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>> Français, jetez les yeux sur l'Espagne; trois cent mille hommes inondent ses provinces. Bonaparte se flatte en quelques mois de planter ses aigles sur toutes les cités de ce grand empire. Les Espaguols, surpris par la plus noire des trahisons, sont presque sans armée; mais le courage, l'amour de la patrie, l'amour du souverain leur reste, et l'Espagne esť libre.

>> Français, la justice, la sagesse, la bienfaisance se sont assises sur le trône avec votre roi; ses conquêtes sont celles des cœurs, son ambition le bonheur de ses peuples, ses sentimens l'amour de ses sujets. Il est le descendant de vos rois, l'autre est un étranger; il règne par les lois, l'autre régnait par le fer; il est votre père, l'autre était votre oppresseur; il vous a donné la paix et une constitution libre, l'autre nous a donné tous les fléaux de la guerre et de la tyrannie. Français, c'est entre le bien et le mal, entre Louis XVIII et Bonaparte que vous avez à choisir. »

(-Journal de Paris, du 18 mars 1815.)

« Soyons grands pour user noblement de la victoire, et mépriser les lâches qui frappent leur ennemi par terre,» a dit M. Salgues, dans la première livraison de ses Mémoires pour servir à l'histoire de France, sous le gouvernement de Napoléon Bonaparte, et pendant l'absence de la maison de Bourbon. A Paris, chez Louis Fayolle, rue SaintHonoré, no 284, et chez Le Normant.

Et le 1er avril 1815, c'est-à-dire, dix jours après la chute du gouvernement des Bourbons, paraît dans le Journal de

Paris l'article suivant :

« Quand on a connu les ministres du dernier gouvernement, on se demande si jamais il a existé une agrégation d'hommes d'une ignorance, d'une impéritie, d'une sottise plus consommée?

» Etrangers à la France, que la plupart avaient quittée dans le cours de nos orages politiques; étrangers à la révolution, qu'ils so faisaient gloire de ne pas connaître; étrangers à la nation, qui s'était renouvelée depuis l'époque de nos dissensions civiles; étrangers aux mœurs, aux progrès des lumières, ils venaient administrer un pays inconnu; et, pour le gouverner, ils rapportaient presque tous, des contrées lointaines, toutes les idées, tous les préjugés gothiques dans lesquels ils avaient vieilli; leur tête étroite ne concevait d'autre ordre de choses que celui qu'ils avaient vu, d'autre moyen de renouveler la France que de la vieillir......

>> On avait promis la liberté de la presse, et la première loi émanée du nouveau gouvernement était une violation manifeste de la

liberté de la presse. On mettait le prince, dont la parole devrait toujours être sacrée, en opposition avec ses engagemens les plus solennels.

>> On affectait de partager la nation en deux classes, et d'établir deux peuples dans un peuple : le peuple des émigrés, qu'on représentait comme les seuls Français fidèles; et les Français de l'intérieur, qu'on n'osait appeler, mais qu'on désignait comme un peuple révolutionnaire......

» On s'était engagé à ne rechercher personne pour ses opinions et ses votes; mais des ordres confidentiels étaient donnés dans toutes les administrations pour en faire sortir tous ceux qui avaient pris une part active aux événemens de la révolution; mais on les expulsait des tribunaux ; mais on ne les voulait pas même souffrir dans les simples sociétés savantes; dans ces réunions libérales où le mérite et le savoir son tout, la personne rien. On semblait vouloir les isoler, les séparer de tout point d'appui, comme si l'on eût eu à leur égard des desseins ultérieurs.

>> Ainsi l'on portait partout la défiance, l'inquiétude, les alarmes; on éveillait toutes les craintes, on grossissait chaque jour le nombre des mécontens; et dans leur imbécille imprévoyance, les ministres ressemblaient à ces écoliers étourdis qui vont dans la ruche irriter les abeilles.

» Les bons esprits gémissaient de ces sottises, et en prédisaient les résultats. Mais on n'écoutait ni leurs plaintes ni leurs prédictions; et parce qu'ils étaient les ennemis de la sottise, on les traitait d'ennemis de l'état.

