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(juillet 1789)

AFFAIRE DU PONT-TOURNANT.

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que le renvoi de M. Necker était une Saint-Barthélemy des patriotes, » que les troupes du maréchal de Broglie allaient égorger tout Paris, et qu'il fallait prévenir leurs attaques en s'armant bien vite. En disant ces mots, il montrait deux pistolets qu'il tenait à la main. C'est Camille Desmoulins qui consacra ce jour-là l'usage de la cocarde. Les feuilles d'arbres furent attachées aux boutonnières, et une femme distribua gratis aux amis une demiaune de ruban vert,

Il semblait que les paroles de ce jeune homme fussent de véritables oracles. Il conseilla de fermer les spectacles; et aussitôt le peuple courut à l'Opéra, exigea relâche, et l'obtint. Les spectateurs sortirent du théâtre, et défilèrent entre deux haies de citoyens. Il était quatre heures un quart.

Aussitôt après, les agitateurs se rendirent chez le fameux Curtius, marchand de figures de cire fort en vogue, prirent les bustes de Necker et du duc d'Orléans, les couvrirent de crêpes, et les portèrent en triomphe. Des tambours précédaient la marche, qui s'exécuta dans tout Paris, aux cris de chapeau bas! vive Necker! vive le duc d'Orléans !

Grossi par les adjonctions successives des passants qui s'y mêlaient, et accompagné d'une foule de curieux, le cortége parcourut, sans encombres, les rues Saint-Martin et Saint-Denis, de la Féronnerie et Saint-Honoré, jusqu'à la place Vendôme. Là il fut assailli et chargé par un détachement de dragons du Royal-Allemand, qui brisa le buste de Necker. Quelques personnes, notamment un soldat des Gardes-Françaises, furent blessés. Un combat s'engagea, et les Gardes-Françaises firent feu sur les assaillants, à la hauteur de la place Louis XV. C'est alors que le prince Lambesc, à la tête de son régiment, repoussa les curieux jusque dans les Tuileries.

L'affaire du Pont-Tournant (on l'appela ainsi) eut deux résultats immenses: elle exaspéra la multitude, elle attacha les Gardes-Françaises à la cause de la révolution. Le prince de Lambesc fut en butte aux accusations les plus violentes, et dont on n'a jamais su au juste le degré de véracité. On ne l'appela plus que Néron-Lambesc. Pour le peuple, il se vengea le soir même, si cela peut être dit se venger, en dévastant le couvent de Saint-Lazare, sous le prétexte que des grains y étaient renfermés; il incendia de plus presque toutes les barrières. Puis, la nuit, des patrouilles veillèrent dans la capitale, précédées de porte-falots. Hommes et femmes les formaient, et étaient armés de piques de fer, de lances, de faulx, de poignards, de båtons et de quelques fusils et pistolets. La plupart étaient gens à sinistres figures: des malveillants se glissaient parmi les insurgés. On cite cependant des exemples de probité plébéienne. Un homme en chemise, sans bas, sans souliers, monta la garde à la porte de la grande salle de l'Hôtel-de-Ville, et quelques voleurs furent pendus.

Le lendemain, la rumeur continua, mais avec un peu moins de désordre.

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NUIT DU 13.

(juillet 1789) Les insurgés possédaient les canons des Gardes-Françaises et les drapeaux de la ville. Ils avaient pillé les armuriers et le Garde-Meuble; ils avaient délivré tous les prisonniers de la Force, à l'exception des criminels. La place de Grêve était pleine de citoyens armés qui se donnaient le nom de soldats de la patrie, concurremment avec les braves Gardes-Françaises. Presque toutes les paroisses sonnèrent le tocsin. A deux heures de l'après-midi, la milice citoyenne fut rétablie, et seize corps-de-garde furent constitués pour elle dans Paris. L'enthousiasme échauffait les esprits; les clercs du Palais et du Châtelet offrirent leurs services. De tous côtés on entendit prononcer le nom de volontaires. Volontaires du Palais-Royal, des Tuileries, de la Bazoche *, de l'Arquebuse.

Soudainement, la cocarde verte, que l'on s'aperçut être la couleur de la livrée du comte d'Artois, est remplacée par la cocarde rouge et bleue, conforme aux couleurs de l'Hôtel-de-Ville. Chacun la porte; des mercadins " de signes patriotiques forcent, pour ainsi dire, les passants, à acheter leur marchandise. Le héros d'Amérique, le marquis de Lafayette, est déjà populaire. Son buste, envoyé par les Etat-Unis, est placé dans la salle de l'Hôtelde-Ville, et ombragé par les drapeaux de la nation. Les citoyens resserrent les nœuds qui les unissent, car des bruits de conspirations se sont répandus, car ils craignent que Paris ne soit bloqué par les troupes qui l'environnent.

Dès que le crépuscule est tombé, on illumine, par mesure de sûreté, pour éviter les surprises, et les cloches avertissent du moment où il faut éteindre ou allumer les lampions. Quelques décharges d'artillerie, souvent répétées, tiennent Paris en alerte continuelle. A tous les coins de rue sont pratiquées des tranchées, s'élèvent des barricades; les femmes ont placé des meubles et des pavés sur leurs fenêtres ***. Au Palais-Royal, les motionnaires ne désemparent pas de la nuit. Le jardin et les cafés sont pleins de causeurs politiques, lesquels colportent une liste de proscription imprimée, et dont quelques exemplaires ont été envoyés aux proscrits eux-mêmes.

Enfin, le jour paraît; nous sommes au 14 juillet, d'éternelle mémoire. Paris a conservé son aspect guerrier. Dès le matin tout s'ébranle : le faubourg Saint-Antoine, et le faubourg Saint-Marceau, sont descendus vers le centre de la ville. Les électeurs sont assemblés.

Voyez où nous a conduit le renvoi de Necker, et réfléchissez à ceci, que la nouvelle en fut connue le dimanche, c'est-à-dire, un jour où le peuple est hors des ateliers, des boutiques, des écoles, des administrations. En vé

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Le bataillon de la Bazoche n'a pas eu plus d'une année d'existence.

Nom vulgaire dont on appelait alors les petits marchands à éventaire.
Voir le Moniteur.

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