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pansion, alors, recueillie dans les parties centrales, est loin d'y rester oisive; au contraire, elle n'y agit qu'avec plus d'énergie: elle dilate ces parties centrales; elle réduit en fluides subtils leurs molécules intimes; elle projette ces fluides, à travers les couches consolidées, avec une vivacité et une abondance proportionnelles à la force de la répression. Ainsi, tout corps solide est plus vivement transpirateur que le même corps lorsqu'il était dans l'état liquide; et ce même corps solide augmente d'ardeur transpiratrice à mesure qu'il augmente de solidité.

Si, au contraire, lorsqu'un corps était en équilibre parfait entre les deux puissances, et, par conséquent, au degré précis de la liquidité, son expansion augmente à la faveur d'un secours étranger, c'est alors la force répressive qui cède; le liquide se dilate par toute sa masse, et bientôt travaille à se résoudre en vapeurs. Si la prépondérance de l'expansion augmente, ou seulement continue, il ne faut que du temps pour que toute la substance du liquide soit pleinement dissipée.

Si cette dissipation n'est pas d'une trèsgrande rapidité, et que, pendant qu'elle s'exécute, l'expansion s'affaiblisse, la force répressive reprend ses droits; les globules de vapeur se rassemblent, s'unissent; le li quide est recomposé.

Mais, si nulle circonstance accidentelle n'est venue troubler ou suspendre le travail de l'expansion, le moment vient où tous les globules de liquide se sont divisés en globules de vapeurs très-atténués, très-délicats, qui se sont élevés et disséminés dans l'atmosphère. Par l'effet de ce mouvement d'ascension et de cette dissémination, chaque globule, séparé de tous les autres, s'est trouvé immédiatement enveloppé par les agents de la force repressive, de la force stellaire; si, en ce moment, il a été encore animé d'une expansion assez ardente pour vaincre cette force, il a rompu tous ses liens, et projeté toute sa matière dans l'espace; son existence est terminée ; il a rendu à l'univers tous ses éléments.

Mais si, au contraire, son isolement, et son ascension dans l'atmosphère sont parvenus à le replacer sous le joug de la force répressive, alors il a obéi, mais seulement par sa surface; celle-ci s'est condensée, a pris la forme et la consistance d'une enveloppe de ballon; dès l'instant où cette con

stitution vésiculaire, ou gazeuse, a été acquise, l'expansion, réfugiée au centre et y redoublant de force, a réagi contre la pression extérieure, en imprimant une extension subite à toute l'enveloppe, extension qui n'a eu la durée que d'un instant, parce que, dès le second instant, la force stellaire a réagi, à son tour, contre la réaction expansive; au troisième instant, nouvelle extension; au quatrième instant, nouvelle contraction et ainsi de suite, sans autre terme que la rupture de l'enveloppe.

Telle est donc la propriété essentielle à tout globule gazeux : il vibre sans cesse, tant qu'il conserve l'existence; et il perd l'existence, soit naturellement par les progrès de l'expansion, qui finit par rompre l'enveloppe et disperser tous les éléments, soit accidentellement par une pression brusque, aidéé d'un grand froid qui brise, avec violence, toutes les capsules, en recompose les debris sous la forme liquide, tandis que les fluides que ces capsules enfermaient s'évadent, et rendent leur évasion sensible, quelquefois par des effets de lumière, toujours par des effets de chaleur.

Lorsqu'un liquide est formé du mélange de plusieurs substances parfaitement combinées, sa masse entière est limpide; tous ses globules sont entremêlés d'une manière uniforme, et tous sont sphériques comme les globules d'un liquide homogène. Si l'on soumet un tel mélange à un exhaussement de température doux et soutenu, c'est une faveur que l'on donne à l'expansion de la masse générale. Mais les diverses substances qui composent un liquide hétérogène ne sauraient être également expansives; il en est de plus faciles à dilater, à évaporer; d'autres sont rebelles à la dilatation : les premières se gonflent dès l'instant où le secours expansif pénètre dans la masse générale; elles ne peuvent céder à cette expansion auxiliaire sans presser les globules de matière indolente qui leur sont contigus, et ces globules de matière indolente ne peuvent être pressés que d'une manière symétrique, puisque le mélange des diverses substances s'est fait avec uniformité. Les sphères de matière indolente se trouvent donc déformées, et toutes de la même manière; toutes se convertissent en prismes égaux entre eux, dont les faces et les arêtes sont déterminées par la force, la position et le nombre des pressions particulières que chaque sphère

a subies. Telle est l'explication générale de la cristallisation.