» Sous prétexte d'économie, on réformait dans les bureaux, on expulsait des administrations une foule de pères de famille qui n'avaient d'autre ressource que leur travail ; on enlevait à nos armées, on condamnait à une demi-solde insuffisante pour exister, une multitude de braves qui pouvaient si utilement servir la patrie ; et tandis que ces officiers à demi-solde languissaient dans l'indigence, que les employés périssaient dans le désespoir, les ministres s'occupaient de créer un fonds de 15 millions de rente pour les émigrés ; ils formaient à grands frais une maison militaire du roi, dans laquelle ils appelaient une foule d'imberbes qui n'avaient jamais manié l'épée...

» Enfin, quand il n'est plus temps, quand le mal est à son comble, quand l'édifice s'écroule de toutes parts, on commence à sentir les fautes qu'on a commises; on cherche, mais trop tard, à réparer le mal qu'on a fait; et comme on paraît n'obéir qu'à la nécessité, on perd jusqu'au mérite du repentir, on se retire avec l'indignation des gens de bien, la haine des victimes qu'on a blessées, et le mépris de

tous. »

SAMBUCY (l'abbé de Saint-Estève). Chanoine hono

raire d'Amiens. L'oraison suivante est sortie de sa plume.

POUR L'EMPEREUR.

Quæsumus, omnipotens Deus, ut famuluus tuus Napoleo imperator noster, qui tuá miseratione suscepit imperii gubernacula, virtutem etiam omnium percipiat incrementa, quibus decenter ornatus, vitiorum monstra devitare, hostes superare, et ad te, qui via, veritas et via es, gratiosus valeat pervenire.

(Page 345 de la Journée pratique du chrétien, ou Conduite chrétienne pour tous les áges. A Paris, chez l'éditeur, rue Garencière, no 6, près Saint-Sulpice, de l'imprimerie des frères Mame (1808).

Voulant établir des couvens à Amiens, son esprit remuant et monacal le conduisit en 1812 à Sainte-Pélagie.

En 1814, le 7 juillet, il fut envoyé à Rome en qualité de conseiller de l'ambassade extraordinaire de S. M. très-chrétienne, auprès de S. S., accompagnant M. Courtois de Pressigny, ancien évêque de Saint-Malo et ambassadeur.

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SAMBUCY (Gaston de), frère du précédent. Maître des cérémonies de la chapelle de l'empereur (1811).

Le même. Maître des cérémonies de la chapelle du roi, sous le nom de l'abbé de Sambucy.

le

SAULNIER. Ancien préfet de la Meuse, nommé par l'empereur; baron d'empire; membre de la légion d'honneur; secrétaire général du ministre de la police, nommé par grand juge ministre de la justice, duc de Massa-Carrara, et confirmé par l'empereur; secrétaire général de la direction générale de la police du royaume, sous le roi en 1814; réemployé comme secrétaire général du ministère de la police, sous S. M. Napoléon, depuis son retour de l'île d'Elbe. (23 mars 1815.)

SAUR. Comte d'empire; membre de la légion d'honneur, nommé par Napoléon, et admis au sénat-conservateur, le 30 vendémiaire an 13; il appela Louis-StanislasXavier de France et les autres membres de la maison de Bourbon, au trône de France. (Extrait des registres du sénat, 6 avril 1814.)

SAUR, sans doute fils du précédent. Auditeur de première classe, service ordinaire près les ministres, section de la guerre, nommé par l'empereur; maître des requêtes ordinaire, nommé par le roi. (4 juillet 1814. )

SAUVO, né en 1772. Élève de feu l'abbé Geoffroy, qui fut son professeur de rhétorique au collège Mazarin; rédacteur en chef du Moniteur. Or, qu'on juge après cela si le sieur Sauvo peut avoir une opinion à lui; d'ailleurs, il a été censeur impérial et censeur royal.

