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LE

NOUVEAU TESTAMENT

INTRODUCTION

SOMMAIRE: L'origine du Nouveau Testament.

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· Quel texte - De Des

Les variantes du texte. Les dernières éditions critiques. nous avons traduit. De la division en chapitres et en versets. l'ordre dans lequel sont rangés les livres du Nouveau Testament. citations de l'Ancien Testament dans le Nouveau. Comment nous avons essayé de traduire. Les livres faciles et les livres difficiles. manières de traduire. Les notes et les préfaces. Les variantes de traLes éclaircissements et les remarques géogra

duction et de ponctuation.

phiques et historiques.

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Deux

APPENDICE: Liste des manuscrits grecs du Nouveau Testament en lettres onciales et des manuscrits des anciennes versions.

On appelle le Nouveau Testament un recueil d'écrits composés par les premiers chrétiens, et datant presque tous de la seconde moitié du premier siècle. Ils sont au nombre de vingt-sept. On pourrait définir ce recueil: la collection des plus anciens documents du christianisme. Il faut remarquer cependant que certains d'entre eux, comme le quatrième évangile ou la seconde Épître de Pierre, ont été écrits après des livres chrétiens qui ne sont pas dans le Nouveau Testament, par exemple après l'Épître de Clément Romain

aux Corinthiens.

Le recueil, tel que nous le possédons, s'est formé peu à peu et le plus naturellement du monde. On sait que le culte de l'Église

:

primitive était calqué sur celui de la synagogue. Donc, à chaque assemblée de ce culte les chrétiens avaient, dès l'origine, l'habitude de lire des fragments de la Loi et les Prophètes. Les livres de l'ancienne alliance étaient, pour eux comme pour les Juifs, la Parole de Dieu. Or, lorsque, dans une Église, à Corinthe, par exemple, on avait reçu une ou plusieurs lettres de Paul, l'usage s'établit immédiatement de lire des fragments de ces épîtres au culte public aussitôt après l'Ancien Testament. Bientôt, aux lettres reçues directement et adressées à l'Église même, vinrent s'ajouter les copies des lettres reçues par les communautés voisines. Plus tard des Évangiles ou des fragments d'Évangiles vinrent à leur tour accroître la collection. Ce fut surtout après la mort des apôtres, et lorsque la tradition orale courut le risque de s'altérer et de se perdre, qu'on éprouva le besoin de fixer par l'écriture les récits de la Passion, les discours de Jésus-Christ, les paraboles, qui jusque-là avaient passé de bouche en bouche, conservés par la seule mémoire. C'est ainsi que chaque Église forma, indépendamment des autres,

un recueil de livres de la nouvelle alliance. Chacune avait le sien et, naturellement, il y avait entre les diverses collections des différences. Aucune entente préalable n'avait présidé au choix des ouvrages. Ce ne fut qu'au bout de quatre cents ans environ que le recueil sous sa forme actuelle fut définitivement arrêté. Avant cette époque les communautés chrétiennes ajoutaient des livres ou en retranchaient à leur convenance. Il nous reste de ces temps primitifs un certain nombre de listes de livres du Nouveau Testament. Il en est qui en renferment plus de vingt-sept. Le Pasteur d'Hermas, les Épîtres de Clément Romain, l'Épître de Barnabas ont longtemps joui d'une grande faveur. Plusieurs Pères de l'Église les considéraient comme Écriture sainte.

Nous n'avons pas à faire ici l'histoire de la formation du recueil des livres du Nouveau Testament, ce qu'on appelle l'histoire du Canon. Notons seulement un fait les livres qui étaient généralement admis s'appelaient incontestés. Les livres qui restaient en discussion s'appelaient contestés. Ce sont ces derniers qui ont été, au quatrième et au cinquième siècle, l'objet d'un triage; les uns pour être définitivement exclus; les autres pour être élevés au rang d'incontestés, et, à partir de ce moment, le Nouveau Testament ne subit plus aucun changement. Il fut tel que nous le possé

dons. Nous aurons l'occasion, dans les courtes préfaces que nous placerons en tête de chaque livre, d'indiquer au lecteur si ce livre était contesté ou incontesté.

Deux des plus anciens manuscrits qui nous soient parvenus portent les traces des longues hésitations des Églises. Ils ne se terminent pas avec l'Apocalypse de Jean; l'un, qui est du quatrième siècle, continue par le Pasteur d'Hermas et l'Épître de Barnabas et l'autre, qui est du cinquième siècle, renferme les Épîtres de Clément Romain aux Corinthiens.

