était de notoriété qu'il n'y aurait pas eu d'élection si on avait voulu s'en tenir à la rigueur des anciens précédents, ces précédents sont tombés en désuétude.
Mais la Chambre, dira-t-on, peut abuser de ce pouvoir. C'est un pouvoir illimité comme le pouvoir du pays est un pouvoir illimité. On peut appliquer la loi à tort; si la Cour de cassation manque ellemême à la loi, qui réformera le jugement? Personne. Les assemblées législatives peuvent abuser de leur omnipotence, mais, encore une fois, l'abus qu'on pourrait en faire, en certains cas, ne pourrait autoriser personne à le leur enlever. Le Parlement anglais a sans doute quelquefois donné des exemples d'une application démesurée de son pouvoir. Ceux qui ont lu l'histoire d'Angleterre se rappellent la fameuse histoire de Wilkie, de ce député que la Chambre des Communes déclara indigne de siéger dans le Parlement. Les électeurs renommèrent Wilkie, et à une élection où il y avait quinze cents électeurs, Wilkie obtint mille voix et son compétiteur deux cents voix. On porta la cause au Parlement, et ainsi que vous pouvez le voir dans les lettres de Junius, voici quel fut le résultat les Communes dirent : Un homme que nous avons déclaré indigne de siéger n'est plus éligible, voter pour un homme qui n'est pas éligible, c'est comme si on ne votait pas. Donc les mille voix données à Wilkie sont comme si elles n'avaient pas été données. Donc son compétiteur doit être considéré comme élu.