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le combat, qui reprit le lendemain, et que Grouchy abandonna en recevant la nouvelle de la bataille de Waterloo.

Sur un ordre de Napoléon, il marcha vers la Sambre, puis rentra en France. A Rethel, une dépêche du maréchal Soult lui prescrivi de se diriger sur Soissons. Là, il laissa son corps d'armée à peu prè intact, et revint de sa personne à Paris.

Napoléon y était arrivé dans la soirée du 20 juin; il en était par le 12 entre ces deux dates, l'Empire s'était écroulé pour la se conde fois.

CHAPITRE III

L'Abdication.

En délaissant son armée fugitive pour accourir à Paris, Napc léon comptait évidemment ou être investi par les Chambres pouvoirs extraordinaires, ou s'en investir lui-même. «< Que les de putés me secondent, dit-il en arrivant à l'Élysée, et rien n'e perdu.» Son frère Lucien lui conseilla de prendre résolûment 1 dictature.

A la Chambre des représentants, on se montra indigné qu l'empereur eût déserté l'armée. Les dispositions hostiles s'accru rent lorsque Lucien, l'homme du 18 brumaire, vint pour rassure l'Assemblée sur les bruits de dictature qui circulaient

Sur la proposition de Lafayette, la Chambre se déclara en per manence, ajoutant que toute tentative de dissolution serait considé rée comme un acte de haute trahison et punie comme tel. Elle mandait, en outre, devant elle, les ministres de la guerre, des relations extérieures et de la police.

Les souverains alliés avaient proclamé, en 1815 comme en 1814 qu'ils ne faisaient pas la guerre à la France, mais seulement à l personne de Napoléon et que la nation française restait maître de se donner le gouvernement qui lui plairait. Ces déclara pouvaient n'être pas sincères, mais il eût été difficile aux rains d'y manquer ouvertement.

La défaite de Napoléon faisait penser à presque tout le France que la personne de l'empereur devenait le

rétablissement immédiat de la paix. Auss

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Más il y avait aussi dans l'assemblée des hommes pu le dire, songeaient à préparer le retour des Boures. d'autres encore qui ne voulaient plus de Louis XV, disposés à substituer la branche cadette à la branche a

nant le trône au duc d'Orleans.

Ilyait surtout un homme, doué du génie de religieux, ancien terroriste, deren en 1814, redevenu ministre de i duc d'Otrante par l'Empire.

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correspondait avec Louis XVIII, avec Metternich, avec Wellington, avec des amis du duc d'Orléans et semblait servir Napoléon tout en renseignant les ennemis, intérieurs et extérieurs, de l'Empire. Cet homme avait des influences occultes dans les deux Chambres.

L'union qu'appelait Napoléon n'avait existé, en apparence, que contre lui; dès qu'il eut abdiqué, elle disparut. Nul parti n'osant se prononcer ouvertement, on usa d'un expédient: on constitua une commission exécutive de cinq membres, trois députés et deux pairs, dont Fouché sut se faire élire président et l'on envoya une autre commission pour traiter avec la coalition. L'avénement de Napoléon II était mentionné plutôt que proclamé dans un ordre du jour qui laissait entrevoir la possibilité d'une autre solution. Enfin, sur une sommation plus ou moins respectueuse des représentants, Napoléon quitta l'Élysée pour aller attendre les événements à la Malmaison. Il ne recueillit d'autres marques de sympathie que les acclamations d'une foule de fédérés et d'ouvriers qui, réunis autour de l'Élysée, criaient: Vive l'Empereur!

Tandis que les Chambres françaises se livraient à des débats sans grandeur et sans dignité, les troupes de Wellington et de Blu cher marchaient vers Paris. Le quartier général était à Haguenau lorsqu'y arriva la commission parlementaire, présidée par Lafayette, pour négocier la paix. En même temps arrivait une lettre par laquelle Fouché disait qu'il ne fallait pas écouter les commissaires, mais se hâter de venir à Paris, où l'on négocierait efficacement avec lui, Fouché. Le général anglais ne donna aux commissaires que des promesses évasives et accéléra sa marche.

Le 28, l'ennemi arrivait en vue de Paris. Une armée de 90,000 hommes, brûlant de prendre la revanche de Waterloo, couvrait la capitale. L'ennemi défilait au-dessous de Saint-Germain-en-Laye, prêtant le flanc à une attaque qui pouvait lui devenir un désastre. Napoléon, retiré à la Malmaison, vit la faute et demanda à la commission exécutive l'autorisation de se mettre à la tête de l'armée française, comme simple général, promettant de déposer le commandement après avoir battu l'ennemi. On lui répondit par un refus. Napoléon résolut alors de quitter la France et de se réfugier aux États-Unis; il partit pour Rochefort, comptant s'y embarquer.

