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roi membre du conseil général du département de la Seine; renommé par l'empereur directeur général des ponts et chaussées (Décret du 21 mars 1815); pair de France le 4 juin suivant. Aussi le comte Molé, après avoir exposé lá splendeur de la France après la campagne de Russie, s'écriait-il :

<< Si un homme du siècle de Médicis ou du siècle de Louis XIV revenait sur la terre, et qu'à la vue de tant de merveilles il demandât combien de règnes glorieux, de siècles de paix il a fallu pour les produire, vous répondriez qu'il a suffi de douze années de guerre, et d'un seul homme. »

(Moniteur du 12 mars 1813.)

MOLINIER MONTPLANQUA. Fidélité à S. M. l'empereur Napoléon (avant 1814), comme maire du 12o arrondissement de la bonne ville de Paris. Fidélité à S. M. Louis XVIII (en 1814) comme maire du susdit arrondissement. Refidélité à S. M. l'empereur Napoléon, qu'il salue des nouvelles protestations de son respect, de son admiration, de son amour et de sa fidélité. (Adresse du conseil municipal de la ville de Paris, en date du 25 mars 1815, au bas de laquelle se trouve la signature de M. Molinier Montplanqua.) Dans tout cela il a obtenu la croix de la légion d'honneur, le 2 août 1814.

MONBADON (Lafaurie de). Ancien maire de la bonne ville de Bordeaux. Voici une preuve de son zèle impérial.

« Le maire de Bordeaux a réuni, le 15 de ce mois, ceux des habitans de cette ville qu'à un premier examen il ́a jugés dignes d'être appelés à former une garde d'honneur auprès de S. M. Ce magistrat a ouvert la séance par un discours qui commence ainsi :

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« Messieurs, tout nous annonce que S. M. l'empereur et roi honorera très-incessamment la ville de Bordeaux de sa présence. S. M. reçoit dans ce moment les hommages de ses peuples d'Italie; en quittant cette famille adoptive, notre auguste souverain se rendra aux vœux empressés de ses véritables enfans, en venant recevoir parmi nous, au milieu des acclamations de joie qu'excitera sa présence, l'expression de notre admiration, de notre amour, et de notre repectueux dévouement. »

(Journal de l'Empire, du 24 août 1807.)

Aussi M. de Monbadon fut-il membre de la légion d'hon

neur; gouverneur du palais impérial de Bordeaux, et enfin admis au sénat le 6 mars 1809. Le roi le nomma pair de France, le 4 juin 1814.

MONCEY, né en 1754. Ancien officier des Cantabres. Son nom de famille est JEANOT. Il ne faut pas confondre le nom de Moncey, qu'il a pris, avec celui du marquis de Moncey, ancien seigneur du village de ce nom en FrancheComté, où, par la suite des événemens, M. Jeanot a acquis de grandes propriétés. Ce fut en l'an 2 de la république, une et indivisible, qu'il commença à se faire connaître comme militaire. Il était simple capitaine dans le corps des Cantabres à l'armée de Bayonne. En peu de mois, les représentans du peuple près cette armée l'élevèrent successivement aux grades de chef de brigade, général et commandant en chef. Après la paix avec l'Espagne, il fut envoyé en Italie par le directoire. Il fut nommé successivement par l'empereur, premier inspecteur général de la gendarmerie; grand- officier de l'empire; maréchal; grand - aigle de la légion d'honneur; et le 13 pluviose an 13, duc de Conegliano, qui paraît être le nom définitivement adopté par M. Moncey. Après avoir donné son adhésion aux actes du gouvernement provisoire (Moniteur du 12 avril), M. le maréchal, dit le Journal des Débats du 1er mai 1814, a été jusqu'à Boulogne, à la rencontre de S. M. Louis XVIII. On l'a vu successivement à cheval, ou derrière la voiture de l'empereur, ou derrière celle du roi. M. le maréchal fut confirmé par le roi dans son poste de premier inspecteur de la gendarmerie devenue royale; il fut nommé chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis le 1er juin 1814; pair de France le 4 juin suivant; et ministre d'état composant le conseil du roi. Loin d'avoir rien perdu sous l'ancien gouvernement, M. Moncey est encore nommé pair de France par l'empereur. (Décret impérial du 4 juin 1,815.)

