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Ce que les Evêques firent avec une grande do-
cilité. Ervige étoit petit-fils de S. Hermeni-
gilde du côté paternel. Il abdiqua la Couronne
la veille de fa mort en faveur d'Egica à qui il
avoit donné fa fille en mariage. Egica régna
jufqu'au commencement du huitiéme fiécle.
Le fixiéme Concile généralayant été porté en
Efpagne, les Evêques en examinérent la doc-
trine; & après un mur examen, ils le re-
çurent comme étant conforme à la foi de
leurs églifes. Nous verrons dans d'autres ar-
ticles plufieurs choses qui acheveront de nous
donner une idée jufte de l'état de l'église
d'Espagne pendant le feptiéme fiècle.

lation de cette

V, L'Empereur avoit un Exarque en Afrique XXXI. pour les affaires temporelles, & faint Gré- Eglife d'Agoire prenoit foin des églifes, & avertifloit frique. DéfoLes Evêques qui négligeoient leurs devoirs. églife. Les Les Donatiftes en vinrent à cet excès, de re- Mufulmans fe baptifer les Catholiques, & de chaffer les rendent maiEveques de leurs églifes. S. Grégoire en écri- tres de ce vit fortement au Préfet d'Afrique, & obtint pays. un ordre de l'Empereur Maurice contre ces bérétiques. Mais il fut mal exécuté, parce que les Donatiftes achetoient par argent l'impunité de leurs violences. Les Evêques d'Afrique fe déclarérent contre la nouvelle erreur des Monothelites. Ils tinrent plufieurs Conciles à ce fujet, & les trois Primats écrivirent au Pape Theodore au nom de tous les Evêques de leurs provinces, pour se plaindre de la publication de l'ethefe (dont nous parlerons, & pour rendre témoignage à la foi contre la nouvelle héréfie.

Nous ne

parlerons prefque plus de l'Afrique; car c'eft vers la fin du feptiéme fiécle

qu'elle tomba fous la puiffance des Mufulmans. Comme ils avoient pris Carthage, l'Empereur y envoya le Patrice Jean grand Capitaine, l'an 695. Jean chaffa les Mufulmans de toutes les places qu'ils occupoient: mais ils revinrent l'année fuivante avec de plus grandes forces, reprirent Carthage & les autres villes, & éteignirent ainfi la puiffance des Romains en Afrique, où ils avoient commandé 850 ans depuis que Scipion avoit pris Carthage. Les Mufulmans l'ont toûjours poffédée depuis, & en font encore aujourd'hui les

maitres.

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ARTICLE IV.

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Eglife & Empire d'Orient.

I.

Hocas fut reconnu Empereur au commen. cement du feptiéme fiécle,aprés avoir fait mourir Maurice & égorger fes enfans à ses yeux, comme nous l'avons dit ailleurs. Thomas Patriarche de Conftantinople ayant fçû que plufieurs croix s'étoient agitées d'ellesmêmes d'une maniére miraculeufe, demanda à S. Theodore Siceote ce que marquoit ce prodige. Ayant appris qu'il annonçoit de grands maux dont bientôt après l'Orient devoit être accablé il obtint par les priéres de faint Théodore, la grace de mourir pour n'en être pas témoin. Saint Euloge d'Alexandrie mourut auffi au commencement de ce fiécle, après avoir rendu de grands fervices à l'Eglife. Théodore fon fucceffeur ne tint le Siége que

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deux ans. Il fut égorgé par les hérétiques,
& l'on mit à fa place Jean, qui fut depuis
furnommé l'Aumônier, célébre par fa vertu,
fon zéle pour la foi, & fes aumónes incroya-
bles. Saint Anaftafe Patriarche d'Antioche fut
tué dans le même temps par les Juifs, dans
une fédition qu'ils exciterent contre les chré-
tiens. Ils le trainérent honteufement par la
ville, & tuérent avec lui plufieurs des prin-
cipaux citoyens & les brûlérent. On voit par
le malfacre de ces deux Patriarches, com-
bien le gouvernement de Phocas étoit foible.
Les Perfes ravageoient l'Empire au déhors, &
il fe formoit chaque jour audedans des con-
jurations, que Phocas n'avoit pas la force de
diffiper. Enfin il fut accablé par celle d'He-
raclius Gouverneur d'Afrique. Phocas fut tiré
de l'église où il s'étoit réfugié, & mené à He-
raclius. On lui coupa la main droite, enfuite
la tete que l'on porta par la ville. On traîna

le

corps, & enfin on le réduifit en cendres. Le meme jour Heraclius fut couronné Empereur par le Patriarche Sergius, & il régna

trente ans.

II.

