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M. Guillaume, paysan qui accompagne le roi, lui dit :

« Vous allez entrer dans un pays où il y a eu ben du grabuge, ben du boulvari: les uns ont dit ci, les autres ont dit ça; il y en a même qui ont dit ci et ça ; fermez-moi les yeux là-dessus.

Le même mois M. Rougemont donna à l'Odéon: Henri IV et d'Aubigné, de société avec M. René-Perrin.

Au théâtre de l'Impératrice, en août 1810, il fit jouer la Fête impromptue, comédie en un acte en prose, pièce de circonstance à la louange de Napoléon, et à l'occasion de sa fête.

Le mariage de Charlemagne, en un acte et en vers; pièce pleine d'allusions pour le mariage de l'empereur. (1810.)

VIVE BOURBON.

QUAND chez nous un roi légitime
Remonte au rang de ses aïeux,

Français, qu'un seul vœu nous anime,
Et qu'un seul cri frappe les cieux :
Que de notre ivresse

Exprimant l'heureux abandon,

Ce cri du cœur soit répété sans cesse :
Vive Bourbon! vive Bourbon!

Ce prince auguste vient en France,
Ramenant un Français de plus,
Régner par la double puissance
De la naissance et des vertus.
Partout on publie

Qu'image d'un Dieu juste et bon,
Dès qu'il paraît, il pardonne il oublie ;
Vive Bourbon! vive Bourbon!

Soldats, qu'un excès de vaillance
Trahit dans les champs de l'honneur,
Qui gémissez loin de la France
Dans l'esclavage et la douleur,
A sa voix chérie

L'Anglais ouvre votre prison,
Et votre roi vous rend à la patrie;
Vive Bourbon! vive Bourbon!

Grâce à Bourbon, le nom de père
N'est plus un brevet de malheur,
Et le titre si doux de mère
N'est plus un titre de douleur.
Dans chaque famille
Nous verrons grandir le garçon;
L'amour, l'hymen souriront à la fille;
Vive Bourbon! vive Bourbon!

L'Europe a cessé d'être en guerre,
Pour le bonheur de nos enfans,
Et, quittant l'arme meurtrière,
Le laboureur revient aux champs.
Il reprend courage;

Le bled couvre enfin le sillon,
Et j'entends dire aux échos du village:
Vive la paix! vive Bourbon!

ROUILLÉ-D'ORFEUILLE. Chartres et Evreux sont deux villes qui ne sont pas assez éloignées l'une de l'autre, pour ne pas se communiquer entr'elles les circulaires et instructions émanées de leurs préfectures. Quoique signées du même nom, on ne dirait pas qu'elles soient sorties de la même plume; cependant rien n'est plus certain; mais le préfet d'Eure et Loir, en 1814, ne pouvait pas penser comme pense le préfet de l'Eure en 1815, (Décret impérial du 6 avril 1815.) Nous laissons à M. Rouillé-d'Orfeuille, qui a été dans l'un et l'autre cas, le soin d'expliquer un point d'histoire qui mettra certainement dans un très-grand désespoir nos Scaliger futurs ; ils croiront que M. Rouillé-d'Orfeuille est un Hercule administratif auquel on aura attribué les travaux de deux hommes différens, et certes ils se tromperont.

ROUSSEAU. Maire du 3e. arrondissement de Paris, chevalier de la légion d'honneur, honneurs obtenus de S. M. l'empereur Napoléon, long-temps avant l'année 1814. (Almanach impérial.) Maintenu maire dudit arrondissement par le roi, et anobli par S. M. Louis XVIII, le 2 août 1814. Le 25 mars 1815 M. Rousseau, au nom de la bonne ville, s'empresse de saluer l'empereur des nou

velles protestations de son respect, de son admiration, de son amour et de sa fidélité.

(Adresse du conseil municipal de la ville de Paris, au

bas de laquelle se trouve la signature de M. Rousseau.) ROUX. Chevalier de la légion d'honneur, chef de division du midi au ministère des relations extérieures, nommé par l'empereur; conservé dans cette place par le roi, et de plus maître des requêtes ordinaire. (4 juillet 1814.)

ROYER-COLLARD. Doyen de la faculté des lettres, et professeur dans trois ou quatre chaires en différens établissemens, qu'on est convenu de ne regarder que comme des bagues au doigt, mais qu'on reçoit du gouvernement en disant qu'on n'a pas sollicité.

M. Royer-Collard, avant 1814, avait donc prêté serment, plutôt dix fois qu'une, à S. M. l'empereur et roi. Aussi M. Royer-Collard ne s'en est-il pas tenn là.

Nommé par le roi directeur général de l'imprimerie et de la librairie (mai 1814), il a prêté de nouveau serment entre les mains de S. M. le roi de France et de Navarre, le 22 mai 1814. (Voyez le Moniteur et les autres journaux.) Aussi le roi lui a-t-il laissé toutes les bagues que l'empereur avait daigné lui donner, et de plus le nommer conseiller d'état en service extraordinaire. (4 juillet 1814.)