L'état de vibration, que nous venons de definir, est donné par la concentration subite de l'expansion dans les parties intérieures d'un corps; mais, comme nous l'avons vu, l'expansion, ainsi concentrée, a gagné en vivacité, en ressort, ce qu'elle a perdu en étendue. Ainsi tout corps vibrant est élastique, réciproquement, tout corps élastique est en vibration continue, car il n'a pu acquérir la faculté du ressort qu'en livrant subitement sa surface à une forte pression extérieure. C'est ce qui fait que tout corps solide est élastique; dans la nature, l'élasticité n'est étrangère qu'aux li quides, et l'élasticité des corps solides est en raison de leur dureté ou solidité. Les procédés, à l'aide desquels on fabrique l'a cier, le verre, la porcelaine, amènent à la fois la dureté des couches extérieures, la dilatation des parties centrales et l'élasti cité de la masse.

Comme dans tout corps élastique l'ex pansion a pour domaine spécial les parties intérieures, et la pression les parties extérieures; comme, de plus, ces deux forces luttent sans cesse l'une contre l'autre dans le sein même du corps, toute percussion accidentellement donnée à la surface d'un corps élastique augmente, proportionnellement à sa force, les droits de la pression, et provoque au même instant, et au même degré, la réaction expansive. Cette action et cette réaction, obligées à la fois de rester séparées, et d'être égales entre elles, se croisent alternativement et avec une parfaite symétrie. Par l'effet de ce croisement régulier, tout corps élastique, qui tombe sur la surface d'un corps dur, se réfléchit selon un angle égal à celui de son incidence. Toute masse d'air n'étant qu'une réunion de globules gazeux est éminemment élastique. L'atmosphère jouit de cette propriété: elle forme une masse gazeuse continue, qui environne sphériquement le globe, contre la surface duquel elle est constamment pressée par la force stellaire; elle réagit sans cesse contre cette pression: de là procède la pression élastique qu'elle exerce ellemême sur tous les corps déposés à la surface de la terre; cette pression élastique étant variable au gré des circonstances locales et des circonstances de température, modifie d'une manière très-variable le poids habituel de l'atmosphère; c'est ce qui fait

que la colonne de mercure suspendue, par ce poids habituel, dans le tube du baromè tre, varie sans cesse de hauteur.

La forme générale de l'atmosphère ne saurait être régulièrement sphérique ; dilatée, exhaussée, par l'expansion, autour de la ceinture équatoriale, elle est condensée, affaiblie, par la pression, sur les régions polaires. De plus, elle est constamment exhaussée et dilatée en celle de ses colonnes qui, prolongée dans les deux sens, unirait le centre de la lune au centre de la terre. La lune arrêtant, par son interposition, une partie des rayons stellaires adressés à notre globe, affaiblit ainsi, à l'égard de ce globe, la force de pression; ce qui, sur les mêmes points, augmente, en même mesure, la force d'expansion. L'atmosphère reçoit donc constamment, en face de la lune, une percussion extensive; elle réagit, par élasticité, contre cette percussion; semblable à toute sphère élastique que l'on frappe sur un de ses points, elle prend la forme d'une ellipsoide; en sorte qu'elle s'alonge également, et vers la lune, et, de l'autre côté de la terre, vers le point du ciel opposé à celui où la lune se trouve. Par compensation, elle s'affaisse sur les deux extrémités du diamètre qui croise le premier à angles droits. Les eaux des grandes mers cèdent à cet affaissement de l'atmosphère; ce qui les pousse vers les deux points du plus grand exhaussement. Telle est la cause des marées.

C'est le sein du globe qui est la source de l'atmosphere. Dans la nature, tous les effets généraux s'opèrent par gradation ; cette loi est un des corollaires de la loi unique, universelle, de l'équilibre. La transpiration générale du globe s'effectue par trois projections successivement plus atténuées ; la première est celle de la masse d'eau qui est déposée à la surface du globe, ou qui s'élève en vapeurs. Cette masse d'eau est, en réalité, la sueur du globe. L'air atmosphérique est le fruit de la transpiration plus avancée, de la transpiration intermédiaire. Les fluides subtils, calorique, électricité, sont le fruit de la transpiration la plus vive. Tandis que l'eau n'émane que des premières couches, et que l'air ne jaillit que des couches un peu plus abaissées, les fluides subtils jaillissent des parties centrales; ceux qui parviennent à s'échapper forment le rayonnement planétaire.

