Page images
PDF
EPUB

LE XXVI. AVRIL,

S. CLET ET S. MARCELLIN PAPES. Semi-double.

SA

SAINT CLET.

Aint Clet que plufieurs Peres nomment Ana clet, gouverna l'Eglife Romaine après S. Lin; & fut ainfi le fecond Pape après S. Pierre. Il monta fur le Siege Apoftolique l'an 2. de Tite; c'eftà-dire l'an 81. de J. C. & le remplit avec tout le merite qu'on peut s'imaginer dans un fucceffeur fi proche des Apôtres. Il mourut après douze ans de Pontificat, fous l'Empire de Domitien, & eut S. Clement pour fucceffeur.

Plerre, que les faux Architectes ont rejetée,

bienheureufes ces pierres fi proches de vous, fur qui vous avez voulu fonder votre Eglife. Mais malheur à nous, fi fur de tels fondemens, nous ne bâtiffons que de chaume & de boue; & beaucoup plus encore, fi nous détruifons au lieu d'édifier.

SAint

SAINT MARCELLIN.

Aint Marcellin Pape fucceda à S. Caius l'an 296. Ce fut fur la fin de fon Pontificat que Diocletien commença la plus fanglante perfecution que l'Eglife eût encore endurée. Il fit un édit au mois de Mars de l'an 303. par lequel il ordonnoit de demolir les Eglifes, & de bruler les

livres facrez. Il ordonna enfuite par un fecond édit, qu'on mît tous les Ecclefiaftiques en prison, & il commanda auffi-tôt après qu'on fit mourir par les fuplices ceux qui refuferoient de facrifier. Le nombre de ceux qui répandirent leur fang pour J. C. en cette même année, eft prefque incroiable. Les Donatiftes ont acufé S. Marcellin & trois de fes Prêtres, qui ont été enfuite fes fucceffeurs, d'avoir manqué de cœur dans cette perfecution, & d'avoir facrifié aux idoles; mais comme ils les ont accufez fans preuves, on n'a pas dû, dit S. Auguftin, avoir égard à leurs calomnies. Theodoret rend un témoignage bien plus glorieux à ce S. Pape, & il lui fait un grand éloge en peu de mots, lorfqu'il dit qu'il fe rendit celebre dans la perfecution. Il ne la vit pas finir, puifqu'il mourut l'année d'après qu'elle fut commencée, laiffant le faint Siége vaquant, qui ne fut rempli par S. Marcel que quatre ans après, favoir l'an 308.

Vous étes toujours avec votre Eglife, Sei

gneur, mais plus proche d'elle dans les afflictions. Les perfecutions font une fource de graces pour elle. Mon Dieu, que notre repos & notre tranquillité, en nous faifant oublier que vous en étes l'auteur, ne foient pas pour nous une fource de maux & de difgraces.

A LA MESSE.

L'introit, l'Alleluia, l'Offertoire & la Communion comme ci-devant page 76.

Collecte.

Faites, Aires, Seigneur, que la Beatorum Martyglorieufe confeffion des rum, pariterque

Ponti

Pontificum Cleti & Marcellini nos, Domi

bienheureux Martyrs & Pontifes Clet & Marcellin, nous fortifie, & que leur picufe interceffion nous protege fans celle; Par.

ne, foveat pretiofa confelio, & pia jugiter in terceffio tueatur ; Per.

E PÎTRE.

Lectio Epiftole beati Leçon tirée de l'Epître du

Petri Apoftoli. Benedictus Deus, Pater Domini noftri Jefu Chrifti, qui fecundùm mifericordiam fuam magnam regeneravit nos in fpem vivam, per reJurrectionem Jefu Chrifti ex mortuis, in bereditatem incorruptibilem & incontaminatam & immarceffibi lem, confervatam in cœlis in vobis, qui in virtute Dei cuftodimi ni per fidem in falutem, paratam revela ri in tempore noviffimo. In quo exultabitis, modicum nunc fi oportet contriftari in variis tentationibus; ut probatio veftræ fi dei, multo pretiofior auro, quod per ignem probatur, inveniatur in laudem & gloriam & honorem, in Tome VII.

bienheureux Pierre Apôtre.

1. 3.

