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le 27 à Arroyo de Molinos; son quartier-général fut établi dans ce village, ainsi que celui du duc d'Aremberg, commandant la cavalerie légère. On se coucha sans placer aucun poste au dehors ni établir d'avant-garde; cependant le général Girard était prévenu que la division anglaise du général Hill manoeuvrait sur la frontière; plusieurs chefs de flanqueurs l'avaient averti que l'ennemi s'approchait en force; son aveuglement et sa présomption furent si grauds, que le 27 au soir l'ennemi était déjà dans les premières maisons à demi-lieue de la ville, sans qu'il en eût aucune connaissance. Le 28, la 1re brigade commandée par le général Rémond, était déjà en route et à plus d'une lieue et demie, lorsque le général Hill arriva avec ses troupes jusqu'au logement du général Girard sans qu'aucun coup de fusil eût été tiré. Un bataillon du 34° et un du 40e étaient en ville avec trois pièces d'artillerie légère, et furent ainsi surpris par la négligence de leurs chefs; ces braves prirent cependant leurs armes, se rallièrent rapidement, et perçant à travers l'ennemi, se dirigèrent vers les montagnes, mais non sans perte. Le duc d'Aremberg, colonel du 27o régiment, 15 officiers, dont 2 chefs de bataillon, avec 400 soldats et 3 canons, ont été pris par l'ennemi.

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Le général Girard a gagné les montagnes avec la moitié de ses deux bataillons, 500 cavaliers et les aigles des deux bataillons.

Le reste de la division, commandé par le général Rémond, qui était parti une heure avant le jour, est arrivé à Mérida sans avoir rien entendu.

Le général Bron, à la tête du 20, s'était porté rapidement sur l'ennemi, dès le commencement de l'affaire, et par plusieurs charges il avait aidé à dégager les troupes; mais son cheval ayant été tué sous lui par une balle, il fut pris.

Le général Girard avait avec lui des troupes d'élite, et il s'est honteusement laissé surprendre par excès de présomption et de confiance. Au moment où il était en danger, aucune garde n'était établie; les officiers et les soldats étaient dans les maisons comme en pleine paix. Je vais ordonner une enquête et un exemple sévère.

Aussitôt que le comte d'Erlon fut instruit de cet événement fâcheux, il se porta sur Mérida où déjà les Anglais étaient arrivés; mais ils évacuèrent cette place à son approche. Après ce coup de anain, les Anglais sont rentrés en Portugal, suivis par le comte d'Erlon. Je suis avec respect, monseigneur, de votre altesse sérénissime, le très-humble et très-dévoué serviteur,

Le général en chef de l'armée du Midi,

Signé, maréchal DUC DE DALMATIE.

Un autre évènement qui pour être étranger aux opérations de cette partie de la campagne n'en est pas moins affligeant, est rapporté dans une autre lettre du duc de Dalmatie. I annonce le suicide du général Godinot. Ce général était arrivé à Séville le 26 octobre. Il était extrêmement fatigué et souffrant d'une ancienne maladie de nerfs, qui souvent le mettait en danger et le plongeait dans une sombre mélancolie. Il se coucha en arrivant. Le matin, à 5 heures, il est sorti de sa chambre, a pris le fusil d'un soldat d'ordonnance, et est rentré chez lui sans être remarqué. Il a lui-même chargé l'arme, et s'est fait sauter la cervelle. Son domestique est entré un instant après, et l'a trouvé étendu sur le carreau. Le coup avait à peine été entendu.

Le suicide a été bien constaté par un procès-verbal.

Le général Godinot était généralement aimé et estimé; je lui étais particulièrement attaché, dit M. le maréchalduc; on ne lui connaissait aucun motif de chagrin que celui de sa santé altérée par l'effet de ces crises violentes qu'il éprouvait souvent. Il disait assez familièrement qu'il se croyait près de sa fin; on a trouvé dans son porte-feuille un testament fait dans le mois de mai dernier, dans le quel il dispose de ses chevaux, donne des gratifications à ses domestiques, et prescrit de quelle manière son fils doit être élevé. Toutes ces circonstances portent à croire que depuis long-tems il était déterminé à abréger ses jours, si ses souffrances continuaient..

