›

ternel de M. de Blacas ne lui a peut-être pas fourni la matière d'une ode nouvelle; mais en attendant, M. d'Avrigny, entièrement dévoué au régime royal, avait accepté le titre de conseiller honoraire, et remplissait à la direction générale de la police du royaume, le noble emploi de muti lateur des pièces de théâtre soumises à sa censure. Malheur au pauvre auteur qui parlait avec irrévérence du roi ou de la royauté! M. d'Avrigny a conservé encore aujourd'hui les mêmes fonctions, car il paraît pourvu d'une forte dose d'impassibilité, et il est de ces hommes qui savent se mettre sur-le-champ à la hauteur des circonstances; il vous mutilera sans pitié un drame infortuné, dans lequel se rencontrerait des mots à double sens, et qui pourraient faire allusion au règne débonnaire du sieur de Blacas, auquel on ne pense certainement plus.

AVRIL. Baron d'empire; commandant de la légion d'honneur (14 juin 1804); lieutenant-général, par le roi, le 21 octobre 1814.

AZAIS. Fameux auteur du système des compensations; inspecteur de l'imprimerie et de la librairie dans les départemens de la Drôme, de l'Ardèche, du Gard, de la Lozère et de Vaucluse, en remplacement de M. Turenne. (Septembre 1811.)

Fragmens du discours que M. Azais a eu Phonneur d'adresser à S. M. P'empereur et roi. Il paraîtra remarquable.

Sire, l'époque où nous sommes, celle où vous avez pris, par droit de force et de génie, le premier sceptre de la terre, est celle où l'esprit de l'homme doit enfin connaître cette cause uuiverselle qui tient le sceptre du monde. Il a suffisamment interrogé ses effets; il a suffisamment pris dans les réponses de chacun, ce qui devait former une réponse commune. Cette réponse, absolument universelle, et pour cette raison parfaitement simple, l'esprit humain l'a confiée à un de vos sujets, sire: l'esprit humain avait besoin d'un organe, j'ai eu l'honneur d'être choisi.

(Journal des Débats, du 28 mars 1809.)

Lorsque le roi arriva, M. Azaïs trouva le moyen d'être nommé inspecteur de la librairie à Nancy. (Il y eut com pensation.)

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l'em

BARBE-MARBOIS. Ancien intendant aux Colonies; membre du conseil des anciens; déporté à Sinnamary, à la suite de la journée du 18 fructidor an 5; nommé par pereur grand-aigle de la légion d'honneur, le 13 pluviose an 13; comte d'empire, et premier président de la cour des comptes dès qu'elle fut réorganisée.

« Nous offrons nos efforts à votre majesté, comme la plus sûre expression de notre fidélité et de notre amour pour son auguste personne. » (Discours du 10 janvier 1808. Voyez le Moniteur.)

Sire,

Votre cour des comptes vient joindre ses félicitations à celles de tous les corps de l'état, de tous les sujets de votre empire. Loin de vous, tout manque à notre bonheur; votre présence nous rend toutes nos espérances, nos affections; notre zèle n'a pas langui pendant que vous étiez absent; il se ranimera sous vos regards. Nous avons joui de vos victoires; mais nous jouirons surtout des biens que vos lois et votre génie nous assurent. (Discours du président de la cour des comptes, janvier 1809. Voyez le Moniteur.)

du 24

Maintenu par le roi premier président de la cour des comptes (mai 1814); nommé pair de France, le 4 juin même année, et conseiller honoraire de l'université royale de Paris. (Journal des Débats, mars 1815.)

BARBIER-NEUVILLE. Chef d'un des bureaux du ministre de l'intérieur; fut rédacteur de l'Ami des Lois, après Poultier et Bovinet.

Nommé par l'empereur chef de la troisième division au ministère de l'intérieur ; membre de la légion d'honneur : et par le roi, directeur de correspondance audit ministère et officier de la légion d'honneur. (5 août 1814.)

BARBIER DE SALIGNY (ou de Solligny.)

BARBIER DE LANDREVIE. Juge de paix de Confolens; nommé par le roi membre de la légion d'honneur et chevalier de Saint-Louis; députés, l'un de la Marne, et l'autre de la Charente; membres du corps législatif

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