Beni foit Dieu, le Pere de 1. Pier. notre Seigneur Jefus

la

Chrift, qui felon la grandeur de fa mifericorde, nous a regenerez par la refurre@tion de Jesus-Chrift d'entre les morts, pour nous donner une vive efperance, & pour nous faire arriver à cet heritage, où rien ne peut ni se détruire, ni se corrompre, ni fe fletrir, qui vous eft refervé dans les cieux, à vous que vertu de Dieu garde par la foi, pour vous faire jouir du falut qui vous eft préparé, & qui doit être montré à decou vert dans la fin des tems. C'eft ce qui nous doit tranfporter de joie lors même que Dieu permer que pendant cette vie qui eft fi courte, vous loiez affligez de plufieurs maux; afin que vorre foi ainfi éprouvée, étant beaucoup plus precieufe que l'or qui eft éprouvé par le feu,fe trouve digne de louanG

S. Pier.

1.3.

ge,d'honneur & de gloire,au revelatione Jesu Chritems de la manifestation de fti Domini noftri. Jefus-Chrift notre Seigneur.

L'Evangile comme ci-devant page 99.

La Secrette la Poft-Communion, comme cidevant page 100.

EXPLICATION DE L'EPÎTRE.

BEni foit Dien. Les Apôtres commencent or

dinairement leurs Lettres par louer Dieu, & lui rendre graces pour eux, & pour ceux à qui ils écrivent, des bienfaits qu'ils ont reçûs de fa mifericorde.

Qui nous a regenerez par la refurrection de J.C. pour nous donner une vive efperance. Dieu nous a regenerez, en ce que par le batême, comme par une feconde naiffance, il nous a fait fes enfans. Par la premiere naiffance, qui nous fait enfans des hommes, nous fommes pecheurs, & par confequent ennemis de Dieu. Mais nous mourons au peché, & le peché meurt en nous par le batême; & nous renaiffons enfans de Dieu, & par confe. quent, avec le droit d'efperer cet heritage incorruptible qu'il nous garde au ciel. Et c'eft ce que veulent dire ces mots: Pour nous donner une vive efperance. Car nous ne fommes regenerez, que pour efperer la vie éternelle, comme notre heritage. Et cette efperance eft apellée, vive; foit parce que cette efperance fait vivre l'ame; ou plus fimplement, parce que cette efperance doit être vive & animée, & qu'elle nous doit faire agir pour aquerir le bien que nous esperons. Or cette regeneration & cette efperance font les fruits de la refurrection de J. C. qui a détruit la mort, afin que nous devinffions les heritiers de la vie

éternelle; & qui a été reffufcité par fon Pere, afin que Dieu foit deformais l'objet de notre foi & de notre efperance, comme S. Pierre le dit en cette même Épître.

Pour vous faire jouir du falut qui vous eft preparé, & qui doit être montré à découvert à la fin des tems. Le bonheur que les Saints poffedent dans le ciel, eft inconnu à la plupart des hommes qui vivent fur la terre, & n'eft connu des Fideles que par la Foi. C'est à la fin du monde que tous les hommes verront manifeftement quelle eft cette gloire que Dieu garde à ceux qui l'aiment. Mes bien-aimez, dit S. Jean, nous fommes dès à prefent enfans de Dieu, mais ce que nous ferons un 1. Jean jour, ne paroît pas encore. Votre vie eft cachée 3. 2. en Dieu, dit S. Paul, mais lorfque J. C. qui eft votre vie, viendra à paroître, vous paroîtrez auffi avec lui dans la gloire.

Afin que votre Foi beaucoup plus precieuse que L'or, fe trouve digne de louange. Voici le fens des paroles de l'Apôtre: Votre Foi eft quelque chofe de bien plus precieux que l'or, puifque l'or eft corruptible, & ne fert qu'à avoir des biens corruptibles. L'or n'a tout fon prix & toute favaleur, qu'après qu'il a été éprouvé par le feu; & la Foi ne doit recevoir toute la gloire que Dieu lui promet, qu'après avoir paffé par l'épreuve des afflictions. Mais l'épreuve de la Foi dure peu, & fa recompenfe eft éternelle.

Ce peu de paroles que l'Eglife lit du commencement de cette Epître de S. Pierre, renferme de grandes inftructions. Car les Chrétiens y aprennent à eftimer comme ils doivent, la grace que Dieu leur a faite de les avoir apellez à la Foi, & à le remercier fans ceffe de la renaiffance qu'il leur a donnée au batême.

Col. 3.3.

« PreviousContinue »