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> fist raison de ces lois d'honneur qui vont » si souvent choquant et troublant celles » de la raison (1). »

Ce vœu de Montaigne et de tous les hommes sages aurait été rempli, s'il n'existait pas des habitudes plus fortes que les lois mêmes. Un édit de Louis XIV prononçait contre les duels les peines les plus sévères : ont-ils depuis été plus rares?

Un homme doué d'un grand génie a pensé que, au lieu de la peine capitale, il eût suffi peut-être de priver un guerrier, par la perte de sa main, de la faculté d'exercer sa profession (2).

Un autre écrivain, homme de beaucoup d'esprit', a imprimé qu'on ne détruirait jamais les funestes préjugés du point d'honneur que par la honte et le ridicule (3): malheureusement les moyens qu'il indique pour atteindre ce but ne semblent guère admissibles; mais la pensée principale reste, et pourrait être mise à profit.

Nul sujet, sans doute, n'est plus digne de l'attention du législateur et des méditations des gens instruits; c'est un grand problème à résoudre, et celui qui le résoudra aura, certes, bien mérité de l'humanité tout entière.

TH. B.

ÉQUATEUR. C'est le nom qu'on donne au grand cercle perpendiculaire à l'axe d'une sphère douée d'un mouvement de rotation. Sa propriété fondamentale est de passer par le centre de la sphère, et d'avoir tous ses points également éloignés des deux pôles de rotation. La terre, qui a un mouvement réel sur elle-même qui s'effectue en 24 heures d'occident en orient, a donc son équateur; et la sphère céleste, qui semble avoir le même mouvement dans le sens contraire, a donc aussi le sien. L'un est l'équateur terrestre, et l'autre l'équateur céleste. Les planètes qui tournent sur ellesmêmes ont aussi chacune leur équateur. Ces cercles, et tant d'autres dont les astronomes parlent si souvent, n'ont rien de physique; ce ne sont que des conceptions géométriques propres à faciliter l'explica tion des phénomènes.

(1) Essais de Montaigne, liv. II, chap. 27. (2) Montesquieu, Esprit des Lois, liv. XXVIII, chap. 24.

(3) Saint-Foix, Essais historiques sur Paris, liv. Ier, pag. 222 et suivantes. Il est fort remarquable que cette pensée émane de l'un des hommes qui se sont le plus souvent battus en duel.

L'équateur terrestre et l'équateur céleste ont des propriétés communes : ils passent tous les deux par le centre de la terre, ils ont les mêmes pôles et ils se confondent dans le même plan. Le premier partage la terre en deux hémisphères terrestres, l'un boréal et l'autre austral; et le second partage aussi la sphère étoilée en deux hémisphéres célestes, l'un boréal et l'autre austral. C'est par rapport au premier que l'on détermine la position des lieux de la terre, et c'est par rapport au second que l'on détermine celle des différents points du ciel. (Voyez LONGITUDE et LATITUDE GÉOGRAPHIQUES.)

On sait que le mouvement diurne est uniforme, et qu'il s'accomplit en 24 heures. Ce mouvement, estimé sur l'équateur, sert à mesurer le temps sidéral; pour cela, on règle une pendule de manière à lui faire marquer 24 heures juste, pendant le temps que toutes les parties de l'équateur mettent à passer successivement au méridien. Cette pendule donne alors la longueur du jour sidéral, dont les parties sont mesurées par les degrés de l'équateur, à raison de 15o par heure. A l'aide de ce rapport, on construit une table qui sert fréquemment en astronomie pour convertir les degrés de l'équateur en temps sidéral, ou pour réduire les parties du temps sidéral en parties de l'équateur.

