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Bordeaux, à la dignité de pair du royauine. (Ibid., 316.)

13. Ordonnance qui nomme M. Mangin, conseiller en la cour de cassation, à la préfecture de police du département de la Seine. (Ibid., 311.)

23. Ordonnance qui nomme M. le

baron d'Haussez ministre secrétaire d'état au département de la marine et des colonies. (Ibid., 313.)

26. Ordonnance portant que les présentations pour les archevêchés, évêchés, et autres titres ecclésiastiques du royaume, seront faites à S. M. par M. le comte Frayssinous, évêque d'Hermopolis. (Ibid., 313.)

10 Octobre. Ordonnance qui établit un nouveau tarif eu augmentation ( d'un quart à un tiers du taux actuel) des pensious militaires pour l'armée de terre. (Ibid., 320, Moniteur, 12 octobre.)

18 Ordonnance portant organisation de l'académie royale de médecine. (Ibid., 320.)

Idem. Règlement sur la boucherie de Paris, qui rétablit le syndicat, etc. (Ibid., 320,)

4 Novembre. Ordonnance sur le prix des poudres. (Ibid., 325.)

11. Ordonnance concernant la remise eu activité de l'école royale de Chartres. (Ibid., 328.)

17. Ordonnance qui nomme président du conseil des ministres M. Ic prince de Polignac, ministre secrétaire d'etat au département des affaires étrangères. (Ibid., 326, Moniteur, 18 nov.)

18/Ordonnance qui nomme M. le baron de Montbel ministre secrétaire d'état de l'intérieur, et M. Guernon de Rauville ministre secrétaire des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique et grand-maître de l'université. (Ibid., 326, Moniteur, 19 nov.)

Idem. Ordonnance qui nomme M. le comte de la Bourdonnaye ministre d'état et membre du conseil privé. (Ibid., 326, Moniteur, 19 nov,)

6 Décembre. Ordonnance portant autorisation de procéder à la vente de la somme de rentes nécessaires pour produire un capital de 80 millions de rentes, à quatre pour cent, avec publication et concurrence, et sur soumissions cachetées. (Ibid., 331, Moniteur, 7 décemb}

8. Ordonnance qui rétablit le conseil supérieur et le bureau de commerce tels qu'ils existaient antérieurement à la créa tion du ministère des manufactures et du commerce, et replace ce bureau dans les

attributions du président du conseil des miuistres. (Ibid., 332.)

17. Ordonnance qui élève M. le marquis de Pastoret à la dignité de chancelier de France. (Ibid., 335.)

ACTES MINISTÉRIELS. CIRCULAIRE de S. E. le garde des sceaux (M. Bourdeau) à MM. les procureurs généraux près les cours royales.

Paris, ce 9 juin 1829.

« Monsieur le procureur général, lorsque la liberté de la presse fut assurée par la loi du 18 juillet 1828, mon prédéces seur vous recommanda de poursuivre avec une sage fermeté les écrivains qui chercheraient à tourner contre l'ordre public une arme qui ne doit servir qu'a le défendre. (Circulaire du 30 juillet 1828.) Cette vigilance est aujourd'hui plus nécessaire que jamais. Des journaux provoquent ouvertement à la de obeissance aux lois, en attaquant avec une violence inouïe les impôts qu'elles établis sent; des brochures impies et séditicuses outragent ce qui doit être entouré de tons les respects, et ces tentatives criminelles, heureusement impuissantes jusqu'ici, pourraient devenir dangereuses si elles n'étaient promptement réprimées. Je vous prie, en conséquence, Monsieur, de surveiller avec la plus scrupuleuse aften. tion les écrits periodiques et non pério diques qui sont publiés dans votre ressurt, et de déférer aux tribunaux tons ceux où vous reconnaîtrez un délit prévu par les lois existantes. Je répète qu'il faut éviter religieusement de troubler, par des poursuites hasardées, l'esercice d'un droit que nos lois ont voulu consa crer et protéger; mais l'abus est facile à distinguer de l'usage, et, de quelque part qu'il vienne, vous devez en deman der la répression, sans ménagement vi faiblesse. La véritable liberté n'a rien à redouter des poursuites dirigées dans cet esprit de justice et de conservation, car elle n'a pas de plus dangereux ennemi que la licence, et, comme tous les au tres biens, elle ne peut être garantie que par la punition de ceux qui cherchent a troubler l'ordre établi et la paix publi que.

«Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien me rendre compte, sans délai, de la situation de votre ressort sous ce poist de vue; de me tenir exactement informé de toutes les poursuites que vous aurez

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auguste dynastie et aux institutions qu'elle nous a données, parce que ce n'est qu'en employant des hommes dévoués, que vous ferez renaître la confiance des gens de bien, les rallierez au gouvernement et leur donnerez la force de ré sister à des influences qui ne sont puissantes que par le découragement des amis de l'ordre et de la légitimité.

Toutefois, l'intention du gouvernement n'est point de troubler les situations

CIRCULAIRE de S. Ex. le ministre de l'in-'établies ni de faire une réaction. Tout ce

térieur (M. le comte de la Bourdonnave) à MM. les préfets des départe mens du Rhin.

Paris, le 12 août 1829.

« Monsieur le préfet, appelé par le choix du roi à diriger lé département de l'intérieur, je sens tout le prix d'une si anguste confiance, sans me dissimuler ce qu'elle m'impose de devoirs.

Pour ne pas m'en laisser effrayer, j'ai besoin de compter sur le zèle et le dévouement de tous les fonctionnaires publics. J'ai plus spécialement besoin encore du concours de ceux que les bontés du roi ont placés à la tête des administrations départementales.

Mais ce concours perdrait de son efficacité si, uniforme dans sa marche et réglé par une sage fermeté, il n'était également éloigné de la faiblesse qui perd les états, et de l'imprudence qui les compromet.

« C'est entre ces deux écueils que vous aurez à marcher, Monsieur le préfet. Placé entre les libertés publiques, que la ferme volonté du roi est de maintenir, et les écarts de la licence, qu'il importerait de réprimer, votre devoir est de faire exécuter les lois sans acception d'opinions et de personnes; non toutefois en instrument aveugle et passif, mais en administrateur éclairé, juge et appréciateur des circonstances, et toujours dirigé par l'intérêt public et un courageux dévone

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qui voudra se rattacher franchement à lui et le seconder dans la stricte observation de la Charte constitutionnelle, doit compter sur son appui. Quiconque tendrait à s'écarter de cette ligne invariable de conduite, aura, nous l'espérons du moins, le courage de se faire justice. Dans le cas contraire, je compte trop sur votre dévouement pour n'être pas convaincu que vous vous empresserez de m'en informer.

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« Monsieur le préfet,

« La confiance et les bontés du roi viennent de m'appeler au ministère de la marine et des colonies.

« Je ne me dissimule ni l'importance de si hautes fonctions, ni l'étendue des obligations qui s'y rattachent, et je mettrai a les remplir tout le zèle, tout le dévouement qui m'animent, et que j'ai eu quelquefois le bonheur de voir appré cier par S. M. dans une autre branche de l'administration publique. Mais je me plais surtout à invoquer la franche coopération de tous les fonctionnaires militaires et civils du département dont S. M. vient de me confier les intérêts; et j'espère, qu'aidé de leur concours éclairé et de leur expérience éprouvée, je ne resterai point au dessous de la tâche difficile qui m'est imposée.

« L'administration de mes prédécesseurs, et particulièrement celle du ministre auquel je snecède, ont été marquées par de nobles améliorations, tous mes soins tendront à conserver le bien

qu'ils ont fait, et à y ajouter même, sïl est possible; heureux si je puis parvenir, comine eux, à me concilier l'estime et le suffrage d'un département dont les services toujours utiles, toujours honorables, ne sont pas non plus sans éclat ni sans gloire.

«Le gouvernement du Roi est inébranlable dans la résolution qu'il a prise de ne point s'écarter des principes constitutionnels consacrés par la Charte, et de ne rien négliger pour resserrer à jamais les liens qui doivent unir le trône et les libertés publiques. Il marchera dans cette voie avec constance, modération et fermeté, et je ne puis douter que tout ce qui appartient au corps de la marine ne le seconde de ses efforts pour atteindre un but qui est l'objet des vœux de tous les amis de l'ordre et de la monarchie légitime.

Signé baron D'HAUSSEZ.

RELATION OFFICIELLE de l'Expédition faite par une escadre française sur la côte orientale de Madagascar.