L'Empereur a tenu cette semaine le conseil des ministres et celui du commerce et des manufactures. Dimanche, il y a eu grande parade. La place du Carrousel, sur la partie nord de laquelle s'élève déjà la nouvelle galerie parallèle à celle du Musée, offrait la réunion d'une multitude immense de spectateurs pressés sur la place ou aux fenêtres, sur les toits et sur des établissemens mobiles. Les troupes de toutes armes, dont la plus grande partie était arrivée le matin des environs de Paris, occupaient la place, le quai du Louvre, la rue de Rivoli, la place Vendôme. La garde impériale était stationnée aux Tuileries, les lanciers de la garde sur la place de la Concorde.

L'Empereur est monté à cheval à midi. Il a successivement passé en revue, fait manoeuvrer et défiler devant lui plusieurs régimens de ligne et d'infanterie légère, des régimens Suisses et Croates, les grenadiers de la garde hollan daise, les grenadiers et chasseurs à pied, les lanciers, les

dragons, les chasseurs à cheval et les grenadiers à cheval de la garde.

La parade a duré quatre heures, pendant lesquelles les cris de vive l'Empereur se mêlaient souvent au son des instrumens guerriers et au bruit des armes. Un autre cri a été souvent aussi proféré : c'est celui de vive le Roi de Rome, toutes les fois que les troupes apercevaient cet auguste enfant dans ses appartemens. Le jeune Roi fait tous les jours des promenades en voiture: par-tout la foule se presse sur les pas de son cortége, et cherche à contempler avec une extrême avidité des traits qui rappellent et promettent à-la-fois les plus hautes destinées.

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ANNONCES.

Cinquante-sixième livraison du Traité des Arbres et Arbustes que Pon cultive en France en pleine terre, par Duhamel; nouvelle édition, augmentée de plus de moitié pour le nombre des espèces, et dans lequel on a refondu le Traité des Arbres fruitiers, du même auteur; rédigée par M. J. L. A. Loiseleur-Deslongchamps, docteur-médecin, et membre de plusieurs sociétés savantes; contenant la description des arbres, l'exposé des caractères du genre, des espèces, des variétés, leur culture, les moyens à prendre pour les naturaliser, le tems de la fleuraison et de la maturité de leurs fruits, les propriétés économiques et médicinales, le lieu natal, l'époque où ils ont été apportés en Europe, et des remarques historiques sur leurs usages chez les peuples anciens; avec des figures imprimées en couleur ou en noir, d'après les dessins peints sur la nature, par MM. P. J、 Redouté et P. Bessa, peintres d'histoire naturelle ; publié par Etienne Michel et Arthus-Bertrand, par livraisons de format in-folio, ornées de six figures en couleur ou en noir. Livraisons de 1 à 56e.

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1o. On ne demande aucune avance à MM. les souscripteurs, ils ne paieront qu'en faisant retirer leur livraison chez les éditeurs. (Il y en a jusqu'à présent 56 à jour, et l'ouvrage entier en aura 70 à 80 au plus.) Si la dépense, pour la totalité des livraisons, paraît trop considérable, on prendra des arrangemens qui faciliteront cette acquisition. 2o. Les frais de port et d'emballage sont à la charge des souscrip

teurs.

3o. Pour que toutes les personnes puissent atteindre à l'acquisition de cet ouvrage, aussi utile qu'agréable, on l'a imprimé sur trois

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papiers différens. Le premier, sur beau carré, avec les planches en noir, dont le prix est de 9 fr. par livraison; le second, sur carré vélin, avec les planches imprimées en couleur, dont le prix et de 25 fr.; et enfin le troisième, sur nom-de-jésus, figures imprimées en couleur, 40 fr. par livraison.

4°. Les lettres de demande et l'envoi de l'argent doivent être affranchis.

On souscrit à Paris, chez MM. Etienne Michel, rue des FrancsBourgeois, no 12, au Marais; et chez Arthus-Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, no 23.

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L'auteur a joint à cet intéressant ouvrage l'usage des fiches de différentes couleurs, sur lesquelles sont collés d'un côté la figure, de l'autre le son qui y a rapport. Le livre est plus pour le maitre, les ́ fiches plus pour l'enfant ; elles deviennent entre ses mains des joujoux instructifs qui l'attachent par les images immobiles.

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La 4o et dernière, composée de deux volumes, paraîtra en mars prochain, et alors le prix de l'ouvrage complet en 15 vol. in-8, avec le texte latín en regard, sera de 90 fr. et 180 fr. pour le papier vélin, sans augmentation malgré l'impôt établi sur le papier.

Chez Michaud frères, imprimeurs-libraires, rue des Bons-Enfans, no 34; et chez Arthus-Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, no 23.

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