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ces

terit fortement au Préfet d'Afrique, & obtint vera un ordre de l'Empereur Maurice contre nder hérétiques. Mais il fut mal exécuté, parce de i que les Donatiftes achetoient par argent l'im,de punité de leurs violences. Les Evêques d'Anent frique fe déclarérent contre la nouvelle erreur eds Monothelites. Ils tinrent plufieurs ConciCiles à ce fujet, & les trois Primats écrivirent Vank au Pape Theodore au nom de tous les Evêques de leurs provinces, pour le plaindre de arla publication de l'ecthefe ( dont nous parle errons) & pour rendre témoignage à la foi conailler tre la nouvelle héréfie.

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Nous ne parlerons prefque plus de l'Afrique, car c'eft vers la fin du feptiéme fiécle qu'elle tomba fous la puiffance des Mufulmans. Comme ils avoient pris Carthage, l'Em pereur y envoia le Patrice Jean grand Capietaine, l'an 695. Jean chaffa les Mufulmans de toutes les places qu'ils occupoient: mais ils revinrent l'année fuivante avec de plus grandes forces, reprirent Carthage & les autres villes, & éteignirent ainfi la puiffance des Romains en Afrique, où ils avoient commandé 850. ans. Depuis que Scipion avoit pris Carthage. Les Mufulmans l'ont toujours poffédée depuis, & en font encore maîtres aujour d'hui.

Regne de Phocas.

ARTICLE IV.

Etat de l'Eglife & de l'Empire d'Orient.

P

Hocas fut reconnu Empereur au commen. cement du feptiéme fiécle, après avoir fait mourir Maurice & avoir fait égorger fes enfans à fes yeux, comme nous l'avons dit ailleurs. Thomas Patriarche de C. P. aiant fçû que plu fieurs croix s'étoient agitées d'elles-mêmes d'une maniére miraculeuse, demanda à faint Theodore Siceote ce que marquoit ce prodige. Aiant appris qu'il annonçoit de grands maux dont bientôt après l'Orient devoit être accablé, il obtint par les priéres de faint Theodore, la grace de mourir pour n'en êtrë pas témoin. Saint Euloge d'Alexandrie mnourut auffi au commencement de ce fiécle, après avoir rendu de grands fervices à l'Eglife. Thodore fon fucceffeur ne tint le Siége que deux ans. Il fut égorgé par les hérétiques, & l'on mit en fa place Jean, qui fut depuis furnommé l'Aumônier, célébre fa vertu, fon zéle pour la foi, & fes aumônes incroiables. Saint Anastase Patriarche d'Antioche fut tué dans le même-temps par les Juifs, dans une fédition qu'ils exciterent contre les chrétiens. Ils le traînérent honteufement par la ville, & tuérent avec lui plufieurs des principaux citoiens & les brûlerent. On voit par le maffacre de ces deux Patriarches, combien le gouvernement de Phocas étoit foible. Les Perfes ravageoient l'Empire au déhors, & il fe formoit chaque jour audedans des conjurations, que Phocas n'avoit pas la force de

par

diffiper, Enfin il fut accablé par celle d'Heraclius Gouverneur d'Afrique. Phocas fut tiré V de l'eglife où il s'étoit refugié & mené à Heraclius. On lui coupa la main droite, enfuite Or la tête que l'on porta par la ville. On traîna & enfin on le réduifit en cendres. Le même jour Heraclius fut couronné Empeavreur par le Patriarche Sergius, & il regna

comme

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le

corps,

trente ans.

Les Perfes dès le temps de Phocas avoient Regne d'He-
rompu la paix, fous prétexte de venger la raclius.
mort de Maurice & de fes enfans. La premiere

année du régne d'Heraclius, ils prirent Edeffe
& Apamée & vinrent jufqu'à Antioche. Ils

prirent enfuite Cefarée de Cappadoce, Damas, Ravages des
pafferent le Jourdain, & conquirent laPaleftinę Perfes.
& la ville de Jerufalem. Ils tuerent plufieurs
milliers de clercs, de moines, de religieufes &
de vierges. Ils brûlerent les églifes & même celle
du faint Sépulcre. Ils emporterent tout ce qu'ils y
avoit de précieux, des vafes facrés fans nom-
bre, & entre-autres reliques la vraie Croix.
Le Patriarche Zacharie fut emmené captif avec
beaucoup de peuple, & tout cela fe fit en peu
de jours. Les Juifs achetérent un grand nom-
bre de ces captifs pour les tuer. On en comptoit
près de cent mille ainfi massacrés. On dit
que
Patrice Nicetas trouva moien par un des amis
du chef des Perfes, de fauver deux précieufes
reliques, l'Eponge & la Lance de la Paffion
& les envoia à Conftantinople huit jours
avant la prise de Jerufalem. Les Arabes atta-
querent la Laure de faint Sabas. La plupart
des moines s'enfuirent, & il n'y refta que
les vieillards qui avoient blanchi dans les
exercices de la pénitence. Ajant été long-
temps tourmentés, ils furent mis en pièces,

