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tations de cette vie, par une foi victorieuse, qui nous faifant mettre toute notre confiance en vous comme en notre Dieu, nous éleve au deffus de ce qui nous peut detourner de vous.

Montrez-nous votre pere; montrez-vous vousmême à nous tel que vous étes, & il nous fuffit. Nous ne demandons point d'autre bonheur que celui de vous poffeder. Faites-vous tellement connoître à nous ici bas par la foi, que nous meritions de vous connoître parfaitement au ciel par la participation de votre gloire. O Voie, qui étes venu trouver l'homme égaré pour le redreffer; Verité, qui l'avez cherché dans fon aveuglement pour l'éclairer; Vie, qui étes venue nous reffufciter de la mort : faites-nous comprendre combien on s'éloigne de la fouveraine & veritable felicité quand on ne va pas à vous, quand on ne mar che pas par vous. Ne vous contentez pas, Seigneur, de nous avoir montré le terme où il faut tendre, & le chemin par lequel il faut y aller; prenez-nous encore par la main pour nous mettre dans la voie, pour nous conduire, pour nous porter, pour nous faire arriver au terme.

LE II. MAI, .

SAINT ATHANASE. Double.

Aint Athanafe natif & diacre d'Alexandrie,

Sfut mené par S. Alexandre fon Evêque au

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Concile de Nicée où il défendit avec éclat la divinité de J. C. contre les blafphêmes d'Arius, & s'attira dès-lors la haine des Ariens. Il fut élû peu après Patriarche d'Alexandrie, & il fit voir en fa perfonne, felon S. Gregoire de Nazianze

le plus Saint de tous les Evêques qui avoient gouverné cette Eglife depuis S. Marc. Les Ariens irritez de ce qu'il ne voulut point recevoir Arius que l'Empereur Conftantin avoit renvoié à Alexandrie, fe lierent avec des Schifinatiques d'Egipte nommez Meletiens, & l'accuferent, 1. d'avoir impoté un nouveau tribut de robes de lin pour l'Eglife d'Alexandrie; 2. d'avoir envoié de l'or à un rebelle qui vouloit ufurper l'Empire; 3. d'avoir fait rompre par un de fes Prêtres & d'avoir rompu lui-même un calice; 4. d'avoir tué un Evêque Meletien nommé Arfene, & de lui avoir coupé une main pour s'en fervir à des operations magiques. La fauffeté de ces accufations fût découverte, mais les Ariens ne laifferent pas de renouveller peu après les mêmes calomnies; ils firent convoquer un Concile à Cefarée en Palestine pour le juger, & parce qu'il ne s'y trouva point, ce Concile fut tranfporté à Tyr, où il n'y eut d'Evêques que ceux qu'il leur plût d'y faire apeller. S. Athanafe y alla par l'ordre de l'Empereur; on l'y fit tenir debout comme un criminel; on envoia fes ennemis declarez pour informer du calice qu'on l'accufoit d'avoir rompu, & cependant une courtifane parut dans l'affemblée pour se plaindre d'avoir été violée par lui. Mais comme elle ne le connoiffoit point, un Prêtre s'étant prefenté devant elle lui demanda fi c'étoit lui qu'elle accufoit, elle répondit qu'oui, & l'impofture fut ainfi decouverte. On revint au meurtre d'Arfene, & on tira d'une boëte une main qu'on pretendoit faire paffer pour celle de cet Evêque. Le Saint fit entrer ce même Arfene dans le Concile, lui fit montrer fes deux mains, & confondit fes calomniateurs, mais il ne les convertit pas. Car

ils ne laifferent pas de le depofer ; & parce qu'il fe plaignit de leurs violences à l'Empereur, ils l'accuferent par une nouvelle calomnie