Le 20 mars 1815, M. Royer-Collard regarde de quel côté vient le vent; il ne prend aucune inquiétude de ce qui s'est passé, et bientôt il prononce un serment de fidélité à S. M. l'empereur, lequel serment retentit des voûtes de la faculté des lettres jusque dans le Journal de l'Empire (mai 1815). Et si M. Royer-Collard cesse d'être conseiller d'état et directeur de la librairie, il n'en conserve pas moins ses autres dignités.

ROYER - COLLARD. Ancien notaire, médecin en chef de l'hospice de Charenton, inspecteur général et con→ seiller ordinaire de l'université impériale. Rien ne coûte moins à un docteur en médecine qu'un serment: on voit M. Royer-Collard, à la tête des médecins de Paris, accourir près du roi, le 2 août 1814, et s'écrier avec cet accent de sincérité qu'un médecin possède toujours si bien :

SIRE,

» Organes de nos collègues les médecins et chirurgiens attachés aux quarante-huit bureaux de bienfaisance de votre bonne ville de Paris, nous venons déposer aux pieds de V. M. l'hommage de leur respect et de leur dévouement.

»Au milieu des soins que nous donnons tous les jours au pauvre dans ses maladies, pous n'avons pu demeurer étrangers au grand mouvement qui s'est opéré autour de nous. Comme tous les Français fidèles, nous avons vu avec une religieuse et profonde émotion, les événemens merveilleux qui nous ont ramené notre roi; et comme eux, nous éprouvons le besoin de mêler aux acclamations universelles les témoignages de notre joie et de notre amour.

» Nous la revoyons enfin au milieu de nous cette famille auguste qu'environnent de si touchans souvenirs, que nos vœux appelaient depuis si long-temps, et que la consécration du malheur nous rend plus anguste encore et plus chère. Nous l'avons retrouvé ce monarque si ardemment désiré, que ses hautes qualités et sa royale naissance nous faisaient regarder comme notre unique libérateur, et dont l'autorité tutélaire et sacrée pouvait seule nous réconcilier à la fois avec Dieu, avec l'univers et avec nous-mêmes. Mais, Sire, ce ne sont pas seulement nos sentimens que nous venons exprimer à V. M.; ce sont encore ceux des pauvres dont la santé nous est confiée. Nous les avons vu tressaillir de joie sur leur lit de douleur en apprenant l'heureux retour de V. M.; et tous les jours, au milieu de leurs souffrances, nous les entendons bénir le prince dont les bienfaits ont déjà soulagé une partie de leurs maux. Sire, les bénédictions du pauvre ont toujours été le partage des bons rois, et nous sommes sûrs qu'à ce titre V. M. daignera les accueillir. »

Ce petit discours flatteur et aimable valut bientôt à M. Royer-Collard la croix d'honneur (18 août 1814); ensuite 12,000 fr. de rente, sous le titre de conseiller au conseil royal de l'instruction publique (17 février 1815).

RUTY. Baron d'empire; général, inspecteur général du corps império-royal de l'artillerie; commandant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur; grand-officier de la même légion, nommé par le roi (5 août 1814); chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.

SAINT-CRICQ (Monplaisir). Nom recommandable par son ancienneté. M. de Monplaisir Saint-Cricq, de simple employé de bureau chez le sieur Collin, depuis comte de Sussy, directeur général des douanes de l'empire, de vint un des plus zélés administrateurs de ladite administration. Le serment de fidélité à l'empereur devenait même superflu, vu l'empressement et la chaleus qu'il mettait à servir la cause de S. M. ; mais le roi maintient M. de Mon; plaisir dans son emploi ; que dis-je? il le fait monter, aux lieu et place de M. Ferrier, avec le titre de directeur général des douanes royales; S. M. l'avait nommé de plus maitre des requêtes (4 juillet 1814). Le serment de fidélité au roi devenait encore superflu; car M. de Saint-Cricq mon-, trait déjà le même zèle à servir les intérêts de S. M. trèschrétienne. Napoléon revient, M. Ferrier revient aussi, et M. de Monplaisir retourne à sa place d'administrateur des douanes impériales. Maintenant, ce sera la quatrième Fois, à notre connaissance, que l'administrateur aura juré idélité. Quelle prodigieuse facilité !

SAINTE-SUZANNE. Général sous la république; sénateur-pair, le 1er floréal an 12; grand-officier de la légion. l'honneur; bénéficier de la sénatorerie de Pau; pair-sénaeur, le 4 juin 1814, et chevalier de l'ordre royal et miliaire de Saint-Louis.

SAINT-LAURENT. Général de division; commanant de la légion d'honneur, nommé par l'empereur ; et rand-officier de la même légion, nommé par le roi, le 3 août 1814; chevalier de l'ordre royal et militaire de aint-Louis.

SAINT-VALLIER. Comte d'empire; sénateur, le 12 pluose an 13; pair de France, le 4 juin 1814; commandant e la légion d'honneur, nommé par l'empereur; grandFficier de la même légion, nommé par le roi, le 8 janvier 315; commissaire extraordinaire de S. M. l'empereur et ́ i, dans la 7e division militaire à Grenoble (1813).

SALGUES (J. B.). Un des collaborateurs du Journal

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