MONGE (Gaspard). Ministre de la marine sous la convention nationale (1792); il vient avec Lebrun et Clavières, prononcer à la séance du 21 septembre le discours suivant :

« La convention nationale vient de ratifier le vœu de tous les sages,

et de légaliser la volonté de tous les Français en les délivrant du fléau de la royauté. Certes, cette journée est la plus grande dont les fastes dn genre humain puissent encore conserver la mémoire; et il est sans doute permis au premier pouvoir exécutif de la république française, de se glorifier d'abord de telles fonctions à remplir à une époque si solennelle. Il nous est impossible, messieurs, de vous exprimer toute l'énergie que ces circonstances nous inspirent, et nous serions les plus lâches des hommes, si, quels que soient les dangers auxquels nous pourrons être exposés, nous n'étions toujours prêts à les braver pour le maintien de la glorieuse résolution que vous avez prise. En vous présentant nos hommages, nous prenons devant vous l'engagement de mourir, s'il le faut, en dignes républicains, pour la liberté et l'égalité, que vous allez fonder sur des bases inébranlables.»

Nous plaçons à la suite de ce petit discours le suivant, et on remarquera combien le style du citoyen ministre a changé. Il est vrai qu'il était alors

Le sénateur Monge, comte de Peluse, grand-officier de la légion d'honneur, grand'-croix de l'ordre de la réunion, chevalier de la couronne de fer, titulaire de la sénatorerie de Liége, membre de l'institut, commissaire extraordinaire de S. M. I. dans la 2e. division militaire, aux habitans de la 25o, division militaire. <«< Français, je viens, en vertu des ordres de S. M., pour faire connaître ses intentions généreuses et pacifiques; je viens m'unir à vous, et prendre les mesures que commandent les circonstances.

» La mission honorable que S. M. m'a confiée m'a d'autant plus flatté, que je dois l'exercer dans des départemens que j'affectionne, et dont les habitans ont souvent donné des preuves de zèle pour le

service de S. M.

» Français, l'empereur veut la paix, il l'a solennellement déclaré aux principaux corps de l'état, et la mauvaise foi seule peut encore feindre d'en douter. La noble modération de S. M. est aussi manifeste que son inébranlable fermeté ; elle s'est montrée au milieu des combats comme après les victoires les plus éclatantes.

>> L'empereur, fortement occupé, il est vrai, de grands desseins qui avaient pour objet le bonheur de tous les peuples du continent, mais abandonné par les puissances même qui méconnaissent aujour d'hui les principes que naguère elles avaient adoptés avec empressement, est bien déterminé à consacrer tous ses soins au bonheur de son peuple.

» Monarque et père, l'empereur ne veut plus jouir que de la féli cité des familles, Ses intentions sont invariablement fixées.

>> Français ! l'empereur ne prétend pas plus troubler les puissances étrangères dans leurs états, qu'il n'est disposé à souffrir leur influence dans le sien. Il veut la paix enfin, et il a adhéré à tous les sacrifices compatibles avec l'honneur et le vœa national.

>> Mais ces intentions si modérées, si maguanimes, contrarient les desseins des directeurs de la coalition. Ils veulent déchirer, accabler, détruire la nation française ; et s'ils semblent n'attaquer que le gouvernement, c'est qu'ils savent bien que la France n'existerait plus en corps de nation si la clef de la voûte manquait à l'édifice.