L'équateur terrestre coupe la zone torride en deux parties égales. Quand il est tracé sur les cartes et les planisphères, les navigateurs l'appellent la ligne équinoxiale, ou simplement la ligne. Les peuples qui habitent sous l'équateur ont perpétuellement les jours égaux aux nuits : cela vient de ce que leur horizon, passant par l'axe de la terre, coupe en deux parties égales tous les parallèles terrestres, dont le soleil paraît décrire un chaque jour. A l'égard des autres lieux de la terre, cette circonstance d'égalité des jours et des nuits n'a lieu que deux fois par an, aux équinoxes du printemps et de l'automne, quand le soleil répond à l'équateur.

La hauteur de l'équateur sur l'horizon d'un lieu est un élément indispensable aux personnes qui veulent faire de l'astronomie distance du pôle au zenith, ou au complément dans ce lieu. Cette hauteur est égale à la de la latitude géographique ; à Paris, sa va

leur est de 41° 9' 47".

ÉQUATEUR magnétique. (Voyez MAGNÉ TISME TERRESTRE.)

N...T.

ÉQUATIONS. (Analyse.) Lorsqu'on traduit en langage algebrique les conditions d'un problème, il arrive souvent qu'on en tire des expressions qui doivent être égales entre elles; c'est ce qu'on appelle des équations. Comme les questions ont ordinairement pour objet la recherche des valeurs inconnues de certains nombres, qui, représentés par des lettres x, y, z...., sont engagés dans ces expressions, on se propose d'en tirer les grandeurs par des calculs convenablement dirigés ; c'est ce qu'on appelle résoudre les équations. Les méthodes dont on fait usage sont fondées sur des propriétés que nous allons exposer, en commençant par les équations qui ne renferment qu'une inconnue x.

Il faut d'abord supposer qu'on a transporté tous les termes de l'équation dans le premier membre, et qu'on a réduit en un seul tous ceux qui sont affectés d'une même puissance de z cette opération dépend des règles élémentaires de l'algèbre, et ne doit pas nous arrêter. L'équation se trouve alors mise sous cette forme :

kxn+pxm−1qxm−2+.....+tx+u=0,

équation que nous représentons, pour abréger, par X=o: elle est dite du degré m, et les coefficients k, p, q... t, u, sont des nombres donnés, positifs, nuls ou négatifs, suivant les cas proposés. Admettons que l'on divise ce polynome X par x-a, a étant un nombre choisi à volonté, on aura un quotient Q du degré m—1, et un reste R qui ne contiendra pas l'inconnue x, puisqu'on peut continuer la division tant que x entre dans le reste. Or, il est clair qu'en multipliant le quotient Q par le diviseur z-a, puis ajoutant le reste R, on reproduira le dividende X, savoir :

X=Q(x-a)+R.

Cette équation n'a pas, comme la précédente, besoin, pour subsister, qu'on donne à x une valeur déterminée; elle est vraie, quelque nombre qu'on substitue pour x; c'est une équation identique. En effet, si l'on exécutait les calculs qui sont indiqués dans le second membre, on devrait retrouver le premier X, et cela sans qu'il soit nécessaire d'attribuer à x de valeur particulière. Cela posé, puisqu'ici x est quelconque, faisons x=a; le terme X se changera en un nombre A; Q (x-a) sera nul, et R, qui ne contient pas, restera ce qu'il est: on aura

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AR, c'est-à-dire que, si l'on divise le polynome X par x-a, le reste R sera kam + pam−1+....+u, ou ce que devient le polynome X, quand on y remplace x par a.

Admettons maintenant que xa satisfasse à l'équation proposée, ou rende X nul: on aura donc R=o, et X=Q (x—a); ainsi X est, dans ce cas, exactement divisible par x-a. Comme on est convenu d'appeler racine d'une équation toute valeur de x qui y satisfait, on énonce ainsi ce théorème : Toute équation est divisible sans reste par l'inconnue moins sa racine. Nous voyons en outre que, si a n'est pas racine, x-a ne divise pas X, puisque le reste est R= kampam — 1 qui n'est pas 0.

....