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d'avoir menacé d'empêcher le transport du blé d'Alexandrie à Conftantinople, & le firent releguer à Treves, où il fut fort bien reçû par l'Evêque S. Maximin. Il fut rapellé de fon exil après la mort de Conftantin, & reçû avec joie par fon Eglife. Ses ennemis continuant de le traverser par leurs impostures, demanderent au Pape Jules un Concile, mais S. Athanafe étant allé à Rome, ils n'en voulurent plus, & en assemblerent un à Antioche qu'ils commencerent par la condannation du Saint, en la place duquel ils envoierent pour Evêque à Alexandric un Gregoire qui y exerça des cruautez incroiables. Cependant le Pape tint fon Concile à Rome, où le Saint fut juftifié; & fon innocence fut encore reconnue dans le Concile de Sardique, à la convocation duquel Conftant Empereur d'Occident, avoit obligé Conftance fon frere Empereur d'Orient de confentir. Il l'obligea même dans la fuite de retablir le Saint dans fon Siege; mais comme ce Prince étoit gagné par les Ariens, après que Conftant fut mort, il renouvella une fanglante perfecution contre les Catholiques, & fit con danner S. Athanafe dans le Concile d'Arles, & enfuite dans celui de Milan, envoiant en exil le peu d'Evêques qui eurent affez de fermeté pour ne pas foufcrire à fa condannation. Les Catholiques d'Alexandrie, & de toute l'Egypte, furent tourmentez avec une cruauté horrible, & leur faint Patriarche fut obligé de fe cacher dans les deferts, où il écrivit d'excellens traitez pour de fendre la foi, pour juftifier fon innocence, pour confoler, animer & inftruire les Fideles. Il re

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tourna à Alexandrie après la mort de Conflance, mais il n'y fut pas long-tems en repos, parce que les Paiens & les Magiciens obligerent Julien l'Apôstat de le bannir comme l'homme du monde le plus capable d'abolir le Paganisme. Ce Prince ordonna même qu'on le tuât, & le Saint étant fur mer preffé par fes perfecuteurs, fit aller à eux le vaiffeau où il étoit, & éluda ainfi leur pourfuite. Car comme ils ne s'imaginoient pas avoir devant eux celui qu'ils cherchoient, ils en demanderent des nouvelles à ceux de fon vaiffeau, qui leur répondirent qu'il n'étoit pas loin, parce qu'il venoit de paffer par là. Il s'en retourna effeEtivement à Alexandrie où il demeura caché jufqu'à la mort de Julien, après laquelle il reprit le gouvernement de fon Eglife. Les Ariens firent de nouveaux efforts pour le mettre mal auprès de l'Empereur Jovien, mais ils ne purent rien gagner auprès de ce Prince veritablement pieux, & qui admiroit la vertu du Saint; par qui il voulut même être inftruit dans la doctrine de la Foi. Valens fucceffeur de Jovien, s'étant laiffé feduire par les heretiques, fit un Edit pour chaffer de leurs Eglifes tous les Evêques qui avoient été bannis fous Conftance; ce qui obligea S. Athanafe de demeurer quatre mois caché dans le tombeau de fon pere, jufqu'à ce que fon peuple eut obtenu de l'Empereur qu'il demeurât en paix dans fon Eglife. Ce fut-là qu'il confomma par les travaux de l'Epifcopat, une vie qui avoit été traversée fi glorieufement pour lui pendant l'efpace de quarante-fix ans qu'il fut Evêque, après avoir fait paroître felon les occafions, une fermeté invincible pour la difcipline & pour la dé fenfe de la foi, & une condefcendance pleine de charité pour maintenir la paix que Dieu don

Pf. 91.

noit à l'Eglife. Il mourut à Alexandrie l'an 371. âgé de près de quatre-vint ans, après avoir defigné pour fon fucceffeur un nommé Pierre, qui l'avoit accompagné dans fes voiages, & qui s'étoit fignalé avec lui dans les plus importantes

occafions.

Nous voions, Seigneur, en la vie de ce grand Saint, l'image de votre fainte verité qu'il a fi bien défendue. Vous fouffrez, Seigneur, que les puiffances de la terre fe joignent à celles de l'enfer pour la combatre; qu'elle foit calomniée, perfecutée, condannée, exilée, reduite à fé cacher; mais jamais qu'elle demeure étouffée : & quand vous l'avez ailcz éprouvée, vous ne manquez jamais à la faire triompher.

A LA MESSE. Introït.

LE Seigneur lui a ouvert

la bouche pour parler au milieu de l'affemblée des fideles: il l'a rempli de l'efprit de fageffe & d'intelligence, & il l'a revêtu de gloire. Louez-Dieu, louez-Dieu. Pf. Il eft bon de louer le Seigneur, & de chanter la gloire de votre nom,ô Tres-haut. . Gloire.

Collecte.

IN medio ecclefice a

peruit os ejus: implevit eum Dominus Spiritus fapientia & intellectus: ftolam gloriæ induit eum. Allelusa,alleluia. Pf. Bonum eft confiteri Domino: & pallere nomini tuo, Altiffime. . Gloria.

FXaucez, Seigneur, les E Xaudi, quafumus,

Domine,preces no

prieres que nous vous offrons en la fête de votre ftras quas in beati AthaConfelleur & Pontife faint

nafii Confefforis tui at

que

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