H. CHAMPION. librairie spéciale pour l'histoire de la France A. ROUSSEAU, rue Soufflot, 14 1908 Bates 6-29-26 AVANT-PROPOS Les grammairiens latins ont déjà été étudiés sous beaucoup de points de vue. On a établi, autant qu'il était possible, leur dépendance réciproque, on a essayé de dégager le principe plus ou moins philosophique de leur conception grammaticale, on a scruté leurs doctrines sur l'accent, on a même été jusqu'à rechercher l'origine de leur terminologie. D'autres érudits ont exploité leurs ouvrages comme une riche mine, pour en extraire des renseignements sur certains auteurs dont les œuvres sont maintenant disparues ou nous sont parvenues mutilées, ou bien pour se documenter sur le latin anté-classique ou plus encore peut-être pour y trouver des données positives et précises sur le latin vulgaire, base de l'étude des langues romanes. Mais il semble qu'on ait jusqu'à présent négligé de montrer simplement quelle fut leur discipline scolaire, ce qu'ils enseignèrent au juste et d'après quelle méthode ils l'enseignaient. Rien n'est plus certain qu'ils ont reçu des Grecs leurs principes généraux de grammaire et que, disciples trop fidèles, ils n'ont pour ainsi dire rien innové à cet égard. Mais c'est à la langue grecque que les Grecs appliquaient leur philosophie, ou, si l'on préfère, leur logique grammaticale. Les Latins, eux, portèrent les instruments forgés par la pensée grecque sur le terrain vierge de la langue latine. Il peut donc être intéressant de constater comment, avec ces idées générales et directrices, ces définitions, ces classifications empruntées aux Grees, ils ont accompli la tâche difficile de l'étude systématique du latin. |