Résoudre l'équation X=o, revient à rendre nul le produit Q (x-a). Or, non-seulement xa jouit de cette propriété, mais tout nombre qui rend nul le polynome Q, du degré m-1, en jouit pareillement. Si x-b donne Q=o, on aura aussi Q=Q' (x—b); et de même, si x=c donne Q'o, on aura Q'=Q′′ (x-c), et ainsi de suite. Comme les degrés des quotients Q, Q', Q′′... s'abaissent graduellement d'une unité chaque fois, après m-1 divisions successives, on arrive au quotient x- I du premier degré, et on a

X=(x-a)(x-b) (x —c).... (x—l). C'est-à-dire que tout polynome du degré m peut être considéré comme le produit de m facteurs binomes du premier degré, et que l'équation proposée X=0 admet m racines x=a,=b, =c,...,= 1. On ne pourrait supposer que X fût en même temps le produit d'un autre système de m facteurs binomes (x—a') (x—b') (x-c')..., dont tous ou plusieurs seraient différents des précédents. En effet, si X admettait le facteur x-a', a' étant différent des nombre a, b,...l, en faisant x=a', on aurait X=0, ou Q(x-a)=o.Or, x-a devient a'—a qui n'est pas nul; donc Q deviento quand on fait x=a', savoir Q' (x—b=) o, pour x=a' ; et, comme a'-b n'est pas nul, c'est Q' qui l'est, et ainsi de suite. On trouverait enfin a'-l=o, ou a'=1, contre l'hypothèse. Ainsi, toute équation du degré m ne peut étre décomposée qu'en un seul système de facteurs binomes du premier degré, et admet m racines seulement.

Puisqu'on reproduit identiquement le polynome proposé X, en multipliant les m

facteurs binomes x-a, x-b, x—c,........... pour savoir comment les coefficients p, q, r,.... u sont composés à l'aide des racines a, b, c... il suffit d'exécuter la multiplication. Si, par exemple, on prend ces trois facteurs binomes

surde, et contient des conditions incompatibles entre elles, à moins que la question n'admette de certaines relations entre les coefficients qui fassent rentrer quelques équations dans d'autres, et en réduise le nombre à celui même des inconnues. Ces

(x+a)(x+b)(x+c)=x3+a\x2+abx+abc, relations s'appellent équations de condition.

on observe ici cette loi :

+b +ac +cl +ab

1o. Le coefficient du second terme est la somme des seconds termes des facteur's binomes, ou la somme des racines en signes contraires ;

2o. Le coefficient du troisième terme est la somme des produits différents 2 à 2 des racines ou des seconds termes;

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30. Le coefficient du quatrième terme est la somme des produits différents 3 à 3 des seconds termes ou des racines en signes contraires ;

Etc.... enfin, le dernier terme est le produit de tous les seconds termes ou celui des racines en signes contraires.

Cette loi, vérifiée ici pour trois facteurs seulement, a lieu pour un nombre quelconque de facteurs, ainsi qu'on le reconnaît par les principes mêmes de la multiplication. (Voyez mon Cours de mathém., no 97, 4o.) Ces propositions font voir que tout problème, dont la résolution dépend d'une équation du degré m, a m réponses, dont plusieurs ou toutes peuvent être imaginaires (voyez ce mot): que la question qui consiste à résoudre cette équation, c'est-à-dire à en trouver les m racines, est la même que celle-ci : trouver m nombres dont la somme soit le coefficient du second terme en signe contraire, dont la somme des produits 2 à 2 soit le coefficient du troisième terme, etc.; enfin dont le produit soit le dernier terme (en signe contraire, quand m est un nombre impair). Nous nous bornerons à ce qui vient d'être démontré sur la composition des équations, remettant à traiter le reste de ce sujet à l'article Réso

LUTION.

