Page images
PDF
EPUB

suppléer en faveur des enfants du premier âge, aux soins, aux impressions et aux enseignements que la mère devrait donner au sein de sa famille, et qu'elle se trouve dans l'impossibilité de procurer. Ce sont des institutions mixtes qui participent à la fois des maisons d'éducation et des établissements charitables, mais que l'administration range plus spécialement dans la première de ces deux catégories (1), et elles sont placées à ce titre dans les attributions du ministre de l'instruction publique.

Depuis quinze ans, cette institution a pris en France un très-large développement. En 1844, il n'existait en France que 1,500 établissements de ce genre, qui recevaient environ 100,000 enfants: aujourd'hui leur nombre atteint près de 2,700 et ils sont fréquentés par une moyenne de plus de 250,000 enfants. Les deux tiers environ de ces établissements sont des salles d'asile publiques. La direction des salles d'asile est exercée, pour la majeure partie, par des membres des congrégations religieuses; on en compte 1,700 dans ce cas, contre moins de 1,000 dirigées par des laïques. Sur les 250,000 enfants reçus dans ces établissements, les trois-quarts environ sont admis à titre gratuit, un quart seulement paye la rétribution scolaire. Outre les 2,700 directrices, le personnel des salles d'asile comprend 1,400 adjointes et 1,500 femmes de service; 8,600 dames inspectrices déléguées, exercent une surveillance permanente sur ces établissements.

Les salles d'asile étant des institutions communales, l'État n'intervient que pour une très-faible part dans dans leurs dépenses. Une somme de 380,000 fr. seulement est inscrite au budget pour subvenir aux frais de construction et d'entretien des salles d'asile et des ouvroirs de jeunes filles.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small]
[ocr errors]

Ecole des Chartes. - L'École des chartes est un établissement d'instruction supérieure spécialement affecté à l'étude des anciens documents et monuments historiques (2). Les élèves admis à suivre les cours sont nommés par le ministre de l'instruction publique; ils sont libres ou boursiers. Les cours durent trois ans, et à la fin de la troisième année

(1) Voyez le dictionnaire d'administration, vo Salles d'asile, et la circulaire du ministre de l'instruction publique du 18 mai 1855.

(2) L'Ecole des chartes est placée dans le palais des Archives de l'Empire. Son enseignement comprend : La lecture et le déchiffrement des chartes et monuments écrits; l'archéologie figurée, embrassant l'histoire de l'art, l'architecture chrétienne; la sigillographie; la numismatique; l'histoire générale du moyen âge appliquée particulièrement à la chronologie, à l'art de vérifier la date et l'authenticité des actes; la géognostique appliquée à l'histoire des origines et à la formation de la langue nationale; la geographie politique de la France au moyen âge; la connaissance sommaire des principes du droit canonique et du droit féodal.

il est accordé, après examen, des diplômes d'archivistes paléographes, qui donnent droit à un traitement annuel de 600 fr. et a quelques prérogatives déterminées par les réglements. (Ord. 31 déc. 1846, Déc. 16 mars et 18 oct. 1849, 4 fév. 1850.)

Le personnel comprend : 1 directeur, 7 professeurs titulaires ou adjoints.

L'École des chartes est placée sous la surveillance d'un conseil de perfectionnement, dont les membres, au nombre de 8, reçoivent des jetons de présence: une somme de 9,000 fr. est annuellement affectée à cet objet. Les dépenses de l'École des chartes sont de 35,400 fr., dont 32,600 fr. pour le personnel et 2,800 fr. pour le matériel. Les mêmes dépenses étaient en 1836, de 11,500 fr. et en 1846, de 12,400 fr.

Enseignement des Langues Orientales.-Une École spéciale pour l'enseignement des langues orientales existe à Paris. Des élèves entretenus dans cette École par le ministère des affaires étrangères, et désignés sous le nom de jeunes de langues sont spécialement destinés à remplir les fonctions de drogman à l'étranger (1).

Il y a à l'école 9 professeurs (2), dont le traitement est fixé à 5,000 fr., un des professeurs désigné par l'Empereur, remplit les fonctions de président. Les dépenses de l'École des langues orientales s'évaluent annuellement à 51,800 fr., 47,200 fr. pour le personnel et 4,600 fr. pour le matériel.

Un cours d'arabe vulgaire existe en outre à Marseille. Le professeur qui en est chargé a un traitement annuel de 4,000 fr.

L'enseignement des langues orientales coûte annuellement à l'État 55,300 fr., les dépenses du même enseignement étaient en 1836, de 39,700 fr., et en 1846, de 51,800 fr. On voit qu'elles n'ont pas varié depuis cette dernière époque.