Les divers points que la France possède depuis près de deux cents ans sur la côte orientale de l'île de Madagascar ayant été envabis par la tribu des Ovas, qui tenait sous la plus violente oppression les peuples de cette côte, depuis long-temps nos fidèles alliés, le Roi, sur un rapport de M. Hyde de Neuville, en date du 29 janvier 1829, a ordonné qu'une expédition serait dirigée sur Madagascar, à l'effet de faire reconnaître par les Ovas, soit en employant la voie des négociations, soit en recourant, s'il y avait lieu, à la force, les droits de la France à la possession des points envahis.

L'expédition est partie de Bourbon an mois de juin dernier, sous le commaudement de M. le capitaine de vaissean Gourbeyre. Elle se composait de la frégate la Terpsichore, de la gabare l'Infatigable et du transport le Madagascar. Plus tard, ces bâtimens ont été rejoints par l'aviso le Colibri, par la corvette de charge la Nièvre, et par les gabares la Chevrette et la Zelée.

Conformément à ses instructions, le premier soin du commandant de l'expé dition a été d'informer la reine des Ovas, qui réside a Emirne, de l'objet de sa mission et des intentions pacifiques de la France. Cette communication indi. quait toutefois un delai au delà duquel

le silence du gouvernement des Ovas serait considéré comme un refus de reconnaître nos droits, et deviendrait le signal des hostilités.

En attendant la réponse de la reine et l'ouverture des négociations qu'il présumait devoir en être la suite, le commandant de l'expédition fit prendre possession de Teintingue, qui se trouve placé presque vis à-vis de l'îie de SainteMarie, que nous n'avons pas cessé d'occuper. Teintingue était depuis long-temps abandonné par les Ovas.

Un fort y a été élevé. Le pavillon blanc y a eté arboré le 18 septembre, et c'est avec le plus vif enthousiasme que nos soldats ont juré de le défendre.

Pendant que le commandant de l'expédition pourvoyait à l'établissement des, forts de Teintingue, il apprit que les Ovas araient interdit, sous peine de mort, aux Malgaches d'y apporter des vivres; que partout les Français étaient l'objet de leurs insultes, et que mème

un traitant de Bourbon tombé entre leurs mains avait été fait esclave et vendu par un chef ova; traitement jusqu'alors sans exemple de la part de ces peuples barbares.

Le délai accordé au gouvernement d'Emirne pour faire connaître sa détermination étant expiré sans qu'aucune réponse fût parvenue, M. le capitaine de vaisseau Gourbeyre quitta Teintingue dans les premiers jours d'octobre, et se porta avec la Terpsichore, la Nièvre et la Chevrette sur Tamatave, où les Ovas avaient un établissement assez important.

Le 10 octobre, l'expédition arriva devant Tamatave. M. Gourbeyre rend compte, dans les termes suivans, de ses opérations: « Pendant que les bâtimens s'embossaient à 300 toises du fort, an officier fut envoyé à terre pont annoncer que je venais recevoir la réponse du gouvernement ova, dont je voulais connaître les dernières résolutions. Le général qui commandait à Tamatave me fit dire qu'il n'avait pas de lettre pour moi, et qu'il ignorait les intentions de la reine.

«Le lendemain, toutes les dispositions étant faites pour le combat, un des of ficiers de la Terpsichore se rendit an fort pour demander au général s'il avait des pouvoirs pour traiter, et, sur sa réponse négative, il lui remit une déclaration de guerre au gouvernement ova; il Ini remit également une lettre où je lui anuoв çais que les hostibtés allaient immédiate

nient commencer.

Il était 8 beures du matin quand cet officier me rendit compte de sa mission. Je fis aussitôt commencer le feu, et quelques instans après le fort de Tamatave n'existait plus. Les boulets et la mitraille couvraient la plage et traversaient le fort: quelques boulets bien dirigés causèrent l'explosion du magasin à poudre; il n'y avait pas un quart d'heure que l'action était commencée, et déja tous les bâtimens et les bagages des ovas étaient devenus la proie des flammes. Le général, les principaux officiers, entraînés par leurs soldats épouvantés, fuyaient dans toutes les directions; ils croyaient échapper à la mort, que plusieurs trouvèrent sur leurs pas, car nos boulets les atteignaient dans leur retraite. Pour compléter nos succès, j'expédiai, dès 8 heures et quart, les troupes de débarquement sous les ordres de M. Phénix, capitaine au 16° régiment d'infanterie légère. Ces troupes se compo saient de 58 marins des ge et 32 équipages de ligne, de 140 soldats du 16 léger, et de 40 soldats africains de la garnison de Sainte-Marie; en tout 238 bommes.

