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choifira pour l'accompliffement de fon œuvre
d'impiété, des hommes fins, adroits, fourbes,
& remplis de la fcience du monde. Cette fo-
ciété de méchans unie à l'Antechrift, fera
compofée de membres très-étroitement unis
pour le mal. Saint Gregoire le dit pofitive-
ment en expliquant ces paroles de Job: les
membres de fa chair (de Leviathan) font
joints enfemble. Tous fes membres, dit-il, Liv. 4. tes
depuis les moindres jufqu'aux plus confidéra- Mor. n. 8.
bles, s'accordent merveilleufement bien dans

le mal, avec cet ennemi de tout bien. En effet leurs fentimens font tellement uniformes dans l'erreur, qu'ils ne font divifés entre-eux par aucune difpute, & qu'il n'y a point de conteftation qui les partage, de forte qu'ils ont d'autant plus de force contre les Elus, qu'ils font tous d'accord pour les perdre. Le prince de l'orgueil eft proche, dit ailleurs Lett. 18. du le S. Pape; &, ce qui eft étonnant, une trou- liv. s. pe de Prêtres, Sacerdotum exercitus, qui avoient été établis pour être des modéles d'humilité, mais qui ne fongent qu'à s'élever de plus en plus, font fes avant-coureurs. Il nous apprend quel fera le trifte état de l'Eglife dans les temps qui toucheront à la perfécution de l'Antechrift: & d'abord il pofe ce principe, que Job en parlant de ce qui le regarde, décrit ce qui doit arriver à l'Eglife; & qu'il marque par fes propres fouffrances, celles qu'elle devoit un jour éprouver. Il dit que de fon temps le démon étoit enfermé, comme il eft dit dans l'Apocalypfe, mais que dans les derniers temps il fera délié, & tiré du puits. de l'abîme. Alors les Elûs qui fe trouveront accablés de toutes fortes de maux 9 rappelleront dans leur mémoire ces premiers

livre.

temps aufquels l'Eglife étoit dans une pai fible poffeffion de la foi. Ils fe fouviendront de nous qui ne fommes point perfécutés pour la foi, & qui ne fommes pas attaqués dans la tradition que nous avons reçue de nos peres. Saint Gregoire applique enfuite à l'Eglife ces paroles de Job: Qui fera enforte que je revienne à l'état auquel j'étois dans les mois paffés L'Eglife, dit-il, étant un jour pref fée de douleur, dira beaucoup de chofes femblables. Elle fera accablée de tant de maux & d'affliction, qu'elle fera réduite à défirer comme un grand bonheur, cet état que nous ne fupportons maintenant qu'avec peine. Car alors la violence de la perfécution fera tomber dans le fein de l'Eglife un grand nombre de fes enfans foibles, qu'elle conferve aujourd'hui, & qu'elle nourrit d'autant plus aisément qu'ils font foutenus par l'exemple des perfonnes fortes & parfaites parmi lesquelles ils font mêlés.

Morale, même L'Eglife, dit encore le faint Pape, a fes divers âges auffi bien que l'homme: elle étoit petite, lorsque ne venant que de naître, elle n'étoit point encore capable de prêcher la parole de vie. L'Eglife étoit comme adulte, lorfqu'étant unie par un mariage facré au Verbe divin, & remplie de fon Esprit faint, elle devint feconde par le miniftere de fa prédication, dans ceux qu'elle engendroit en les convertiffant à la foi. Lorfqu'elle fera en quelque forte affoiblie par une efpéce de vieilleffe, quafi quodam fenio debilitata, & qu'elle ne pourra prefque plus engendrer d'enfans fpirituels par la prédication, elle fe fouviendra de fon ancienne fécondité, & dira avec Job: Comme j'ai été dans les jours de ma jeunesse.

Après

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endt

Après ces jours de vieilleffe, elle reprendra 49 à la fin des temps une vigueur & une force nouvelle, par la prédication efficace & puiffante de la parole de Dieu. Car après que nos tous les Gentils qu'elle doit recevoir dans Efon fein, y feront entrés, elle attirera à la

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vraie foi tous les Juifs qui fe trouveront alors fur la terre, felon ces paroles de l'Apôtre jufqu'à ce que la plénitude des Gentils foit. entrée & qu'ainfi tout Ifraël foit fauvé.