C'est de la ceinture équatoriale que les

trois masses transpirées s'élancent avec le plus de vivacité et d'abondance; de là elles s'élèvent verticalement, et la plus grande partie de la masse subtile se dissipe hors de la sphère de gravitation terrestre; mais une partie de cette masse, celle sans doute qui, conformément à la loi de gradation, a moins de subtilité, cette masse, transition entre les fluides électriques et les fluides gazeux, est retenue par la pression stellaire, et, sous l'impulsion de cette force, cherche à retomber vers la surface de l'équateur; mais, trouvant la route encombrée de tous les genres de molécules en mouvement d'ascension, elle est réduite à se partager en deux torrents, qui, se surbaissant toujours, vont échouer sur les glaces de l'un et l'autre pôle; de là naissent les aurores polaires.

Les vents ont une origine semblable, mais plus troublée, plus compliquée, parce que, s'écoulant de l'équateur vers les deux pôles dans des régions très-inférieures à celles des fluides subtils, ayant d'ailleurs une marche beaucoup moins rapide, ils éprouvent l'influence de la lumière du soleil, et la résistance irrégulière des inégalités dont la surface du globe est semée. L'atmosphère, prise en masse générale, n'en est pas moins essentiellement partagée en deux torrents qui se rendent de l'équateur vers les pôles, et qui, après s'y être rabattus, condensés, refroidis, sont ramenés en partie plus ou moins considérable, vers l'équateur, par la puissance d'équilibre.

Enfin, les eaux des grandes mers sont également soumises à un partage et une circulation semblables; mais, de chaque côté de l'équateur, cette circulation, comparée à celle de l'air, est plus lente, plus troublée, plus morcelée par les irrégularités des bassins.

Tout corps constitué, avons-nous dit (et par là il faut entendre tout corps ayant une forme arrêtée), tout corps constitué transpire sans cesse sa substance intérieure. Cette transpiration s'échappe en rayonnant; mais le rayonnement n'est parfaite ment uniforme, parfaitement régulier, que lorsque le corps est de forme sphérique, de composition homogène, et dans une position absolument indépendante. Ces trois conditions ne sont réunies et remplies avec exactitude que par les globules de lumière ou de calorique en mouvement; ces globules sont aussi les seuls corps constitués

dont la transpiration s'exécute par un rayonnement uniforme.

Il n'en est pas ainsi de tous les corps, tels que pierres et métaux, qui font partie des enveloppes d'une planète. Tous sont plus ou moins hétérogènes, tous d'ailleurs tiennent au sol par un de leurs points, ou par une de leurs faces; ce qui modifie la disposition de leur rayonnement.

Que, par exemple, un barreau de fer soit fixé verticalement à la surface de la terre, sa partie supérieure, placée immédiatement sous la pression stellaire, aura nécessairement une surface plus condensée que celle de la partie inférieure ; son émission rayonnante sera obligée, avant de s'effectuer, d'acquérir plus de subtilité.

L'expérience démontre que, dans un barreau de fer ainsi fixe, la distribution de la transpiration expansive se fait au gré du rapport le plus exact, et en même temps le plus simple. Chacun des globules transpirés par le pôle inférieur a une masse double de celle de chacun des globules transpirés par le pôle supérieur ; c'est un globule de l'ordre majeur: chacun des globules transpirés par le pôle supérieur est deux fois plus atténué; il est de l'ordre mineur; et, comme dans tous les fluides en émission rayonnante la vitesse est toujours proportionnelle à la ténuité, les globules de l'ordre mineur s'échappent avec une vitesse double de celle des globules de l'ordre majeur; ce qui fait que, dans le même temps, il en jaillit un nombre double; en sorte que, sous le rapport de la quantité de matière transpirée dans le même temps par l'un et l'autre póle, il y a exacte compensation.

Ce mode de rayonnement, non uniforme, mais balancé, constitue l'état magnétique, ou l'aimantation. Tous les corps solides peuvent le contracter, et d'autant plus aisément qu'ils sont réduits à un moindre volume; le fer est, de tous les corps de la nature, celui qui le contracte avec le plus de facilité ; ce qui paraît venir de ce qu'il n'est point d'autre corps qui puisse réunir à un degré très-marqué deux propriétés ordinairement séparées : la dureté et la densité. Lorsque le fer est converti en acier, son aimantation se montre très-durable.

