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vante pour la France, menacée par les mêmes puissances qui se sont disputé les lambeaux de la monarchie polonaise.

>> Les mânes des Poniatowski, les mânes du dernier roi des Polonais, si misérablement jeté loin du trône; les mânes du dernier général polonais, si glorieusement enseveli sous des lauriers, vous disent à quels ennemis nous avons affaire, et quels sont les moyens d'en obtenir la paix que nous voulons et le repos que désire l'Europe. C'est de repousser loin de l'empire cette ligue qui en menace les frontières.

>> Si les armées coalisées pouvaient pénétrer ou s'établir en-deçà des Pyrénées, des Alpes ou du Rhin, le jour de la paix ne pourrait luire pour la France. Il ne peut s'élever pour nous qu'autant que nous aurons éloigné et rejeté l'ennemi loin de notre territoire.

» C'est pour satisfaire à ce vœu, à ce besoin, à ce devoir du monarque et du peuple, que des forces nouvelles sont nécessaires, et que l'empereur les demande avec confiance à la nation qui les a offertes avec un empressement si généreux. En reportant l'appel qu'autorise le sénatus-consulte aux classes précédemment libérées, et en remontant jusqu'à l'an 11, S. M. cède à l'empire des circonstances, autant qu'aux conseils de la justice, de la sagesse, de l'humanité. Les hommes qui viendront se ranger sous les aigles françaises, réuniront la force au courage pour en soutenir l'honneur : et cependant la jeune couscription acquerra, dans le service des armées de ré, la vigueur qui lui manque encore pour seconder les sentimens dont elle est animée, et dont les dernières levées ont donné sur le champ de bataille des preuves qui ont étonné nos vieilles phalanges. Les gardes nationales, dont l'armement a honorablement prévenu le danger, rentreront dans leurs foyers; les pères de famille qui les composent seront rendus à leurs professions, à leurs travaux.

serve,

» Sénateurs, les paroles qui sortiront de cette 'enceinte pour appeler aux armes les descendans de ces mêmes Francs qui, à tant d'époques glorieuses, ont repoussé les barbares de la terre des braves, de la patrie des arts, du centre de la civilisation; ces paroles seront répétées par tous les pères, par toutes les mères, par toutes les épouses, par tous les frères, dont les enfans, les époux, les frères paient en ce moment leur dette à la patrie. Combien la France n'en compte-t-elle pas? Combien j'en sais moi-même qui, les yeux encore mouillés des pleurs répandus sur des pertes douloureuses, le cœur encore ému de crainte pour ceux que la Providence a conservés à leur amour, ne songent qu'à envoyer à leur secours les braves qui leur restent encore.

Nobles enfans de notre chère France, généreux défenseurs de notre glorieuse patrie, qui fermez vers le Rhin, vers les Pyrénées, l'entrée de la France aux Anglais, aux Russes et à leurs alliés, vous ne serez pas délaissés sans assistance dans la sainte et honorable

lutte à laquelle vous vous êtes dévoués. Encore quelque temps, et des bataillons nombreux d'hommes puissans en force et en courage iront vous aider à ressaisir la victoire et à délivrer la terre française. C'est ainsi, Messieurs, qu'environné de toute la force, de toute la puissance de la nation, l'empereur, modéré comme à l'époque où il accordait à l'Autriche la paix de Léoben et de Campo-Formio, dans l'espoir de dicter celle de l'Europe à Rastadt; généreux comme à l'époque où il élevait des trônes et les dotait de ses conquêtes, après les victoires d'Jéna et d'Austerlitz, pourra préparer la paix avec sagesse, en balancer les conditions avec justice, et la signer avec hon

neur. »

(11 Novembre 1813.)

On voit l'emploi que M. Régnault savait faire de la louange; aussi fut-on bien surpris, pour ne pas dire autrement, de voir M. Régnault présider l'institut lors de la réception de M. Campenon.

« M. l'abbé Delille, a dit M. Régnault de Saint-Jean d'Angély, ne s'est jamais abaissé jusqu'à la flatterie du POUVOIR, et il s'est élevé jusqu'à la flatterie du malheur.....

