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Patru, après tout, était-il bien désintéressé dans la question? Il ne faisait pas de vers, et il a composé une fable en prose; ne posait-il pas, sans s'en trop douter, une loi générale dans son intérêt particulier? Privé de queue, est-ce bien par pur amour du beau que ce renard proscrivait les queues? De quel style la fable doit-elle être écrite? Du style d'Ésope, disait-on avant de connaître Phèdre; du style de Phedre, disait on avant de connaître Lafontaine ; du style de Lafontaine, dit-on depuis que ce poète inimitable a éclipse ses devanciers.

Mais les eût-il éclipses s'il les avait imités? Écrivez avec votre style si vous voulez être remarqué après lui. Pour peu que vous ayez de physionomie, ce sera un titre, pour être distingué à côté de Lafontaine, que de ne pas lui ressembler.

La littérature indienne n'est pas moins riche en apologues que la juive.

D'Orient, l'apologue a passé en Occident avec Ésope, en Grèce d'abord, dans la langue de laquelle il écrivait; puis en Italie, où Phèdre l'a embelli des charmes de la versification.

Le nombre des fabulistes anciens ne s'élève pas toutefois à dix. Qu'est-ce, en comparaison de celui des fabulistes modernes? La nation moderne la plus pauvre en litterature est plus opulente sous ce rapport que toute l'antiquité. La France, à elle seule, pourrait compter plus de trois cents fabulistes. Mais combien y en a-t-il de bons sur

ce nombre?

On pourrait ajouter beaucoup de choses à ce que nous avons dit sur cette matière, mais les bornes dans lesquelles nous devons nous renfermer ne nous permettent pas de donner à ces principes tous les développements qu'ils pourraient recevoir.

Nous invitons le lecteur, qui voudrait avoir sur la fable des théories plus étendues, à lire celle que La Mothe a mise en tête du recueil de ses fables et l'article que Marmontel a publié sur la fable, dans ses éléments de littérature. Nous l'invitons aussi à consulter dans cette Encyclopédie l'article APOLOGUE.

Quel ton enfin le fabuliste doit-il prendre? Le ton qui convient au sujet qu'il traite, au personnage qu'il fait parler. La fable du Paysan du Danube, celle du Chat, de la Belette et du Petit Lapin, sont écrites sur des tons différents. Le roseau ne parle pas comme le chêne. Tantôt gai, tantôt grave, souvent plaisant, quelquefois sublime, Lafontaine écrit sous l'influence de l'inspiration, ou de son humeur; il est toujours naturel. Soyez naturel aussi; il est donné à chacun de l'être mais ne préten-, Un compositeur de fables s'appelle fabudez pas à être naïf si la nature ne vous a liste, et, chose singulière, c'est à Lafontaine fait tel; vous vous exposeriez à tomber dans qu'il faut attribuer l'introduction de ce mot la niaiserie, et c'est la plus ridicule de tou- dans la langue. tes les affectations.

La fable est née en Orient, non-seulement parce que l'esclavage y a existé de temps immemorial, mais parce que c'est la première partie du monde qui ait été civilisée, et que la fable sert tous les intérêts de la civilisation.

Chez les Juifs, nous voyons qu'elle est en usage pour les rois comme pour les esclaves, et pour les prophètes comme pour les philosophes. La Bible, où se trouve l'apologue de la Brebis du Pauvre, cité plus haut, nous en a transmis plusieurs autres. M. Andrieux a puisé celui de Joathan, l'Olivier, le Figuier, la Vigne et le Buisson dans le livre des Juges; et Lafontaine, celui du Pot de Terre et du Pot de Fer dans l'Ecclésiastique, l'un des livres de Salomon; il y en a d'autres encore dans les livres des Rois que je ne sache pas avoir été traduits. Les paraboles de l'Évangile ne sont, en ce sens, que des fables.

Si Lafontaine a inventé le mot fabuliste, qui s'applique à des milliers d'hommes, il a fait inventer le mot fablier qui ne s'applique qu'à lui. Le fabuliste fait des fables, le fablier en produit. (Voyez MYTHE.)

