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et conseiller d'état, comme grand dignitaire de l'empire, grand-aigle de la légion d'honneur (13 pluviose an 13), grand-dignitaire de l'ordre de la couronne de fer, grandcordon de l'ordre impérial de la réunion, grand-commandeur de l'ordre royal de Westphalie, grand-cordon de l'ordre de S. A. R. le grand-duc de Hesse, chevalier de l'ordre de Saint-Joseph de Wurtzbourg, de l'ordre royal de l'aigle d'or (Wurtemberg), de la couronne de Saxe, grand'-croix de l'ordre de Saint-Henry, de la fidélité (de Bade), grand'-croix de l'ordre de St-Etienne de Hongrie, chevalier de l'ordre de l'aigle noir (Prusse), et de SaintAndré (Russie); commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (ordonnance du roi, du 24 septembre 1814); pair de France, le 4 juin 1814; capitaine des gardes du corps du roi (compagnie Wagram), etc. etc.

Si on était curieux de lire sa lettre d'adhésion, datée de Fontainebleau, on la trouverait dans le Journal des Débats, du 14 avril 1814; et son discours au roi, au nom de tous les maréchaux, même journal du 3 mai 1814. On prétend qu'il vient de mourir en se jetant par une fenêtre à Bamberg. (Moniteur, juin 1815.)

BERTHOLET (Claude-Louis). Membre de l'institut, grand-officier de la légion d'honneur, grand-officier de l'ordre impérial de la réunion, sénateur le 3 nivose an 8, porté sur la feuille des bénéfices à la sénatorerie de Montpellier, et un des savans les plus distingués; mais le génie et l'esprit du commerce vont rarement ensemble. M. Bertholet en offre un nouvel exemple; il avait voulu élever une manufacture de produits chimiques; mais le savant oubliant qu'il était négociant, consommait en expériences au-delà de ses bénéfices; il fut réduit, malgré le revenu de ses places, à s'absenter de la cour, faute d'y pouvoir paraître dans l'état convenable à son rang. L'empereur s'apercevant de son absence en connut les motifs ; il le fit venir: « M. Bertholet, dit-il, j'ai toujours cent mille écus au service de mes amis >>> et il lui donna cette somme. Bertholet signa la déchéance de Napoléon; le roi le nomma pair, le 4 juin 1814.

BERTON. Compositeur de musique, auteur du Délire, d'Aline, de Montano et Stéphanie, et d'une foule de pièces qui ont eu le plus grand succès.

Personne n'a mieux réussi que M. Berton à mettre en musique les vers louangeurs que M. Dupaty fit en diverses circonstances. S. M. l'impératrice et reine et S. A. R. madame la duchesse d'Angoulême ont tour-à-tour inspiré notre compositeur. On sait, ou on ne sait pas, qu'un divertissement intitulé la Fête de Meudon, composé pour la fête de Neuilly, hommage à LL. MM. II., dédié à S. A. S. la' princesse Pauline', duchesse de Guastalla, par M. E. Dupaty, imprimé chez P. Nouhaud, rue du Petit-Carreau, no 32, cour Lanoy, fut représenté devant l'impératrice, dit-on. On remarque entre autres morceaux, le suivant, dont M. Berton a fait la musique, qui se trouve chez lui, comme il est annoncé.

LE PAGE, (révant. )

« Je vois la reine Marguerite,
>> Protectrice des vrais talens,
» Auprès d'elle attirer l'élite
>> Des poëtes les plus brillans.

» Le chantre et l'ami de son maître,
» Le favori du dieu des vers,

» Je vois déjà Marot paraître !...

MAROT, ( s'approchant)

» Il rêve donc les yeux ouverts!

LE PAGE, (S'animant par degrés. )

» Je vois le fils de la Victoire,

» Sur son char s'offrir à mes yeux;

» Il vient, d'un rayon de sa gloire

>> Eclairer, embellir ces lieux !

>> Plus grande que les héros de Rome,

» Près du vainqueur de l'univers,

» Je vois cent guerriers qu'on renomme!.....
MAROT, (vivement.)

» Mais il a donc les yeux ouverts!

LE PAGE.

>> Dans sa course illustre et rapide
Je vois un aigle audacieux,

» S'élancer d'un vol intrépide,
>> Et planer au milieu des cieux!
»Du bord que le Danube arrose,
» Parmi cent lauriers toujours verts,
» Il apporte en France une rose!...

MAROT, (avec transport.)

>> Pour le coup, ses yeux sont ouverts! >>

Si l'on veut comparer cette musique avec celle de la cantate exécutée à l'hôtel-de-ville, jour de la St.-Louis, devant la famille royale, et dont M. Berton composa aussi la musique, on y verra de grands rapports.

<< Nymphes de ce rivage, accourez à ma voix,
>> Livrez-vous aux transports d'une sainte allégresse;
» C'est enfin aujourd'hui que l'heureuse Lutèce
>> Reçoit dans son palais la fille de ses rois. »

Pour la suite de ce morceau, voyez DUPATY, auteur d'une foule de petits morceaux de ce genre.

BESSIÈRE. Peu importe à M. Bessière ce qui se passe, ce qui se dit et ce qui se fait en politique, pourvu qu'il ait une préfecture. L'empereur l'avait jadis nommé préfet du Gers, le roi le nomma préfet de l'Aveiron (1er août 1814), et l'empereur le nomma enfin préfet de l'Arriége. ( Décret impérial du 6 avril 1815.) Il n'est pas comme MM. Jerphanion, Bourgeois Jessaint, de Plancy, etc., ses confrères, qui tiennent positivement au sol: ôtez ces messieurs de Chaumont, de Châlons, de Melun, où ils sont de temps immémorial, les voilà tout dépaysés.