Quand le problème comprend plusieurs inconnues, leur détermination exige qu'il y ait autant d'équations que d'inconnues, et nous avons montré, à l'article ÉLIMINATION, comment on peut toujours ramener la question à n'avoir à résoudre qu'une équation à une seule inconnue. S'il y a moins d'équations que d'inconnues, le problème est indéterminé ; s'il y en a plus, il est ab

Quand on n'a qu'une seule équation et deux inconnues, le problème admet une infinité de solutions, qu'on peut figurer sur le papier par les coordonnées d'une courbe ; et, lorsque l'équation contient trois inconnues, on peut concevoir une surface dans l'espace dont les coordonnées des divers points sont les solutions par leur système; enfin deux équations et trois inconnues appartiennent à une courbe à double courbure. (Voyez COURBE.)

Quant aux équations différentielles, nous nous en occuperons plus en détail à l'article INTÉGRATION : elles représentent diverses affections des courbes et des surfaces. Celles qui sont à trois variables donnent lieu à des différences, prises en considérant l'une comme constante; ce qu'on appelle des différentielles partielles. Toutes les fois qu'on a pour objet, dans un probléme, de déduire des propriétés analytiques, indépendantes de la forme d'une fonction, ces sortes d'équations sont nécessaires. Par exemple, si l'on veut avoir l'équation de la surface cylindrique, lorsque la courbe directrice est quelconque, on ne le peut qu'en éliminant du calcul la fonction qui caractérise cette courbe; ce qui exige l'emploi des équations aux différences partielles. (Voyez l'article FONCTION ARBITRAIRE.)

*

F...R.

ÉQUICOLA (MARIO), littérateur et historien italien, né en 1460, dans un canton du royaume de Naples appelé gli Equicoli, d'où il prit lui-même son nom, fut reçu docteur en droit à l'université de Naples, attaché ensuite à plusieurs princes italiens, et mourut en 154!. On a de lui : Comment. della istoria di Mantova, Ferrare, 1521; D. Isabella Estensis Mantuæ principis iter per narbonensem Gallium, per Marium Equicolam, opuscule très-rare. On attribue à Équicola beaucoup d'autres ouvrages, dont les deux plus connus ont pour titre, le premier: Istituzioni al comporre in ogni sorte di rima, 1541; et le deuxième : Della natura d'amore, 1525, traduit en français par G. Chappuis, Paris, 1554, in-8°; Lyon, 1598, in-12.

ÉQUILIBRE. (Mécanique.) État de repos d'un système sollicité par des puissances qui sont détruites. Nous donnerons, à l'article FORCES, les principes qui servent à réduire un système de puissances en une seule, nommée résultante, ou en deux au plus. Considérons ces résultantes d'une manière générale.

les composantes, dans le sens de chaque
axe, se détruisent, ce qui exige que leur
somme soit nulle. Donc, dans le cas que
nous traitons ici, il faut six équations, sa-
voir, outre les précédentes, les trois sui-
vantes :

X'+X"+X""'+ etc.=o‚ ̧
Y'+Y"+Y"" + etc.=o,
Z'+Z"+Z"" + etc. o.

Ces dernières sont les équations de l'équilibre de translation, pour les distinguer des trois précédentes qui se rapportent au mouvement de rotation. (Voyez ma Mécanique, no 43.)

F...R.

1. Équilibre d'un corps solide autour d'un axe fixe. Pour que le corps soit en repos, il suffit que les forces ne puissent pas le faire tourner autour de cet axe, c'està-dire que les résultantes rencontrent cette ligne. Ici le théorème des moments, qui établit l'équilibre du treuil et du levier, reçoit une forme analytique très-simple. Dé- ÉQUILLE, ammodytes. (Histoire natucomposons toutes les forces en trois paral-relle.) Genre de poisson anguiforme, qui se lèles à trois axes rectangulaires des x, y compose d'une seule espèce, commune sur et z, et prenons l'axe fixe pour celui des z; nos côtes, où on la connaît sous le nom soient x', 'et z' les coordonnées du point d'appát de vase. Avide de vermisseaux mad'application de la première force et de ses rins, l'appât de vase devient à son tour la composantes X', Y' et Z'; soient x", " et proie des scombres ou maquereaux qui en sont très-friands; il tâche d'échapper en s'enfonçant dans le sable du rivage, où il pénètre très-profondément à l'aide de son museau pointu. Peu recherché des pêcheurs, il multiplie considerablement. Il n'atteint guère qu'à huit ou dix pouces de long. Ses couleurs sont le bleu très-pâle sur le dos, avec des reflets argentés sous le ventre. On a observé que, lorsque le temps est serein, il aime à se tenir sur le bord de l'eau, contourné en cercle avec la tête à demi ensechair soit assez agréable, on n'en fait guère velie, tout prêt à disparaître. Quoique sa qu'un appât pour amorcer de plus gros poissons. B. DE ST.-V.