A. V. A.

FABLIAU, terme propre à notre vieille littérature. Comme le mot fable, il vient de fabellare, fabulari, raconter.

Le fabliau qui se nommait aussi fableas, fableaus, fableax, fabliax, flabel, flables, flavel, flaveau, flavelle, était une histoire faite à plaisir, un conte que, au temps de la chevalerie, le fableor, le fablaour ou le fabulateur, débitait à la table ou dans le salon d'un grand pour divertir sa société.

La gaîté et la naïveté sont les caractères distinctifs du fabliau, très-différent de la. fable, en cela surtout qu'il est dispensé d'être moral; mais cette gaîté et cette naïveté y sont souvent portées jusqu'au cynisme. La chasteté, qui régnait peut-être dans les

mœurs de nos pères, se fait désirer souvent dans le conte qu'ils affectionnaient.

Le fabliau s'écrivait en vers.

Il fut, dit-on, importé en France.comme les moulins à vent et la lèpre, à la suite des croisades. Ne se tromperait-on pas ici, quant au fabliau?

Plusieurs sujets de fabliau ont été évidemment empruntés par nos fabulateurs aux Orientaux. Mais il y a quelque différence entre leur devoir des sujets de fabliaux ou l'art de fabuler.

Le fabliau n'est autre chose que le conte. Or, partout et en tout temps on a fait des contes, on a fait des récits dans le but, non d'instruire l'auditeur ou de le corriger, mais de le désennuyer. Telles sont, dans les temps anciens, les fables milésiennes ou sybaritiques, dont la plus brillante, celle de Psyché, nous a été transmise par Apulée; tels sont, dans les temps modernes, les nouvelles, genre de conte mis en vogue par Boccace, qui a emprunté à nos fabliaux ses sujets les plus piquants, mais les a trai tés en prose.

Partout où des hommes réunis ne sont pas occupés par un intérêt qui offre quelque aliment à leur intelligence, ou bien sont occupés d'un intérêt qui n'emploie que leur activité physique, ils ont recours à des contes pour échapper à l'ennui, et toujours il se trouve parmi eux un bel esprit qui fait des contes.

Cette vieille qui prend la parole à la veillée ; ce soldat qui, au bivouac, ne cesse pas de narrer; cet Arabe qui, à chaque halte de la caravane, se voit environné de tous les voyageurs; ce jongleur autour duquel se presse ce cercle de Hurons et d'Iroquois; Clymène au milieu des Naïades, sous les ondes du Pénée (1),

Leur racontant des dieux les amours infidèles,
Et Vénus de Vulcain trompant les feux jaloux,
Et le bonheur de Mars et ses larcins si doux;
DELILLE.

Les filles de Minée, dans l'intérieur de leur maison, égayant leur travail par de semblables récits; enfin

(1) Inter quas curam Clymene narrabat inanem
Vulcani Martisque dolos, et dulcia furta;
Aque Chao densos Divúm numerabat amores.
VIRG., Georg., lib. IV.

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* FABRA. Voyez FABBRA.

A. V. A.

* FABRE D'UZÈS, troubadour du 13o siècle, s'attribua, s'il faut en croire Nostradamus, les ouvrages d'Albert, ou Albertet de Sisteron, et fut condamné au fouet pour ce larcin. Le même biographe nous apprend que les propres écrits de Fabre se réduisent à une mauvaise chanson galante, et à un poème moral où l'on ne trouve que des lieux communs.

* FABRE (PIERRE-JEAN), médecin de la faculté de Montpellier, exerça avec succès à Castelnaudary, et a laissé un grand nombre d'ouvrages, dont le plus curieux est l'Alchymista christianus, Toulouse, 1632, in-8°. La plupart des productions de cet auteur ont joui d'une espèce de vogue assez peu méritée, et ont été traduites en allemand.

* FABRE (JEAN-CLAUDE), oratorien, né à Paris en 1688, mort en 1753, professa successivement la philosophie et la théologie dans différentes villes de Savoie et de France, et a publié, entre autres ouvrages : une Continuation de l'histoire ecclésiastique de Fleury; une cdition avec notes, souvent réimprimée, des Fables de Phèdre, 1731, in-12; des traductions des œuvres de Virgile, 1741, 4 vol. in-12; des Fables de Phedre et des Sentences de P. Syrus, 1728, in-12, et des Métamorphoses d'Ovide, 1725, 2 vol. in-12, etc.

