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de stimuler et de hâter la solution de cette importante entreprise.

L'expérience suivante est à noter, à notre époque, où les ruisseaux de l'Europe continentale sont tous plus ou moins complètement dépeuplés d'écrevisses; elle montre que dans cette voie rien n'est désespéré et qu'un peu de patience et d'habileté peuvent beaucoup.

En outre, à Münich, le professeur Höfer a établi un Institut spécialement consacré à l'étude de la pathologie des poissons.

Les résultats obtenus dans cette voie semblent assez encourageants à M. Lauterborn pour qu'il soit désirable d'étendre ceux-ci aux eaux courantes; et le mieux, pour atteindre ce but, serait à son avis la construction d'un laboratoire flottant qu'on pourrait diriger partout où le besoin s'en ferait sentir; la portion du Rhin comprise entre Bâle et Bingen mériterait avant tout des recherches approfondies.

Assurément, un petit bâtiment à vapeur, convenablement aménagé, répondrait à tous les desiderata, mais ce projet nécessiterait des dépenses considérables; aussi pourrait-on se contenter d'un bateau qu'on déplacerait au moyen d'un remorqueur.

M. Lauterborn estime que la réalisation de son 'projet entraînerait à bref délai la solution d'une infinité de questions des plus importantes pour les industries qui vivent de la pêche.

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(Bulletin de la Société d'aquiculture.)

L'industrie métallurgique et surtout l'industrie du fer et de l'acier sont, paraît-il, la cause de l'augmentation du prix du charbon.

L'industrie du fer, en effet, consomme une quantité prodigieuse de charbon, et l'on sait que le fer tient une place énorme dans l'économie de la vie des peuples modernes. Chemins de fer, navires, câbles sousmarins, télégraphes, constructions, ponts métalliques, tout marche, tout s'édifie au moyen du fer. Le prix du charbon en France est actuellement de 70 à 75 francs la tonne ou les 1.000 kilos. Il paraît que ce prix va être dépassé avant la fin du mois. Si l'hiver est long et dur, les prix peuvent atteindre 100 francs les 1.000 kilos. Il y a là de quoi faire réfléchir.

Le prix du charbon augmentant, le prix des autres combustibles augmentera aussi. Quel est le combustible le plus connu et le plus usité, après ou avant le charbon de terre ? C'est le bois qui a précédé le charbon de terre et qui, sans doute, lui survivra. On l'a un peu dédaigné, abandonné, mais quand les houillères seront appauvries, il faudra bien y revenir.

(Timber trades journal).

(39. ANNÉE). DECEMBRE 1900

IV. — 48

Ce n'est pas 12.354 chênes qui ont été vendus dans la forêt de Bercé, les 10 août et 12 novembre 1900, comme il est écrit par erreur à à la page 730 de la Revue. Il faut lire 5.033 chênes, du volume de 12.354 mètres cubes.

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Pieusement respectueux de ses désirs, je ne le nommerai point et je ne citerai que son dernier ouvrage consacré à embellir un site chanté par la Fontaine à qui j'emprunte son épitaphe. Comme le vieillard du fabuliste il se complut, en l'entreprenant :

A se donner des soins pour le plaisir d'autrui.

C'est à « ce goût de sage » qu'on doit de voir verdir aujourd'hui la côte aride que beaucoup connaissent pour l'avoir longée en remontant la rive gauche de l'Eure, entre Ivry-la-Bataille et Ezy, sur la ligne de Rouen à Orléans. Jusqu'en 1880, on n'y voyait poindre à travers la craie blanche qu'un court gazon, maigre pâturage de moutons.

Seule, la ferme de Saint-Germain-de-la-Truite, reste du prieuré fréquenté par La Fontaine au temps de son ami l'abbé de Chaulieu, interrompait par ses bâtiments la vue monotone et l'arête rectiligne du talus de cet escarpement. Cet horizon désert, pour les hôtes royaux ou princiers du château historique d'Anet, comme pour leurs invités célèbres dans tous les genres, avait toujours été fâcheux; le maréchal de Vendôme s'en plaignait, quand il venait entre deux victoires chercher la fraîcheur et l'ombrage des arbres qu'il avait fait planter lui-même dans les anciens jardins de Diane de Poitiers, à la grande joie du maître des eaux et forêts de Château-Thierry, dont on se rappelle ce prologue de Philémon et Baucis.

