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Les pierrailles fixées par la Globulaire naine couvrent un humus assez abondant, assez voisin de la surface. Quelques plantes y développent leurs racines, et couvrent les pierres de leurs rosettes ou de leurs cous

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Les rochers fixes, formant surtout la crête de la montagne vers l'Ouest, à la limite des territoires de Beaumont et de Bédoin, ont une flore assez

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Cela fait, au total, tout près de 50 espèces alpines. Il y en a 300 environ dans les Alpes du Dauphiné et 693 dans l'ensemble des Alpes, suivant M. H. Christ. C'est, pour le Ventoux, une proportion faible. Cela tient: 1o à l'altitude peu élevée, à l'absence de glaciers et de neiges perpétuelles, au sol exclusivement calcaire, à l'échauffement intense en été; 2o au défaut de prairies, qui exclut un grand nombre de plantes caractéristiques, telles, par exemple, que Meum athamanticum et Pedicularis gyroflexa; 3° à l'isolement du Ventoux formant un cap isolé comprenant au plus 800 hectares de zone alpine, 500 sur le versant sud, 300 environ sur le versant septentrional.

Quelques espèces, comme Ranunculus glacialis, ont été signalées

dans la zone alpine du Ventoux par Grenier et Godron ou par d'autres auteurs, probablement d'après des renseignements erronés. La zone alpine du Ventoux ne présente aucune station qui y rende possible l'existence de la Renoncule des glaciers; il faudra, sans doute, rayer des catalogues quelques autres espèces que nous y avons longtemps cherchées sans succès.

(A suivre.)

F TESSIER.

DU CUBAGE MENTAL DES SAPINS

En présentant ses excellentes formules pratiques pour le cubage en grume du bois d'œuvre des sapins, M. Algan avait bien soin de se défendre, dans le numéro du 10 novembre 1890, de donner une formule géométrique nouvelle; et, dans le nouvel et intéressant article qu'il vient de faire paraître dans le numéro du 1er janvier 1900, il débute en D2 H

traitant de nouveau d'empirique la formule en question : V = 3

Or il est très facile de démontrer que cette expression du volume du bois d'œuvre est une valeur si rapprochée du volume parabolique que la pratique permet de les confondre et d'employer l'une pour l'autre :

4

On utilise dans le sapin, nous dit M. Algan, comme bois d'œuvre les

de la longueur de la tige. La section du milieu de ce bois d'oeuvre se

2

trouve donc aux de la hauteur totale H de l'arbre.

Le volume parabolique du 2o degré est égal au cylindre ayant pour 4 base cette section moyenne et pour longueur celle du bois d'œuvre H. 15

Les sections, dans ce paraboloïde, étant proportionnelles à leurs distances au sommet de la parabole, ou de l'arbre, si l'on représente par D le diamètre de la base, celui de la section moyenne du bois d'œuvre sera 0,775 × D, car le rapport des carrés de ces deux valeurs est 0.600, c'est3

à-dire

Le volume du bois d'œuvre sera donc représenté par la formule :

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La formule, dite empirique, donnée par M. Algan est :
V = 0.333 D2 H.

La différence des deux expressions est de 0,043, c'est-à-dire qu'elle ne portera, tout au plus, pour un volume compris entre 10 mc. et 16 mc. que sur la première décimale, qui n'est jamais exacte, selon la spirituelle boutade de l'inspecteur de Saint-Dié. En pratique, les deux formules se valent donc toutes les fois qu'il s'agira d'estimer le volume d'un sapin. isolé. Il en sera certainement de même dans l'estimation d'une coupe ou du matériel d'un massif forestier, car les différences en plus ou en moins se compenseront dans le plus grand nombre des cas.

D'après le petit tableau joint à l'article de M. Algan, le diamètre serait mesuré de décimètre en décimètre. Dans ces conditions, mon collègue a bien raison de ne compter que sur l'exactitude des unités. J'ai démontré en effet en 1886 1 qu'en mesurant la circonférence de centimètre en centimètre, l'approximation du centième de mètre cube est la plus grande que l'on puisse atteindre pour les arbres de moins de 1 m. de tour; entre 1 m. et 2 m., on ne peut compter que sur les dixièmes; et enfin, au-dessus de ces dimensions, le dernier chiffre exact du calcul n'est plus que celui des unités 2. La formule Algan étant plus pratique que le calcul parabolique, qu'on s'en serve; mais qu'il soit bien entendu qu'elle n'est qu'une manière abrégée et plus rapide de calculer le volume géométrique paraboloïde et qu'elle n'a rien d'empirique.

Puisque le Congrès international de sylviculture, qui doit se tenir à Paris pendant l'Exposition, a mis dans son programme l'étude de la forme géométrique des arbres et des procédés de cubage, il a paru opportun de présenter les observations précédentes avant sa réunion.

On peut, en résumé, conclure de la coïncidence des deux formules, une nouvelle preuve, donnée par le cubage pratique des sapins dans les Vosges, de l'exactitude de la théorie qui assimile les tiges de cette essence à des troncs de paraboloïdes. J'ai longuement développé cette théorie dans mon mémoire de 1889, sur la forme de la tige du sapin et de l'épicéa, dont le manuscrit se trouve à la bibliothèque de l'Ecole forestière de Nancy, et sur lequel je me permettrai d'appeler l'attention des congressistes.