*

FABRE (JEAN), né à Nîmes en 1727, mort à Cette en 1797, est connu par un trait de piété filiale qui a fourni à Fenouillot de Falbaire le sujet d'un drame intitulé: l'Honnéte criminel. Ayant pris la place de son père, que les dispositions de l'ordonnance de révocation de l'édit de Nantes condamnaient aux galères comme protestant réfractaire, il dut après 6 ans de captivité sa liberté au duc de Choiseul, alors principal ministre du royaume.

* FABRE (dom Louis), religieux bénédic tin de la congrégation de Saint-Maur, sa

vant bibliographe, né à Roujan, diocèse de Béziers, en 1710, mort en 1788 à Orléans, bibliothécaire de cette dernière ville, a laissé un Catalogue raisonné des livres de la bibliothèque fondée par Guillaume Prous teau, etc., Orléans, 1777, in-4o.

* FABRE (ANT.), religieux de l'ordre des grands carmes, et prédicateur distingué, né en 1710 à Tarascon (Provence), mort à Aix en 1793, avait été chargé en 1743, par les autorités civiles et ecclésiastiques d'Arles, de faire le panégyrique de cette ancienne ville, où il séjournait alors. Ce savant opuscule fut'imprimé à Aix; mais le recueil des Sermons de l'auteur n'a jamais vu le jour. FABRE (Pierre), son frère, né en 1716 à Tarascon, mort à Paris vers la fin du 18e siècle, professeur royal au collége de chirurgie, conseiller du comité de l'Académie royale, s'est fait connaître par un assez grand nombre d'écrits dont M. Prudhomme a donné la liste dans son Dictionnaire. Il est d'autant plus fâcheux que ce biographe ait négligé d'indiquer à chacun des ouvrages de P. Fabre la date et le lieu de publication que, loin de réparer cette omission, on a totalement supprimé le nom des deux frères, sujets de cet article, dans la plus savante des collections biographiques publiées postérieurement. Les principaux ouvrages de Pierre Fabre sont: Essai sur les maladies vénériennes, 1758, in-12; Traité des maladies vénériennes, 1765, 2 vol. in-12, souvent réimprimé, et traduit en allemand en 1777; Essai sur différents points de physiologie, 1778, in-8°, traduit en allemand par Platner, 1778, in-8°; Recherches sur la nature de l'homme, considéré dans l'état de santé et dans l'état de maladie, 1776, in-8°; Réflexions sur la chaleur animale, 1784, in-8°; Essai sur les facultés de l'áme, Amsterdam, 1785, in-12, réimprimé en 1787; Recherches sur les vrais principes de l'art de guérir, 1790, in-8°. P. Fabre a aussi inséré plusieurs mémoires dans la collection de l'Académie royale de chirurgie.

* FABRE D'ÉGLANTINE (PHILIPPE FRANÇOIS-Nazaire), poète dramatique, ne & Carcassonne en 1755, quitta la profession de comédien pour se livrer à la culture des lettres, embrassa avec ardeur le parti de la révolution et en partagea les excès. D'abord secrétaire de Danton, puis député de Paris à la Convention, il vota la mort de Louis XVI sans appel, devint membre du comité de

salut public, fut décrété d'accusation comme complice de la conspiration de l'étranger, condamné à mort, et exécuté le 5 avril 1794. Il a laissé une tragédie, plusieurs comédies, des pièces de vers, et autres écrits qui ont été réunis sous le titre d'OEuvres mêlées et posthumes, Paris, 1802; 2 vol. in-8° ou in-12. Nous nous bornerons à indiquer comme les plus remarquables productions de cet auteur les trois pièces suivantes, qui ont obtenu un grand succès au Théâtre-Français, et qui font encore partie du répertoire : le Philinte de Molière, ou la Suite du Misanthrope, comédie en 5 actes et en vers, Paris, 1790, in-8°; l'Intrigue épistolaire, comédie en 5 actes et en vers, 1791, in-8°; les Précepteurs, comédie en 5 actes et en vers, jouée après la mort de l'auteur, imprimée en 1799, in-8°, traduite en allemand par Mad. Kotzebue. On a publié en 1796 une Correspondance amoureuse de Fabre d'Églantine, précédée d'un précis historique de son existence morale, physique et dramatique, et d'un fragment de sa vie écrite par lui-même, Paris, 3 vol. in-12.