Si l'on prend deux corps solides, de nature quelconque, mais qui soient hétérogènes l'un pour l'autre, leur différence de densité suffira pour que le plus condensé,

comparé à l'autre, mette en émission du fluide mineur, tandis que le fluide, projeté par le moins condensé, sera de l'ordre majeur. Par conséquent, si on les pose l'un sur l'autre, ils constitueront ensemble une association magnétique; et la loi de l'équilibre exigera que les deux fluides projetés en sens opposés se fassent compensation

exacte.

Tel est le premier élément de la pile de Volta. En entassant, dans le même ordre, les couples magnétiques, on augmente, vers un pôle et vers l'autre, l'intensité de la transpiration dédoublée; on arrive bientôt à la rendre apercevable ainsi que tous ses effets; l'état magnétique se trouve alors transformé en état électrique, mais le rapport des deux fluides est toujours le même. Le barreau aimanté et la pile de Volta sont donc deux appareils exactement semblables: le second ne diffère du premier que par une intensité plus forte; mais, par compensation, see effets ont moins de pèr

manence.

Il est un autre moyen de porter l'aimantation du premier degré à l'aimantation du second degré, ou l'état magnétique à l'état électrique, c'est de frotter l'un contre l'autre deux corps hétérogènes ; par cette opération, le fluide majeur de l'un et le fluide mineur de l'autre se dégagent avec abondance et vivacité, mais c'est encore aux dépens de la durée.

On peut cependant accumuler et conserver assez long-temps chacun des deux fluides développés, soit par une pile de Volta, soit par une machine électrique. Il faut, pour cela, faire reposer les conducteurs de ces fluides sur des corps, tels que le verre, qui se prêtent difficilement à les transmettre. On peut alors, à la faveur de leur accumulation, les soumettre à des observations importantes. Premièrement, si les conducteurs, en contact avec chaque pôle, sont terminés par des fils de métal très-fins, très-flexibles, on voit ces fils graviter l'un vers l'autre avec la même vitesse. Aussitôt qu'ils se touchent, les accumulations électriques sont dissipées, les deux fluides sont rentrés, par voie de croisement, dans le sein de l'appareil. Ce retour spontané démontre que l'équilibre, par voie de mélange ou d'uniformité, est le mode d'équilibre essentiellement sollicite par l'expansion; ce qui ne doit point surprendre, l'expansion elle-même ayant une tendance continue à

l'uniformité d'action; lorsqu'elle se prête à l'équilibre par voié de séparation symétrique, ou de balancement réciproque, ce n'est que temporairement, et par soumission locale au balancement que, dès l'origine, une perturbation universelle a entraîné. Elle ramène, le plus tôt qu'il lui est possible, l'équilibre de mélange ou d'uniformité, auquel succède de nouveau le balancement magnétique, encore effacé par l'équilibre de mélange, et ainsi tour à tour avec une alternative dont la succession et la mesure sont déterminées par la loi des compensations exactes.

En second lieu, si, les deux fluides étant en mouvement déjà prononcé de gravitation mutuelle, on place sur leur passage un corps ductile, qu'ils puissent aisément diviser, de l'eau par exemple, chacun des deux fluides, en le traversant, dilate et gazifie les globules d'eau qu'il rencontre ; le fluide majeur, par cette combinaison, produit du gaz majeur ou oxygène; le fluide mineur produit du gaz mineur ou hydrogène. Le rapport mutuel, ainsi que les propriétés respectives de ces deux gaz, sont les mêmes que celles de leurs deux fluides générateurs; ils ont la même ardeur pour rentrer en équilibre de mélange.

Leur combustion réciproque est le résultat de cette union intime.

La combustion est l'opération chimique fondamentale; toute l'action chimique n'est que de l'action électrique ; cette action est plus ou moins prompte et facile d'après la gradation suivante :

Tout corps en expansion prononcée transpire son fluide intérieur, fluide formé de globules élastiques, par conséquent en vibration constante. Lorsque deux corps expansifs sont homogènes, les globules qu'ils transpirent sont en vibrations isochrones, l'expansion n'en provoque point la gravitation réciproque ; elle est déjà satisfaite, ils sont déjà entre eux en équilibre d'unifermité. Il n'en est pas ainsi lorsque les deux corps sont hétérogènes l'un pour l'autre; les vibrations de leurs globules respectifs ne sont point isochrones, mais elles peuvent être plus ou moins concordantes, et elles peuvent aussi être discordantes; leur concordance la plus parfaite a lieu lorsque les globules émanés de l'un des deux corps font une vibration, tandis que les globules émanes de l'autre corps en font deus: tel est le rapport des vibrations exécutées