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Un détachement d'Ovas voulut s'opposer au débarquement; mais deux coups de caronade, tirés par la chaloupe de la Terpsichore, les dispersèrent; et la colonne, éclairée par deux détachemens de tirailleurs, se mit en marche pour poursuivre l'ennemi.

A 8 beures et demie, nos troupes approchant du fort, je fis cesser le feu des bâtimens. Les Ovas voulurent alors mettre un peu d'ordre dans leur retraite; ils essayerent même de présenter la bataille, mais ne tinrent pas long-temps devant les soldats français; bientôt ils furent dans une déroute complète; beaucomp laissèrent leurs armes sur le champ de bataille; une vingtaine tombèrent sous les coups de nos tirailleurs.

Dès 9 heures du matin, le pavillon du Roi flottait sur les ruines du fort. Nos soldats et nos matelots campèrent sur le champ de bataille. Les Ovas se refugierent dans les montagnes d'lvoudrou, à 4 henes de Tamatave.

Nous avons trouvé dans le fort: Vingt trois cauous ou caronades'; « Un pierrier;

Deux cent douze fusils.

« Nous n'avons eu que denx blessés : ce sont deux tirailleurs du 16o léger.

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et soldats de l'expédition. A terre comme à bord, nos conscrits se sont montrés dignes de marcher à côté de nos vieux soldats; quelques uns figuraient parmi nos chefs de pièce.

« La leçon a été forte; j'espère qu'elle sera efficace.

« J'ai offert au général ova les secours de nos chirurgiens pour ses blessés; j'attends sa réponse.

« Les Ovas retirés au delà de la rivière d'Ivondrou se croyaient en sûreté derrière leurs remparts: ils appelaient près d'eux les Betrionzaraes; leur défendaient, sous peine de mort, de nous porter des vivres, et leur persuadaient que les soldats francais, loin de leurs vaisseaux, étaient sans courage, et n'osaient jamais s'éloigner du rivage hors de la portée de leurs canons. Il me parut necessaire de donner à ces peuples une haute opinion de notre supériorité. Malgré les diffi-. cultés qu'opposait la nature des localités, js fis attaquer les Ovas par un détachement, commandé par le capitaine d'artillerie de marine Schoell. Le parapet construit par eux fut emporté à la baïonnette. Alors la déroute devint générale : fuyaut dans deux directions différcutes, une partie des Ovas se jetèrent dans les montagnes, où ils ne purent être poursuivis; les autres gagnèrent la rivière, sur les bords de laquelle, atteints par quelques voltigeurs et un détachement de noirs Yoloffs, ils trouvèrent la mort. Ces derniers ont fait preuve de beaucoup d'intrépidité; ils se sont montrés dignes de combattre dans nos rangs. Nous n'avons en dans cette affaire que deux soidats blessés. Tout le monde a fait son devoir.»

La correspondance de M. le capitaine de vaisseau Gourbeyre s'arrête au 16 octobre, le jour même où a en lien l'affaire d'Ivondrou. Il est permis d'espérer que nos succès ayant répandu l'effroi parmi les Ovas, des propositions pacifiques n'auront pas tardé à être faites. S'il en était autrement, toutes les mesures sont prises pour repousser l'ennemi, dans le eas où il oserait nous attaquer, et pour assurer la conservation des avantages que nous avons obtenus.

Le capitaine de vaisseau Gourbeyre a déployé dans cette circonstance beaucoup d'activité et une grande energie.

SUITE des opérations à Madagascar des puis le 16 octobre.

Les hostilités une fois commencées, il

convenait pour arriver plus tôt au but de l'expédition, d'attaquer les Ovas sur tous les points de nos anciennes possessions où ils s'étaient établis et fortifiés. En conséquence, peu de jours après l'affaire de Tamatave, M. le capitaine de vaisseau Gourbeyre se rendit avec la frégate la Terspichore, la corvette de charge la Nièvré et la gabarre la Chevrette, devant Foulpointe, où les Ovas avaient élevé quelques fortifications,

Le 26 octobre, la division arriva au mouillage. Le lendemain, dès le point du jour, chacun des bâtimens qui la composaient prit le poste qui lui avait été assigné, et l'attaque commença.

