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il arrive que la colomne de vif ar- PLAN gent AC eft pouffée violemment CHE 2. vers la partie fuperieure B, & que ce vif argent demeure en cet état jufqu'à ce qu'il foit entierement tombé peu à peu dans le vaiffeau

DF.

EXPLICATION.

Cette colomne de vif argent ainfi foutenue a été une des premieres experiences qu'on a regardées comme un veritable effet de la pefanteur de l'air. L'air qui preffe fur la furface du vif argent du vaiffeau DF, eft confideré comme divifé en plufieurs colomnes qui s'étendent depuis cette furface jufqu'à l'extremité de l'athmofphere. Ces colomnes d'air étant d'égale hauteur, & leurs diametres étant égaux, elles compriment également la furface du vif argent qui eft en DF, & font par ce moyen en équilibre l'une avec l'autre. Le tuyau AB occupant la place d'une de ces colomnes d'air, alors la colomne de vif argent qui y étoit contenue, étant plus pefante que la colomne d'air dont elle oc4 cupoit la place, a furmonté la refif

PLAN tance de la colomne d'air exterieure CHE 2. qui lui correfpondoit, & eft defcendue jufqu'à ce qu'elle eût feulement la hauteur de 27 pouces & demi ou environ. Parcequ'alors cette colomne de vif argent devient de même pefanteur que la colomne d'air de pareil diametre, qui s'étend depuis la furface du vif argent du vaiffeau DF, jufqu'à l'extremité de l'athmosphere.

Fig. 5.

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Lorfqu'on incline le tuyau AB, la colomne de vif argent devient plus longue que 27 pouces & demi, quoique ce foit toujours la même colomne d'air qui agit avec la même force pour foutenir la colomne de vif argent du tuyau AB. Car la furface interieure du tuyau AB fait Foffice d'un plan incliné qui foutient une partie de la colomne de vif argent, & qui en foutient d'autant plus que le tuyau AB eft incline.

Fig. 14. Lorfqu'on retire le tuyau AB de maniere que fon extremité A forte hors du vif argent, auffi-tôt la colomne de vif argent AC eft chaffée impetueufement, & foutenue en B pendant qu'elle tombe peu à peu.

Parce qu'en retirant le tuyau AB du PLAN vailleau DF, une petite portion de CHE 22 la colomne de vif argent AC refte dans le vaiffeau DF à caufe de fa fluidité. Alors la colomne de vif argent AC devient plus courte, & par ce moyen plus legere que la colomne d'air qui faifoit auparavant équilibre contre elle. C'est pour cela que cette colomne de vif argent eft repouffée vers le haut du tuyau B. par la colomne d'air EFA qui eft devenue plus pefante..

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Enfin il femble que fi la colomne d'air foutenoit la colomne de vif argent lorfque le bout A du tuyau eft plongé dans d'autre vif argent, cette même colomne d'air devroit toujours foutenir cette colomne de vif argent, quoique l'extremité A ne fût plus plongée dans le vif argent. Mais cette colomne de vif argent ceffe d'être foutenue, parceque fa furface inferieure se trouve inégale; & à caufe de cette inéga lité, la colomne d'air preffant de bas en haut cette furface inferieure, la colomne de vif argent fe trouvant par ce moyen compofée de plufieurs petites colomnes dont les hauteurs.

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PLAN- font inégales, les plus courtes ceCHE 2. dent à la preffion de l'air, de même que nous verrons dans les fciphons dont les branches font d'inégale longueur. Et alors l'air s'infinue par l'endroit où eft la colomne la plus courte, pour monter vers la partie fuperieure, & en même temps le vif argent de la colomne plus longue defcend. Cette explication fe trouvera encore confirmée par une experience suivante d'un vaiffeau renverfé qui demeurera plein d'eau, quoiqu'il n'y ait qu'un papier appliqué à fon ouverture qui rendra la furface de cette eau applanie.

On a obfervé que quand on faifoit cette experience fur une haute montagne, ou fur une tour d'Eglife fort élevée, la colomne de vif argent foutenue étoit plus courte, parceque la colomne d'air qui s'étendoit depuis la furface de ce lieu élevé jufqu'à l'extremité de l'ath mofphere, étoit plus courte, & par confequent plus legere, & que l'experience étant faite dans un lieu bas, la colomne de vif argent étoit plus haute; parceque la colomne d'air étant alors plus longue, elle eft plus pefante.

Il y a des perfonnes tellement PLANS foumises à leurs préjugez, que tou CHE 2. tes fortes de nouveautez leur font odieufes, & qui font difpofez à com battre les veritez même les plus évidentes. Auffi-tôt que la décou verte du reffort & de la pefanteur de l'air fut repandue parmi les Phi Tofophes, plufieurs d'entr'eux y oppoferent toute leur science & toute leur industrie, pendant que les autres s'appliquoient à chercher de nouvelles preuves pour la défense de ces deux celebres proprietez, & pour s'en affurer encore davantage. Quand les gens de lettres agiffent de bonne foi, fans envie, fans paffion, & lorfque le feul defir de connoître la verité les anime, il eft bon qu'il y ait quelque oppofition entre leurs opinions, & il n'eft pas même inutile que quelques-uns foutiennent des paradoxes. C'eft un moyen certain pour exciter le progrès des fciences.

Ceux des Anciens qui étoient les Fig. 16 moins dociles, n'acceptoient pas volontiers la doctrine des nouveaux.

Plufieurs propoferent leurs difficultez; il s'en trouva un entr'autres

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