"celles de la deuxième force et de ses composantes X", Y" et Z", etc. Toutes les forces Z', Z"..... parallèles à l'axe fixe, qui est celui des , sont inutiles à considérer ici, puisqu'elles ne peuvent faire tourner le corps sur cet axe. X' et Y' ont une résultante dont le moment, par rapport à l'axe, est X'y'-Y'x'; on en dira autant de X" et Y", etc. Pour que la somme des moments soit nulle, il faut qu'on ait

X'y'+Y'x'+X"y"-Y"x" + etc.=o. Telle est la condition nécessaire et suffisante pour l'équilibre autour de l'axe des z. Autour de l'axe des y et des on aurait de même l'une des équations suivantes : X'z'-Z'x'+X"z"-Z"x" + etc. =0, `Z'x' — Y'z'+Z"y"—Y"z" + etc.=o.

2o. Équilibre d'un corps solide autour d'un point fixe. Soit pris ce point pour origine des coordonnées, il est clair que le corps sera en repos s'il ne peut tourner autour d'aucun des trois axes. Le système de nos trois équations est nécessaire pour exprimer cette condition; donc, dans le cas actuel, il faut à la fois nos trois équations pour établir l'équilibre, tandis que, dans le précédent, une seule suffisait.

30. Équilibre d'un corps solide libre. Cet état subsistera si le mobile non-seulement ne peut tourner autour de l'origine, mais encore s'il ne peut prendre aucun mouvement de translation; il faut donc que

ÉQUINOXE. (Astronomie.) Ce mot a diverses acceptions; il désigne le temps de l'année auquel le soleil se trouve à la fois sur l'équateur et sur l'écliptique. On appelle aussi équinoxes, les points où l'écliptique coupe l'équateur : on dit, en ce sens, passage de l'équinoxe au méridien, distance de l'équinoxe au soleil.

Il y a deux équinoxes, celui du printemps et celui d'automne. Le premier arrive vers le 21 mars, et le second vers le 23 septembre: comme le soleil, par son mouvement diurne, semble décrire alors l'équateur, et que ce cercle est coupé en deux parties égales par l'horizon, le jour est égal à la nuit par toute la terre, sauf l'effet de la réfraction. C'est de là que vient le mot équinoxe, formé de æquus, égal, et de nox, nuit. De l'équinoxe de printemps à

celui d'automne, les jours sont plus grands que les nuits; dans les régions septentrionales, c'est le contraire de l'équinoxe d'automne à celui de printemps.

Comme le mouvement apparent du soleil dans l'écliptique est plus lent pendant le printemps et l'été que durant l'automne et l'hiver, il y a près de huit jours de plus de l'equinoxe de printemps à celui d'automne que de ce dernier au premier.

Le soleil, décrivant l'écliptique, parcourt environ un degré en 24 heures, sans s'arrêter dans les points des équinoxes. C'est pourquoi, bien qu'on appelle jour de l'équinoxe celui où le soleil passe par le point équinoxial, parce qu'il est censé égal à la nuit, cela n'est pas de la dernière précision; en effet, si le soleil en se levant entre dans l'équinoxe de printemps, en se couchant il l'aura passé, et se sera éloigné de l'équateur, du côté du nord de 12 minutes de degré. Ce jour-là aura donc un peu plus de 12 heures, et la nuit un peu moins; à la vérité, cette différence n'ira pas même à 2 minutes de temps. Il n'y a que sous l'équateur qu'on a un équinoxe perpétuel; car les jours y sont constamment égaux aux nuits, si on n'a égard ni à la réfraction, ni aux crépuscules.

