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Revue de Madagascar

Comité de Madagascar, Paris

SAPR

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Ainsi, par exemple, la Relation du voyage de François Cauche, rédigée par le sieur Morizot, contient de précieux renseignements sur les premières tentatives d'établissement des Français à Madagascar.

C'est cette relation curieuse et instructive à plus d'un titre que nous voudrions essayer de faire connaître.

En 1638, une compagnie de marchands et de magistrats de Paris, arme un vaisseau, le Saint-Alexis, et l'envoie dans la mer Rouge pour y faire du butin. Ce vaisseau, commandé le capitaine Goubert, de Dieppe, devait en passant laisser une habitation, c'est-à-dire un noyau de colons dans l'ile Maurice.

par

Parmi les soldats de l'équipage, se trouve un jeune Rouennais, François Cauche, âgé de vingt-deux ans, très épris de voyages et d'aventures. Les hasards de la navigation amènent le Saint-Alexis à Madagascar, et l'habitation, projetée en principe à l'île Maurice, est établie sur la côte Sud-Est de la Grande Ile, à Sainte-Luce. Cauche reste ainsi à Madagascar pendant environ six ans.

A son retour en France, il eut l'heureuse idée de raconter ses souvenirs de voyage. Mais comme il était peu instruit, il pria un de ses amis de Dijon, le sieur Morizot, de lui écrire son livre. Malheureusement, les notes que Cauche avait prises durant son séjour à Madagascar ne purent être communiquées en leur temps au sieur Morizot, en sorte que beaucoup de renseignements, donnés de mémoire par le voyageur rouennais, manquent un peu de précision. Malgré cela son livre est le premier document de valeur que nous ayons sur Madagascar, et il n'est pas douteux que Flacourt y ait puisé largement quand il a écrit son Histoire de Madagascar.

De Cauche, nous ne savons que ce qu'il a dit dans ses mémoires. Il naquit à Rouen vers 1616, et était établi comme marchand dans cette ville, avant son départ sur le SaintAlexis.

Pendant son séjour à Madagascar, Cauche a fait preuve d'une activité vraiment surprenante. Servi par une santé robuste que la fièvre n'arrive pas à ébranler, il est toujours par monts et par vaux, toujours en quête de quelque nouvelle exploration.

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