École des Beaux-Arts. - L'École des beaux-arts remplace les anciennes Académies de peinture, de sculpture et d'architecture fondées en 1648 et 1671 par Louis XIV. L'École actuelle est divisée en deux sections correspondant à chacune de ces deux anciennes Académies, (sculpture, peinture et architecture). Les cours sont donnés gratuitement, les élèves sont admis après examen. Chaque année trois grands prix sont décernés à la suite d'un concours, pour la peinture, la sculpture et l'architecture. Les crédits inscrits au budget de l'État pour le service des beaux-arts sont de 128,000 fr.

École de Dessin. - L'École spéciale de dessin et de mathématiques

(1) L'institution des Jeunes de langues remonte à Colbert.

(2) Les cours de l'Ecole comprennent l'arabe littéral, le persan, le turc, l'arménien, le grec moderne et la paléographie grecque, l'arabe vulgaire, l'hindostani, le chinois moderne, le malais, le javanais.

appliqués aux arts industriels qui existe actuellement à Paris représente, sous un autre titre, l'École de dessin fondée en 1766 par Louis XV. On enseigne gratuitement dans cet établissement la géométrie pratique, l'arithmétique et le toisé, l'arpentage, la coupe des pierres, la charpente, les éléments d'architecture, la composition d'ornement, le dessin de la figure humaine et des animaux, le dessin des ornements et des fleurs, la sculpture d'ornement et le dessin d'après la bosse. Les dépenses de cette École figurent au budget de l'État pour une somme de 42,700 fr. (1859.)

Il existe encore des Écoles spéciales de dessin qui donnent lieu aux dépenses suivantes. École spéciale pour les demoiselles, à Paris, 14,000 f.; École de Lyon, 10,000 fr.; École de Dijon, 14,000 fr. Une somme de 12,000 fr. est en outre distribuée entre les Écoles gratuites de dessin, instituées dans les départements.

Conservatoire impérial de Musique. - Le Conservatoire impérial de musique et de déclamation a été fondé en 1784. Son organisation constituée par divers actes de la République et des gouvernements qui l'ont suivie, est actuellement régie par le décret du 14 février 1853 et un arrêté ministériel du 12 novembre 1850. Les études du Conservatoire comprennent l'enseignement des diverses branches de la musique vocale et instrumentale et de la déclamation dramatique. L'établissement est placé dans les attributions du ministre d'État. Il est administré par un directeur assisté de deux comités, l'un pour les études musicales, l'autre pour les études dramatiques.

Le Conservatoire possède plusieurs succursales dans les départements, Les dépenses du Conservatoire et de ses succursales s'élèvent annuellement à 190,000 fr.

Ecoles de Rome et d'Athènes. La France entretient deux Écoles de beaux-arts à l'étranger. L'Ecole de Rome, dont la fondation remorte à Louis XIV, reçoit les élèves qui ont remporté le premier prix dans les différentes branches des beaux-arts; ils passent cinq ans à Rome et sont entretenus aux frais de l'État. L'École de Rome est placée dans les attributions du ministre d'État. Les dépenses auxquelles elle donne lieu s'élèvent à 147,200 fr. en 1859.

L'École d'Athènes, fondée en 1843, par le gouvernement français, dans un but principalement philologique et archéologique, a été réorganisée par un décret impérial du 9 février 1859. Elle relève du minis'tre de l'instruction publique. Elle a pour chef un fonctionnaire supérieur de l'instruction publique ou un membre de l'Institut, et se compose de trois sections, savoir une section des lettres, une section des sciences et une section des beaux-arts. Les crédits inscrits au budget de l'État pour les dépenses de l'École d'Athènes, s'élèvent à 55,000 fr. pour 1859.

ENSEIGNEMENT INDUSTRIEL.

Nous croyons devoir, par analogie, ranger parmi les Ecoles destinées à préparer aux carrières industrielles deux institutions destinées à former des ingénieurs pour le service de l'Etat, nous voulons parler de l'Ecole des ponts et chaussées et de l'Ecole des mines; nous les avons classées ici à cause de la similitude des matières enseignées et parce qu'elles ont donné l'instruction nécessaire aux nombreux jeunes gens qui ont apporté leur savoir et leur talent à des industries très-importantes. École des Ponts et Chaussées. L'École impériale des ponts et chaussées, située à Paris, est placée dans les attributions du ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics. Elle a pour objet de former des ingénieurs, constructeurs de travaux publics.