BEUGNOT. Comte d'empire, officier de la légion d'honneur, commissaire impérial et ministre des finances dans le grand-duché de Berg; conseiller d'état, service ordinaire. SIRE, s'écriait M. le comte Beugnot à l'empereur, avant 1814,

SIRE,

Nous apportons aux pieds de V. M. I. et R. l'hommage du respect, de la reconnaissance et de l'amour du collége électoral du département de la Haute-Marne.

Ce département, Sire, ne s'enorgueillit d'aucune production

privilégiée de l'agriculture ou des arts: il ne renferme pas de vastes monumens d'utilité publique; mais il renferme des sujets fidèles et des citoyens soumis : les tributs s'y acquittent avec exactitude; nos enfans accourent sous les drapeaux de la patrie; chacun sert V. M., jouit ou travaille dans le calme silencieux qui est l'indice le plus sûr d'un bon ordre social.

Un tel département échapperait dans la foule aux yeux d'un prince vulgaire : nous sommes sûrs d'être présens à ceux de V. M.; nous sentons que nous sommes constamment aperçus, protégés, dirigés par cette haute sagesse à qui rien n'échappe, sous qui tout prospère.

Dans un tel état, Sire, quel vœu pourrions-nous apporter aux pieds de V. M.? Nul autre que celui que nos pères apportèrent aux pieds de Louis XII: Que le ciel conserve votre personne sacrée pour le bonheur de ses peuples et l'exemple des rois! et puisse-t-il retrancher de nos jours pour ajouter aux vôtres!

Nous passerons sous silence que le gouvernement provisoire avait nommé M. Beugnot commissaire à l'intérieur (3 avril 1814); ou si nous en parlons, c'est que ce titre nous sert de transition pour arriver avec M. Beugnot à la direction générale de la police du royaume (Moniteur du 13 mars 1814); au conseil d'état du roi (4 juillet 1814); d'où M. Beugnot s'est élancé au ministère de la marine et des colonies, en décembre 1814.

BEURNONVILLE. Nous ignorons s'il fut général de l'armée de la Moselle sous la convention nationale; et nommé par elle ministre de la guerre dans la séance du 4 février 1793, présidence de Rabaud-Saint-Etienne. Mais il est constant que M. Beurnonville fut un officier au service de la république; ensuite on le vit comte d'empire; sénateur, le 12 pluviose an 13; grand-officier de la légion d'honneur, le 25 prairial an 12; grand-cordon de ladite légion, le 22 juillet 1814; pair de France, le 4 juin 1814; porté comme bénéficier de la sénatorerie de Limoges, par l'empereur; ministre d'état, composant le conseil du roi; commissaire extraordinaire dans la deuxième division, à Mézière (décret impérial du 26 décembre 1813); un des cinq membres composant la commission chargée du gouvernement provi soire (le 1er avril 1814).

BLANC D'AUTERIVE. Voyez HAUTERIVE.

BOGNE DE FAYE. Secrétaire d'ambassade à Munich, pour l'empereur, en 1811; secrétaire d'ambassade, pour le roi, à Vienne en 1814.

Membre de la légion d'honneur, par l'empereur; nommé par le roi maître des requêtes honoraire de son conseil d'état.

BOISSY-D'ANGLAS (François-Antoine), né à Annonay, le 8 novembre 1756. Avocat au parlement de Paris, sans exercice; homme de lettres, correspondant de l'académie des inscriptions et belles-lettres; officier dans la maison du prince de......; et depuis la révolution, membre de l'assemblée constituante; procureur général syndic du département; membre de la convention, du conseil des cinq cents; commissaire liquidateur des colonies espagnoles; tribun, président de la section de l'intérieur du tribunat; correspondant de l'institut; sénateur; membre de l'institut; comte d'empire; commandant de la légion d'honneur; membre du sénat conservateur; commissaire extraordinaire envoyé dans la douzième division militaire à la Rochelle. ( Décret impérial du 26 décembre 1813.) Nommé par Louis XVIII pair de France, le 4 juin 1814. Commissaire extraordinaire de S. M. I., envoyé à Bordeaux (Journal de l'Empire, du 27 avril 1815); pair de France, le 6 juin 1815. (Moniteur.)

Boissy-d'Anglas était président de la convention, le 1er prairial an 3, jour de l'assassinat de son collégue Ferand. C'est lui qui est auteur du discours préliminaire de la constitution de l'an 3.

Voici le passage d'un de ses discours à la convention.

<< Citoyens, trois compagnies d'un bataillon de Tarn, en garnison à Saint-Affritz, y pillèrent le Club, y déchirèrent les Droits de l'homme, abattirent l'arbre de la liberté; ce désordre fut bientôt réprimé, et les trois compagnies furent obligées de se retirer. Elles allèrent à Saint-Hyppolite. Leur arrivée dans cette ville effraya les bons citoyens, qui se rallièrent et voulurent les massacrer. Vos commissaires, alors à Nîmes, voulurent prévenir ce malheur, et requirent le général d'Albignac de faire venir ces trois compagnies à Nîmes. Elles y vinrent, furent désarmées, et les instigateurs, parmi

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