CONTRE LES DÉTRACTEURS DE LA POÉSIE (1). MUSES! quels blasphêmes impies Vous osez blâmer Alexandre Tu vas conduire ce héros. (1) Ces strophes répondent à un article inséré, il y a envir on six mois, dans le feuilleton d'un journal célèbre. Tandis qu'aux nurs d'Alexandrie Les flammes de la barbarie En vain votre rage ennemie, C'est la sublime poésie Du génie illustre conquête, ÉNIGME. Par M. L***. Je suis d'une origine antique, S'ils n'avaient pas d'autre aliment Est égale à l'antiquité ? Par CARVILLE ( de Tonnayboutonne), Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro. Le mot de l'Enigme est Peut-être. Celui du Logogriphe est If, où l'on trouve : fi. LITTÉRATURE ET BEAUX-ARTS. LE RÈGNE DE LOUIS XI, ET DE L'INFLUENCE QU'IL A EUE JUSQUE SUR LES DERNIERS TEMS DE LA TROISIÈME DYNASTIE; par ALEXIS DUMESNIL. Un vol. in-8°. — Prix, 3 fr. 60 c., et 4 fr. 25 c. franc de port. A Paris, chez Maradan, libraire, rue des Grands-Augustins, n° 9. S'IL suffisait d'avoir et d'annoncer de hautes prétentions pour produire un bon ouvrage, il ne manquerait rien sans doute au mérite du Règne de Louis XÌ, par M. Alexis Dumesnil. Cet auteur n'est pas de ceux qui s'agenouillent dans une humble préface pour demander grace au lecteur de l'ennui qu'ils vont lui causer, M. Dumesnil commence, au contraire, par faire le procès à tous les historiens modernes qui ont la bonhommie de citer les dates et de multiplier les faits; il compare leurs discussions et leurs digressions aux bizarres ornemens de l'architecture gothique, et déclare que pour son compte il va imiter ces grands et immortels artistes qui revinrent les premiers à la noble architecture des Grecs, Il condamne ainsi en deux mots les Voltaire, les Hume, les Robertson, et ne propose comme modèles dignes d'être imités que Tite-Live et Tacite. Ce début, nous l'avouerons, nous avait assez faiblement prévenus én faveur de M. Dumesnil; car nous avons le malheur de croire à ce vieux préjugé que la modestie est inséparable du vrai mérite. Cependant l'importance du but annoncé par notre auteur nous engagea à passer sur la présomptueuse légèreté de sa préface; ce but, dit-il, était de considérer dans le règne de Louis XI la révolution qu'il a produite dans la monarchie, et jamais on ne fut mieux placé qu'à l'époque où nous sommes pour considérer et juger les révolutions. Peut-être, disions-nous, M. Dumesnil, instruit par celle que nous avons essuyée, trouvera-t-il quelque chose de nouveau à dire sur le gouvernement de ce monarque 1 fameux, qui, malgré ses perfidies et ses cruautés, est regardé par tant d'écrivains comme un grand roi, parce qu'il fit aussi sa révolution en mettant les rois hors de page. C'est dans ces dispositions que nous avons commencé à lire l'ouvrage qui nous occupe, et si nous avons été trompés dans nos espérances, ce n'est pas du moins dans celle d'y trouver quelque chose de nouveau. Nous y avons lu, par exemple, que c'est une intention malheu reuse de liberté inhérente à la nation, et toujours mal exprimée, qui produisit autrefois les grandes divisions de la monarchie et créa les maires du palais; nous y avons vu que c'est dans César et non dans les Régulus, les Scipions ou les Emile qu'il faut chercher le peuple romain tout entier; et que Louis XI astucieux, cruel et perfide, était le Français de son siècle, comme Louis XIV fut le Français du sien. Nous y avons fait quelques découvertes un peu moins importantes, mais ce qu'il y a de plus nouveau dans l'ouvrage, c'est le résultat auquel l'auteur nous conduit; savoir, que c'est aux changemens opérés par Louis XI dans la monarchie,' qu'il faut attribuer et la Ligue qui, au seizième siècle, fut au moment de la démembrer, et les assassinats d'Henri III, d'Henri IV, de Louis XV, et enfin notre dernière révolution. Vous ne vous y attendiez guère, mais on peut vous faire voir la marche de l'auteur en peu de mots : Louis XI, pour rabaisser les grands, fortifia le pouvoir du peuple; or, si vous hésitez à croire que ce fut le peuple qui fit la Ligue, vous ne nierez pas du moins qu'il n'ait fait la révolution. Avec un peu de soin, de dialectique et d'érudition, il n'est même pas très-mal aisé de suppléer les faits intermédiaires. Rien n'est plus séduisant que cette manière d'expliquer l'histoire en s'arrêtant à un moment donné. Voltaire a fort bien démontré quelque part qu'un brame avait été la cause de la mort d'Henri IV, en s'avançant du pied droit plutôt que du pied gauche pour se baigner dans l'Indus; et l'assassinat d'Henri IV ayant considérablement influé sur la suite de l'histoire, il serait aussi facile de prouver que c'est ce même pied droit du brame qui a cause |