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173 inflamme, afin que nous ne vivions que pour

vous.

Ne nous fuprenez pas, Seigneur; donneznous le tems de faire penitence; donnez-nous Je foin de faire profiter ce tems; donnez-nous l'efprit de penitence, fans lequel nous ferions inutilement des œuvres exterieures de penitence.

LE I. MAI.

SAINT PHILIPPE ET S. JAQUE. Double.

S. PHILIPPE APOTRE.

Saint Philippe, natif de Bethfaïde ville de Galilée, fut un des premiers difciples de J. C. & peut-être le premier qui s'attacha à fa fuite. Le Fils de Dieu s'en allant en Galilée peu après fa tentation dans le defert, trouva Philippe, & lui dit, Suivez-moi. Philippe ne fe contenta pas de le fuivre ; mais aiant rencontré Nathanaël, il lui dit qu'il avoit trouvé le Meffie, & il l'amena à Jefus. Il exerça ainfi dès le commencement de fa vocation les fonctions de l'Apoftolat, auquel J. C. l'éleva enfuite, en le faifant un des douze, à qui il donna le nom d'Apôtres. S. Clement d'Alexandrie rapporte que ce fut à Philippe que le Sauveur dit : Suivez-moi, & laiffez aux morts le foin d'enfevelir leurs morts: & Tertullien met au nombre des Apôtres celui qui abandonna le foin d'enfevelir fon pere. Lorfque Jefus vit cette grande foule de peuple qui l'avoit fuivi, il dit à Philippe : Où acheteronsnous du pain pour nourrir tout ce peuple? Des

Gentils voulant voir J. C. s'adrefferent pour ce fujet à S. Philippe ; cet Apôtre en parla à S. André, & tous deux enfemble en parlerent à Jefus, qui leur répondit: L'heure cft venue que le Fils de l'homme doit être glorifié. Le même Sauveur aiant parlé de fon Pere dans cet admirable difcours qu'il fit à fes Apôtres après la Cene la veille de fa Paffion, Philippe lui dit: Seigneur, montrez-nous votre Pere, & il nous fuffit. C'étoit déja beaucoup à cet Apôtre de croire que Dieu fuffit à l'homme, & que tout notre bonheur confifte à levoir; mais il ne favoit pas encore ce que le Fils de Dieu lui aprit par cette reponfe Philippe, celui qui me voit, voit mon Pere. Après l'Afcenfion de J. C. S. Philippe prêcha la foi dans la Phrygie. Il mourut à Hieraple, où il fut enfeveli avec deux vierges fes filles une autre de fes filles, qui étoit remplie du S. Efprit, fut enterrée à Ephese. L'Empereur Theodofe le Grand, s'étant mis en prieres dans une chapelle la nuit de devant la bataille qu'il devoit donner contre Eugene, S. Jean l'Evangeliste & S. Philippe Apôtre lui aparurent en fonge, fous la figure de deux hommes vétus de blanc, & montez fur des chevaux blancs, qui l'affurerent de la victoire. Un foldat eut la même vifion, & le fuccez glorieux de cette journée en fit voir entierement la verité.

SI nous ne pouvons plus être vos Apôtres. Seigneur, nous pouvons toujours être vos difciples. Si nous ne fommes pas des premiers à Vous fuivre ; faites que notre tiedeur & que notre negligence ne nous rendent pas des derniers. Infpirez-nous vous-même la vigueur & la force neceffaire pour redoubler notre travail en cette

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derniere heure du jour, puifque par l'excès de votre grace & de votre bonté, la même recompense lui eft preparée.

S. JAQUE LE MINEUR. Saint Jaque étoit proche parent de J. C. felon

la chair; c'est pourquoi il est apellé le frere du Seigneur. Eufebe raporte, fur le témoignage d'un Auteur ancien, que fa grande fainteté l'avoit fait furnommer le jufte; qu'il avoit été faint dès le ventre de fa mere; qu'il n'avoit jamais bu ni vin, ni rien de ce qui peut enivrer; qu'il ne mangeoit point de chair; qu'il n'ufoit point du bain, qu'il ne fe frotoit jamais d'huile, qu'il avoit feul permiffion d'entrer, quand il vouloit, dans la partie du temple apelée Sancta; & que là il prioit à genoux pour les pechez du peuple; ce qu'il faifoit fi fouvent, que fes genoux devinrent durs comme la peau d'un chameau. Sa vertu ne lui fit pas feulement donner le nom de jufte, mais elle le fit apeler encore le rampart du peuple. J. C. le favorifa d'une aparition particuliere après fa Refurrection. S. Clement d'Alexandre dit que le Sauveur lui communiqua le don de fcience, auffi bien qu'à S. Pierre & à S. Jean; & S. Paul affure que ces trois grands Saints paroiffoient comme les colomnes de l'Eglife. S. Jaque fut fait par les Apôtres le premier Evêque de la premiere Eglife du monde; c'est-à-dire de Jerufalem. Il affifta au Concile qui fut tenu en cette ville l'an 5o. de J. C. & ily parla avec tant de fageffe, que fon avis fut fuivi par toute l'affemblée. Il a écrit une excellente Lettre adreflée aux Juifs répandus par toute la terre, pour leur apren