par les globules du gaz oxygène et du gaz hydrogène; c'est ce qui rend leur gravitation mutuelle la plus prompte et la plus facile; l'expansion établit entre eux promptement, aisément, l'équilibre d'uniformité. Si les globules transpirés par l'un des deux corps font deux vibrations, tandis que les globules transpires par l'autre corps en font trois, la concordance est un peu moins prompte, un peu moins facile que dans le cas précédent; l'équilibre d'uniformité est amené un peu moins aisément. La concordance réciproque et l'union qu'elle entraîne diminuent encore, et diminuent progressivement, si les vibrations respectives sont en tre elles comme 3 est à 4, comme 4 est à 5, comme 5 est à 6, etc.; en un mot, à mesure que les rapports s'éloignent de la simplicité mathématique, il devient plus difficile à l'expansion de faire rentrer en équilibre d'uniformité les globules qui les exécutent; pour cette raison, elle ne provoque leur gravitation mutuelle qu'avec une ardeur décroissante. Si enfin le rapport des vibrations devient mathématiquement plus éloigné, si, par exemple, il est exprimé par les fractions,,,, alors il y a discordance progressivement croissante l'expansion ne parvient plus à confondre les globules qu'avec trop de difficulté pour ne pas les laisser long-temps dans leur état de separation; mais, dans cet état même de séparation causée par leur discordance de vibrations, un troisième corps peut intervenir; transpirateur de globules électriques dont les vibrations se trouvent intermédiaires entre les globules discordants, il offre son entremise, l'expansion en profite, elle amène des concessions réciproques, et enfin l'union générale à l'aide des globules conciliateurs.

Si les corps hétérogènes que l'on met en contact sont gazeux, ou liquides, ou solides pulvérisés, leurs molécules sont entraînées par les mouvements des fluides qu'elles transpirent. De là procède la variété indéfinie des analyses et des combinaisons.

Cette théorie générale de l'action chimique est, avec pleine exactitude, la théorie générale de l'action musicale ou de l'acousti que; en voici également le précis.

Il n'est que les corps élastiques qui puissent être sonores. Lorsque de tels corps reçoivent une percussion accidentelle, cette percussion est un secours donné à la pression qui condense habituellement leur surTome 10.

face et leurs premières couches. L'expansion centrale réagit contre cette pression auxiliaire, et elle réagit au degré précis de la force extérieure qui l'a provoquée. Par ce mouvement, elle augmente brusquement la transpiration du corps élastique d'une quantité mesurée par la force de la pression, Les globules qu'elle exprime ainsi, par action brusque et accessoire, forment, pour notre organe, le son du corps frappé. Ces globules, en pénétrant dans notre organe, y portent la vibration, plus ou moins rapide, qu'ils exécutent d'après leur masse plus ou moins subtile. Notre organe prend ainsi connaissance du ton auquel est monté le ressort expansif du corps qui a lancé ces globules.

Si un seul corps sonore se fait entendre, comme chacun des globules qu'il nous adresse est non-seulement un corps vibrant, mais un corps transpirateur, comme de plus, d'après les lois générales de gradation et d'équilibre, la transpiration d'un corps homogène ne peut être formée que de corps plus petits, mais qui soient avec lui en rapports mathématiques très-simples, chaque globule sonore qui pénètre dans notre organe, et dont notre organe même favorise l'expansion, y projette rapidement des globules qu'il tire de son sein, et qui sont chacun la moitié, ou le tiers, ou les deux tiers, ou le quart ou les trois quarts de sa propre masse, qui, par conséquent, avec lui à l'octave, ou à la quinte, ou à la quarte, etc. ; en un mot forment, avec lui, un accord.

consonnent

Et si plusieurs corps élastiques sont frappés en même temps à la portée de notre organe, nous y recevons en concurrence leurs globules sonores; et là, dans le vase organique qui les rassemble, ils s'unissent, ou ils restent séparés, selon que leurs vibrations sont entre elles concordantes ou discordantes. Enfin, dans ce même vase organique, comme dans tout vase destiné à des opérations chimiques, le temps amène la combinaison des globules disparates, et, par une anticipation qui économise le temps, deux ou plusieurs globules en discordance choquante peuvent être conciliés par l'entremise d'autres globules dont les vibrations se trouvent intermédiaires entre leurs vibrations.

A la rencontre d'un obstacle, les sons se réfléchissent comme tous les corps élastiques; ce qui prouve que, semblables à ces

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