On peut trouver le moment de l'équinoxe de la manière suivante, lorsqu'on connait la latitude du lieu où l'on observe. Le jour de l'équinoxe, ou celui qui le précède, on prend la hauteur du soleil à midi si elle est égale à la hauteur de l'équateur ou au complément de la latitude du lieu, c'est le moment de l'équinoxe; si elle n'est pas égale, la différence donne la déclinaison du soleil. Le jour suivant, observez encore la hauteur du soleil à midi. Si les déclinaisons sont de différentes dénominations, l'équinoxe est arrivé dans l'intervalle des deux observations on aura le moment de l'équinoxe par une simple proportion. Les traités d'astronomie offrent des moyens plus rigoureux encore.

:

Outre l'équinoxe vrai dont nous avons parlé jusqu'ici, les astronomes parlent encore de l'équinoxe moyen. Pour bien concevoir cet équinoxe moyen, il faut savoir ce qu'on entend par temps vrai et par temps

moyen.

Que l'on conçoive un soleil fictif qui se meut uniformément dans l'équateur, tandis que le soleil vrai parcourt l'écliptique d'un mouvement inégal, l'équinoxe moyen ar

rive, quand le soleil fictif passe à la rencontre de l'équateur avec l'écliptique. D'après la différence entre le temps vrai et le temps moyen, différence qu'on trouve dans l'Annuaire du bureau des longitudes, et même dans plusieurs almanachs ou calendriers, l'équinoxe moyen du printemps arrive présentement environ 46 heures après l'équinoxe vrai, et l'équinoxe moyen d'automne à peu près 47 heures avant l'équinoxe vrai.

Les points des équinoxes se meuvent continuellement d'orient en occident contre l'ordre des signes : ce mouvement est appelé précession des équinoxes ; il est de 50 secondes par an.

ÉQUINOXIAL. On lit quelquefois l'équinoxial pour l'équateur.

Equinoxial s'emploie aussi comme adjectif: ligne équinoxiale se dit quelquefois pour désigner l'équinoxial sur la terre.

Points équinoxiaux sont les deux points où l'équateur et l'écliptique se coupent. Cadran équinoxial, celui dont le plan est parallèle à l'équateur. (Voyez CADRAN.)

Orient équinoxial et occident équinoxial, points où se coupent l'horizon et l'équateur. Le soleil s'y lève et s'y couche au temps des équinoxes.

FRANCE EQUINOXIALE, la Guyane, etc. N. B. Quelques auteurs écrivent équinoctial, d'après l'adjectif latin æquinoctialis, et Lalande a préféré équinoxial; De Wailly de même, dans son vocabulaire.

ÉQUITATION. (Art de monter à cheval.) Il s'eleva dans le siècle dernier une vive contestation, entre quelques érudits, pour savoir si l'art d'atteler les chevaux avait, ou non, précédé celui de l'équitation. Les auteurs, qui soutenaient la première de ces deux opinions, fondaient leur raisonnement sur ce qu'Homère représente constamment ses héros montés sur des chariots, soit qu'ils combattent, ou disputent dans l'arène le prix de la course des chevaux; andis qu'on ne trouve dans l'Iliade, qu'un seul passage où il soit question d'une troupe à cheval, passage sur l'interprétation duquel les héllénistes ne sont même pas d'accord.

Les pénibles recherches et les discussions qui ont eu lieu à ce sujet étant entièrement inutiles aux progrès de l'art de l'équitation, nous ne rouvrirons pas une polémique qui paraîtrait aujourd'hui bien ridicule et dénuée d'intérêt, et nous nous bornerons à faire sur cette question une seule observa

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