Page images
PDF
EPUB

$

à un dénouement final, les soussignés plénipotentiaires de S. M. danoise ont reçu l'ordre de "s'adres ser à MM. les plénipotentiaires des puissances, qui ont concouru à détacher la Norvège du Danemarc, et à garantir la possession de ce Royaume à S. M. suédoise, pour réclamer leur attention et leurs soins en faveur des intérêts et des droits du Roi, leur maître, et pour les inviter à s'occuper des moyens d'assurer à S. M. les réparations qui lui sont promises.

[ocr errors]

Jamais demande ne fut plus légitime. Pour en fonder la justice, il serait superflu d'entrer » dans l'examen du passé. Lorsqu'on a exigé du Roi, qu'en faveur du bien général de l'Europe S. M. se dé pouillât d'une des deux couronnes réunies sur sa tête, l'on n'a pas prétendu, qu'un sacrifice aussi pénible, aussi énorme, se fit sans dédommagement. Si les considérations dont le Roi est devenu la vic time, ont été censées impérieuses, l'obligation/de réparer, autant que faire se peut, les injures que ce souverain a essuyées, ne saurait l'être moins. Les puissances, qui ont porté S. M. à consentir à la ces sion de la Norvège, n'ont pas méconnu cette obligation. Elles se sont engagées, chacune de son cô té, à concourir à procurer au Danemarc, indépendamment de l'acquisition de la Pomeranie suédoi se, qui par son traité de paix avec la Suède lui a été cédée, les indemnités ultérieures qui lui sont dues.

seaux de proie, des fruits sauvages et 17000 indigènes malheureux et farouches, en 1798 dévelopa le matériel, la culture et les produits les plus riches, et une population de 130,000 habitans heureux et civilisés.

[ocr errors]

Le Danemarc a des titres non moins fondés à réclamer l'appui et les bons offices des puissances qui, sans avoir contribué à lui arracher la Norvége, se sont laissées engager à garantir à la Suède la possession de ce Royaume. Car il est évident, que cette garantie perdrait son effet, si les conditions, aux quelles seules le Roi a renoncé à ses droits, n'étaient remplies dans toute leur étendue. Il ne s'agit donc plus que de trouver les moyens de satisfaire aux justes réclamations de S. M. Il ne saurait appartenir au Danemarc de les indiquer, ou de faire aucune proposition à cet égard. La faculté de déterminer ces moyens, se trouve toute entière dans la vocation des puissances, dont les soins embrassent aujourd'hui l'ensemble des intérêts de l'Europe dans tous leurs divers rapports, qui connaissent les voeux et les besoins de tous, et qui se sont imposé la tâche d'accueillir toutes les réclamations, de concilier toutes les prétentions, et d'avoir égard, aux droits d'un chacun.

[ocr errors]

Le Roi s'adresse avec une confiance entière à ces puissances, qui toutes connaissent les causes de ses malheurs, l'étendue de ses pertes, et la force des titres qu'il s'agit dans ce moment de faire valoir. S. M. n'en appelle qu'à leur justice seule, et elle se tient convaincue, qu'elles ont toutes également à coeur de laver le grand ouvrage de la régénération de l'Europe, qu'elles sont appelées à consommer, de la tache et du reproche qui y seraient à jamais attachés, si le Danemarc restait injurié sans réparation et dépouillé sans dédommagement.

En adressant par ordre du Roi, leur maître, les soussignés saisissent avec

cet office à....

empressement l'occasion de lui offrir l'hommage de

tous leurs respects.

Vienne, le 19 novembre 1814.

Le comte Joachim de Bernstorf.

Le comte Chrétien de Bernstorf.

XXI.

Traité

conclu à Vienne le 4 juin 1815, entre le Danemarc et la Prusse, relativement à la cession réciproque de la Pomeranie suédoise y compris la principauté de Rugen,

et du duché de Lauenbourg.

