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et les principes de quelques autres febrifuges, par le même ensuite trois autres tableaux de ses propres expériences, faites suivant la méthode de M. Vauquelin. Dans l'un intitulé saules macérés à l'eau; leurs écorces soumises à ce genre d'analyse par la voie des réactifs, on voit en plusieurs colonnes la saveur, la couleur et les différens précipités de dixhuit espèces de saules, par la colle, le sulfate de fer, l'oxalate d'ammoniaque, la teinture de galle,

le

syrop de violette, la teinture de tournesol, l'ammoniaque caustique, le nitrate de mercure, le tartrite antimonié de potasse, la potasse, l'alkool. Un autre contient le résultat d'expériences semblables sur une quinzaine de plantes qui se rapprochent plus ou moins du thé; et le troisième sur des plantes fébrifuges macérées pendant huit jours dans de l'eau. distillée, et dont les liqueurs respectives ont été soumises à l'action des mêmes réactifs. A ces tableaux sont jointes deux notices de M. de Roussel: dans la première, intitulée observations sur les febrifuges, il cite particulièrement quatre espèces de saules, savoir le petit saule des bruyères, salix repens de Linné, le saule blanc, salix alba, Linné; le saule pourpre salix purpurea, Linné, le saule nicheur, salix incubacea, Linné, qui se laissent précipiter par la colle comme les quinquinas, sont de même susceptibles de l'impression des réactifs, ont une saveur un peu amère, et se rapprochent plus

ou moins d'eux par les principes médicamenteux de Jeurs écorces. Quant à ce dernier, il annonce que sp liqueur soumise aux différens réactifs lui a donné des produits peu différens de ceux qu'on obtient des meilleurs quinquinas. Il assure aussi avoir opéré plasieurs guérisons de fièvres avec l'écorce du petit saule de bruyères, réduite en poudre. Il passe ensuite à la camomille odorante, à la centaurée de Montpellier, à la camomille des champs et à la camomille de nos bruyères , anthemis Romana de Linné, dont il établit la vertu fébrifuge, tant sur les produits de l'analyse, que sur les succès qu'il a obtenus de son emploi depuis trois ans. Il finit par quelques considérations sur l'utilité du vin blanc dans le traitement des fièvres intermittentes, surtout des fièvres tierces, utilité reconnue par Hippocrate, et confirmée

par

de nombreuses observations. Le second écrit de M. de Roussel a pour titre : Notes sur les espèces de saules de notre département, sur les résultats de leur analyse par la voie des réactifs, et sui leur utilité dans la médecine et les arts.

Il expose en commençant les soins qu'il prit, lorsqu'en 1786 il fut chargé de l'enseignement de la Botanique , pour enrichir de nouvelles espèces de saule le Jardin des plantes , qui aux démonstrations de 1787, n'en contenait que cinq. Il en cite aujourd'hui vingt-sept , qui se trouvent dans le département, et dont il expose les caractères et les vertus, en ajoûtant qu'il en existe encore d'autres chez nos agricoles zèlés. Sur ce nombre il en a soumis dix-huit à l'analyse par la voie des réactifs, et les tableaux qu'il a présentés contiennent les résultats de ses expériences.

Les circonstances ne sollicitaient pas encore aussi impérieusement qu'aujourd'hui toutes les tentatives de l'industrie qui tendent à rendre notre prospérité indépendante du commerce étranger , lorsque M. de Roussel vous communiqua des notes sur les avanztages qu'on peut retirer de la culture du houblon, et sur les moyens de l'entreprendre avec succès dans notre territoire. Il développe dans cet écrit les divers points de vue sous lesquels ce sujet doit être envisagé. Il s'étend sur les caractères du houblon et ses diverses espèces, sur les accidents qui résultent pour cette plante de ses différentes expositions à la lumière, de la qualité du sol, de la nature des végétaux qui l'environnent, enfin sur toutes les circonstances de la culture et les précautions qui peuvent en assurer le succès. La question la plus importante de ce mémoire , parce qu'elle tient à des considérations locales, et que la solution ne sort pas immédiatement des théories générales, c'est celle qui regarde l'avantage qu'il y aurait à substituer dans les terrains indiqués par l'auteur, des houblonnières artificielles aux autres genres de culture. Pour établir cet avantage, M. de Roussel fait valoir l'atrane chissement d'un tribut onéreux que nous payons aux étrangers qui nous fournissent pour la confection de nos bierres, une denrée que notre sol pourrait nous procurer. Il trouve dans la récolte du houblon faite sur notre propre territoire, un moyen de répandre l'usage d'une boisson bienfaisante, qui suppléerait avantageusement au cidre dans les années où les pommes inanquent, et le maintiendrait toujours à un prix modique. Comme les cas assez fréquens d'une abondante récolte de fruits et du bas prix du cidre pourraient fournir une objection contre la multiplication des brasseries , et contre l'assurance de tirer toujours un parti avantageux des houblonnières ; l'auteur, qui loin de proposer la destruction de nos pommiers et de nos poiriers, présente leurs différens genres d'utilité, croit que quand on ne se servirait de leurs fruits que pour faire des liqueurs spiritueuses, on en tirerait toujours un profit considérable, parce qu'en doublant ou triplant l'exportation de nos eaux-de-vie , nous pourrions nous procurer par échange une quantité d'objets étrangers, que nous sommes obligés de payer en écus.

Ce n'est pas seulement dans le règne végétal que M. de Roussel a cherché à nous découvrir des sources de richesses ou mal connues ou trop négligées : il a mis aussi à contribution le règne minéral; et à la suite d'un tableau synoptique des minéraux du département, il a présenté trois mémoires, le

a

premier sur les coquilles univalves, le second sur les minéraux et les fossiles, le troisième sur les pétrifications.

L'auteur s'écartant dans son tableau , pour des raisons qu'il expose ,

de la méthode du célèbre Hauy, mais en adoptant les principes de sa théorie, indique les gisemens des minéraux qu'il passe en revue, leurs états, la matrice qui les alimente ; il en détermine la structure ou la composition, et fait connaître dans des notes le parti qu'on peut en tirer dans les arts ou pour nos besoins particuliers.

Ce mémoire renferme trois parties, intitulées substances acidiferes , substances bitumineuses et substances métalliques.

La première classe comprend six genres, la potasse , la soude, la magnésie, la chaux, l'alumine et le quartz ou silice. Chacun de ces genres présente plus ou moins d'espèces et de variétés ou sousvariétés, que l'auteur considère , soit dans leur état simple , soit dans les différens mélanges où elles ve trouvent, en les distinguant par leurs formes régulières ou irrégulières, et comme amorphoses. Il indique avec les caractères distinctifs de chaque sorte de substances les lieux qui les produisent.

Il cite dans la seconde partie le souffre, la houille ou charbon de terre, le carbone ou charbon ligneux, le jayet et la tourbe.

Quant aux métaux, sans s'arrêter à ceux qui ne

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