Puissions nous chanter sous les ombrages,
Des arbres dont ce lieu va border ses rivages !
Puissent-ils tout d'un coup élever leur sourcils,
Comme on vit autrefois Philémon et Baucis!

Des terrassements entrepris par ses ordres en face d'Ezy avaient déjà modifié l'aspect terrien, mais c'était toujours la grisaille de la stérilité qui formait le fond uniforme du tableau chargé par ailleurs de toutes les teintes de la fertilité.

Il semblait que ces pentes, par où dévalèrent au gué de l'Eure, en 1590, les troupes d'Henri IV victorieuses à Ivry pour gagner Mantes, avaient gardé sous leurs foulées l'empreinte de la guerre et de sa dévas

tation.

Quelle tâche plus digne des loisirs de la retraite d'un forestier que d'y porter remède et de corriger en cette minuscule montagne le vide immense de la végétation? Mon reboiseur le comprit et s'y voua. A lui seul, il entreprit à ses frais et risques, la formation d'un véritable périmètre situé sur le territoire de deux communes, s'étendant sur environ 40 hectares et comprenant plus de cent parcelles appartenant à des propriétaires différents. Il s'en fit l'acquéreur et l'ingénieur ; à force de patience et de ténacité, il réussit à en posséder plus de la moitié et après quelques expériences favorables à la végétation du pin sylvestre, il commença à l'âge de 70 ans, avec cette essence, le reboisement. Pour mieux satisfaire ses goûts de planteur, comme pour entretenir par l'exercice sa verte vieillesse, il opéra lui-même, avec le concours d'un seul manœuvre et, jusqu'à sa 86a année, il eut la joie d'étendre chaque année son domaine et de voir croître et grandir ses plantations sur une vingtaine d'hectares comprenant quatre-vingt mille sujets. Plusieurs voisins finirent par imiter son exemple et grâce à ses travaux que la mort seule devait interrompre l'aspect des côtes a été complètement modifié. Là où était le désert séculaire croît maintenant une jeune pineraie d'avenir, que les pâtres surveillent eux-mêmes, que les habitants à demi sauvages des grottes d'Ezy respectent et que les nymphes de l'Eure, aurait dit Chaulieu, voient embellir leur retraite avec délices.

S'ils revenaient dans la contrée, ses hôtes illustres d'autrefois, quel ne serait pas leur enchantement de cette métamorphose!

L'apôtre Saint-Germain s'étonnerait de voir bientôt grossir les sources de sa fontaine miraculeuse à laquelle l'ombrage ramènera plus nombreux ses pèlerins fidèles; le bouillant Henri, voyant son panache blanc mieux abrité, n'en serait que plus hardi pour l'attaque et n'en serait pas moins galant, mais avec plus de mystère, après la victoire, pour la belle jardinière d'Ivry. Vendôme en oublierait ses terrasses en faux bastions; ses poètes favoris, Chapelle et Chaulieu, n'en aimeraient que mieux leur ermitage au prieuré. La Fontaine mettrait en nouvelle fable l'œuvre de son disciple octogénaire. Voltaire, faisant sa cour dans Anet à la duchesse du Maine, pourrait s'y croire, comme à Ferney, voisin des sapins de Gex; enfin Florian, trouvant le site plus enchanteur, répéterait avec plus de raison qu'au temps de Penthièvre :

Vallon délicieux, bocages toujours verts!

En mettant à part ces souvenirs rétrospectifs, où l'imagination qui inspirait nos devanciers pourrait paraître trop subjective à nous, contemporains enclins à un sens plus objectif, tous les amis des arbres

conviendront que l'œuvre que nous avons décrite est méritoire et pourra servir d'exemple et d'encouragement aux nombreux partisans du reboisement des terres incultes. Ce fut pour ce double motif d'attachement au passé et de foi dans l'avenir que l'entreprit son auteur; nous avons cherché à traduire ce double sentiment, rendant à sa mémoire un fidèle et trop discret hommage. J. C.

