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bre; il offre du côté de Saint-Cloud un coup-d'œil admi-
rable inconnu jusqu'ici à la capitale, tandis qu'à la droite
du spectateur va s'élever majestueusement le palais quirinal
de Paris, la demeure destinée au roi de Rome; déjà les
démolitions sont très-avancées; la saison prochaine pourra
être consacrée au tracé des rampes et aux fondations. Le
Temple de la Gloire s'élève non loin de là; il semble des-
tiné à lier en quelque sorte la demeure du souverain qui
préside aux destinées de l'Empire à celle du jeune prince
sur la tête duquel doit reposer un jour cet immense hé-
ritage.
S....

PARIS.

M. de Rossel, auteur de la relation du voyage de d'Entrecasteaux, et déjà membre du Bureau des Longitudes, vient d'être nommé membre de la première classe de l'Institut, à la place de M. de Bougainville.

-L'académie française tiendra une séance jeudi prochain pour la réception de MM. Lacretelle et Etienne. Elle a renouvelé son bureau. M. de Bassano est nommé président, M. Bigot de Préameneu vice-président.

ANNONCES.

Xe cahier de la quatrième souscription, ou XLVIe de la collection des Annales des Voyages, de la Géographie et de l'Histoire, publiées par M. Malte-Brun. Ce, cahier contient la carte géographique de la Nouvelle-Grenade, Caracas et les Guyanes, avec les articles suivans : Voyage dans le Saterland, canton du département de l'Ems-Supérieur; par M. Depping.. Mémoire sur le mouvement elliptique des comètes; par M. Rosenstein. — Tableau civil et moral des Araucans, nation indépendante du Chili, traduit de l'espagnol, par M. P. Description de la caverne de spath, dans l'île de Skye (Haute-Ecosse); par M. W. Makleay. - Notice sur un voyage au sommet de la montagne appelée Jungfrau, ou le pic de la Vierge, par M. Mayer. Notice sur le voyage chez les Hindous, de M. Solvyns; et les articles du Bulletin. Chaque mois, depuis le 1er septembre 1807, il paraît un cahier de cet ouvrage, de 128 ou 144 pages in-8o, accompagné d'une estampe ou d'une Carte géographique, quelquefois coloriée. Les première, deuxième et troisième souscriptions ( formant 12 volumes in-8o avec 36 cartes ou gravures) sont complètes, et coûtent

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chacune 27 fr. pour Paris, et 33 fr. frane de port. Les personnes qui souscrivent en même tems pour les quatre souscriptions, payent les trois premières 3 fr. de moins chacune. Le prix de l'abonnement pour la quatrième souscription est de 27 fr. pour Paris, pour 12 cahiers. Pour les départemens, le prix est de 33 fr. pour 12 cahiers, rendus francs de port par la poste. L'argent et la lettre d'avis doivent être affranchis et adressés à Fr. Buisson, libraire-éditeur, rue Gilles-Coeur, n° 10, à Paris.

Essai sur les maladies et les lésions organiques du cœur et des gros vaisseaur; par J. N. Corvisart, premier médecin de LL. MM. II. et RR., baron de l'Empire, officier de la Légion-d'Honneur, membre de l'Institut, etc., etc. Dédié à S. M. l'Empereur et Roi. Seconde édi tion, corrigée et augmentée. Un vol. in-8°. Prix, br., 6 fr., et 7 fr. 50 c. franc de port. Chez H. Nicolle, à la librairie stéréotype, rue de Seine, no 12.

Nouvelle méthode pour reconnaître les maladies internes de la poi trine par la percussion de cette cavité, par Avenbrugger. Ouvrage traduit du latin et commenté par J. N. Corvisart. Un vol. in-8°. Prix, br., 7 fr., et 8 fr. 50 c. franc de port. Chez le même.

Discours prononcé dans le temple des Chrétiens de la Confession d'Augsbourg, rue des Billettes, à Paris, le 15 août 1811, jour anniversaire de la naissance de S. M. l'Empereur; par G. D. F. Boissard, l'un des pasteurs de ladite église. Imprimé par délibération du Consistoire. Chez L. Haussmann, imprimeur, rue de la Harpe, no 80.

le

Les Hommes illustres de la ville de Rome, depuis Romulus jusqu'à César-Auguste; ouvrage traduit du latin, conformé à l'édition que traducteur a donnée du texte, avec des corrections et augmentations, enrichi de notes historiques et littéraires, précédé d'un coup-d'œil sur la ville de Rome, sur les mœurs et coutumes de ses habitans, et suivi d'un tableau des personnages célèbres qui existèrent en Grèce et en Italie depuis la fondation de Rome jusqu'au règne de Constantin-le-Grand; par M. Boinvilliers, correspondant de l'Institut de France, etc. Seconde édition. Un vol. in-12 de 396 pages, avec le texte en regard. Prix, relié en basanne, 3 fr. 25 c.; cartonné, 2 fr. 75 c.; broché, franc de port, 3 fr. 30 c. Chez Aug. Delalain, imprimeur-libraire, rue des Mathurins-Saint-Jacques, no 5; et chez Arthus-Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, no 23.

La traduction en vers d'un choix des poésies de Catulle, par M. Mollevaut, traducteur de Tibulle, paraîtra le 1er janvier prochain.

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Sur les bords du lac de Genève, ou Hommage à la Suisse.