L'autorité des livres du Nouveau Testament fut de bonne heure très grande. Elle naquit spontanément de l'habitude de les lire au culte public aussitôt après les Écritures de l'Ancien Testament et ce mot, les Écritures, appliqué aux livres du Nouveau fut probablement employé dès le commencement du second siècle. D'ailleurs parmi ces ouvrages les uns rapportaient les seuls faits de la vie de Jésus qui fussent connus et rappelaient les seules paroles de lui qui eussent été conservées, d'autres émanaient d'apôtres vénérés, et on s'explique fort aisément la faveur et le respect dont ces documents primitifs furent immédiatement entourés. La collection complète, après avoir reçu différents noms, fut définitivement appelée: la Nouvelle Alliance. Jointe à l'Ancien Testament elle forme ce que nous nommons la Bible (en grec: Ta Biblia, c'est-à-dire les livres). Quant au terme : le Nouveau Testament, il n'est que la traduction fautive du latin Novum Testamentum qui signifie proprement: Nouvelle Alliance.

Nous ne possédons pas de manuscrits du Nouveau Testament antérieurs au quatrième siècle. Les écrits originaux des divers auteurs ne nous ont pas été conservés. Il ne reste aucune trace de leur existence et même toutes les copies faites pendant trois cents ans ont été perdues. Du quatrième siècle il en reste deux, aussi anciennes l'une que l'autre et dont l'origine est la même. Quelquesunes de leurs parties ont même été écrites par le même scribe. L'un de ces manuscrits a été découvert le 4 février 1859 par Tischendorf au couvent de Sainte-Catherine au pied du mont Sinaï en Arabie. Il se trouve maintenant à la Bibliothèque de SaintPétersbourg et renferme le Nouveau Testament tout entier. C'est lui qui, après l'Apocalypse, contient l'Épître de Barnabas et une partie du Pasteur d'Hermas. On l'appelle le manuscrit du Sinaï ou

Codex Sinaïticus. L'autre est à la Bibliothèque du Vatican à Rome. Il s'y trouve depuis fort longtemps sans qu'on puisse préciser à quelle époque exacte il y a été placé. Il devait être primitivement complet, mais la fin du Nouveau Testament, à partir du milieu de l'Épître aux Hébreux, a été déchirée à une date inconnue. On l'appelle le Codex Vaticanus ou manuscrit du Vatican. Du cinquième siècle il nous reste aussi deux manuscrits, l'un est à Londres, il y a été apporté d'Alexandrie au milieu du dix-septième siècle et porte le nom de Codex Alexandrinus. Mutilé dans ses premières pages, il ne commence qu'au chapitre vingt-cinquième de Matthieu, mais il est complet à la fin et, nous le disions plus haut, il renferme les Épîtres de Clément de Rome après l'Apocalypse. De la seconde, qui est apocryphe, il ne reste que des fragments. Enfin, nous avons à Paris un manuscrit également du cinquième siècle; un Palimpseste. On appelle ainsi un codex dont l'écriture primitive a été effacée au moyen âge. Le parchemin, ainsi remis à neuf, servait à transcrire un autre ouvrage. Ce procédé était en usage à une époque où le parchemin était rare et cher. Notre Codex de Paris a servi à transcrire les œuvres d'un Père de

l'Église, Éphrem le Syrien. A l'aide de puissants réactifs chimiques on parvient à faire reparaître les caractères effacés et à lire, au moins en partie, le texte primitif; mais cette lecture est très difficile et reste douteuse pour plusieurs passages. La consultation de ce Codex appelé Codex d'Ephrem est donc extrêmement

délicate.

Ces quatre manuscrits sont les seuls connus qui renferment le Nouveau Testament tout entier (sauf les parties mutilées). D'autres copies très importantes, datant des sixième, septième, huitième et neuvième siècles, nous offrent le Nouveau Testament par fragments soit qu'ils aient été, eux aussi, mutilés, soit qu'on n'ait voulu primitivement copier qu'une partie du Saint Livre. Les uns n'ont que les Évangiles; les autres n'ont que les Épîtres de saint Paul; d'autres les Actes des apôtres et les Épîtres catholiques. Ils sont tous en lettres onciales, sorte d'écriture droite, carrée, majuscule, la seule en usage alors. Nous renonçons à décrire ici toutes ces copies; mais les personnes que cette question intéresse trouveront à la fin de cette introduction et sous forme d'appendice la liste de tous les anciens codices en lettres onciales, avec la date de leur

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