>> Français, c'est en vain que les éternels ennemis de notre patrie se jouent de tous les principes de justice; nous ne serons pas dupes de leur insidieuse politique, née sur les bords de la Tamise. Les sentimens de notre auguste empereur vous sont maintenant connus. Soyons unis, attachons-nous au gouvernement, notre véritable ancre d'espérance. Qu'un seul esprit nous anime; qu'un sentiment unique nous enflamme, celui de repousser l'ennemi au-delà du Rhin. L'exercice de notre industrie, la conservation du sol qui nous à vus naître, notre salut enfin, dépendent de notre courage et de notre confiance absolue au chef suprême de l'état, qui seul peut nous sauver, et qui

nous sauvera. »

Liége, le 1er. janvier 1814.

Le comte de Peluse, MONGE.

M. Monge, comte de Peluse, est pair de France. (Décret impérial du 4 juin 1815.)

MONTESQUIOU-FESENZAC (Elisabeth-Pierre), né le 30 septembre 1764. Grand-chambellan de l'empereur, commandant de la légion d'honneur, grand-officier de la couronne commissaire extraordinaire de S. M. l'empereur et roi, dans la 15e division. militaire à Rouen (décret impérial du 26 décembre 1813); nommé par le roi pair de France, le 4 juin 1814.

C'est lui qui, le 3 avril 1810, disait à Napoléon :

<< Sire,

» Le corps législatif vient mêler ses vœux aux acclamations des peuples. Toute l'Europe retentit de cet illustre hyménée, de ce gage assuré de la paix, de cette auguste alliance qui semble porter avec elle toutes ses destinées. Il est glorieux, Sire, de pouvoir commander aux fureurs de la guerre, et de faire cesser les rivalités des nations; mais qu'il est heureux de jouir de cette gloire auprès d'une jeune princesse dont les vertus out devancé l'âge, et qui, par les regrets qu'elle laisse aux lieux de sa naissance, promet taut de bonheurà V. M. et au peuple qu'elle vient d'adopter!

» La renommée, Madame, a fait assez connaître les merveilles de ce règne et l'éclat du trône où vous montez; mais il est auprès de ce trône glorieux une place toujours réservée pour la grâce et la bonté, dont le malheur fait son premier asile, et dont la gloire se compose de bienfaits et de reconnaissance : c'est à ce rang suprême que vous appellent tous les vœux. Déjà les plus douces espérances naissent à votre approche; un charme puissant se fait sentir dans cet empire; il semble qu'un nouveau cours de prospérités commence pour le monarque et pour ses peuples.

>> Oui, Sire, nous verrons les plus doux sentimens de la nature inspirer votre génie, l'esprit de famille s'unir à l'amour de la patrie, et la France recevoir de nouveaux bienfaits de la tendresse paternelle. >> Que votre bonheur et celui de vos peuples consacrent donc à jamais cette illustre alliance! Qu'elle ramène parmi nous ces longues années de paix, si chères à nos souvenirs; que l'auguste compagne de votre trône réalise tous mes vœux; qu'elle soit chère à V. M., chère à ses peuples, et que ce concours d'affection et d'hommages soit le charme de votre vie et sa plus douce récompense! »

MONTESQUIOU (l'abbé de). Ancien membre de l'assemblée constituante. Le sénat, le 1er avril 1814, le nomma un des cinq membres composant la commission chargée du gouvernement provisoire. Nommé par le roi ministre et secrétaire d'état de l'intérieur. (Moniteur du 13 mai 1814.) Voyez son rapport à la chambre des communes, séance du 12 juillet 1814.

MONTMARIE. Maréchal de camp, commandant de la légion, nommé par l'empereur; grand-officier de la même légion, nommé par le roi (20 août 1814); lieutenant des gardes du corps du roi, compagnie Wagram; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.

MOREAU. Maire du ge arrondissement de la bonne ville de Paris (avant 1814); maire dudit arrondissement (en 1814); maire encore du susdit arrondissement (après 1814.) La formule du serment était à peu près la même sous ces trois gouvernemens.

Chevalier de la légion d'honneur (avant 1814); anobli (le 2 août 1814); et saluant (après 1814) S. M. des NOUVELLES protestations de son respect, de son admiration, de son amour et de sa fidélité. ( Adresse du con

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