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Elle reçoit sur la rive gauche les ruisseaux

du Haut Port,

de Cheville-Goutte,
de Colas Arnould,

de Bonrupt,

qui arrosent les Basses de même nom et sur la rive droite le ruisseau Charmois.

Quant au ruisseau Malnois, dont il est parlé dans la Charte de fondation de Raon et dans celle de Ferry IV, sous le nom de ru de Molleroi, il limite le territoire de Raon-l'Etape et le sépare du canton de Senones. Il tombe dans la Meurthe, sur la rive droite.

VALLÉES.

La vallée que suit la Plaine est la vallée de Celles. Elle a pour vallée latérale, sur la rive droite de la Plaine, le vallon du ruisseau Charmois et elle n'est elle-même qu'une vallée latérale de celle de la Meurthe, sur laquelle vient s'ouvrir, à la sortie de Raon, la petite vallée des Fontaines.

CIRCONSCRIPTIONS RELIGIEUSES.

Au point de vue spirituel, Raon a plusieurs fois changé de juridiction.

La Charte de fondation aussi bien que celle de Ferry IV disent expressément que le couvent de Moyenmoutier, était de l'Esveschiez de Toul » et l'évêque de ce diocèse a signé comme témoin du contrat passé entre Ferry III et l'abbé Alexandre.

Nous ne savons par quels moyens les religieux de Moyenmoutier échappèrent à l'autorité des évêques de Toul, mais il est certain qu'ils furent soumis directement au S. Siége et exercèrent la juridiction quasi-épiscopale, dans le district de leur abbaye. Ce changement était opéré en 1398, puisque

nous avons vu Jean Daire La Quiche considérer l'abbé comme <«< ordinaire et patron du lieu. »

Le Père Benoit Picard, dans son Pouillé du diocèse de Toul, publié en 1711, place l'abbaye de Moyenmoutier et Raon dans le Doyenné de Salm, soumis au diocèse de Toul, mais les abbés de Moyenmoutier maintinrent si bien leur indépendance jusqu'à l'érection de l'évêché de S. Dié, que Dom Calmet, dans son dernier ouvrage (1), se garde bien de mettre cette abbaye dans le diocèse de Toul et la déclare immédiatement soumise au S. Siége.

Après la fondation de l'évêché de S. Dié, la paroisse de Raon fit partie de cette division ecclésiastique. Elle passa dans le diocèse de Toul, après la révolution et quand Monseigneur Jacquemin fut nommé au siége de S. Dié en 1824, elle rentra dans son diocèse.

CIRCONSCRIPTIONS ADMINISTRATIVES.

Pour l'administration temporelle, voici les anciennes divisions de Raon.

Il dépendait du district de Moyenmoutier et faisait partie du Chaumontois (2).

Le Duc de Lorraine et les abbés y exerçaient alternativement le droit de nomination du maire; ils partageaient le droit de Haute, basse et moyenne justice par moitié, ils avaient alternativement la juridiction tutélaire, en un mot l'abbé et le Duc étaient co-Seigneurs (3).

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Après la réunion de la Lorraine à la France, le Roi se subs. titua aux Ducs de Lorraine dans le partage des fonctions et des droits, mais, avec le temps, l'abbé en perdit de plus ell plus.

(4) Dom Calmet. Notice de Lorraine, 4756, t. I, p. 933..

La Vie de T. R. P. D. Augustin Calmet, abbé de Senonc. Schone
MDCCLXII, 394.

(2) D, Calmet. Notice de Lorraine, t. I, p. 227.
(3) Baux des fermiers généraux, I, I. 12, II, 82.

En 1594, Raon est du bailliage de Nancy, prévôté et châtellenie de S. Dié.

En 1710, nous le trouvons du bailliage de S. Dié ; en 1751, du bailliage et de la maîtrise de S. Dié.

En 1790, il devient chef-lieu de canton du district de S. Dié, et entre dans le département des Vosges (1). Raon-l'Étape, le 7 octobre 1875.

PAUL CABASSE.

(1) Statistique des Vosges. Au mot Raon.

RÉDACTION DU CAHIER

DES

DOLÉANCES, PLAINTES ET REMONTRANCES

DE LA

VILLE DE RAMBERVILLERS,

1789.

par le docteur A. FOURNIER

Le 24 janvier 1789 avait paru la lettre de convocation des Etats-Généraux à Versailles pour le 27 avril, accompagnée d'un règlement sur la forme des élections.

--

A ce règlement était annexé un état donnant les noms des villes dont les habitants devaient pour le tiers-état -voter par corporations: Rambervillers était de ce nombre.

Les corps d'arts et métiers nommaient un député pour cent électeurs; les corporations des arts libéraux, négociants en nommaient deux pour cent....... « Les députés choisis dans les différentes assemblées particulières formeront à l'Hôtel-de-ville l'assemblée du Tiers-état de cette ville, y rédigeront le cahier des plaintes et doléances de la ville, et nommeront, au nombre fixé par l'édit royal de convocation, des députés de second degré pour porter le cahier au bailliage ou Sénéchaussée; » là les députés du Tiers des

villes et campagnes contribueront à réduire en un seul les divers cahiers des localités ressortissant du bailliage et éliront les députés aux Etats-généraux.

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....La période électorale s'ouvrit. La France ne s'assembla pas tout entière le même jour, à la même heure, comme on l'a vu depuis. Les bailliages furent convoqués les uns après les autres. Durant près de trois mois, le mouvement parcourut lentement la surface du pays avec une variété infinie d'incidents et d'émotions. Il y aurait tout un livre, et un bien grand livre, à faire sur les procès-verbaux de ces milliers d'assemblées ou le plus humble des citoyens, dans le coin le plus reculé de la France, put venir ouvrir son cœur, épancher ses aspirations, ses vœux. Au fond de nos archives nationales repose l'âme de toute une génération, et quelle génération! Celle par laquelle s'opéra le passage d'un monde à un autre, de l'ancienne à la nouvelle France!» (1)

C'est le récit de la rédaction du cahier des doléances du Tiers-état de la ville de Rambervillers que je veux raconter.

I.

Les 13, 14, 15, 16, et 17 mars 1789, les diverses corporations d'arts et métiers, de bourgeois et négociants, procédaient à la nomination de députés pour concourir à la rédaction du cahier des remontrances: (2)

« Sont comparus devant nous chefs et officiers municipaux la communauté des perruquiers de cette ville, tous nés français, âgés de vingt-cinq ans, compris dans les rôles des impositions, au nombre de neuf pour être fait choix....

Le 13 mars, les perruquiers, huissiers, chantres, tinturiers, orfèvres et sculpteurs, brasseurs, couteliers, cordiers, épiciers, potiers de terre, élirent chacun leur député;

[1] Henry Martin. Hist. de France T. XVI.

[2] Tous ces renseignements et citations sont pris dans les archives de la ville de Rambervillers. Cahiers AA. 4. et BB. 39.

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