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avec respect et avec amour, les vérités de la religion.

Par les principes que nous venons d'établir, nous avons détruit, par avance, tous les sophismes que nous opposent les patrons prétendus de la raison. Nous allons cependant en proposer encore quelques-uns, pour ne rien laisser à désirer aux lecteurs, et pour leur donner les éclaircissements les plus complets.

ARTICLE SECOND.

Objections de quelques philosophes contre ces propositions.

I.

N'est-ce pas pousser l'absurdité et la » tyrannie à l'excès, que de prétendre, » comme font les prêtres, que les règles, » dont on se sert pour parvenir à la recherche de la vérité dans toutes les sciences, > ne doivent point être mises en usage, lorsqu'il s'agit de la religion? »

Calomnies et contradictions; voilà ce que présente ce fanatique enthousiaste dans son objection. Calomnies: nous avons présenté, dans nos quatre propositions, les règles dont on doit se servir, et dont on se sert dans

l'Eglise, soit pour parvenir à la connoissance de la vérité, soit pour enseigner la vérité. Contradictions, puisqu'il affirme ici qu'on ne suit dans l'Eglise aucune règle, pour trouver la vérité; et quoiqu'il avoue, dans le premier chapitre de ses ardentes déclamations, que, parmi les chrétiens, on préche qu'il faut se garder des faux prophétes, qu'on doit prendre garde à n'être point séduit, et que saint Paul nous dit qu'il faut tout examiner, tout sonder. Se contredire, c'est le lot ordinaire de ceux qui combattent la vérité.

II.

C'est une ruse bien digne des fourbes qui Pont inventée, que de crier sans-cesse: Il faut se soumettre à Dieu ce n'est point à l'esprit humain à sonder les volontés de l'Eternel, à borner sa puissance, encore moins à pénétrer les décrets de sa sagesse ; il faut obéir aveuglément, etc. Ce n'est point là la question, on ne doute point de tout cela; le doute ne tombe point sur l'obéissance, il tombe sur le commandement.

Mais, monsieur le déclamateur, s'il est vrai qu'il faut se soumettre à Dieu, que ce n'est point à l'esprit humain à sonder les volontés de l'Eternel, etc., pourquoi dites-vous que ces propositions ne sont que des ruses inven

tées par des fourbes? S'il est vrai qu'il est des cas où l'on doit obéir aveuglément, et que c'est-là une chose dont personne ne doute, pourquoi dites-vous, dans le chapitre suivant, que c'est une extravagance d'étouffer la raison, et de la faire passer pour aveugle, dans ces mêmes cas? Monsieur le faiseur d'arguments démonstratifs, accordez-vous avec vous-même.

Les autres objections qu'on peut faire, se trouvent dans les articles Foi, Révélation, Mystères, Certitude.

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RELIGIEUX.

TOUT Our le monde parle hardiment aujourd'hui sur l'état religieux. Les uns le méprisent, les autres le respectent; ceux-ci le condamnent; ceux-là le défendent; quel> ques-uns voudroient que cet état fût anéanti, et qu'il n'en fût plus parlé dans le monde, quelques autres pensent que cette abolition et suppression seroit très-funeste à toute la société chrétienne. Dans une aussi grande opposition et contrariété de sentiments, de quel côté sont la raison, la sagesse et la vérité?

Pour mettre le lecteur en état de décider, nous allons proposer quelques questions qui pourront éclaircir tout ce qui concerne cet objet.

1.° Qu'est-ce qui a donné lieu à l'établissement des sociétés religieuses?

2.o Ces sociétés sont-elles de quelqu'utilité dans l'Eglise?

3.o Est-il vrai qu'elles sont à charge à l'Etat? 4.o Est-on bien autorisé à dire qu'elles ne ont guères composées que de sujets méconLents?

5.o Les cris que font certaines espèces de gens, contre la manière de penser et se con duire des religieux, sont-ils bien raisonnables et bien fondés?

En réfléchissant un peu sur ces différentes questions, on sera bientôt à même de juger et de décider. Nous en ajouterons un sixième sur la recherche des causes de ce mépris que font certaines personnes, des sociétés religieuses.

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Quelle est la véritable origine des sociétés religieuses, et qu'est-ce qui a donné lieu à ces établissements.

La réponse peut se renfermer en ces deux mots : L'origine des sociétés religieuses a été un héroïsme de sentiments vertueux. De grandes ames saisies de la beauté des maximes de Jésus-Christ, se sont proposé d'en faire l'unique règle de leur conduite, et ont pour cela renoncé à tous les avantages humains, et à tout ce qui peut flatter le cœur de l'homme. Parmi ces grandes ames, quelquesunes ne trouvant rien de plus beau que de se rendre utiles à leurs semblables, se sont en même temps dévouées à les servir avec le plus grand désintéressement, et la plus grande

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