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des

& leurs corps demeurerent plufieurs jours fans Lépulture. En l'abfence du Patriarche Zachazie, l'Abbé Modefte gouverna l'églife de Je rufalem, & prit foin non-feulement de la ville, mais encore du Diocèse & de tous les monaftéres du défert. Il reçut de grands fecours de faint Jean l'Aumônier, Patriarche d'Ale xandrie, dont la charité éclata en cette occafion. Il reçut tous ceux les que ravages S. Jean l'Au- Perfes obligeoient de fe retirer à Alexandrie; monier. & non content d'affifter en toute maniére ceux qui venoient à lui en très-grand nom bre, il envoioit des fecours confidérables à Jerufalem & dans les autres lieux ou la mifére étoit extrême. Rien n'étoit capable de diminuer ni de rallentir l'ardeur de la charité de ce faint Evêque, & fes aumônes paroîtroient incroiables, fi l'on ne fçavoit que Dieu fe plaît à faire trouver des reffources inefpérées à ceux qui ont une charité inépuifable pour le prochain, & une confiance fans bornes en la divine providence. Ce Patriarche fi charitable étoit auffi plein d'un faint zéle pour la confervation du facré dépôt de la foi. Il s'appli quoit fans ceffe à l'étude de l'Ecriture Sainte. Ses amis les plus intimes étoient Jean Mofch & Sophrône, qu'il refpectoit comme fes peres. Comme ils étoient fçavans, il s'en fervoit utilement pour combattre les hérétiques. Ils y travaillérent avec cant de fuccès, qu'ils retirérent de l'héréfie un grand nombre d'églises & de monaftéres.

L'Empereur Heraclius étoit toujours en guer re contre les Perfes. Après Jerufalem, ils prirent l'Egypte & Alexandrie, la Lybie & Î'Ethiopie. Ils emmenérent une multitude de captifs & firent un grand butin. L'an 625. Saën

jours

e tous

ages

халах

man

leur Général s'avança jufqu'à Calcedoine, enhe Za forte qu'on le voioit de deça la mer. L'Emife de pereur alla lui-même le trouver, & lui perente fuada à force de préfens de fe retirer. Heraclius écrivit au Roi Chofroés une lettre trèsAs feat foumife pour lui demander la paix, & lui enhevoia des Ambaffadeurs. Mais Chofroés exigea pour condition qu'on embrafsât fa Religion. Heraclius fut donc forcé de faire la guerre. Pour fe mettre en état de la foutenir con:re des Perfes, il fit la paix avec le Can des Avares doqui l'attaquoient du côté de la Thrace. Comme able il ne trouvoit point d'argent à emprunter, il prit les biens des Eglifes, jufqu'aux Chande liers. Vous voiez, dit-il à fes foldats en marchant contre les Perfes, comment les ennemis de Dieu ont foulé aux pieds notre païs, rendu nos villes défertes, brûlé les fanctuaires, fouillé par les plus horribles infamies la pureté des églifes: Ajant encouragé fes troupes, par un exppfé touchant des maux qu'avoient fait des Perfes à l'Empire, il eut dès la premiére campagne un avantage confidérable fur les Perfes & les battit en Armenie. Mais l'année fuivante il s'avança jufqu'en Perfe, prit & brûla la ville où étoit le temple du feu. Pour fçavoir où il devoit paffer l'hyver, il purifia fon armée pendant trois jours, il ouvrit les Evangiles, & crut trouver qu'ils lui ordonnoient de s'arrêter en Albanie. Ainfi la fuperftition du fort des faints ne regnoit pas moins en Orient qu'en Occident. Heraclius délivra en Albanie cinquante mille captifs à qui il donna les fecours néceffaires. La troifiéme année de la guerre, après plufieurs avan

11.

tages
fur les ennemis, il leur donna une ba-
taille qui dura onze heures. Il ne perdit que

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