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DE

LÉGISLATION

DE TOULOUSE

1871.

TOME XX.

PARIS

ERNEST THORIN, LIBRAIRE, BOULEVARD SAINT-MICHEL, 58.

-

TOULOUSE

F. GIMET, LIBRAIRE, 66, RUE DES BALANCES.

1871.

Blenk

A962627

Toulouse. Imprimerie de Bonnal et Gibrac, rue St-Rome, 44.

ANNÉE ACADÉMIQUE

1871.

Séance de rentrée du 4 janvier 1871.

Présidence de MM. BRESSOLLES et ED. SERVILLE.

M. le Président invite les membres du bureau renouvelé, à venir occuper leur siége.

M. Ed. Serville, Président, remplace au fauteuil M. Bressolles et prononce l'allocution suivante.

MESSIEURS 9

Le temps n'est pas aux longs discours; c'est l'heure du recueillement, des fortes pensées et des viriles résolutions.

Heureux ceux qui, dans ces temps de déchirantes épreuves, ne perdent pas dans l'aveuglement d'un fol orgueil le sentiment de leur responsabilité.

Pour moi, Messieurs, au moment de prendre possession du poste que vous m'avez assigné, j'en comprends l'honneur, mais j'en sais le péril; je sens aussi plus péniblement le poids de ma faiblesse; et j'ai besoin de détourner mes regards dé moi-même, pour ne penser qu'à votre bienveillance et y trouver la force nécessaire pour ne pas faillir à la mission qu'elle m'a confiée.

Vous avez voulu descendre jusqu'au rang le plus humble, pour m'élever à cette dignité qu'ont faite si haute mes savants devanciers.

Ce choix, Messieurs, m'honore plus que je ne saurais le dire, et ma parole est impuissante à vous exprimer ma reconnaissance.

Si je recherche un motif à cet honneur inattendu, il m'est doux de penser que votre bienveillance a voulu, d'abord, s'arrêter au côté par lequel j'ai la légitime prétention de ne pas me laisser vaincre, celui d'un dévouement profond à notre œuvre.

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J'aime aussi à penser que vous avez voulu saisir, en ma personne, l'occasion de manifester, une fois de plus, en quelle estime vous tenez la science du droit dans ses branches variées et dans ses diverses applications. Permettez-moi donc, Messieurs, de reporter à ce double lien qui me rattachait au barreau et à la magistrature administrative, l'honneur de votre choix; je penserai moins, désormais, à ma faiblesse, et me dévouerai, avec moins de défiance, aux devoirs qui me sont imposés.

Pour cette œuvre, le renom de mes honorables prédécesseurs ne doit pas être une cause de découragement; je dois, au contraire, essayer de marcher sur leurs traces, d'imiter leurs exemples, de suivre le sillon dans lequel brilleront les traces lumineuses qui devront m'éclairer.

La modestie des éminents collègues dont nous allons occuper la place, ne me permet pas de proclamer ce que je pense de leur mérite, mais mon cœur serait ingrat, si, en vous révélant la cause de ce silence, je ne consignais ici les sentiments de notre sincère estime et de notre profonde gratitude.

Il est encore, Messieurs, une pensée qui me rassure; je ne serai pas seul à recueillir ce brillant, mais périlleux héritage; partagé avec les honorables et savants collègues dont l'académie vient de m'entourer, le poids en sera moins lourd, et je puis l'accepter avec moins d'inquiétude.

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