REYNARD

1.

Revue des Eaux et Forêts de juin 1886.

2.

La formule de M. Algan permet de calculer de centimètre en centimètre et pour tous chiffres. Le tableau de la page 19 n'est qu'un spécimen.

L. R.

LA CREVETTE D'EAU DOUCE

Tous les pisciculteurs savent que la crevette d'eau douce est un des aliments préférés des salmonidées ; c'est même à l'abondance de ce crustacé dans certains cours d'eau que l'on attribue la teinte saumonée que prend parfois la chair de la truite commune.

Lorsque la récolte de ces animalcules peut se faire sans grands frais, ils constituent une ressource précieuse pour la nourriture des alevins, qui en sont très friands dès l'âge de 2 ou 3 mois.

Ces faits sont connus ; mais ce que l'on sait moins c'est que la crevette d'eau douce peut même servir d'auxiliaire pendant la période d'incubation.

Voici les renseignements que nous extrayons à ce sujet de l'Allgemeine Fischerei Zeitung:

<«< Autrefois, dit l'auteur, M. Schumacher Kruft, lorqu'une crevette s'égarait dans une de mes auges d'incubation je lui faisais une chasse impitoyable, persuadé qu'elle y causerait des dégâts; mais bientôt je remarquai que ces crustacés ne s'attaquaient qu'aux œufs gâtés et respectaient absolument ceux qui sont sains. Aujourd'hui des milliers de crevettes grouillent dans mes auges; dès qu'un œuf a pris la teinte laiteuse, caractéristique de la mort, une dizaine de crustacés l'entament, le vident et n'en laissent bientôt pius que la coque.

Mais ces auxiliaires me rendent encore des services plus importants que celui de rendre inutile le fastidieux travail du triage. Chacun sait combien les œufs non encore embryonnés sont sensibles, avec quels soins il faut éviter les chocs et les heurts, et cependant, malgré les inconvénients qui en résultent, on est obligé de remuer les œufs de temps en temps pour éviter les dépôts de limon dont les eaux sont souvent chargées.

Dens les auges où les crevettes abondent, ce travail devient également superflu; les crustacés, en circulant au milieu des œufs, leur impriment de petits mouvements à peine perceptibles, mais cependant suffisants pour empêcher l'adhérence des particules limoneuses.

J'ai depuis le 10 novembre des œufs de truite dans mon établissement; dans une des auges j'ai mis 1000 crevettes environ et je n'ai eu jusqu'à présent aucun travail à y effectuer, tandis que dans la voisine, où il n'y a pas de crustacés, j'ai dû déjà plusieurs fois nettoyer mes eufs et en enlever de gàtés. J'ai même cru remarquer que les légers

mouvements imprimés aux embryons favorisaient leur développement. Lorsqu'arrive le printemps, mes petits auxiliaires, qui ont largement pullulé, sont (ô ingratitude humaine !) versés dans les bassins d'alevinage dont ils servent à régaler les habitants. >>

Le rôle de la crevette serait dont analogue à celui du vautour dans le désert ou du chien dans les rues de Constantinople: il serait intéressant de le vérifier en procédant à de nouvelles expériences. S'il était acquis que, tout en assurant la salubrité des auges, on peut y produire de la crevette en abondance, ce serait un très heureux résultat.

A. S.

CHRONIQUE FORESTIÈRE

L'Agenda du forestier. Le pin sylvestre quaternaire.

Réunion des agriculteurs de France.

L'ostrya de Miolans.

Les Nécro

Les accidents du travail. - Au gui l'an neuf. - La maladie des pruniers. L'agriculture au Canada. gardes forestiers en Allemagne. - Le Journal des forestiers suisses. logie M. Duchet-Suchaux. - Société de secours. Mutation.

- L'Agenda du forestier pour 1900, de la Société forestière de Franche-Comté et Belfort, vient de paraître après s'être fait quelque peu désirer. Mais les souscripteurs sont récompensés par la richesse en renseignements et en enseignements de ce petit volume

En renferme-t-il trop dans ses 310 pages suivies encore d'une centaine de pages d'un calendrier pour notes, comptes, etc.? A l'usage, on verra bien s'il comporte pour une autre année quelques émondages; mais vous verrez qu'il se développera néanmoins. On annonce déjà un nouveau tirage, qui sera complété par une table alphabétique des matières, tableaux et données de tous genres qui sont comme entassées dans ce petit livre. Il paraît destiné par son format in-16 à devenir un vade mecum, à mettre en poche. De là une composition en petits caractères et très serrée. C'est un inconvénient, non seulement pour la lecture, mais la recherche, moins faciles.

encore pour

L'éditeur, M. Paul Jacquin, à Besançon, pourra y remédier une autre année et sans augmenter beaucoup le prix de 1 fr.50, puisque la clientèle abonde. Il faut en savoir gré aux membres de la Société qui se sont dévoués pour tous les forestiers à ce travail de Bénédictins et dont la plupart ont voulu rester inconnus, se rappelant le charme particulier de l'épigraphe: Deo ignoto.

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