>> Ce qui a été couvert d'applaudissemens à cette même séance de l'institut, c'est l'éloge du roi, que M. Régnault prononça, et qu'il mit avec adresse dans la bouche du poëte de la Pitié. Dans cet éloge délicatement amené, on ne savait si on ne devait être plus étonné, ou du talent de l'écrivain, ou de l'entendre prononcer par lui-même un éloge auquel il n'était pas accoutumé, et dont il pouvait si facilement se dispenser. »

(Quotidienne et Débats, novembre 1814.) M. Régnault fut nommé par Napoléon pair-éphémère, le 4 juin 1815.

RÉGNIER (Claude - Ambroise,) né le 6 novembre 1746. Avocat à Nancy; député à l'assemblée constituante; membre du conseil des anciens; coopérateur du 18 brumaire; membre de la commission intermédiaire; grandjuge ministre de la justice, étant en outre chargé du porte feuille de la police lors de l'affaire de Pichegru, Moreau, etc. Quant aux divers sermens, pour ou contre la république, qu'il a prêtés, nous renvoyons le lecteur à l'article précédent de M. Régnault.

Le Bulletin des lois, no 247 (août 180g), contient les lettres-patentes par lesquelles S. M. confère « à S. Ex.

M. Claude-Ambroise Regnier, grand-juge, ministre de la justice, grand-aigle de la légion d'honneur, comte de l'empire, né à Blamont, département de la Meurthe, le 5 novembre 1746, le titre de duc de Massa di Carrara, à ̧ cause des services signalés rendus à l'état et à nous par notre cher et bien-amé le sieur Regnier, ayant fixé sur lui notre estime et notre bienveillance particulière, nous avons résolu de récompenser le zèle, le dévouement et la fidélité dont il nous a donné des preuves constantes dans le ministère important dont nous l'avons chargé. Dans cette vue nous avons, par notre décret du 15 août 1809, nommé notre cher et bien-amé le sieur Regnier l'un des ducs de notre empire, sous le titre de duc de Massa di Carrara. Armoiries d'hermine à la fasce de sable, chargées de trois. alérions d'or, chef des ducs de l'empire. Livrée nuancé, hermine et argent. »›

<< Monseigneur,

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>> Hier, à l'instant même de mon arrivée à Paris, craignant d'être indiscret en demandant une audience à V. A. S., je l'ai priée, par écrit, d'avoir la bonté de me faire connaître si elle jugeait que, malgré les événemens, je puisse me considérer encore comme président du corps législatif, et adhérer, en cette qualité, à la déchéance prononcée par le sénat contre Napoléon Bonaparte et sa famille. Vos grandes occupations, monseigneur, n'ont pas permis que j'aie reçu une réponse; mais ayant pensé, après y avoir bien réfléchi, que je continuais à être président jusqu'à ce que j'eusse un successeur, j'ai l'honneur d'adresser à V. A. S., en qualité de président du gouvernement provisoire, l'adhésion que je donne à la déchéance prononcée contre Bonaparte et sa faraille. »

Cette lettre est loin de ressembler à la suivante.

Le grand-juge ministre de la justice, comte de l'empire, à MM. les magistrats composant la cour de cassation, les cours d'appel et les cours de justice criminelle.

Paris, le 28 novembre: 1808.

« C'est avec la plus douce satisfaction, messieurs, qu'en exécution des ordres de S. M. I. et R., je vous donne connaissance de la résolution qu'elle a prise de faire placer dans le lieu ́des séances de son conseil d'état, les statues en marbre de MM. Tronchet et Portalis.

>> En leur décernant ces statues, l'empereur a voulu honorer de grands talens qu'il avait appréciés surtout, et dans le premier projet du code Napoléon, dont ils furent les rédacteurs, et en présidant les conférences mémorables qui ont précédé la rédaction définitive de ce code immortel."