*

FABRE D'OLIVET (ANTOINE), littérateur, de la même famille que le célèbre Fabre dont le dévouement filial a fourni te sujet de l'Honnête criminel (voyez l'article J. FABRE), né le 8 décembre 1767 à Ganges (Hérault), mort à Paris le 27 mars 1825, s'était d'abord destiné au commerce, qu'il abandonna pour se livrer à l'étude des belleslettres; et, après avoir donné plusieurs pièces de théâtre, telles que la Prise de Toulon, opéra, le Sage de l'Indoustan, drame en 1 acte et en vers, 1796, in-8o, il publia les ouvrages suivants : Azalaïs, ou le Gentil Aimar, 1800, in-8°; Lettres à Sophie sur l'histoire, 1801, 3 vol. in-8°; le Troubadour, poesies occitaniques du 12e siècle, 1804, 2 vol. in-8°; la Guérison de Rodolphe Grivel, sourd-muet de naissance, 1811, in-8o, reimprimée en 1819 sous le titre de : Notions sur le sens de l'ouïe; les Vers dorés de Pythagore expliqués et traduits pour la première fois en vers eumolpiques français, 1813, in-8°; la Langue hébraïque restituée et le véritable sens des mots hébreux rétabli et prouvé par leur analyse radicale, 1816, 3 vol. in-4°; de l'État social ou Vues philosophiques sur l'histoire du genre humain, 1822, 2 vol. in-8°; Cain, mystère dramatique de lord Byron, traduit en français, Paris, 1823, in-8° : le titre de cet ouvrage fut changé en 1824; l'auteur l'intitula alors: Histoire philoso

.

phique du genre humain. Fabre d'Olivet fut aussi l'un des rédacteurs de la Bibliothèque des Romans.

* FABRETTI (RAPHAEL), célèbre antiquaire italien du 17e siècle, né à Urbin en 1618, mort à Rome en 1700, fut successivement trésorier du pape Alexandre VIII, secrétaire des requêtes auprès de ce pontife, auditeur de la légation papale en Espagne, juge des appellations dans la cour du Capitole, auditeur du cardinal Cési, légat du pape dans le duché d'Urbin, et enfin préfet des archives secrètes du château Saint-Ange sous le pontificat d'Innocent XII. Chargé de diverses missions importantes, il mérita la faveur des deux papes qui l'employérent et l'estime des savants de l'Espagne, de la France et de l'Italie. On a de lui : des Dissertations sur les aquéducs des Romains ; des Observations sur la colonne trajane, Rome, 1683, in-fol., imprimées avec deux Opuscules fort remarquables, l'un sur le monument appelé Table iliaque (bas-relief qui représente les événements de la guerre et de la prise de Troie), l'autre sur le canal souterrain creusé sous le règne de Claude pour l'écoulement des eaux du lac Fucinus ou de Calano; un Recueil d'Inscriptions ; des Mémoires sur la topographie du Latium; des Lettres et des Opuscules sur différents sujets d'érudition. Sa vie, écrite par l'abbé Marotti, se trouve dans les Vita illustrium Ita lorum d'Ange Fabroni.

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FABRI (JEAN), évêque de Chartres, mort en 1390, se distingua sous les règnes orageux de Charles V et de Charles VI par la sagesse avec laquelle il gouverna son diocese, fut chargé de plusieurs missions importantes par les rois de France et par Louis, duc d'Anjou, puis roi de Sicile, dont il était chancelier. On a de lui un journal, ou récit historique de toutes les affaires auxquelles il prit part de 1381 à 1388, manuscrit; les Grandes chroniques du Hainaut depuis Philippe-le-Conquérant jusqu'à Charles VI, 3 vol. in-8°, manuscrites, à la bibliothèque du roi; une réponse à l'ouvrage de Jean de Lignario en faveur du pape Urbain V, compétiteur de Clément VII (Robert de Genève), sous le titre suivant: du Gémissement des gens de bien à l'occasion du schisme; un Traité pour prouver que saint Pierre a souffert le martyre à Rome sous Néron; et un autre Traité en latin, en forme de plainte, sur les affaires de France, imprimé dans l'His toire de l'université de Paris par Du Boulay.