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raclius. Rava.

ges

desPerfes

Les Perfes dès le temps de Phocas avoient rompu la paix, fous prétexte de venger la Regne d'He mort de Maurice & de fes enfans. La premiére année du regne d'Heraclius, ils prirent Edeffe Défolation & Apamée & vinrent jufqu'à Antioche. Ils de l'Eglife prirent enfuite Cefarée de Cappadoce, Damas, d'Orient pallerent le Jourdain, & conquirent la Paleftine & la ville de Jerufalem. Ils tuerent plufieurs milliers de clercs, de moines, de religieufes & de vierges. Ils brûlerent les églises, meme celle du faint Sépulcre. Ils emporterent tout ce qu'il y avoit de précieux, des

'III.

mônier.

Son zéle pour la foi.

vafes facrés fans nombre, & entr'autres Re liques la vraie Croix. Le Patriarche Zacharie fut emmené captif avec beaucoup de peuple, & tout cela fe fit en peu de jours. Les Juifs achetérent un grand nombre de ces captifs pour les tuer. On en comptoit près de cent mille ainfi maffacrés. On dit que le Patrice Nicetas trouva moyen par un des amis du chef des Perfes, de fauver deux précieufes Reliques, l'Eponge & la Lance de la Paffion, & les envoya à Conftantinople huit jours avant la prife de Jerufalem. Les Arabes attaquerent la Laure de faint Sabas. La plupart des moines s'enfuirent, & il n'y refta que les vieillards qui avoient blanchi dans les exercices de la pénitence. Ayant été long-temps tourmentés, ils furent mis en pièces, & leurs corps demeurerent plufieurs jours fans fépulture.

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En l'abfence du Patriarche Zacharie, l'AbCharité de bé Modefte gouverna l'églife de Jerufalem, S. Jean PAu- & prit foin non-feulement de la ville, inais encore du Diocèse & de tous les monaftéres du défert. Il reçut de grands fecours de faint Jean l'Aumônier Patriarche d'Alexandrie, dont la charité éclata en cette occafion al'égard de tous ceux que les ravages des Perfes obligeoient de fe retirer à Alexandrie. Non content d'affifter en toute maniere ceux qui venoient à lui en três-grand nombre, il envoyoit des fecours confidérables à Jerufalem & dans les autres lieux où la mifére étoit extrême. Rien n'étoit capable de diminuer ni de rallentir l'ardeur de la charité de ce faint Evêque; & fes aumônes paroîtroient incroyables, fi l'on ne fçavoit que Dieu fe plaît à faire trouver des reffources inefpérées à ceux qui ont une charité inépuisable pour le prochain, &

une confiance fans bornes en la divine ProRevidence. Ce Patriarche fi charitable étoit en meme-temps plein d'un faint zéle pour la confervation du facré dépôt de la foi. Il s'appliquoit fans ceffe à l'étude de l'Ecriture fainte.. Ses amis les plus intimes étoient Jean Mosch &Sophrone, qu'il refpectoit comme fes peres. Comme ils étoient fçavans, il s'en fervoit utilement pour combattre les hérétiques. Ils y travaillerent avec tant de fuccès, qu'ils retirérent de l'héréfie un grand nombre d'églifes & de monaftéres.

IV.

Les Perfes continuent de

Dieu vient

L'Empereur Heraclius étoit toûjours en guerre contre les Perfes. Après Jerufalem, ils prirent l'Egypte & Alexandrie, la Lybie & l'E- ravager PEthiopie. Ils emmenérent une multitude de cap- glife & l'Emstifs & firent un grand butin. L'an 625 Saën pire d'Orient. leur Général s'avança jufqu'à Calcédoine, en au fecours de forte qu'on le voyoit de deça la mer. L'Em- fon peuple. A pereur alla lui-même le trouver, & lui peralez fuada à force de préfens de fe retirer. Heraclius écrivit au Roi Chofroés une lettre trèsfoumise pour

lui demander la paix, & lui envoya des Ambaffadeurs. Mais Chofroés exigea drie pour condition qu'on embrassât fa religion. ale Heraclius fut donc forcé de faire la guerre. Perle Pour fe mettre en état de la foutenir contre Not le's Perfes, il fit la paix avec le Can des Avares qin qui l'attaquoient du côté de la Thrace. Comen me il ne trouvoit point d'argent à emprunter, lenil prit les biens des églifes, jufqu'aux chandeteers. Vous voyez, dit-il à fes foldats en marni

bles

chant contre les Perfes, comment les ennemis Er de Dieu ont foulé aux pieds notre pays, r rendu nos villes défertes, brûlé les fanctuaires, fouillé par les plus horribles infamies la pureté des églifes. Ayant encouragé fes troupes par

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