L'armée française, commandée par Davout qui, en 1814, avait fait une si belle défense à Hambourg, couvrait Paris du côté du Nord, appuyée sur des fortifications récemment élevées. L'ennemi, n'osant l'attaquer dans cette position, avait tourné Paris par

l'ouest pour attaquer le côté sud, moins défendu. C'est dans ce mouvement que Napoléon avait voulu l'attaquer. Des régiments de cavalerie prussienne occupaient Versailles et Vélizy. Le général Exelmans se lança sur eux avec des escadrons français, les surprit, les sabra, les poursuivit à travers les rues de Versailles jusque sur la route de Saint-Germain, où une embuscade, disposée à Roquencourt, acheva presque de les détruire.

Ce fut le seul fait d'armes qui signala la défense de Paris en 1815. L'armée ne demandait qu'à combattre; les fédérés et la garde nationale étaient prêts à seconder les troupes. Mais Fouché ne voulait que traiter et à tout prix. Par ses soins, la commission de gouvernement autorisa Davout à proposer un armistice à Blucher. Celui-ci répondit en exigeant la reddition de Paris et de toute l'armée française.

Wellington modéra les exigences de son collègue, et, le 3 juillet, fut signé, à Saint-Cloud, une simple convention militaire, en vertu de laquelle il y eut suspension d'armes entre les armées alliées et l'armée française; l'armée française dut se retirer au delà de la Loire dans le délai de huit jours, Paris devant être évacué en trois jours; elle emmenait son matériel de guerre et son personnel administratif; les femmes et les enfants des militaires pouvaient ou rester à Paris ou rejoindre l'armée en emportant leurs propriétés; les malades et blessés restaient à Paris; le 4 juillet, à midi, devaient être rendus Saint-Denis, Saint-Ouen, Clichy, Neuilly; le 5, Montmartre; le 6, toutes les barrières de Paris; les autorités actuelles seront respectées aussi longtemps qu'elles existeront; il en fut de même pour les propriétés publiques, sauf celles qui avaient rapport à la guerre; les habitants et tous les individus se trouvant dans la ville jouiront de leurs droits, sans pouvoir être recherchés en raison de leurs emplois, de leur conduite ou de leurs opinions politiques. La convention devait être applicable à toutes les armées alliées si les souverains la ratifiaient

Blucher n'avait pas voulu comprendre, dans le respect des propriétés publiques, les musées, se réservant d'en enlever tout ce qui était de provenance prussienne. Par propriétés ayant rapport à la guerre, il entendait, outre les magasins d'armes et de munitions, les monuments élevés au souvenir des victoires françaises.

L'armée française de 1815 était exilée à quarante lieues de Paris sans avoir tiré un coup de canon et livrait la capitale à une armée inférieure en nombre, sans être supérieure en qualité.

La commission de gouvernement, qui autorisa la convention du 3 juillet, les Chambres, qui n'y mirent pas obstacle et qui passaient leur temps à discuter des théories de constitution tandis qu'ou livrait Paris et la France, eurent la juste peine de leur indignité : elles furent dédaigneusement chassées de leurs palais par les soldats étrangers, malgré une vaine protestation des représentants, qui n'avaient pas su avoir de l'énergie à l'heure où elle eût été nécessaire et efficace. Napoléon leur avait pourtant recommandé l'exemple du Sénat de Rome.

Le principal artisan de ces humiliations, Fouché, en tira seul le fruit qu'il avait espéré. Il fut présenté à Louis XVIII, dont il allait devenir le ministre, ui, l'ancien persécuteur des royalistes, lui qui avait condamné à mort le frère de Louis XVIII; le duc de Wellington fut l'entremetteur de cette étrange union, que le roi caractérisa par un mot aussi cynique que le personnage dont il parlait.

Arrivé, le 3 juillet, à Rochefort, Napoléon y trouva deux frégates, mises à sa disposition par le gouvernement. Soit déclin de son ancienne activité, soit la secrète espérance de quelque subit retour de fortune, il laissa traîner en longueur les préparatifs et, lorsque tout fut prêt, une croisière anglaise se trouva devant Rochefort pour empêcher le départ. C'était le résultat d'un avis envoyé par Fouché à Wellington. Divers offres furent faites à Napoléon pour le conduire au delà des croiseurs, par ruse ou de vive force; il les refusa. Le capitaine Maitland, du Bellerophon, commandant la croisière anglaise, proposa à Napoléon de le conduire en Angleterre, l'assurant qu'il pouvait se fier à la générosité et à la loyauté britanniques. Napoléon écrivit, le 14, au prince régent la lettre que voici :

« Altesse royale, en butte aux factions qui divisent mon pays et à l'inimitié des grandes puissances de l'Europe, j'ai consommé ma carrière politique. Je viens, comme Thémistocle, m'asseoir sur le foyer du peuple britannique. Je me mets sous la protection de ses lois, que je réclame de Votre Altesse Royale comme celle du plus puissant, du plus constant, du plus généreux de mes ennemis. »

Le lendemain, 15, montant à bord du Bellerophon, Napoléon dit au capitaine Maitland : « Je viens à votre bord me mettre sous la protection des lois de la Grande-Bretagne. » Le navire leva l'ancre le 16 et arriva, le 24, à Plymouth pour y attendre la réponse du prince-régent. Napoléon ne fut pas autorisé à descendre à terre.

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