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SUITE DE L'ADMINISTRATION DE LA JUSTICE;
BOURREAU;

BASOCHE; EMPIRE DE GALILÉE; MONTRES; PARANYMPHES.

DU BOURREAU,

DE SON ORIGINE ET DE ȘES DROITS (1).

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Il n'y a rien de certain sur l'origine et les fonctions

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Les uns font dériver ce nom du mot bourrea, qui signifie une poignée de verges de saule, parce que

(1) Par l'Edit. C. L.

I. 4° LIV.

que

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les verges sont les premiers instrumens dont se servent les bourreaux: les autres du grec Bópos qui signifie dévorant, carnassier. D'autres veulent que ce soit un mot celtique ou gaulois; et ils se fondent sur ce les Bas-Bretons se servent encore de ce mot sans rien changer. Louet le dérive de boyereau, qui est un diminutif de boye. Quelques autres ont pensé que ce nom venait de birro, mot italien qui équivaut à celui de lictor en latin. Autrefois on appelait un bourreau boye. Nous lisons dans Rabelais, qu'on la montrait au boye, c'est-à-diré au bourreau. De boye, on aurait fait le diminutif boyereau, d'où se serait formé par corruption le nom de bourreau.

Quant à tirer ce nom d'un mot français, il serait plus naturel de le faire venir de bourrel, qui avait la même signification. C'est en ce sens qu'il est employé par Monstrelet: Lesquels par le bourrel les uns et les autres eurent la téte coupée(r). On à prétendu enfin, trouver l'origine du mot bourreau dans buccarus, dont le diminutif est buccarellus, et par abréviation, burellus. Buccarus a, dit-on, signifié proprement un boucher. Or, les bouchers ayant été appelés carnifices, à carne facienda, et le mot latin carnifex signifiant un bourreau, nous aurions donné au bourreau le nom de boucher, c'est-à-dire de buccarellus. Voilà bien des étymologies. C'est à la science ou à l'imagination des Labbe, des Huet, des La Monnaye, des Ménage et des Caseneuve que nous les devons. Cha

(1) Chroniq., t. 1, c. 47.

cun d'eux a fourni la sienne; et la véritable est peutêtre encore à trouver (1).

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Quoi qu'il en soit, le bourreau est qualifié d'exét cuteur de haute justice, parce que les hauts justiciers, ce qui comprend aussi les juges royaux, sont les seuls qui aient ce qu'on appelle jus gladii, droit de mettre à mort. f**

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zab 24690 On le nomme encore maître des hautes couvres, parce que la plupart des exécutions se font sur échafaud ou au sommet d'une potence. 4817110, 292 -Anciennement il n'y avait point de bourreau? en titre: Dieu avait commandé aux Israélites que les sem tences de mort fussent exécutées par tout le peuple, ou par les accusateurs du condamné, ou par les pao rens de l'homicide, si la condamnation atteignait un meurtrier. ob no sanite grabu na moy soilqquż

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Le prince donnait souvent à ceux qui étaient an près de lui, et surtout aux jeunes gens, la commision d'aller mettre quelqu'un à mort. Onɔ̃¶n trouve nom bre d'exemples dans l'Ecriture; et loin qu'ily suvam cune infamie attachée à ces exécutions; chacun se faisait un mérite d'y avoir paruliflo'l, sutit as pby Il y avait aussi, chez les Israélités, des gens appeles tortores, qui étaient établis pour faire subir aux eriminels les tortures ou peines auxquelles ils étaient condamnés. Chez les Grecs, cet office n'était pas mé

prisé, puisqu'Aristote, liv. 6 de ses Politiques, le met au nombre des magistrats; il dit même que, selon

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(1) Voyez le Dict. de Ménage, au mot bourreauimino mu

l'interprétation commune, par rapport à sa nécessité,' on doit le tenir pour un des principaux officiers de justice (1).

Les licteurs, chez les Romains, étaient nommés ainsi, parce qu'ils liaient les pieds et les mains des patients avant l'exécution. Ils déliaient leurs faisceaux de verges, soit pour fouetter les criminels, soit

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Adrien Beyer, d'Amsterdam, fait voir, dans un de ses ouvrages, dont l'extrait se trouve dans le Journal des savans de 1703, page 88, qu'autrefois les juges exécutaient souvent eux-mêmes les condamnés; et il en papporte divers exemples tirés de l'histoire sacrée et profane.

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Lorsque plusieurs.coupables étaient condamnés au supplice pour un même crime, on donnait la vie à celui qui voulait bien exécuter les autres. On voit encore à Gand, au milieu de la ville, deux statues d'airain, d'un père et d'un fils convaincus du même crime, où le fils servit d'exécuteur à son père. ro En Allemagne, avant que cette fonction eût été érigée en titre d'office, le plus jeune de la communauté ou du corps de ville en était chargé.

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En Franconie, c'était le nouveau marié. Puffendorff met le bourreau au nombre de ceux que les lois

́(1) Lorsqu'il fut question, à l'Assemblée constituante d'accorder le droit de citoyen au' bourreau, Mirabeau cita un shériff de Londres qui avait fouetté de sa propre main un criminel.

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