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danoise, ce à quoi elle réussi. La Grande-Bretagne, dans. un état de paix profonde avec le Danemarck, bombarda et incendia sa capitale, tua un grand nombre d'habitans, brûla 400 maisons, et s'empara de 15 vaisseaux de ligne, 15 frégates, 6 bricks et 25 chaloupes canonnières, ainsi que des bâtimens sur le chantier, et des provisions navales

montant à 20,000 tonnes.

Ce qui est évidemment mal en morale, ne saurait être bien en politique.

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8°. Dans le dessein de soutenir la Suède contre la Russie, une expédition forte de 14.000 hommes, sous le commandement de sir J. Moore, fit voile, au mois de mai 1808 elle échoua. Gustave mit aux arrêts sir J. Moore: ce ne fut qu'avec difficulté qu'il échappa, et son armée, après être demeurée plusieurs semaines à bord des transports, revint en Angleterre.

9. Au mois de juillet 1808, 10,000 hommes, sous les ordres de sir Arthur Wellesley, furent envoyés en Espagne, pour secourir les patriotes espagnols. La Junte de Galice refusa les secours qu'on lui offrait, assurant qu'elle n'avait pas besoin d'hommes, mais seulement d'armes, de munitions et d'argent; et elle conseilla à sir Arthur dé se rendre en Portugal.

10o. En août 1806, sir Arthur Wellesley fut envoyé en Portugal avec 10,000 hommes pour chasser les Français de la Péninsule. Sir Arthur fut remplacé par sir H. Burrard, qui, lui-même, fut remplacé par sir H. Dalrymple. La campagne qui amena la victoire de Vimiera fut terminée par la mémorable convention de Cintra. L'armée française fut ramenée saine et sauve dans les ports de France, et la plus grande partie de l'armée anglaise fut envoyée en Espagne. Le reste de nos forces quitta subséquemment le Portugal lors de l'approche des Français.

11°. Une seconde expédition fut envoyée en Espagne sous le commandement de sir John Moore; elle était composée de 28,000 hommes, et avait pour objet l'expulsion des Français de la Péninsule. L'armée anglaise s'avança de la côte dans l'intérieur de l'Espagne; mais voyant qu'elle ne pouvait pas compter sur l'appui de l'universalité de la nation espagnole, et les armées françaises marchant sur elle, elle fut obligée de se replier sur la côte, et finalement elle se rembarqua à la Corogne, où fut tué son brave chef, après avoir vu périr un tiers de son armée par la faim ou l'épée.

12o. Toujours dans l'intention de délivrer l'Espagne, nos ministres firent partir une nouvelle expédition pour ce pays; elle était composée de 30,000 hommes, nombre demandé par sir A. Wellesley, qui en avait le commandement, pour chasser les Français de la Péninsule. Cette expédition fit voile au mois d'avril 1809. Sir Arthur s'étant avancé jusqu'à Talavera, remporta une victoire problématique sur le roi Joseph. Mais étant mal secondé par les Espagnols, et réduit à de grandes extrémités par le manque de Vivres, par suite de l'apathie de la Junte et du manque de cordialité chez les habitans, il fut obligé de se retirer, et il arriva sur les frontières de Portugal, son armée étant grandement réduite en nombre. Quelques rapports disent qu'elle était réduite à 12,000 hommes.

13. Dans le dessein de faire une diversion en faveur de l'Autriche, cette treizième expédition, composée seulement de 18,000 hommes, sous le commandement de sir J. Stuart, fit voile pour Ischia et Procida en juin 1809: elle prit possession de ces îles, qui furent ensuite abandonnées, sans que pour cela les Français détachassent un seul bataillen de leurs forces sur le Danube, ou même ralentissent la marche de ceux qui s'y rendaient.

14°. Au mois d'août 1809, la troisième expédition pour la Hollande mit à la voile sous le commandement du comte de Chatam. Elle était composée de 50,000 hommes, 42 vaisseaux de guerre, 156 bâtimens armés, sans y comprendre les transports. Son objet était de faire une diversion en faveur de l'Autriche, et de détruire la flotte de l'ennemi à Anvers. Mais ce ne fut qu'après l'armistice du 12 juillet qui avait mis fin à la guerre cuire la France et FAutriche, que cette expédition sortit des ports de l'Angleterre ! Elle y revint avec 10,000 malades sans avoir tenté aucune opération contre la flotte à Anvers! Elle prit possession de Walcheren et de Béveland. Cette dernière île fut ensuite abandonnée mais ce ne fut qu'après que plusieurs milliers de nos soldats eurent péri de maladie, que ce qui en restait reçut enfin l'ordre de revenir en Angleterre.

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On voit que ce tableau n'est pas encore complet; on n'y trouve point en ligne de compte les embarquemens successifs faits pour soutenir la guerre en Portugal, les envois de troupes à Cadix, ceux qui ont été dirigés sur les côtes de. la Catalogne et du royaume de Valence, ceux que les projets de l'Angleterre sur la Sicile ont forcé d'y entretenir. Une autre chose non moins essentielle manque encore à ce

tableau, c'est l'état des sommes qu'ont coûté de telles exéditions. Quant au résultat, les Anglais le connaissent et Papprécient aussi bien que nous ; ils avouent que tant du sang et des sommes si énormes ont été employés uniquement à prolonger des guerres entreprises ostensiblement pour des objets auxquels l'Angleterre convient elle-même être forcés de renoncer.