SALUT, ô roi des monts (1)! Salut, pompeux glaciers,
Où la gloire à Saussure indiqua des sentiers.
Heureux Léman. salut! de tes grottes profondes

Mes regards attendris ont reconnu les ondes.
Et toi, Clarens, et toi, lieu sans cesse nouveau,
Que Rousseau rendit cher, qui fus cher à Rousseau,
Salut! à ton aspect, je cède à mon délire (2),
Et déjà sous mes doigts je sens frémir ma lyre.

O bords inspirateurs! ô fortuné séjour!
Où le chant du poëte est un hymne d'amour,

Sites majestueux dont l'imposante vue

Laisse au cœur le plus froid une extase inconnue ;

(1) Le Mont-Blanc, où M. de Saussure a fait le premier voyage.
(2) J'approchais de Clarens, et j'avais en face les sombres roches

de Meillerie, dont la vue ne laisse personne de sang-froid.

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Devant qui l'infortune, oubliant ses malheurs,
Déposait ses regrets, et perdait ses douleurs (3),
Asiles révérés, mémorables rivages,

Où la reconnaissance appelle tant d'hommages,
Plein encore aujourd'hui des douceurs qu'il vous dut,
Mon cœur, après dix ans, vous offre son tribut.
Hélas! sa voix n'est point une voix immortelle,
Accueillez cependant une muse fidelle

Qui, par le souvenir, citoyenne en ces lieux,
Dans l'absence toujours y reporta ses vœux.
J'en atteste le ciel qui sur ces hautes cîmes
Elève la hauteur de ses voûtes sublimes,
J'en atteste ce ciel : quand un destin jaloux
Troubla votre repos et m'éloigna de vous (4),
Je crus, en vous perdant, perdre une autre patrie,
Et mon regret amer ne vit que l'Ausonie.

L'Ausonie!.... à ce nom, mes maux sont adoucis,
Je vous quitte en pleurant, et vos monts sont franchis.'

Mais je dépasse à peine une limite chère,

Et déjà tout me montre une terre étrangère.
Ce n'était plus ces soins, ces soins si généreux
Que la vertu gardait au malheur vertueux.
En vain s'offrait à moi la superbe Italie,
J'avais laissé mon cœur à la simple Helvétie.
Hélas! armé contre elle, un sort plein de rigueur
Osait.... Mais la vertu sut vaincre son malheur.
O bons Helvétiens! séchez enfin, vos larmes,
Dans un sort adouci retrouvez quelques charmes,
Vous respirez.... Les Dieux vous ont rendu la paix s
Le reste de l'Europe invoque ses bienfaits.
Quand le ciel de nos cœurs veut d'autres sacrifices,
Voyez dans vos destins des destins plus propices,
Et, pour nous consoler, offrez-nous des heureux;
Mais, pour l'être, ayez soin d'imiter vos aïeux.
Vos aïeux!... Ah! gardez, gardez leurs saints usages,
Qu'ils vous rendent toujours dignes des premiers âges!

(3) Le pays de Vaud a servi d'asile à beaucoup de malheureux Français qui y trouvaient les plus douces consolations, et dans les beautés de la nature, et dans l'hospitalité des habitans.

(4) En 1798, lors de la malheureuse révolution qui agita la Suisse.

1

Si jamais le destin allait peser sur vous,

Montrez-lui des vertus qui retiennent ses coups;

Et long-tems irrités des crimes de la terre

Qu'au moins pour vous les Dieux déposent leur tonnerre!
Hélas! tels sont les vœux, les vœux les plus ardens
Que j'adresse à ce ciel qui féconde vos champs.
Je vous suis étranger: mais vos lois me sont chères,
Et je suis par mon cœur au nombre de vos frères.

En vain pour moi le sort redevenu plus doux
Va me rendre un bonheur que m'ôta son courroux,
En vain je vais revoir une chère patrie,
La vôtre restera dans mon ame attendrie.
Quel charine ravissant de souvenirs profonds
Doivent me rappeler vos fortunés cantons?
Que j'y verrai d'attraits, quelle volupté pure
M'y donneront ensemble et l'homme et la nature!
O douce illusion! je croirai sous mes yeux,
Je croirai retenir l'image de vos lieux.
Zurich m'étalera la beauté de son site:
Combien je chérirai son touchant Théocrite (5),
Ses Fuëssli, ses Bodmer, et ce rare pasteur
Qu'honorent à-la-fois ses écrits et son cœur,
Qui mourant nous offrit l'héroïsme d'un sage,
Et dont les saints adieux veulent un saint hommage (6).
Orgueilleuse à jamais du chantre de vos monts (7)
Berne m'entretiendra de ses travaux féconds.

Je reverrai ces lieux d'où ce vaste génie

Volait, tout rayonnant, aux sommets d'Aonie,

Et dans le grand tableau de son Eternité
Lui-même me peindra son immortalité.

(5) Salomon Gessner.

(6) Quelques jours avant sa mort le Fénélon de la Suisse fit ses adieux à ses concitoyens dans un des plus beaux discours qu'il ait laissé à la chaire évangélique. La ville de Zurich a fait élever à sa mémoire un monument à côté de celui du chantre d'Abel.

(7) Le célèbre Haller, un des premiers savans de l'Allemagne, auteur du poëme des Alpes et de plusieurs chefs-d'œuvre lyriques, parnri lesquels on distingue les odes sur la Vertu, la Superstition, la Gloire, et sur-tout celle sur l'Eternité.

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