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nous avons aujourd'hui, et nous aurons des vers à l'avenir.

Des vers quelle douceur!

Ah! pour l'amour des vers souffrez...

Je n'achève pas la citation, c'est chose déjà faite; il y a longtemps que vous avez donné l'accolade à M. Duchesne, en le recevant à bras ouverts, et comme un homme qui possède ce avec quoi on ne peut gâter rien.

En même temps que votre personnel se recrute et s'accroit, vous voyez, Messieurs, tous les ans, s'agrandir le cercle de vos relations avec les sociétés savantes, artistiques et littéraires. A l'étranger vous êtes entrés en rapport avec l'Université royale de Norwége, à Christiana, avec l'Institut Smithsonien, fondé sous les auspices du gouvernement américain et siégeant à Washington. Mais sans aller si loin, vous avez trouvé tout à côté de vous, à Nancy même, l'occasion des liens les plus fraternels avec deux Sociétés qui se sont formées et développées au sein de cette cité où la vie intellectuelle acquiert tous les jours plus d'activité et de force. Je veux parler de la Société des amis des arts et de la Conférence littéraire. La Société des amis des arts se proposant d'encourager par des récompenses honorifiques les artistes lorrains, a donné place dans sa commission administrative à quelques-uns de vos membres, et a obtenu de vous la faculté de distribuer ses médailles pendant la solennité de votre séance publique.

Vos liens avec la Conférence littéraire sont différents mais non moins étroits. Née de la réunion privée et intime de quelques jeunes gens, amis des lettres, désireux de mettre en commun leurs études et leurs travaux, et de s'éclairer par des discussions où la chaleur et l'animation sauraient se concilier avec la cordialité et la courtoisie, cette Conférence, grâces à la rapide augmentation de ses membres, s'est transformée bientôt en une Société légalement autorisée. Alors vous l'avez accueillie comme une jeune sœur, et vous avez ouvert vos séances particulières à la lecture des travaux les plus remarquables qu'elle pourrait produire, et qu'une Commission mixte tirée à la fois de l'Académie et de la Conférence aurait jugés dignes de cette distinction. C'est ainsi que dernièrement il a été lu devant vous, et à votre pleine satisfaction, par M. A. Benoit, avocat du barreau de Nancy, un mémoire sur la législation du mariage sous les empereurs romains, intéressant travail qui atteste chez son auteur de fortes études littéraires et juridiques.

Voilà donc, Messieurs, comment par une heureuse tendance particulière à notre temps, nous voyons peu à peu se grouper en faisceau toutes les Sociétés que le goût des lettres, des sciences et des arts a suscitées dans notre ville, et qui trouvent dans leur union, une force qui multiplie leur action et qui accroit leur fécondité. Je sais bien que le faisceau n'est pas complet, qu'il reste encore des rapprochements très-désirables à opérer: Mais soyons sans inquiétude; ils s'accompliront à

b

leur tour; ne les brusquons pas, contentons-nous de les appeler de nos voeux, et laissons agir le temps avec lequel le bien se fait toujours, et dont, pour le faire, personne n'a encore trouvé le secret de se passer.

LISTE DES TRAVAUX

DONT

L'ACADÉMIE A ENTENDU LA LECTURE

PENDANT L'ANNÉE 1858.

Traduction d'un mémoire de Enck sur les moyens de calculer les perturbations des planètes, par M. LAFON. Mémoire sur l'agilops triticoïdes et spelteformis, par M. GODRON.

Lecture d'une traduction en vers français d'un fragment de l'Assemblée des femmes d'Aristophane, par M. BERNOT, membre correspondant.

Note sur une nouvelle espèce de sorbier existant dans les Vosges, par M. GODRON.

De la matière colorante des fruits du troëne, et sur son application à la reconnaissance des eaux potables, par M. J. NICKLES.

Mémoire sur le principe acide du suc gastrique, par M. BLONDLOT.

Des rapports de la philologie comparée et de l'histoire naturelle, par M. F. SCHÜTZ.

De l'alphabet universel. Examen des systèmes de transcrip

tion de De Brosses, Volney et Lepsius, par le même. M. GODRON lit un fragment de son livre sur les races humaines.

M. NICKLES constate qu'il a le premier signalé le moyen d'obtenir une sorte de caoutchouc artificiel en faisant réagir du chlorure de soufre sur les huiles. Il est dit dans le compte rendu de l'Académie des Sciences que l'invention de cette substance datait de 1858 et appartenait à M. Ronsin. M. Nicklès rappelle à l'Académie de Stanislas que le fait a été publié par lui en 1846.

Relation du congrès scientifique tenu à Carlsruhe dans le courant de l'année 1858, par M. J. NICKLES. Communication verbale de M. NICKLES sur un nouveau minéral qu'on trouve en assez grande abondance à Plombières, qui présente tous les caractères extérieurs du savon, et qui a la même composition chimique que le cristal de roche. Eloge de M. le conseiller Fabvier par M. PAILLART, et lecture de quelques fragments de prose et de poésies inédites et tirés des manuscrits de M. Fabvier, que possède sa famille.

Note sur la signification des lettres de l'alphabet sémitique, par M. LUMINet.

Détermination par l'analyse graphique, de cinq plantes en

voyées de Chang-Haï par M. de Montigny.

M. SCHÜTZ présente à cette occasion une liste de plusieurs centaines de plantes alimentaires, médicinales, textiles et tinctoriales de l'extrême Orient, toutes inconnues en Europe et paraissant pour la plupart faciles à acclimater en France et en Algérie. Cette liste fait partie d'un ouvrage en cours de publication, dont la partie zoologique a paru l'an dernier dans l'Ami des Sciences.

Le but de M. Schütz est : 1° d'établir la date de ses recherches; 2o de prouver les avantages d'une enquête régulière et scientifique sur ce sujet; 30 de montrer quelle est, dans les communications de ce genre, la nécessité d'employer les caractères orientaux, ou à leur défaut une transcription exacle.

De la place que l'homme occupe parmi les êtres organisés. Fragment de l'ouvrage de M. GODRON sur les races humaines.

L'auteur, considérant l'homme, d'abord au point de vue purement physique, démontre que son organisation est analogue à celle de la brute, et que ses fonctions sont régies par les mêmes lois physiologiques qui régissent les phénomènes de la vie des animaux; que, par conséquent, l'homme, en tant qu'être organisé, appartient à l'animalité. Mais ses caractères zoologiques l'éloignent des singes anthropomorphes, à ce point qu'il ne peut être confondu dans le même ordre, dans la même famille, encore moins dans le même genre que les quadrumanes les plus élevés dans l'échelle, et que, dans la classification naturelle des êtres, il forme, par ses caractères purement physiques, une classe à part. Considéré dans ses rapports psychologiques, l'homme s'éloigne nettement des animaux; non pas que ceux-ci soient complétement dépourvus d'intelligence, mais les facultés intellectuelles des brutes sont loin d'avoir la même portée et les mêmes caractères. Du reste le sentiment moral, qui est l'apanage exclusif de l'homme, forme chez lui un caractère distinctif absolu, qui laisse entre lui et les bêtes un véritable abîme, et sous ce rapport l'homme forme, parmi les êtres de la création terrestre, un règne à part.

Préambule d'un travail inédit, intitulé: Rome au temps de

Néron, et cour de Néron, et destiné à servir de préface à une traduction de Lucain, par M. GOMONт, membre correspondant.

Politique et gouvernement d'Auguste. - Gouvernement de Tibère. Gouvernement de Caligula. — Gouvernement de Claude. (Toutes ces questions préliminaires sont traitées fort succinctement. Les

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