Le feu des bâtimens ne tarda pas à faire taire celui des batteries établies sur la côte et à forcer les Ovas à se retirer en désordre vers une redoute élevée à quelque distance. Le commandant de l'expédition fit alors débarquer les troupes, qui se formèrent en colonne et s'avancèrent jusqu'à la redoute. Elles furent accueillies par une décharge à mitraille, qui nous tua quelques hommes. Les ovas sortirent en grand nombre de leurs retranchemens, d'autres s'étaient postés derrière les palissades de quelques maisons particulières. Une vive fusillade s'engagea sur tous les points; mais bientôt nous fimes cesser le feu de l'ennemi, et nos troupes, après s'être emparées de la batterie de la Pointe-aux-Bœufs, y restèrent en bataille.

Les Ovas avaient perdu 75 morts et 50 blessés: nous avions eu 11 hommes tués et 15 blessés, dont un est mort le lendemain. Au nombre des premiers est le brave capitaine Scholl, de l'artillerie de la marine, qui avait sollicité l'honneur de marcher à la tête des soldats africains.

A onze heures, l'ennemi ne se montrant plus sur aucun point, l'ordre fut donné aux troupes de rentrer à bord. Les bâtimens conservèrent pendant toute la journée la position qu'ils avaient prise pour l'attaque.

La division quitta Foulpointe le 28 octobre au soir, et après avoir remonté à Teintingue, où le commandant alla prendre 80 hommes appartenant à la garnison de ce poste, pour renforcer les tronpes de débarquement, revint mouiller, le 3 novembre devant la Pointe-à-Larrée.

Le lendemain an matin, les bâtimens qui s'étaient embossés la veille commencèrent le feu et ne le cessèrent que lorsque le fort occupé par les Ovas présenta une brêche praticable. Les troupes furent alors embarquées à bord des chaloupes

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qui devaient les porter à terre. Au momoment où elles allaient s'éloigner, marins et soldats jurèrent qu'ils célébreraient dignement la fête du Roi de France, et c'est aux cris répétés de vive le Roi! que les embarcations se dirigèrent vers le rivage, où elles ne tardèrent pas à aborder. M. le capitaine de vaissean Gourbeyre rend compte, dans les termes suivans, de la suite de ses opérations.

«Le capitaine Despagne, du 16e léger, commandant les troupes de département, forma deux colonnes d'attaque: la première sous les ordres de M. Baudson, lieutenant à la première compagnie du 4e régiment d'artillerie à pied; le commandement de la seconde fut donné à M. Paquet de la Revanchère, sous-lieutenant au 16 léger; et il mit à la tête de la réserve, forte de 60 hommes, M. Maréchal, sous-lieutenant au corps africain. Les deux colonnes d'attaque, placées à la même hauteur, à cent toises l'une de l'autre, et suivies de la réserve à cinquante toises en arrière, se porterent en avant au pas accéléré, précédées de 45 soldats noirs envoyés en éclaireurs, et marchèrent en très bon ordre jusqu'à une première palissade élevée à deux cents pas du fort. Là, 50 Ovas, cachés derrière un retranchement, voulurent défendre le passage; mais ils ne résistèrent pas long-temps à la fusillade dirigée contre eux et aux grenades qui leur furent lancées : cette première barrière fut bientôt renversée, le poste abandonné, et les Ovas obligés de se sauver dans le fort principal.

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Après avoir franchi ce premier obstacle, nos troupes, marchant toujours dans le même ordre, se dirigèrent sur le fort; et déja elles étaient à quarante pas des remparts, quand elles reçurent trois coups de canon à mitraillequi nous blessèrent quelques homines. Ce fut alors que le capitaine Despagne ordonna l'assaut: à ce commandement impatiemment attendu, le lieutenant Baudson, à la tête de la colonne de droite, se precipite vers une des portes, et, malgré une grêle de balles, cutraîne les soldats dans le fort, où il tombe couvert de blessures au milien des ennemis. De son côté, le souslieutenant la Revanchère s'élança avec une telle impétuosité sur le côté opposé, que la colonne de gauche était sur le rempart avant que l'ennemi eût pn recharger ses

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