Une nouvelle affligeante va leur parvenir. Ils doivent savoir, en ce moment, l'événement que nous a appris une lettre de Bayonne. Leur expédition de Madras, partie le 30 avril, a été assaillie par une tempête furieuse, le 2 mai, Vingt-neuf bâtimens, dont deux vaisseaux de ligne et une frégate, chargée de troupes, ont péri corps et biens. La frégate la Saldahna, a également péri corps et biens.

L'Empereur a présidé mercredi le conseil des ministres, et dans la semaine plusieurs conseils d'état.

Le Moniteur a publié divers décrets très-étendus de haute administration.

S....

ANNONCES.

Les Vies des Hommes illustres de Plutarque. Nouvelle édition corrigée et ornée de portraits gravés sur des dessins faits d'après l'antique. Quatre vol. in-80, avec 32 portraits. Prix, 15 fr., et 20 fr. franc de port. Chez Arthus-Bertrand, libraire, rue Hautefeuille.

Le Chansonnier des Grâces. Volume in-18, de 335 pages, orné d'une belle gravure et d'un frontispice gravé, avec un joli fleuron, dont l'une représente l'Amour voltigeur, et l'autre, l'Amour guerrier. Ce volume est accompagné de 52 pages de musique gravée et imprimée avec soin, contenant 47 airs des plus fameux compositeurs. XVIe volume de la Collection. Prix, broché. 2 fr. 50 c., et 3 fr. 25 c. franc de port. Chez F. Louis, libraire, rue de Savoie, no 6. Nota. On a tiré pour les amateurs quelques exemplaires en papier vélin satiné. Prix, br., 5 fr.

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On trouvera le livre ci-dessus en reliûres variées et élégantes.

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Le Lien des Familles, bouquets et complimens, pour le jour de l'an, les fêtes, mariages, baptêmes, anniversaires, etc. etc. etc. Un vol. in-64. Prix, 90 c., et I fr. franc de port. Chez Crapart, libraire, rue du Jardinet, no 10; Lefuel, libraire, rue Saint-Jacques; et chez Ledentu, libraire, passage Feydeau̟.

Le Petit Astrologue en belle humeur; oracles en vaudevilles. Un vol. in-64. Prix, 75 c., et 1 fr. franc de port. Chez Crapart, libraire, rue du Jardinet, no 10; Delaunay, libraire, au Palais-Royal; et chez Lefuel, libraire, rue Saint-Jacques.

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MERCURE

DE FRANCE.

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Fragment du troisième chant:

SE dérobant aux baisers de Titon,
Les yeux en pleurs, l'Aurore printanière
Dorait les monts de sa douce lumière
Et dissipait les ombres du vallon.
Le jour qui luit dans la grotte brillante
De Praxitelle a frappé les regards;
Il se réveille à la clarté naissante,
Et s'arrachant de sa couche brûlante,
D'un pied rapide il franchit les remparts,
Plein des pensers de la gloire et des arts:
L'aspect riant de la simple nature,
Les sons joyeux des concerts du matin
L'émail des fleurs qui pare la verdure,
Et la fraîcheur d'un air caline et serein,
Tout le remplit d'une volupté puré;
Un doux espoir fait palpiter son sein.

Moment divin, favorable au génie,
Vous enflammez ses sublimes transports!
Au noble fils du Dieu de l'harmonie
Vous inspirez de célestes accords.
L'heureux pinceau des successeurs d'Apelle
Vous doit l'éclat de ses riches couleurs,
Et des amans de l'art de Praxitelle
Vous animez les ciseaux créateurs.

Près du Céphise, et sous un verd bocage,
Qui dans les airs monte en voûte arrondi,
Et dont zéphyr balance le feuillage
Impénétrable aux ardeurs du midi,
D'un frais
gazon la terre revêtue
Semble inviter le mystère et l'amour.
Le flot plaintif, de détour en détour,
Fuit, caressant l'herbe molle et touffue,
Et, retardant sa course irrésolue,
Quitte à regret ce fortuné séjour.

Dans ces beaux lieux Praxitelle s'avance,
Le front brillant de joie et d'espérance.
Là, vingt beautés accourent à sa voix,
Le sein voilé d'une gaze légère,
Et folâtrant sous l'ombre bocagère,
Par leurs attraits sollicitent son choix.
Réunissant leur grâce différente,
Il va former le plus beau des portraits,
Polir le marbre, et Vénus triomphante
- Viendra sourire elle-même à ses traits.
Ainsi jadis pour embellir Pandore,
Objet chéri des soins de leur amour,
Les immortels choisirent tour-à-tour
Le front d'Hébé, le sourire de Flore,
Le teint vermeil de la timide Aurore,
Et

pour orner cette fille des cieux,
A Cythérée empruntèrent encore
Ce doux regard qui subjugue les Dieux.

Pour attirer le choix de Praxitelle, Chaque beauté, pleine d'un juste orgueil, Se disputant la gloire d'un coup-d'oeil, Veut se parer d'une grâce nouvelle.

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