Saint Gregoire s'eft expliqué clairement fur deux points très-importans, dont le pre- explic.despall M. Duguet mier eft, que l'Eglife tombera dans une ef- de faint Paul péce de vieilleffe qui l'empêchera d'être auffi fur J. C. cruféconde que dans les premiers temps; & le cifié. ch. vij. fecond, que cette même Eglife affoiblie par l'âge & par une espece de fterilité, fera renouvellée par le retour des Juifs: qu'elle aura

pour

per

rien ne

lors autant de force & de fécondité que dans le temps de fa jeuneffe. La longue & férieufe méditation du livre de Job, avoit fort inftruit ce Pere d'un myftére moins approfondi par quelques autres. Il avoit vû dans les tes de Job & dans fa pauvreté, les pertes futures de l'Eglife, & l'indigence où elle tomberoit ; quoiqu'elle confervat comme lui une patience, une foi & une espérance que feroit capable d'ébranler. Et il avoit vû auffi dans le rétabliffement de Job, dans la réconciliation de fes parens & de fes amis avec lui, dans fa nouvelle famille, & dans la reftiftution au double de fes troupeaux, le rétabliffement de l'Eglife dans le dernier âge, la réunion des Juifs avec elle, & par eux des autres peuples, fa nouvelle famille, & l'augmentation au double de tous les biens, que divers accidens lui avoient enlevés. A Tome III.

C

Xbid.

La pleine & entiére réunion des Juifs & des Gentils non-feulement dans une même maifon,mais à une même table, plus éloignée peutêtre, & plus voifine auffi que nous ne le penfons, fait la plus douce confolation de l'Eglife; & ceux qui l'aiment véritablement s'occupent par avance à l'exemple de faint Gregoire, de ce grand & admirable fpectacle, & ils prévien nent comme lui par l'activité de leur foi, ce qui eft refervé pour un autre temps que le leur. C'est avec un fingulier plaifir, dit ce grand Pape, que j'ouvre les yeux de la foi, pour confidérer dès maintenant ce dernier feftin que fera l'Eglife, lorfqu'elle recevra dans fon fein le peuple d'Ifraël. Ce fera le grand Elie qui viendra pour inviter les Juifs à ce feftin ; & alors les parens & les amis viendront trouver avec des préfens celui qu'ils regardoient avec mépris, lorfqu'ils le voioient dans l'afflic

tion.

En expliquant ces paroles de Job: mainte nant je fuis devenu le fujet de leurs chanfons, le faint Docteur parle ainfi : Cés paroles marquent clairement les derniers temps de l'Egli fe, où elle fera publiquement expofée aux railleries & aux outrages des méchans, & où l'iniquité étant arrivée à fon comble, la foi tour, nera à honte & la vérité à crime, fides in opprobrium, & veritas erit in crimen. En effet on fera alors d'autant plus méprifé, que l'on fera plus jufte ; & l'on deviendra un fujet d'abomination, à proportion que dans la vérité on fera plus digne de louange.

me m

née peu penfor glife; pent

ARTICLE III.

de Etat des églifes d'Angleterre, de France, d'Italie, d'Espagne, & d'Afrique.

révie

foi, que

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on la

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t 255

A beri

I.

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Près la mort de faint Auguftin de Cantorhiberi, Laurent fon fucceffeur continua Angleterre de travailler à l'accroiffement de la nouvelle églife d'Angleterre. Mais elle fut violemment ébranlée à la mort du faint Roi Ethelbert O qui arriva l'an 616. après un régne de cinquante ans. Son fils Ebdald qui lui fuccéda, étoit païen & corrompu dans les mœurs. Son exemple fut une occafion d'apoftafie, pour ceux qui n'avoient embraffé la Religion Chrétienne que par complaifance pour fon pere, & ils m retournérent à l'idolâtrie & à leurs défordres. Les Evêques de Londres & de Rochefter décourages par les perfécutions qu'ils avoient à fupporter, fe retirerent en Gaule. Laurent de Cantorberi étoit réfolu d'y aller auffi, mais faint Pierre lui apparut pendant la nuit, le reprit fortement & le punit de fon peu de courage. Après cette correction miraculeuse, il s'expofa à tout pour foutenir l'œuvre de Dieu. Le Roi l'écouta favorablement, & fe convertit; mais il ne put ramener ceux qui avoient renoncé à la Religion. Sa fœur époufa Edouin Roi de Northumbre, alors le plus puiffant des Anglois. Cette Princeffe nommée Edelburge, procura la converfion du Roi fon

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