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DES ORIGINES,

INVENTIONS ET DÉCOUVERTES

DANS

LES ARTS, LES SCIENCES, LA GEOGRAPHIE, L'AGRICULTURE,
LE COMMERCE, ETC.,

INDIQUANT

LES ÉPOQUES DE L'ÉTABLISSEMENT DES PEUPLES, DES RELIGIONS, DES SECTES ET
INSTITUTIONS RELIGIEUSES, DES LOIS, DES DIGNITÉS, L'ORIGINE des diffÉRENTES
COUTUMES, DES MODES, DES MONNAIES, ETC., AINSI QUE LES ÉPOQUES DES
INVENTIONS UTIles et des décoUVERTES IMPORTAntes faites jusqu'à ce jour;

PAR M. FR. NOEL,

CERVALIER DE LA LEGION-D'HONNEUR, ANCIEN MEMBRE DU CONSEIL D'INSTRUCTION PUBLIQUE,
INSPECTEUR-GÉNÉRAL HONORAIRE DES ÉTUDES, MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS
SAVANTES, AUTEUR DU DICTIONNAIRE DE LA FABLE, etc.;

ET M. CARPENTIER,

ANCIEN PROFESSEUR DE REÉTORIQUE, AUTEUR DU GRADUS FRANÇAIS;

SECONDE ÉDITION,

Revue, corrigée et augmentée de plus de 800 articles par les auteurs,

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L. La douzième lettre et la neuvième consonne de notre alphabet. C'est le lambda des Grecs, le lamed des Hébreux. Le caractère majuscule L nous vient des Latins qui l'avaient reçu des Grecs. Ceux-ci le tenaient des Phéniciens ou des Hébreux. L est chez les anciens une lettre numérale qui signifie cinquante, conformément à ce vers latin :

Quinquies L denos numero designat habendos.

La ligne horizontale placée au-dessus lui donne une valeur mille fois plus grande.

LABADISTES. Ces hérétiques, qui parurent vers le milieu du XVII. siècle, curent pour chef Jean Labadie. Ce fanatique fameux, après avoir été jésuite, puis carme, enfin ministre protestant à Montauban et en Hollande, fut chef de secte, et mourut dans le Holstein en 1674. Il y avait encore des labadistes dans le pays de Clèves, il y a cinquante ans; mais le nombre en était peu considérable, et diminuait tous les jours.

LABARUM. Mot emprunté du latin,

TOME III.

et qui signifie l'étendard qu'on portait à la guerre devant les empereurs romains. C'était une longue lance traversée par le haut d'un bâton, duquel pendait un riche voile de couleur de pourpre, orné de pierreries et d'une frange à l'entour. Les Romains avaient pris cet étendard des Daces, des Sarmates, des Pannoniens, et autres peuples barbares qu'ils avaient vaincus. Quoique l'aigle d'or n'eût pas de labarum du temps de la république, il paraît qu'elle en a eu, ou du moins qu'il y avait sur le voile une aigle peinte ou tissue d'or, sous les empereurs jusqu'au temps de Constantin; car on sait qu'après la conversion de ce prince au christianisme, les enseignes changèrent de devises, et qu'il fit mettre sur le labarum le monogramme de Jésus - Christ qu'on avait substitué à celui-ci : S. P. Q. R. (senatus populusque romanus.) Il donna à cinquante hommes de sa garde, qu'on appela præpositi labarorum, la charge de porter tour à tour le labarum, qui ne paraissait que lorsque l'empereur marchait en pompe, ou lorsqu'il était à l'armée. Julien l'Apostat rétablit

I

le labarum dans sa première forme, et mit dans tous les autres drapeaux la figure de quelque divinité du paganisme; mais cette innovation ne dura pas longtemps, et après la mort de ce prince le labarum de Constantin fut remis en honneur.

LABOURAGE. Le labourage a fon dé la société ; Cérès fut la législatrice des hommes legiferæ Cereri, dit Virgile. La propriété fut déterminée par les premiers sillons, et dans les champs couverts de blés mûris, s'élevèrent les premières cabanes. On se servit longtemps, pour le labourage, d'instrumens moins commodes que la charrue. Des bâtons pointus, des bêches, des houes, et enfin l'araire, que l'on perfectionna à diverses époques, furent employés par les premiers laboureurs pour la culture de leurs champs. « Le labourage, dit Furgault dans son Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, était honorable en Grèce dès les temps héroïques, puisque Ulysse et son père Laërte maniaient la charrue. Chez les anciens Romains, les dictateurs et les consuls étaient la plupart des laboureurs. Les Grecs et les Romains faisaient le labourage d'une manière plus simple qu'on ne le fait aujourd'hui. La charrue, que les Grees appelaient aratron, et les Latins, aratrum, n'avait point de roues : peut-être n'étaient-elles pas nécessaires dans des fonds secs et raboteux, tels qu'ils pouvaient être communément en Grèce et en Italie. Virgile, qui décrit la charrue de son temps, ne parle pas des roues. Un manche, stiva; une flèche ou timon, temo; un joug, jugum; un soc, vomer; deux oreilles, dentala: voilà toutes les parties de la charrue; au lieu que la nôtre en a beaucoup plus, sans compter les roues. Le même poète n'attelle que des boeufs à la charrue, et non des chevaux. En Grèce, on attelait les uns et les autres, mais plus souvent les chevaux que les boeufs, qui n'étaient pas communs ; car les boeufs employés au labourage étaient'si respectés, que c'était un crime de les tuer. » Dans les

pays de grande culture le cheval est employé avec plus d'avantages que le bœuf, parce que ce dernier fait moins d'ouvrage dans le même temps. Le mulet est attelé à la charrue dans quelques contrées méridionales; il vit de peu et travaille bien. Quant à l'âne et à la vache, on ne peut les faire labourer que dans des terrains légers. Voyez CHARRUE et HERSE.

LABRADOR. Grande presqu'ile de l'Amérique septentrionale, comprise entre 50° et 63° de latitude nord, et entre 57° 40′ et 82° de longitude ouest. Ce pays, dont la surface présente la forme d'un triangle, est froid, stérile, bordé de plusieurs îles. L'intérieur en est presque entièrement inconnu. La portion qui a été explorée est en général d'un aspect triste à cause des neiges et des glaces dont elle est couverte la plus grande partie de l'année; car quoique la latitude du Labrador soit à-peu-près celle de la Suède, il y fait plus froid que dans ce dernier pays. A partir du 56. degré parallèle, l'hiver y est aussi rigoureux qu'au Groënland; aussi la culture des graminées d'Europe y est-elle presque impossible. Cependant à Nain, par 57° 8' de latitude nord, où la température moyenne de l'année est de 3o 4' de température centigrade au-dessous de zéro, on cultive quelques céréales et un petit nombre de plantes potagères. En s'éloignant des côtes, le climat est plus doux, les rochers nus disparaissent et le sol se couvre de forêts de pins, de sapins, de peupliers, de melèzes, de trembles, de bouleaux, etc.; toutefois les grands arbres s'arrêtent au 56a parallèle. On y trouve peu de fruits; ceux qui prospèrent sont la groseille, la framboise, et une sorte de fraise d'un goût excellent, etc. On y cultive le céleri et l'oscille; d'autres plantes utiles sont des anti-scorbutiques et une espèce de plante alpine qui est la nourriture favorite des rennes; les lichens abondent sur les côtes. Le règne minéral offre du fer, du cuivre, du soufre, de l'asbeste, du talc et une superbe

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