Les élèves de l'École des ponts et chaussées destinés à recruter les corps des ingénieurs de l'État sont pris exclusivement parmi les élèves de l'École polytechnique. Ils sont nommés par décret impérial. En outre des élèves destinés au service public, des élèves externes français ou étrangers peuvent être, en vertu de décisions ministérielles, et après avoir subi des examens spéciaux, autorisés à participer aux travaux intérieurs de l'École : Les cours sont ouverts au public, et il suffit pour être admis à les suivre de se munir d'une carte d'entrée. L'enseignement proprement dit, destiné à former les ingénieurs de l'État, comprend : 1o Tout ce qui a rapport aux voies de communication par terre et par eau, routes, chemins de fer, canaux, fleuves, rivières, ponts, ports maritimes etc.; 2o les grands travaux d'utilité publique, tels que les irrigations, les desséchements, la réglementation des cours d'eau et des usines, la distribution des eaux; 3° les mécaniques, l'architecture civile, la minéralogie, la géologie, l'agriculture, l'administration et le droit administratif. L'École est dirigée par un inspecteur général de 1r classe des ponts et chaussées ayant le titre de directeur, assisté d'un ingénieur, et d'un conseil spécial présidé par le ministre. (D. 13 octobre 1859).

Le personnel de l'enseignement se compose de professeurs, de professeurs-adjoints, du chef des travaux graphiques et de maîtres de langues.

Les dépenses de l'Ecole, à la charge de l'Etat, s'élèvent annuellement à 70,000 fr.; savoir, 31,200 fr. pour le traitement des professeurs et employés, et 38,200 fr. pour le service du matériel.

Ecole des Mines. L'Ecole impériale des mines de Paris a été créée par arrêt du Conseil du roi,du 19 mars 1783,et réorganisée par la loi du 30 vendémiaire, an IV, et l'ordonnance du 5 decembre 1816. Elle est destinée a former les ingénieurs nécessaires au service confié par l'Etat au corps des mines. Elle est placée dans les attributions du ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics (D. du 25 septembre

1856). Il est établi près de l'Ecole des mines: 1° un musée composé de collections relatives à l'industrie minérale et aux sciences qui s'y rapportent 2° un bureau d'essais, spécialement chargé de l'essai et de l'analyse chimique des substances employées dans l'industrie. Les élèves de l'Ecole des mines destinés à recruter le corps des ingénieurs de l'Etat sont pris exclusivement parmi les élèves de l'Ecole polytechnique et nommés par l'Empereur. Indépendamment de ces élèves ingénieurs, l'Ecole reçoit des élèves externes, des élèves étrangers et des élèves libres. Les élèves externes sont admis après concours, par décision ministérielle, et ils participent à tous les cours et exercices pratiques de l'Ecole. Des arrêtés du ministre déterminent également les cours oraux auxquels le public est admis. De même que l'Ecole des ponts et chaussées, le système d'instruction de l'Ecole des mines embrasse trois années d'études spéciales, et comprend, outre les leçons orales données par les professeurs, des exercices pratiques, des voyages d'instruction ou des missions. L'Ecole est dirigée par un inspecteur général des mines de 1 classe, assisté d'un ingénieur en chef ayant le titre d'inspecteur de l'Ecole, et d'un conseil de l'Ecole.

Outre l'Ecole impériale des mines de Paris, il existe deux autres Écoles spéciales pour les mines: l'une, à Saint-Etienne (Loire) destinée à former des directeurs d'exploitations et d'usines métallurgiques : l'autre, à Alais (Gard), ayant pour objet de former des maître-ouvriers mineurs.

Dépenses de l'École des mines.

Collections, laboratoire, chauffage, langues étrangères..
Employés et gens de service....

Total.

40,800 fr.

22,700

63,500

Conservatoire Impérial des Arts et Métiers. Le Conservatoire comprend 1° Un enseignement supérieur, composé de 14 cours qui ont pour objet La géométrie appliquée aux arts, l'agriculture, la mécanique, la législation industrielle, la chimie appliquée aux arts, la chimie agricole, la filature et le tissage, la teinture, l'impression et l'apprêt des tissus; la zoologie appliquée à l'agriculture et à l'industrie, la physique appliquée aux arts, la géométrie descriptive, l'administration et la statistique industrielles, les constructions civiles, les arts céramiques; 2° Une École élémentaire dont les études embrassent la géométrie élémentaire, la géométrie descriptive, le dessin appliqué aux machines et à l'architecture, le moulage d'ornement et de figures. Les cours des deux Ecoles ont lieu du commencement de novembre à la fin d'avril. Les programmes sont préalablement communiqués au conseil de perfectionnement qui, après les avoir examinés, les soumet à l'approhation du ministre de l'agriculture et du commerce.

« PreviousContinue »