>>Mais ne croyez pas, messieurs, que dans l'érection de ces monumens, S. M. ait eu uniquement en vue ceux dont ils sont destinés. à transmettre la mémoire et les traits aux siècles à venir. Toujours guidé dans ses conceptions par les considérations supérieures du bien public et de la gloire nationale, l'empereur a étendu sa pensée beaucoup plus loin; il a voulu que ces statues, élevées à deux hommes illustres dans la carrière qu'ils ont parcourue, devinssent la source féconde de la plus noble comme de la plus utile émulation.

» Vous en jugerez, messieurs, par ce passage de la lettre que S.M. a daigné m'écrire à ce sujet ;

« Notre intention est que nos ministres, conseils d'état et ma»gistrats de toutes nos cours, voient dans cette résolution le désir que » nous avons d'illustrer leurs talens et de récompenser leurs services; » la seule récompense du génie étant l'immortalité et la gloire. »

>> Quelles actions de grâces ne sont pas dues au grand prince qui destine aux services et aux talens une aussi noble récompense!

>> Que les magistrats en conservent à jamais la plus vive et la plus respectueuse reconnaissance, et qu'ils la lui prouvent chaque jour par un redoublement de zèle, d'application et de dévouement à sa personne sacrée.

» Recevez, messieurs, les nouvelles assurances de mes sentimens. affectueux. >>

Signé REGNIER

REILLE. Général de division; comte d'empire; commandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; grand - officier de la même légion, nommé par le roi, le 29 juillet 1814; et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis; pair de France, nommé par Napoléon, le 4 juin 1815.

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REINHARD (Charles). Baron d'empire; commandant de la légion d'honneur; membre de l'institut zienvoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire à Cassel pour Napoléon; conseiller d'état, service extraordinaire, nommé par le roi, le 4 juillet 1814.

RENDU (Ambroise). Nous ne savons si messieurs les conseillers ordinaires de l'ancienne université impériale, qui se trouvent être encore à peu près les mêmes, grâce

au décret du 3r mars 1815, connaissent, comme nɔus l'aimable instinct des moutons de Panurge. Quand l'un sautait tous les autres sautaient à la fois. M. Rendu suivant l'exemple de ses illustres confrères, comme conseiller ordinaire et inspecteur général de l'université impériale, veillait à ce qu'il ne se passât rien qui fût contraire au dévouement qu'il avait prómís solennellement aux intérêts de S. M. l'empereur et roi.

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En 1814, M. Rendu ne ralentit en rien sôn zèle et ce même dévouement qu'il promit de nouveau à S. M. le roi de France et de Navarre, qui le nomma même inspecteur des études. (Ordonnance du 17 février 1815.)

Au retour de S. M. l'empereur il en coûtait si peu de renouveler le premier serment; c'est comme si on n'avait jamais prêté que celui-là. Nous attendons maintenant le serment que M. Rendu va prêter.

RIGAL. Sénateur, le 7 brumaire an 13; comte d'empire; officier de la légion d'honneur. L'extrait des registres du sénat conservateur, du 6 avril 1814, nous apprend que M. Rigal appela Louis-Stanislas-Xaxier de France et les autres membres de la maison de Bourbon au trônė de France.

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RIGNY. Chef de la seconde division des bureaux de l'université impériale; maître des requêtes ordinaire au conseil du roi, le 4 juillet 1814.

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RIOULT DE NEUVILE. Député du Calvados; an cien membre du corps législatif; membre de la chambre des députés; chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le 13 août 1814.

RIOUST (Mathieu-Noël). Prêtre; grand-vicaire de l'évêque de Nevers; ayant acquis, comme prédicateur > une sorte de réputation qui l'avait fait appeler à la cour, où il avait prêché l'avent devant le roi. (Voyez Plaidoyer, conclusions du citoyen L. G.; cahier et jugement dans la cause entre C.-N.-F. Brisson et F.-M.-M. Héron, femme de M.-N. Rioust, page 8); se maria à Rouen le 22 nivose an 2 (ibid, page 15); donna à un de ses enfans le prénom

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