-M. Delau, conservateur des forêts en retraite, est mort à Mirecourt lez décembre courant.

Il naquit à Dompaire (Vosges), le 15 janvier 1826, et fit partie de la 24me promotion qui sortit de l'Ecole forestière en 1849. D'abord envoyé en application à Sarreguemines, il fut successivement garde général à Andelot, sous-inspecteur à Saint-Laurent-du-Pont, puis à Dôle, et inspecteur à Arbois.

Nommé conservateur le 3 décembre 1880 à Valence, il resta dans cette ville, même après sa retraite qu'il prit en 1887. Il y a trois ans, M. Delau se trouvant à Mirecourt, dans la famille de sa femme, y tomba malade; à partir de ce moment, il se fixa dans cette localité, voisine d'ailleurs de son pays natal. Il ne se remit plus; mais, bien que l'issue de la maladie fût inévitable, c'est d'une manière subite qu'il fut enlevé à l'affection des siens et à l'estime profonde de tous ceux qui l'ont approché. Administrateur et forestier émérite, excellent camarade, ami sûr et dévoué, serviable et bon envers tous, tel a été M. Delau, et c'est ce que M. de Gail, conservateur à Épinal, a rappelé sur la tombe en présence d'une assistance émue.

Messieurs les inspecteurs Ména, Malgras et Gazin ont tenu à se trouver à cette triste cérémonie.

Un piquet de gardes en armes, sous le commandement de M. l'inspecteur adjoint Weyd, a rendu les honneurs.

On annonce aussi la mort de M. Jacquot Eugène, ancien inspecteur des forêts à Remiremont, décédé le 3 novembre dernier dans sa soixante-seizième année, à Nomeny (Meurthe-et-Moselle).

- M. Orfila, trésorier de la Société de secours et prêts entre les agents forestiers, a encaissé dans le courant du mois de novembre dernier : 1o Le versement de membre fondateur de M. Labbé;

2o La cotisation arriérée (année 1899) de M. Vinson ;

3o Les cotisations de l'année courante de MM. Delacourcelle, Labbé, Griess, Sornay, Legros St-Ange, Madelin, Delaroche, Guillemette, Tupin (L.-F.-M.), Détrie, Forestier (G.-A.-L.), Lescuyer (P.-A.) et Perrot;

4o Les cotisations anticipées (année 1901) de MM. Griess, Sornay, Madelin et Forestier (G.-A.-L.);

5o Le versement, à titre de première cotisation pour l'année 1901, de M. Millet.

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(2) En

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(3) En rem

(1) En remplacement de M. Faucompré, admis à faire valoir ses droits à la retraite. remplacement de M. de Laage de la Rocheterie, qui a reçu une autre destination. placement de M. Bourcelot, qui a reçu une autre destination.

BULLETIN DU COMMERCE DES BOIS

VILLERS-COTTERETS.

L'exploitation des coupes est en pleine activité. On remarque que dans les produits façonnés il y a beaucoup moins de bois de mines que les années précédentes, un certain nombre de marchands n'en font spécialement que dans les chênes de faibles dimensions qui seraient d'un placement difficile en bois de chauffage.

Des marchés en grume ont été traités entre marchands de la localité; l'augmentation est peu sensible sur les prix, elle est même pour ainsi dire nulle si on tient compte de la qualité des bois dont la moyenne est meilleure que l'année dernière. Pour les hêtres les prix varient de 22 à 24 fr. le m. c. sur coupe suivant qualité et facilité de transport, découpés à o m. 32 de diamètre fin bout. Pour les charmes de 18 à 20 fr., mêmes conditions, découpés à o m. 24 de diamètre. D'autres marchés en hêtres de 1 m. 60 de circonférence au milieu, découpés au choix de l'acquéreur, cubés au 1/4,ont été conclus à 45 fr. le m. c. sur coupe.

Aucun marché n'a encore été traité en ce qui concerne les chênes en grume. Sur cette catégorie il y a une augmentation, les produits en dérivant étant très recherchés, principalement les bois de fente, et surtout le merrain.

La compagnie du Nord a procédé à l'adjudication des hêtres et chênes

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