* FABRI. Voyez PEIRESC.

* FABRI (HONORÉ), jésuite, né dans le diocèse de Belley vers l'an 1607, mort à Rome en 1688, fut d'abord professeur de philosophie à Lyon, et ensuite appelé à Rome aux fonctions de grand-pénitencier. II a laissé onze vol. in-40 manuscrits qui contiennent des Opuscules sur différents sujets scientifiques; des Parallèles littéraires; des Apologies; des Aphorismes : tous ces ouvrages semblent n'avoir été écrits que dans l'intention de faire quelque bruit, et leur médiocrité a valu à l'auteur le surnom d'avocat des mauvaises causes.

* FABRI (JEAN-RODOLPHE), professeur de mathématiques à Genève, sa patrie, en 1612, mort dans cette ville vers 1650, a écrit sur la logique et la jurisprudence des ouvrages qui sont aujourd'hui à peu près oublies; les principaux sont les suivants : Totius logica peripateticæ corpus, Genève, 1623, in-4°; Clavis jurisprudentiæ seu explicatio institutionum Justiniani, Grenoble, .1638, in-4o; Systema triplex juris civilis, criminalis, canonici et feudalis, Genève, 1643, in-fol. FABRI (Gabriel), agrégé à la compagnie des pasteurs de Geneve, sa patrie, né en 1666, mort en 1711, est auteur d'un Recueil de tous les miracles contenus dans le Vieux et le Nouveau Testament, Genève, 1704, in-8°; et de deux vol. de Sermons, 1713, in-8°.

* FABRI (ALEXANDRE), chancelier de la republique de Bologne, membre de plusieurs Académies, né à Castel-San-Pietro en 1691, mort en 1768, a traduit en italien l'Andrienne, l'Eunuque et l'Heautontimorumenos de Terence, et en bolonais quelques chants de l'Arioste, et quatre livres de Virgile : il a laissé en outre un Discours prononcé à la réception d'un gonfalonier de Bologne; un autre adressé aux élèves de peinture, sculpture et architecture, de l'Académie élémentaire, imprimés tous deux dans les Orazioni degli academici Gelati, Bologne, 1753, in-4° ; des Lettres familières imprimées dans le recueil des lettres de quelques Bolonais du 18e siècle, ibid., 1744, in-4°; des Odes et des Sonnets épar: dans divers recueils.

* FABRI (DOMINIQUE), docteur en philosophie, et professeur de belles-lettres à Bologne, bibliothécaire en second de l'Institut de cette ville, mort en 1761 à l'âge de 51 ans, a traduit en vers italiens non rimés (sciolti) la Sémiramis de Voltaire, im

primée dans le Choix des meilleures tragédies françaises, Liege, 1768. On a aussi de lui un Discours latin prononcé à l'ouverture des cours en 1750, in-4°; trois Discours italiens imprimés dans les Orazioni degli academici Gelati, Bologne, 1753, in-4o, et un grand nombre de Sonnets, Canzoni et Poésies diverses, inseres dans divers recueils du temps.

* FABRICE ou FABRIZIO (JÉRÔME), médecin, né à Acquapendente en 1537, mort en 1619, n'avait que 28 ans lorsqu'il remplaça le célèbre Fallope dans la chaire de chirurgie à Padoue. Il reçut des habitants de cette ville les distinctions les plus honorables, et exerça sa profession avec une noblesse et un desintéressement dignes des plus grands éloges. La science lui doit plusieurs écrits d'anatomie et de physiologie, réunis sous le titre de Opera omnia anatomica et physiologica, hactenùs variis locis ac formis edita, nunc verò certo ordine digesta, etc., Leipsig, 1687, Leyde, 1738, in fol.; et des traités de chirurgie imprimés collectivement sous le titre suivant: Opera chirurgica, etc., Padoue, 1666, in-fol., figures.

