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position du corps en sueur à des courants d'air frais, ont déterminé des pleuro-pneumonies.

En éliminant 123 enfants morts-nés, le nombre des naissances a été de 1272 : 651 du sexe masculin et 621 du sexe féminin. Les décès se sont élevés au chiffre de 1339: 627 du sexe masculin et 712 du sexe féminin. Le nombre des décès a donc excédé de 67 celui des naissances.

SUR LA SAPONITE,

NOUVEAU MINÉRAL

DU BASSIN DE PLOMBIÈRES,

PAR M. J. NICKLES.

Le minéral dont il est ici question se rencontre dans le bassin de Plombières. Il empâte une roche de granite porphyroïde qui donne passage à une source d'eau minėrale, appelée source savonneuse. Celle-ci a été découverte au dernier siècle et mise en honneur par Alliot, premier médecin de Léopold Ier. Le minéral lui-même est déjà mentionné par les historiens de cette époque, et notamment par Dom Calmet sous le nom de pierre à savon; ils lui attribuent des propriétés merveilleuses qui, selon eux, se communiqueraient à l'eau minérale elle-même (1).

(1) Dom Calmet, Traité historique des eaux et bains de Plombières, p. 253.

Le Maire, médecin stipendié de la ville de Remiremont et dont plusieurs mémoires sont insérés dans le Traité de Dom Calmet, parle également d'un savon que l'on trouve dans les sources de Plombières, où, dit-il, il se forme par une fermentation particulière quoique peu connue. (Année 1748.)

Geoffroy, Histoire de l'Académie des sciences, 1740, p. 60. Il y a à Plombières des sources froides d'eau savonneuse. On y trouve des pierres qui sont comme du savon..

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Buc'hoz, médecin botaniste lorrain. Vallerius Lotharingia ou

L'ingénieur chargé des travaux de captation m'ayant remis une certaine quantité de ce minéral, je l'ai soumis à un examen dont voici le résultat.

Tantôt il est blanc et saupoudré d'une substance brune, qui n'est autre chose que le détritus du granite porphyroïde; tantôt, il est marbré de bleu comme le savon de Marseille. Dans tous les cas, il offre les apparences et le toucher du savon, se laisse couper et råcler au couteau et même diviser entre les doigts.

Parfois aussi, il est associé à des cristaux de spath fluor, dont la présence à la base du bassin de Plombières a été signalée l'année dernière; ce qui confirme la découverte que j'avais faite l'année précédente de la présence du fluor dans l'eau minérale de ce bassin (1).

Le minéral qui est associé au spath fluor est un peu plus humide que celui de la roche porphyroïde; on en verra la preuve plus bas.

Il se délaye dans l'eau froide, mais ne s'y dissout pas; à l'eau distillée bouillante il cède de quoi troubler le chlorure de baryum, aiguisé d'acide chlorhydrique ; l'oxalate d'ammoniaque en est également troublé. L'eau distillée avec laquelle il a été bouilli, est neutre aux réactifs.

Il se dessèche au chalumeau, mais ne fond pas; avec le sel de phosphore, il se dissout par parties en laissant un résidu de silice.

catalogue des mines, terres, fossiles, sables et cailloux qu'on trouve dans la Lorraine et les 3 Evêchés. Nancy, 1768.,

(1) Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, T. XLVI, p. 1201, et Mémoires de l'Académie de Stanislas.

Chauffé dans une cornue, il abandonne de l'eau

exempte d'ammoniaque.

Il est insoluble dans l'acide chlorhydrique froid; si cependant cet acide est fortement ferrugineux, tels que certains acides du commerce, il se décolore en partie après quelque temps de contact avec de la råclure de saponite. Celle-ci, de son côté, se recouvre de sesquioxyde de fer.

L'acide sulfurique chaud le décompose; en ajoutant de l'eau on obtient de la silice et une dissolution contenant une forte proportion d'alumine, de la chaux, de la magnésie et un peu de potasse et de chlore.

A froid, la potasse ou la soude paraissent sans action ; à chaud, ces alcalis dissolvent partiellement la pierre à savon. En neutralisant ensuite avec de l'acide acétique, on peut en séparer de la silice en gelée.

Elle est exempte de fluor, mais elle contient des traces de chlore sa présence devient manifeste, si, le produit du traitement par l'eau bouillante ayant élé précipité par l'azotate de baryte, on verse de l'azotate d'argent dans le liquide filtré.

Certains échantillons contiennent de petites quantités de fer.

D'après tous ces caractères, ce minéral peut être considéré comme un hydrosilicate d'alumine. C'est aussi ce qui résulte de l'examen analytique.

Au rouge, le carbonate de soude sec l'attaque assez bien. J'ai remarqué que le minéral calciné et réduit en

poudre se vitrifie moins aisément que le minéral naturel contenant encore toute son eau d'hydratation.

Analyse.

Nous avons déjà vu que ce minéral contient de l'eau ; il en perd 22 p. 100, à l'air libre, lorsque, convenablement divisé, il est exposé à la température de 15 à 18° C. Voici, en effet, une expérience qui le prouve :

Poids initial de la substance 1,292.

Perte éprouvée 24 heures après, 0,285 correspondant à 22 p. 100.

Ce poids n'avait pas changé le lendemain.

Le minéral, réduit en râclures, avait été déposé dans une capsule tarée et placée sur la balance où il était resté pendant la durée de l'expérience.

Le résidu du poids de 1,007 ayant ensuite été chauffé au bain marie à 100°; la perte éprouvée au bout d'une heure correspondait à 0,424 du minéral non altéré.

Au bout d'une autre heure, la perte générale fut de

0,442 = 34,52 p. 100. Enfin une exposition de quatre heures n'ayant plus rien changé au poids, on recourut à la calcination qui amena une nouvelle perte correspondant à un résidu fixe de 1,292-0,490 37,92 0/0.

=

La matière qui avait servi à cette expérience avait été détachée soigneusement d'une concrétion de spath fluor; cette circonstance est à noter, car d'autres échantillons à gangue de granite porphyroïde ont donné un peu moins d'eau à l'analyse ; en voici les preuves :

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