prendre qu'il ne fuffit pas d'avoir embraffé la Foi de J. C. fi cette Foi n'eft accompagnée de bonnes œuvres, fans lefquelles elle ne peut fervir de rien pour le falut. Il joignit à cette doctrine plufieurs preceptes de la fageffe, de la charité, de l'humilité, de la modeftic, du filence, de la patience, & des autres vertus qui doivent éclater dans la vie des Chrétiens. S'il inftruifoit avec tant de foin les fideles qui étoient hors de la Ju• dée, il ne faifoit pas moins de fruit dans Jerufalem, où la reputation de fa bonne vie

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attiroit beaucoup de Juifs à la foi. Ceux qui ne fe ́convertirent pas, ne purent fouffrir davantage le progrez de la Religion Chrétienne: & après avoir manqué S. Paul, qu'ils avoient voulu faire mourir ils tournerent toute leur rage contre S. Jaque. Feftus gouverneur de Judée étant mort, le grand Prêtre Annanus fils d'Anne, qui avec Caiphe, avoit condanné le Sauveur, fe voiant le maître du païs, parce qu'Albin fucceffeur de Feftus, n'étoit pas encore arrivé, prit ce tems pour faire mourir notre Saint. On le fit monter au haut du temple, afin que de là il parlât aux Juifs, qui étoient en grand nombre à Jerufalem, à caufe de la Fête de Pâque, & qu'il les detournât de la foi de J. C. Mais il rendit au contraire au Fils de Dieu un témoignage glorieux, qui combla de joie les Chrétiens, & couvrit de confufion les Juifs infideles. Ces derniers monterent où il étoit, & le precipiterent du haut du temple; & parce qu'il n'étoit pas mort de fa chûte, ils le lapiderent, pendant qu'il prioit pour eux à genoux; & un foulon lui donna un coup de levier fur la tête, pour achever fon martyre. Il fut enfeveli au même licu, & on éleva une colomne fur fon tom

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beau. Les Fidéles de Jerufalem garderent avec une grande yeneration fa chaire epifcopale, & ils l'avoient encore dans le quatriéme fiecle.

V Erité Eternelle, qui ne pouvez ni mourir,

ni mentir vous l'avez dit, Nous fommes
auffi vos freres, & votre mere même, fi nous
vous écoutons, & fi nous gardons vos comman-
demens. Mais nous ne pouvons, ni les écou¬
ter, ni les garder, fans vous, Seigneur. Fai-
tes, Seigneur, en nous rempliffant de votre ef-
prit d'adoption, qu'à l'avenir nous vous ai-
mions, & vos commandemens
mere aime fon fils unique, comme un verita-
ble frere aime fon frere; pour tout dire, Sei-
gneur, comme vous nous aimez.

comme une

A LA MESSE. Introït.

Lamaverunt ad te,

CL

Domine, in tempore afflictionis fue; & tu de cœlo exaudifti eos. Alleluia, alleluia. Pf. Exultate Jufi in Domino reEos decet collaudatio. .Gloria.

DEus, qui nos annua Apoftolorum tuorum Philippi & Jacobi folennitate la tificas; præfta, que fumus, ut quorum

Seigneur, ils vous ont a

drellé leurs cris au tems 2.Esa... de leur affliction; & vous les 27+ avez exaucez du ciel, LouezDieu, louez-Dieu. Pf.Ré. jouiffez-vous, Juftes,au Seigneur; c'eft à ceux qui ont le cœur droit qu'il appartient de le louer. . Gloire. Collecte.

Dieu, qui nous donnez chaque année un nouveau fujet de réjouiffance dans la folennité de vos Apôtres S. Philippe & S. Jaque; faites, s'il vous plaît, que

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