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On payait donc alors, pour la viande, un prix équivalant à 8 francs environ de notre monnaie, ce qui coûte actuellement 350 francs.

que

Or, la différence est bien plus grande ici dans les prix relatifs du grain. Le degré d'abondance de la marchandise commune, c'est-à-dire de l'argent, devant être supposé le même, puisque les deux évaluations se rapportent au même temps, cette différence ne peut provenir que de la différence des rapports anciens avec les rapports actuels, entre les besoins de la population et l'abondance, du grain, d'une part, et du bétail, d'autre part, comparés aux deux époques.

Il faut ensuite, comme le fait observer l'auteur des réflexions précédentes, déduire le montant de l'impôt du prix actuel du bœuf; et de là, la nécessité de bien connaître l'histoire financière de France.

Ce n'est pas tout encore. On doit avoir égard à l'état de la législation, des mœurs et des usages de chaque siècle.

Si, au lieu de produits agricoles propres à la subsistance, il s'agit de choses qui n'ont qu'une valeur de convention, telles que les objets de caprice, de luxe, et tous ceux dont le prix n'est jamais déterminé par des besoins réels et constans, il faudra savoir quel degré d'estime on accordait à ces objets dans le temps pris pour terme de comparaison, et en quoi ils convenaient aux goûts et aux habitudes de ce temps.

Soit donné, par exemple, une pierre précieuse qui se serait vendue, dans le neuvième siècle, 28 sous d'argent, pesant alors deux marcs, équivalant à 108 fr.

de notre monnaie. Supposant que la même pierre coûte aujourd'hui 540 francs (abstraction faite du poli): en concluera-t-on que les pierreries étaient cinq fois plus communes, ou que l'argent était cinq fois plus rare au neuvième siècle qu'aujourd'hui ? On pourrait se tromper également sur les deux points. C'est dans le caractère, les habitudes, le goût, la direction morale des personnes; c'est, en un mot, dans l'état de la civilisation à l'époque où la pierre valait 28 sous, qu'il faudra chercher la cause de cette différence de valeur vénale. Cet état connu, on trouvera que les rapports entre la masse de l'argent et celle des pierres précieuses en circulation, étant supposés les mêmes que de nos jours (1), la différence des prix ne peut dériver que du changement des affections et de la variation continuelle des besoins factices, qui ont mesuré la valeur conventionnelle de la pierre en différens temps.

Nous ne pousserons pas plus loin ces observations: elles suffiront pour faire sentir la difficulté, nous dirons même l'impossibilité d'arriver à une appréciation exacte de la valeur relative des monnaies, et du prix des choses à des époques plus ou moins anciennes.

(1) Gette donnée n'est, en effet, qu'une supposition.

FIN DU VOLUME.

WILDE DE LYON
lioth. du Palais des Arts

TABLE

DES MATIÈRES

CONTENUES DANS CE VOLUME.

QUATRIÈME PARTIE.

ORGANISATION SOCIALE.

CHAPITRE II.

§ III. (Suite.)

Suite de l'administration de la justice; basoche; empire
de Galilée; montres; paranymphes.

Du bourreau, de son origine et de ses droits. Par l'Édit. C. L..

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Du haut et souverain empire de Galilée, établi en la chambre
des comptes de Paris...

De la montre des officiers du Châtelet..

Des paranymphes. Par l'Édit. C. L...

CHAPITRE III.

§ Ier.

Milice ancienne; garde du roi; étendards;

cri de guerre.

bannières;

Observations de l'Édit. C. L. (sur le choix des pièces de la Gol-
lection)..

75

Dissertation sur la milice des anciens Francs. Par RIBAUD DE LA
CHAPELLE.

78

Dissertation sur la milice française des deux premières races. Par
l'abbé DE CAMPS.

94

Dissertation sur la maison militaire des rois de France. Par BE-
NETON DE PEYRINS,

123

Notice supplémentaire sur la garde des rois de France. Par PIGA-
NIOL DE LA FORCE.

Dissertation sur notre cri d'armes Montjoie-Saint-Denis. Par
BULLET....

Addition sur le même sujet. Par l'Édit. C. L.

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Des anciennes enseignes et étendards de France; de la chape de
saint Martin; de l'office du grand-sénéchal, dit dapifer, qui por-
tait cette chape aux batailles; de l'oriflamme, ou étendard de
Saint-Denis; de la bannière de France, ou cornette blanche.
Par Auguste GALLAND. . . .

Recherches curieuses sur les enseignes de guerre, les bannières ci-
viles et religieuses, les écharpes, les cornettes, les banderoles,
les bans, les hérauts d'armes, les livrées, etc. Par BENETON
DE PEYRINS.

§ II.

Pages

151

163

187

194

267

Tribut ancien; présens; redevances singulières; revenu public;
apanages; monnaies.

Dons gratuits de la noblesse française sous la première race. Par
RIBAUD DE LA CHAPELLE.

376

Des tributs que les sujets des rois de la première race leur payaient.
Par le Père DANIEL.

384

Remarques sur les dons annuels faits anciennement aux rois de
France de la seconde race. Par LEBEuf.

392

De la confusion des Français et des Gaulois avant Philippe-Au-
guste, relativement au tribut. Par D. LIRON.

404

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Des redevances dues, et des présens faits aux rois et reines de
France de la troisième race. Par SAUVAL..
Observations supplémentaires sur les revenus de nos anciens rois
et de l'Etat, depuis l'origine de la monarchie jusqu'à Philippe-
Auguste. Par l'Edit. C. L.
Table du prix du setier de blé, mesure de Paris, depuis 1327 jus-
qu'en 1581..

413

445

463

Tableau du revenu public et de la valeur du marc d'argent en
France, depuis Philippe-le-Bel jusqu'à nos jours. Par l'Edit. J. C. 466
Notice sur les surintendans, contrôleurs-généraux, et autres chefs
de l'administration des finances.

469

Notice sur les apanages des princes de la maison royale de France.
Par PIGANIOL DE LA FORCE.

Réflexions sur l'évaluation de nos monnaies et de nos mesures
(anciennes). Par BONAMY (l'académicien).

Observations supplémentaires sur l'évaluation des anciennes mon-
naies. Par l'Edit. C. L.

FIN DE LA TABLE

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DE LA

VILLE DE,

LYON

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521

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