FABRICE ou FABRI DE HILDEN (GUILL.), chirurgien, né à Cologne en 1560, mort en 1634, exerça sa profession à Lausanne et à Berne, et fut nommé, par Louis XIII, médecin des ambassadeurs français en Suisse. Il a laissé de nombreux ouvrages, entre autres : De la gangrène et du sphacèle, Cologne, 1593, in-8°o; Traité de la dyssenterie, Bâle, 1616, in-8°; Nouveau manuel de médecine et de chirurgie militaire, ibid., 1615, in-8°. Ces différents ouvrages, écrits en allemand, ont été traduits en latin et en français. L'édition la plus estimée des oeuvres complètes de Fabrice est celle de Francfort, 1683, in-fol. * FABRICE (Frédéric - Ernest), gentilhomme de la chambre du prince de Holstein, n'est connu que par les lettres françaises qu'il a écrites sur sa mission auprès de Charles XII à Bender; elles ont été pubhées sous le titre suivant: Anecdotes du séjour du roi de Suède à Bender, ou Lettres du baron de Fabrice, Hambourg, 1760, in-80; une traduction allemande avait été publiée l'année précédente.

FABRICIUS (CAIUS), surnomme Lus. cinus, Romain illustre, consul en 471 (282 avant Jésus-Christ) avec Æmilius Papus, recut les honneurs du triomphe après son ex

pédition glorieuse contre les Samnites et les Lucaniens, qu'il avait forcés à lever le siége de Thurium. Envoyé en ambassade auprès de Pyrrhus l'an de Rome 473, il rejeta les présents et les offres brillantes par lesquels ce prince voulait ébranler sa fidélité, et remplit sa mission à l'avantage de la république. Ce grand capitaine, élu de nouveau consul l'an 475, eut la générosité d'informer en secret Pyrrhus de l'offre que son médecin avait faite aux Romains de l'empoisonner moyennant une somme d'argent. Il fut nommé censeur l'an 478 avec Æmilius Papus, deux fois son collègue au consulat, et mourut si pauvre que l'État fut obligé de doter sa fille.

*

FABRICIUS-VEIENTO, poète latin, né dans le Jer siècle de l'ère chrétienne, fut accusé d'avoir composé contre les sénateurs et les prêtres un livre de satires intitulé : Mon Codicille; ce livre fut brûlé, et l'auteur chassé de l'Italie par ordre de Néron. Fabricius revint à Rome après la mort de ce prince, obtint une place de préteur, et par. vint, sous le règne de Domitien, à une haute faveur par ses lâches dénonciations. FABRICIUS (THÉODORE), l'un des premiers partisans de la réforme, né en 1501 à Anhott-sur-l'Yssel, dans le comté de Zutphen, mort en 1550, premier pasteur de l'église Saint-Nicolas à Zerbst, fut disciple de Luther, de Mélanchthon et de Bugenhagen, se fit une grande réputation pour ses connaissances en hébreu, et s'attira plusieurs désagréments pour son zèle à propager les nouvelles doctrines. On lui doit les ouvrages suivants : Institutiones grammaticæ in linguam sanctam, Cologne, 1528, 1531, in-4o; Articuli pro evangelicá doctriná, ibid.; Tabulæ duæ de nominibus et de verbis Hebræorum, Bâle, Henri Pierre, 1545; seize Homélies, Sermons et Discours, en allemand; un abrégé de sa vie inséré dans le premier fascicule de la Bibliotheca bremensis de Théodore de Hase.

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FABRICIUS (GEORGE), savant allemand, né à Kennitz en 1516, mort en 1571, fut poète et historien, et se fit remarquer pour son affectation à n'employer jamais aucun mot qui sentit tant soit peu le paganisme. Il a composé ou édité un grand nombre d'ouvrages, dont on peut voir la liste dans Niceron, tome 32, et dans la Centuria Fabriciorum ; les plus importants sont : Roma, sive liber utilissimus de veteris Romæ situ, regionibus, viis, templis et aliis ædificiis,

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