SCHAAL, Membre du corps législatif, membre de la chambre des députés; officier de la légion d'honneur nommé par l'empereur; commandant de la même légion, nommé par le roi (17 octobre 1814); général de division, ayant servi la république et Napoléon; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. (19 juillet 1814.)

SCHADET. Sous-préfet de Dunkerque, nommé par l'empereur; membre du corps législatif, membre de la chambre des députés et membre de la légion d'honneur, sous le roi. (5 octobre 1814.)

SEDILLEZ. Membre du corps législatif, membre de la chambre des députés (Seine et Marne); inspecteur général de l'université impériale, spécialement attaché aux écoles de droit ; inspecteur général et conseiller ordinaire de l'université royale de France; inspecteur général des études. (Ordonnance du roi, du 17 février 1815.)

SEGUIER (Antoine-Jean-Mathieu ), né le 21 septembre 1768, fils de l'avocat général Seguier, famille totalement étrangère à celle du chancelier Seguier. A servi comme officier de cavalerie dans l'armée de Condé ; baron d'empire, commandant de la légion d'honneur, maître des requêtes, ervice extraordinaire, nommé par l'empereur; premier résident de la cour impériale de Paris; conseiller d'état, ervice extraordinaire, nommé par le roi; premier préident de la cour royale de Paris.

<< Sire,

» Il ne vous a pas suffi d'élever un empire tel que n'en avait jamais vu l'Europe policée; vous voulez lui donner des bases qui le fasse subsister par son propre poids au milieu des vicissitudes humaines.

» Ainsi, ces merveilleuses pyramides que vous avez autrefois conquises pour les visiter, monumens les plus anciens de la puissance et de la civilisation, se sont conservées par leur masse à travers les siècles et la barbarie.

» Dans la vue généreuse du temps où votre main puissante ne soutiendra plus l'édifice qu'elle a porté si haut, vous en étendez sans repos les fondemens, vous écartez les causes de dissolution, vous placez des soutiens, vous liez toutes les parties pour former un ensemble indestructible.

» La même prévoyance qui vous a fait attacher l'Italie et l'Allemagne à la France, a suscité la réunion des Espagnes : la même force qui a tout soumis loin du Rhin et des Alpes, dompte tout au-delà des Pyrénées; et la même magnanimité qui a conservé Berlin et Vienne, sauve et relève Madrid.

» Vous nous avez accoutumés, sire, aux victoires, aux prises des villes et des royaumes. Quand vous partez, nous savons que vous reviendrez avec de nouvelles couronnes; et elles sont si rapidement acquises, qu'à peine nous avons le temps de préparer nos félicitations:

Si nos expressions doivent paraître disproportionnées devant votre gloire immense, nous pouvons du moins mettre aux pieds de V. M. des sentimens purs, simples, et que ne dédaignera pas un grand cœur : c'est notre respect pour vos desseins profonds, notre admiration pour vos succès innombrables; ce sont notre zèle et notre dévouement à vous servir dans nos fonctions, nos vœux constans et unanimes pour la conservation de votre personne sacrée. »

« Sire,

(Moniteur du 24 janvier 1809.)

-> Naguère les magistrats célébraient annuellement le jour où Henri-le-Graud, entrant dans Paris moins en conquérant qu'en libérateur, répondait aux vives acclamations de ses sujets ces paroles indulgentes: Je vois bien que ce pauvre peuple a été tyrannisé. Alors aussi ce glorieux aïeul de V. M., pressé par la foule en allant remercier Dieu, témoignait qu'il préférait être retardé pour se montrer à tous; car, ajoutait-il, ils sont affamés de voir leur roi.

» Une autre journée non moins digne de mémoire, est celle où nous-mêmes, prêts à être victimes d'une lutte sanglante aux barrières de la capitale, devenus libres tout à coup devant les phalanges européennes, forts de notre repentir, nous avons élevé nos bras vers des princes, instrumens généreux de la Divinité, et nous avons redemandé à grands cris notre antique souverain. Le ciel prend pitié de nous. Il

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