1

S. M. le Roi de Danemarc et S. M. le Roi de Prusse désirant s'accorder pour leur avantage commun sur la cession réciproque de la Pomeranie suédoise y compris la principauté de Rugen, et du duché de Lauenbourg, ces monarques ont résolu de conclure à cette fin un traité formel, et ont nommé en conséquence des plénipotentiaires pour examiner, régler et signer tout ce qui concerne cet objet, savoir:

S. M. le Roi de Danemare M. Chrétien-Gauthier, comte de Bernstorf, conseiller intime de conférences, son envoyé extraordinaire et ministrė plénipotentiaire du Danemarc près le congrès de Vienne, chevalier de l'Eléphant, grand'- croix du Da

nebrog, et de l'ordre de St. Etienne de Hongrie, et M. Joachim Frédéric comte de Bernstorf, conseiller intime de conférences, second plénipotentiaire au congrès, grand'croix du Danebrog.

S. M. le Roi de Prusse, le prince de Hardenberg, son chancelier d'état, chevalier des ordres de l'aigle noir et de l'aigle rouge, de Malthe, et de la croix de fer de Prusse de St. André, de St. Alexandre - Newsky et de Ste. Anne de Russie de la 1ère classe, grand'croix de l'ordre de St. Etienne de Hongrie, grand' croix de la légion d'honneur, de l'ordre de St. Charles d'Espagne, de St. Hubert de Bavière, de l'Annonciation de Sardaigne, des Séraphins, de l'Eléphant, de l'aigle d'or du Wurtemberg, et de plusieurs autres ordres, son premier plénipotentiaire au congrès; et M. Charles-Guillaume, baron de Humboldt, son ministre d'état, chambellan, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire près S. M. I. et Ap., chevalier du grand ordre de l'aigle rouge, de la croix de fer de Prusse et de Ste. Anne de Russie de la 1ère classe, son second ministre plénipotentiaire au congrès: lesquels, après avoir échangé leurs pleins - pouvoirs respectifs, trouvés en bonne et due forme, sont convenus des articles suivans:

Article Ier.

S. M. le Roi de Danemarc renonce, tant pour lui que pour ses descendans, irrévocablement et pour toujours, en faveur de S. M. le Roi de Prusse et de ses descendans, à tous les droits que le traité ́de paix conclu avec S. M. le Roi de Suède à Kiel le 14 janvier 1814, lui a donnés sur la Pomeranie suédoise et la principauté de Rugen.

4

Art. 2.

S. M. le Roi de Prusse, en entrant en possession des droits, se charge en même temps des obligations que S. M. le Roi de Danemarc a contrac tées par les articles 8, 9, 10, 11, 12, 20, 22, 23, 24 et 26 *) du traité de Kiel, à l'égard de la cession de la Pomeranie suédoise et de l'isle de Rugen.

[ocr errors]

Art. 3.

?

S. M. le Roi de Prusse cède pour toujours à S. M. le Roi de Danemarc le duché de Lauenbourg, dont ce monarque entrera en possession avec tous les droits de souveraineté, de propriété, les privilèges et émolumens qui y sont attachés, de même que le dit duché a été cédé à S. M. le Roi de Prusse par l'article 4 du traité conclu à Vienne le 29 mai 1815 **) entre elle et S. M. le Roi de la Grande Bretagne et d'Hannovre. Cependant le bailliage de Neuhaus. situé entre l'Elbe et Mecklenbourg, ainsi que les villages du pays de Lunebourg, qui confinent à ce bailliage, sont exclus de

cette cession.

Art. 4.

S. M. le Roi de Danemarc s'engage à se charger des obligations que S. M. le Roi de Prusse a contractées relativement au duché de Lauenbourg, en vertu des articles 4, 5 et 9 du traité conclu lé 29 mai 1815 entre S. M. Prussienne et S. M. Britannique, Roi d'Hannovre; cependant il est entendu

* Ces articles se trouvent ajoutés ci-dessus, immédiatement après ce traité. Rem. de l'éditeur. **) Ce traité se trouve ci-après, T, VI, Sect. Ière, no. 141.

« PreviousContinue »